Bonsoir,

Tu as bien fait de venir sur ce forum, tu y trouveras du soutien, car même au bout de sept ans on peut vider son sac, ça fait du bien et cela te permettra de crever l'abcès. Échanger avec les autres aide sur la longue route du deuil, on comprend qu'on est pas seul à vivre ce drame.
Poser les mots sur les maux pour comprendre qu'on est pas fou d'avoir du chagrin, que c'est normal. Des difficultés pour exprimer son mal être et c'est toute une vie , jeune vie qui est gâchée.
Non pas que la douleur s' en va d'un coup de baguette magique, mais le deuil après le suicide d'un proche est bien particulier, car c'est la personne que l'on aime qui s' est donné la mort.
Se pardonner, lui pardonner ce geste pour retrouver un semblant de vie, pour survivre à l'inacceptable.
Alors viens parler de ton père,  de tout ce qui te passe par la tête et le coeur, et sois douce avec toi.

Une maman dont un fils s' est suicidé à 30 ans et papa d'un petit garçon de 18 mois.....une vie s' est envolée pour d'autres cieux.

Devoir vivre avec l'ombre d'un père suicidé est une tragédie qui s'étale dans le temps...et les regrets et les "si j’avais dit, si j’avais fait...." sont si nombreux que ça peut entraver la poursuite de ta vie...avec la culpabilité, normale mais si pesante ...
Je pense qu'il savait ton amour pour lui mais qu'à ce moment là, fatidique, rien ne compte... c'est son histoire qui a été trop lourde avec le suicide comme seule solution...à cet instant T...
Tu ne dis pas si tu trouves du soutien auprès de... ta famille, ta mère...?si tu as été aidée aux débuts... pour dire ce chagrin et cette culpabilité, cette colère et cet amour blessé...si quelqu'un a essayé de te consoler de ce drame..même si bien sûr on reste longtemps absolument inconsolable..on peut apprendre à vivre avec... avec cet événement de vie qui change tout... la vision du monde, les projets... avec ce manque de ton papa...
reviens nous parler de lui et de la belle relation que vous aviez tous les deux...

Bonsoir fouine,

Difficile de trouver les mots justes pour te réconforter, mais ce soir, tu as fait un grand pas en avant ...

Tu as eu le courage de livrer ton désarroi sur ce forum et tu seras écoutée, comprise et soutenue par l'ensemble des intervenant(e)s.

Ici, nous traversons toutes et tous des périodes extrêmement difficiles ... Nous connaissons le chagrin, la souffrance, la solitude, la frustration, l'incompréhension parfois et nos coeurs sont ouverts à nos compagnes et compagnons d'infortune.

Ensemble nous cheminons, mais nous ne sommes pas seul(e)s ... Nous vivons ensemble les moments de doute, mais aussi les miettes d'espoir et nous les partageons ...

Partager ... ce mot est magnifique ! Il nous permet de survivre dans la tempête, d'apaiser notre désarroi et de prendre pleinement conscience qu'ensemble la route sera plus douce.

Alors, n'hésites pas ... Crie ton désespoir, hurle ta peine comme on crève un abcès, ici, tu ne seras pas jugée, mais tu seras comprise et réconfortée !

Ce forum a été pour moi une bouée de sauvetage ... Sans lui, je ne serai peut-être pas en train de t'écrire aujourd'hui ...

Ton papa est auprès de toi ... Il te donne encore tout l'amour d'un père à sa fille ... Et il sera toujours là pour toi !

Cultive son souvenir, parle lui, dis-lui que tu l'aimes et tu t'apercevras qu'au fil du temps, la paix et la sérénité ne seront plus de vains mots.

Chacun d'entre nous a au fond de lui la rage de survivre dans le respect et l'amour de nos cher(e)s disparu(e)s.

Je souhaite que ta nuit soit douce et je suis certain que beaucoup auront une pensée pour toi ce soir.

Affectueusement,

Jean-Luc

Plus de réponse ?? 

Bonjour StellaRose, merci pour ta réponse.

Ma vie durant ces années a été catastrophique personne n'en sait rien. Parce qu'on fond le malheur ça dérange. Alors pour la première fois je me lance. J'espere ne pas être jugé ou ne pas gêner..
Voila après avoir été mise à la porte, une amie m'a heureusement hébergé temporairement chez elle.  Après deux mois passés, je ne me sentais pas à l'aise chez elle j'avais toujours une impression de gêner alors j'ai vite recherché un appartement.  J'ai réussi à trouver un appartement pas cher, à la hauteur de son état.. mais j'ai eu un proprio génial qui a du comprendre que j'avais quelques difficultés puisqu'il m'a accepté sans grande garantie... il a accepté en plus ma caution avec loca'pass, ce qui n'était pas gagné a Rouen... je le remercie encore aujourd'hui car ma situation n'aurait donné envie à aucun proprio...
Mais c'était un combat de tous les jours, avec des centaines d'appels pour rechercher la moindre aide. J'avais donc comme seule ressource une bourse de 400 euros avec un loyer de 300 euros.. Avec l'aide au logement qui m'aidait et edf qui proposait des aides pour les personnes en difficulté j'arrivais a rentrer dans mes comptes, avec au bout du mois plus rien. Bien-sur aucun superflus pas.. d'internet de téléphone (jallais chez une amie pour contacter des organismes) Pas de linge lavé tout le temps, pas d'étendoir,( jinsiste sur les détails car c'est lorsqu'on en a pas que l'on se rend compte de leur importance) et pas le neccesaire pas de meuble pas de lit j'avais juste un matelas par terre voila comment était mon appartement.
Pour la nourriture, ce qui représentait ma plus grande dépense, mon repas au début était le midi un paquet de gâteau et le soir une conserve le tout pour moins de un euros par jour!!
J'ai ensuite du me résigner à aller au secours populaire au bout de qq mois (encore une période très difficile avec l'impression de toujours tomber plus bas) Et puis en cours d'années, je me suis liée damitiée avec un garçon qui fut par la suite mon ami le long de mes années fac. il avait qq difficultés lui aussi et on a monté un plan ensemble qui consisté a faire les courses ensemble et de laisser un sac de course plein dans le petit compartiment avant des caddies et au dessus un amas de sac de course pour faire croire a un amas de sac simplement... on s'était mis d'accord que si on se faisait prendre on improviserait une dispute entre colocataires que l'un avait oublié le sac, que l'autre l'enguirlandait.. cela peut paraitre flou comme ça mais ça avait l'air de tenir la route (enfin je pense qu'heureusement que l'on ne sait jamais fait prendre avec du recul...) mais ça marchait et pendant des mois javais de quoi me nourrir et me laver. En volant certes mais c'était nécessaire a cette époque...
Quand vraiment ça n'allait pas financièrement je contactais la mission locale qui prévoit des "aides ponctuelles" en cas durgence. Ce sont des aides autour des 200 euros je crois, mais monter un dossier est très dur et prend du temps  c'était une grosse galère a chaque fois mais j'en ai eu deux tout de mm!

Voila en gros les deux première années de ma vie en passant les détails...

Si des personnes se demandent pourquoi je ne travaillais pas pendant cette période, c'est parce que  j'ai d'enormes difficultés de concentration et je n'aurais pas pu assumer les deux je le reconnais. Mais résignée j'ai tout de mm essayé lors de ma troisième année de licence et j'ai échoué.  je rentrais du travail épuisé alors j'ai arété mes études au cours de cette troisième année. je n'ai donc officiellement aucun diplôme après le bac puisque la licence est au bout de trois ans validés..
J'ai donc erré de boulot de merde en boulot de merde, de cdd de un ou deux mois avec chaque fois a la fin de mes contrats la peur de me dire comment je vais faire maintenant. heureusement j'ai toujours trouvé, je n'ai jamais eu de période désertique...
Cela jusqu' il y a deux ans. j'ai réussi à entrer a la poste et je m'y suis réellement épanouie. ce travail me correspond totalement et j'ai eu un contrat de deux ans! ce que j'ai pu souffler qd j'ai appris ça! nous arrivons donc en juin dernier avec les suppressions de poste les réorganisations etc je n'ai donc pas pu être renouvelée. entre temps j'ai rencontré mon copain qui a été muté cet été à Nice et puisque je n'avais plus rien a perdre j'ai "tout lâché",  je l'ai suivi. Aujourd'hui je touche le chômage et attendant que la poste de Nice me contacte, car reprendre mes études ne m'interesse plus maintenant, mais au fond de mois je sais que dans un mois j'ai 25 ans et je n'aurais plus jamais plus jamais rien du tout comme ressource! c'est triste de penser comme ça mais c'est pourtant vrai. il y'a beaucoup d'aide en France mais je reproche par contre cette aberration pour moi qui lai vécu : en dessous de 25 ans, si on ne travail pas on ne touche rien du tout!!
Heureusement ces années sont derrière mois c'est terriblement douloureux de se replonger dedans.

En ce concerne les amis tu as tout parfaitement dit... le malheur dérange , on est la la première semaine le premier mois et après "il faut faire ton deuil Manon" alors certes cette période a empiré ma douleur car vivre ça c'est terrible mais vivre ça après ce drame je me demande maintenant ou j'ai pu trouver la force.. mais ce qui nous tue pas..

Vraiment désolée pour ce pavé mais j'ai tlmt de choses à dire à expliquer, tlmt de choses enfouies que tout sort comme ça alors merci a tous ceux qui ont réussi a tout lire et à s'interessér à moi... venir ici me fait du bien

Merci d'avoir pris du temps pour me lire et me comprendre ça fait chaud au coeur.
L'absence de mon père me fait mal. Sa façon detre parti, avoir été seul ses derniers instants . Je sais pertinemment qu'il a souffert physiquement et ça me fait mal qu'il se soit infligé ça. Je voudrais juste le voir une derniere fois, juste une derniere pour le serrer dans mes bras et me dire ça y est je m'en rappelle: tu m'aimes. c'est dur de vivre sans parent sans personne pour vous pousser a être meilleure.  souvent je ne vois pas de raison à ma vie sans être suicidaire ou autre je me pose vraiment la question. la réponse la plus simple serait de se dire pour me perd il me regarde et veille sur moi mais le problème c'est que je suis concrète je crois en ce que je vois et je ne le vois pas.

Je commence a être lassé de cette vie.. Les mots me manquent