Auteur Sujet: Mon fils s'est suicidé  (Lu 129394 fois)

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Hors ligne Méduse

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Re : Mon fils s'est suicidé
« Réponse #180 le: 24 septembre 2012 à 09:27:46 »
Merci, Isa.

Hors ligne saram

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  • Benjamin - 14 février 2012 - 33 ans
Re : Mon fils s'est suicidé
« Réponse #181 le: 24 septembre 2012 à 14:38:53 »
Voilà, directeur compréhensif et secrétaire très gentille qui avit déjà pris les devants !
me voilà dispensée de cette conférence maudite .
Bonne journée à toutes .
mm
Nous sommes si seuls, tu nous manques terriblement, j'ai mal

Mammj

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Re : Mon fils s'est suicidé
« Réponse #182 le: 24 septembre 2012 à 17:08:00 »

Un grand soulagement pour vous Saram, il y a encore, heureusement, des personnes compréhensives et "humaines"...
capables d'imaginer votre douleur.... soucieuses, au moins,  de ne pas en ajouter !

De tout coeur avec vous.  Mamm'j

Hors ligne saram

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  • Benjamin - 14 février 2012 - 33 ans
Re : Mon fils s'est suicidé
« Réponse #183 le: 25 septembre 2012 à 18:07:25 »
merci merci
Nous sommes si seuls, tu nous manques terriblement, j'ai mal

bouillotte

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Re : Mon fils s'est suicidé
« Réponse #184 le: 26 septembre 2012 à 16:51:09 »
Je sors de chez le notaire pour la succession de mon fils. C'est le monde à l'envers. Je n'y arrive plus... Trop dur, trop fatiguée...

Hors ligne Méduse

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Re : Mon fils s'est suicidé
« Réponse #185 le: 26 septembre 2012 à 17:06:18 »
Pleure, pleure. Et accroche-toi. Un jour après l'autre.
Affectueusement
Méduse

Hors ligne saram

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  • Benjamin - 14 février 2012 - 33 ans
Re : Mon fils s'est suicidé
« Réponse #186 le: 26 septembre 2012 à 23:39:02 »
courage et courage

nous aussi côté administratif, pas simple non plus, de plus, nous n'avions que lui .

comme tu le dis, c'est le monde à l'envers .

de plus, j'ai mal à la gorge, je couve qq chose .
Nous sommes si seuls, tu nous manques terriblement, j'ai mal

Claudahoa

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Re : Mon fils s'est suicidé
« Réponse #187 le: 27 septembre 2012 à 09:36:32 »
Bonjour Bouillotte,

Je comprends Bouillotte ce monde à l'envers que d'aller chez le notaire pour la succession de ton enfant,rien n'est fait pour t'épargner!
Je voulais juste te dire que je pensais à toi,à tout ce courage qu'il faut pour tout cela et te souhaiter une peu d'apaisement malgré tout!
Tendrement
Claudia

Ty Claude

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Re : Mon fils s'est suicidé
« Réponse #188 le: 28 septembre 2012 à 16:36:07 »
Bonjour à tous,

Me voici nouvelle sur ce site sur lequel des amis m'ont dirigé, et je les en remercie. Même si les circonstances sont éprouvantes, il est bon d'échanger avec vous qui êtes concernés.... Tous vos témoignages me bouleversent et m'interpellent : je me retrouve en chacun de vous, et je suis en totale compréhension avec vous.
Nous avons perdu notre fils, Hugues, 27 ans, au mois d'avril. Il vivait dans une aile de la maison, travaillait dans l'entretien des jardins, aimait son métier, était très apprécié de ses employeurs pour son sérieux et le respect qu'il leur montrait, et était passionné par le travail du bois (comme son père, mais plus sur le plan artistique), avait des amis très proches, et 3 soeurs, dont la dernière, qui était comme deux doigts de la main avec lui (elle vit avec son meilleur ami depuis 6 ans).
 Le soir de sa mort, sa soeur l'a ramené en voiture, car il ne se sentait pas bien : il l'a embrassé (fait rare) et a pleuré. Alertée, elle lui a proposé de rester dormir chez lui, ce qu'il a refusé. Je ne peux m'empêcher d'imaginer la préméditation, et cela me broit le coeur. C'est toujours sa soeur qui m'a alerté le lendemain matin, croyant qu'il était levé depuis longtemps. J'ai tout de suite compris que qq chose n'allait pas...
Le lendemain, nous avons eu droit à la police criminelle, pompiers, ambulance, mais surtout, suspection d'avoir "assassiné" notre fils (un élément ne concordait pas avec un suicide). Je ne l'ai pas revu, si ce n'est dans une housse scellée, pour être autopsié... Je ne sais pas si je voulais le revoir, mais ne lui ai pas dit "au revoir"....
Mon mari et moi n'avons rien vu venir, car, comme de nombreux témoignages le confirment, nos enfants, fragilisés pour diverses raisons se gardent bien de nous le montrer. Hugues a eu une adolescence très agitée, alcool, drogues légères, conflits avec nous. A 21 ans, lors d'une discussion tardive, il m'a expliqué que tout ce qu'il "nous" avait fait enduré (comme je le croyais), c'était en fait contre lui qu'il agissait. .. Cela m'a ouvert les yeux, et rendu attentive à lui, même adulte. Nos relations étaient douces, mais nous n'osions rien aborder de majeur (était-il heureux ?), car nous avions peur de sa réponse. Il ne s'est jamais remis de son 1er amour de 17 ans, et cela a brisé sa confiance en lui, et anéanti l'estime de soi.... D'autres faits ont dû intervenir en plus.
Ces 6 dernières années, son père et lui avait restauré une relation de confiance et d'admiration mutuelle : ce qui me semble primordial au sein d'une famille, surtout seul garçon au milieu de 3 filles (en N° 3...), bien "dans leurs baskets". Petit déjà, il se mettait en marge de la famille, puis ne se laissait plus approcher (peu d'embrassades ou de démonstrations d'affection). Nous pensions la partie gagnée, mais avons été prétentieux...
C'est moi qui l'ai retrouvé dans sa chambre, lourde de solitude et de désespoir : il me faut apprivoiser cette image. J'ai tout de suite consenti à son départ, me suis jurée de ne pas sombrer exagéremment dans la culpabilité, ni les reproches envers qui que ce soit, sauf la vie, le destin..., ne l'ayant jamais lâché, tout en le laissant libre de ses actes : il était adulte.
Ma 2sde fille s'est mariée 5 semaines plus tard : nous avions décidé de nous propulser dans la vie, et cela a été une journée extraordinaire, même si nos coeurs étaient broyés, et que je pensais de jamais arriver à faire face (nous avons des amis exceptionnels qui ont été là, sans relâche, dans l'humain, le spirituel, mais aussi le matériel) : mais nous le devions à notre fille et son mari.
Ce que j'aimerais dire, c'est que je ne m'inquiète enfin plus pour lui, et sa petite soeur aussi, qui l'a exprimé courageusement le jour de son enterrement (où se trouvaient plus de 300 pers., dont certaines ont témoigné de ses qualités de droiture). Mon mari et moi n'avons pas versé une larme : étions dans un état second et voulions préserver nos filles, gendres et petits fils, et aussi l'assemblée, déjà bouleversée et torturée pour nous. Je n'ai vu personne, et suis incapable de me souvenir des visages. C'était ma manière de me protéger contre cette douleur inhumaine et récurrente.
Aujourd'hui, je suis plus sereine, croyant fortement à un "après". Je sais qu'Hugues (bien que non croyant, mais en recherche de perfection) est enfin heureux et libéré de ses souffrances terrestres, que notre amour n'a pas suffi à atténuer... Je suis sûre qu'il est en paix, et comme me demandent certaines personnes... n'ai rien à lui pardonner, mais si je suis dans l'incompréhension.Comme le dit Ch. Fauré, il faut accepter de ne pas avoir de réponse...
Depuis l'automne dernier, j'avais participé à un Parcours Alpha, qui a pour but de réunir des laïques pendant 10 semaines, pour débattre en toute tolérance de sujets humains et spirituels, et qui crée un groupe venant de tous horizons. J'ai accepté un 2sd, peu avant la mort d'Hugues, en tant qu'encadrante, totalement séduite par la force des liens qui se créaient à chaque fois : bienveillance, compréhension, compassion et amitié étaient là, autour d'un dîner, entre des personnes qui ne se seraient ni regardé, ni parlé dans d'autres circonstances.. Pas de jugement. Je viens de suivre une formation à Paris, et ai l'intention de continuer dans ce sens, heureuse de témoigner de mon expérience, sans tomber dans la victimisation. Hugues m'aide sur ce chemin, lui à qui il est arrivé, lorsque nous étions absents, d'accueillir un SDF pour dormir à la maison... Il n'avais pas d'à priori, et allait au-delà des apparences.
Il est vrai que j'ai été longue dans ce premier message, mais ai été aussi très attentive à beaucoup des vôtres, et vous incite à l'apaisement, et à la reconstruction de vous-mêmes, plus forts et en croissance continuelle. Nous devons sortir grandis de cette épreuve, pour nos disparus, et aussi pour ceux qui restent et ont besoin de nous, et enfin parce que la vie n'aurait plus de sens autrement. Mon seul mot d'ordre est "APPRIVOISER" cette autre vie qui nous attend...
 Je vous embrasse tous fort.

Ty Claude

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Re : Mon fils s'est suicidé
« Réponse #189 le: 28 septembre 2012 à 16:40:05 »

P. S : sur le conseil dune amie, j'ai mis en place un journal que j'ouvre quand l'envie m'en prend (c'est un besoin qui se présente naturellement à moi) Au tout début, je le prenais quoptidiennement, puis de plus en plus espécé, maintenant c'est toutes les semaines. Je peux ainsi exprimer mon ressenti, mais surtout écrire à Hugues, lui dire ce que je n'ai jamais osé faire avant... Et lui demander son aide : cela marche !
C'est vraiment un bon moyen pour évacuer les émotions trop fortes.

bouillotte

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Re : Mon fils s'est suicidé
« Réponse #190 le: 28 septembre 2012 à 19:31:47 »
Ty Claude, j'ai lu ton message. Mon fils unique, je n'ai pas d'autre enfant, est parti en juillet. moi aussi, je crois qu'il est ailleurs même s"il me manque d'une façon atroce surtout en ce moment. En fait il me manque de plus en plus. Mais je crois à ces expériences de mort imminente. D'ailleurs, c'est maintenant pris au sérieux. Je vais au cimetière fleurir sa tombe mais je ne le sens plus là. Mais je pense qu'il se repose, quelque part et partout à la fois. Je lui parle. J 'ai rêvé une ou deux fois de lui, pas plus en presque 3 mois. Le réveil a été atroce. Mais contrairement à toi, je n'arrive pas (encore ???) à me sentir meilleure. Je culpabilise un peu moins mais il reste un goût d'inachevé, je ne lui ai pas lui avoir dit "au-revoir, je t'aime tant !!!" Et il s'est pendu en laissant juste ce mot: "pardon". Moi non plus, je n'ai rien vu venir, pas de dépression apparente, aucun changement, cela me rend folle !!! Je vais peut-être noter moi aussi mes impressions. On m'a dit de le faire mais je suis tellement épuisée.
Courage à toutes. J'ai besoin de vous. Je vous embrasse.

Yuna

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Re : Mon fils s'est suicidé
« Réponse #191 le: 09 décembre 2012 à 18:58:31 »
Bonsoir à vous tous ...

Je ne suis pas venue ici depuis longtemps ...
Ce soir, j'ai envie de vous faire part de mon expérience ces derniers mois, face à l'épreuve.

 J'avais besoin de cheminer seule ; d'essayer de m'en sortir ... Je ne voulais surtout pas être prise dans l'engrenage de la dépression qui guette souvent une personne quand l'un des siens ( son enfant unique comme pour moi) a décidé de se supprimer.

Alors, cela n'a pas été facile, loin de là ! Je ne savais pas comment m'y prendre au début ; je ne voulais  pas de médicaments ; je n'en ai pas pris et j'ai eu raison, j'en suis sûre aujourd'hui.
Je ne dormais plus, la douleur m'en empêchait et la gorge serrée, je ne mangeais presque plus non plus.

J'ai décidé de réagir : alors, j'ai médité tous les jours, régulièrement. Au début, cela ne me faisait rien ; j'ai continué, inlassablement  pourtant.
Parallèlement, je me suis dit qu'il fallait que je fasse des exercices physiques ; j'ai pratiqué la marche nordique,  la gym, le longe-côte, l'aqua-gym .. et je pratique toujours. cela m'a procuré ( et me procure)  un bien immense. J'ai retrouvé l'appétit , le solmmeil et enfin, le goût de vivre est revenu.

Je me suis aussi occupée des autres et cette activité m'a permis de m'oublier dans l'action également. Non, je n'oublie pas le drame de ma vie ; mon fils chéri m'accompagne, quelque part et m'encourage, si je puis m'exprimer ainsi. c'est ce que je ressens en tous cas et c'est bien ainsi puisque ça me permet de vivre au mieux. je n'ai plus peur aujourd'hui ; je n'ai plus d'angoisses comme avant, aucune. je me suis accordé la paix de l'âme ; c'est ce que je me dis.


je ne sais pas si mon témoignage  pourra vous aider. j'aimerais tellement !


je vous envoie, par la pensée , à vous tous qui souffrez comme j'ai souffert aussi , plein d'amour et de lumière. je vous aime et ne vous oublie pas.

Yuna


 

Claudahoa

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Re : Mon fils s'est suicidé
« Réponse #192 le: 09 décembre 2012 à 19:41:18 »
Merci Yuna, ton témoignage est un bel espoir pour beaucoup d'entre nous en tout cas je suis heureuse pour toi,ta force,ton travail sur toi sont un si bel hommage et témoin de ton amour pour ton fils.
Je t'embrasse tendrement
Claudia

Hors ligne saram

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  • Benjamin - 14 février 2012 - 33 ans
Re : Mon fils s'est suicidé
« Réponse #193 le: 09 décembre 2012 à 20:23:29 »
Oui, il ne faut pas s'isoler mais c'est si dur, il faut tellement se forçer !
Nous avons aussi pas mal d'activités et de projets et parfois bien peu de courage pour les réaliser, pour qui ? pourquoi ?
Pour nous, pour nos amis, pour notre travail car nous sommes toujours en activité et peu de temps finalement pour trop penser .

Nous sommes vite fatigués pour le moment, tout est difficile à gérer, la peine, le boulot, la maison et la famille ...

C'est bien, je suis contente pour ceux qui avancent, c'est une bonne chose.

Je remarque quand même que nous sommes plus à cran, vite énervés, furieux contre certaines injustices.

Pour ma part, je viens de demander un rdv au directeur de l'Onem où ce fameux entretien avec la facilitatrice a déclenché la décision de Benjamin.
Je n'ai rien à perdre, j'ai ses documents raturés par les employés peu gentils et très énervés !

Bonne soirée à tous .
Nous sommes si seuls, tu nous manques terriblement, j'ai mal

Cat 54

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Re : Mon fils s'est suicidé
« Réponse #194 le: 19 décembre 2012 à 21:32:10 »
Il y a un peu plus de quatre ans, mon plus jeune fils, alors âgé de 23 ans, s'est suicidé en se jetant sous un train, après six longues années de souffrance (schizophrénie). Le manque et la douleur sont toujours aussi vifs et, à l'approche de Noël, c'est encore pire. Et puis, le temps passant, votre entourage s'attend à ce que vous alliez mieux ! Comme si c'était possible de surmonter un tel drame. Alors je ne comprend que trop bien ce que vous ressentez. Moi, ce qui m'aide c'est d'en parler et j'ai rejoint un groupe de parole de parents en deuil où je peux exprimer ma colère et mon chagrin en étant sûre d'être comprise, cela m'apporte beaucoup et il y a une grande solidarité entre nous.
Bonne soirée à tous.