Auteur Sujet: Je suis à bout. Trop c'est trop!  (Lu 4534 fois)

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Laurent48

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Je suis à bout. Trop c'est trop!
« le: 26 janvier 2014 à 02:30:21 »
Bonjour à tous,

Certains me connaissent puisque l'année dernière je me manifestais beaucoup aprés le décés de Judicaël, mon compagnon de quinze et avec qui je devais me marier en juin. Judi voulait être le premier couple gay à se marier en Lozère. Malheureusement, aprés des mois d'hosto, de chimios, etc., il s'est éteint en février 2013. Je suis resté seul ici, sans famille, ni amis, complétement isolé dans un tout petit village de Lozère. Du fait du décés de Judi j'ai également du liquider notre entreprise, résultat d'un travail de fous que nous avions effectué contre vents et marées durant 5 ans.
Je passais les mois suivant dans un état de souffrance chronique. Tout ce que je faisais était fait en pleurant (courses, ménages, jouer avec la chienne, regarder la tv) et ce malgré des tonnes d'anti-dépresseurs, d'anxyos et de somnifères. Je perdais 13 kg dès les quinze premiers jours...
En juin, un miracle eut lieu. Inespéré, inattendu. Je rencontrais au sein d'une assoc Christophe. Il avait lui-même perdu un conjoint et notre sensibilité et fragilité communes nous rapprochèrent. Nous n'étions plus seul, ni l'un, ni l'autre. Néanmoins, je pleurais toujours chaque jour Judicaël, dans ses bras. Il me comprenait et n'en était que plus tendre. Nous tombions éperdument amoureux. Je croyais que Dieu me donnait une nouvelle chance de bonheur. Notre relation a duré 5 mois. Entre temps, je lui proposais de venir s'installer dans cet appartement trop grand pour moi, ce qu'il fit.
Malheureusement, le bonheur fut de courte durée. Christophe devint renfermé, taciturne, critique. Je n'avais pas psychologiquement la ressource de gérer la grave dépression dont il souffrait depuis son adolescençe. Premières disputes, premiers doutes...
Christophe s'est suicidé par pendaison le 21 novembre. Il était parti acheter des croquettes pour les chats, auparavant il m'avait fait trois gros baisers sur la bouche en me regardant droit dans les yeux. Ensuite, je lui demandais d'être prudent sur la route...
Les gendarmes sont venus m'annoncer la mauvaise nouvelle le lendemain matin tôt. Depuis, j'ai retrouvé ma solitude extrême. Je suis dans une sorte de cauchemar qui ne semble pas vouloir se terminer. Je devrais trouver un job, mais je m'en fiche. J'ai envie d'aller les retrouver, Judi et Christophe, quitter cette vie de souffrance. Mais rassurez vous je ne le ferais pas car ils nele voudraient surement pas. Mais que c´est dur, comme je souffre...chez moi, leur omniprésence est partout, et bien sûr, elle souligne leur absence... Merci de m'avoir lu. Laurent

Hors ligne Méduse

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Re : Je suis à bout. Trop c'est trop!
« Réponse #1 le: 26 janvier 2014 à 03:08:42 »
Bonsoir Laurent,

J'ai du mal à trouver des mots cette nuit. Je voulais juste te dire que tu n'es pas seul et que je pense à toi.

Affectueusement

Méduse

EDMA

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Re : Je suis à bout. Trop c'est trop!
« Réponse #2 le: 26 janvier 2014 à 12:05:13 »
Je rejoins méduse Laurent , non tu n'es malheureusement pas seul dans cette souffrance...Meme si nos histoires different la douleur est la meme , les questions du "pourquoi eux ?" "Pourquoi nous?" , et l'impression de se sentir "maudits" par le destin aussi ....Moi ma maman est partie le 18 novembre et je n'arrive pas à accepter ce coup du sort , je refuse désormais ma vie de "fille d'une maman suicidée" , je n'y arrive pas.... Mais avec ce forum , en en parlant et en se soutenant , peut etre arriverons nous à nous serrer les coudes pour avancer et transcender la douleur pour honorer la memoire de nos proches tant aimés....Je t'embrasse . Marie

Hors ligne *Ephémère*

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Re : Je suis à bout. Trop c'est trop!
« Réponse #3 le: 26 janvier 2014 à 19:26:18 »


Oh Laurent, j'ai bien souvent pensé à toi en me demandant comment était ta vie. Tout en respectant ton silence.
Par ces lignes que tu nous livres, je sais maintenant ce que furent tes dernières semaines.

Moi non plus, je ne trouve pas les mots. Alors je viens te faire un signe pour t'assurer de mon amical soutien.

Tu n'avais pas, Laurent, la possibilité de guérir Christophe d'un mal-être installé en lui depuis si longtemps.

Je suis triste, et j'ai bien de la peine pour toi, Laurent. Je voudrais tant parvenir à soulager un peu ta douleur.
Mais je sais que je n'aurai, hélas, pas ce pouvoir.

Je veux juste que tu saches que tu peux compter sur mon soutien, et, j'en suis sure, sur celui de tous ceux qui t'appréciaient  déjà lorsque tu venais nous raconter Judi.

Je souhaite que le soir qui descend sèche tes pleurs et que la nuit t'offre le repos dont tu as besoin.


*Ephémère*

       Tu es là d ans ma peau comme un coup de couteau.