Bonsoir,
Je viens de lire et j'éprouve le besoin d'écrire quelques mots ici.
Est-ce à cause de cette période particulière que je le fais ?
Peut-être.
Peut-être aussi pour dire que cette période particulière de notre agenda social cristallise certaines émotions.
Je ne sais si ce calendrier est propice à plus de cas de suicide ( je ne connais pas les statistiques ), mais je pense qu'il est en mesure de mettre en évidence des brisures profondes capables de générer des crises psychologiques dépressives graves.
L'enfance et les diverses vicissitudes familiales, l'adolescence et ses expériences, ses remises en causes profondes laissent parfois dans les cerveaux de tout un chacun des séquelles qu'il faut passer le reste de son existence à " gérer ".
Certains ou certaines d'entre d'entre-nous, plus fragiles ou peut-être plus sensibles, ne peuvent pas y faire face réellement et sombre, un jour particulier ou à une période particulière, dans un choix morbide qui a pour objet de faire cesser la souffrance dans laquelle ils baignent et se perdent.
Rien, ( hormis peut-être une psychothérapie fine et ciblée), ni personne, fusse-t-elle aimée, n'est en mesure de les sauver de cette dérive morbide d'une violence extrême.
Un jour, un moment, une minute, une seconde, dans un basculement irrationnel, il ou elle choisit de sortir du carcan de cette souffrance devenue insupportable.
Ce geste leur appartient à eux seuls, et on ne peut pas, car on en a ni la compétence, ni le droit, y porter un jugement réellement étoffé et réaliste.
Reste ( pour ceux qui vivent et subissent ce geste, les proches ), de faire avec, c'est-à-dire sans.
Et chacun ou chacune de nous, ( qui traîne aussi ses propres casseroles ), s'engage dans un chemin chaotique et délicat.
Tu es sur ce chemin. Il est cabossé, difficile et ardu.
Et lorsqu'on avance sur les chemins de ce type, il vaut mieux être bien accompagné.
Il vaut mieux aussi mettre toutes les chances de son côté.
Mon expérience, comme d'ailleurs toutes les autres, peuvent servir dans ce qu'elles ont de similitudes.
Tu comprendras qu'il y en a.
Inspire toi de celles-ci.
Les mots déni, culpabilité, remords, incompréhension, regrets, colère, ressentiment, etc, reviendront régulièrement à tes yeux et tes oreilles.
Les sautes d'humeur, régulièrement, te prendront par la main pour bousculer ta monture sur ce chemin, te faisant pleurer, reculer, douter.
Accepte-les.
S'il y a des similitudes évidentes, il y a bien évidemment des particularités liées à lui et à toi, à votre histoire, votre originalité.
Et de ce fait, ce chemin est unique et n'appartient qu'à toi-même.
Sur celui-ci, il te faudra avancer à ton rythme, parfois seule, parfois à reculons, mais tu avanceras.
Le fait même que tu exprimes par ces mots, ta situation, est un bon signe.
Je pense que tu empruntes ce chemin dans le bon sens.
Chacun ou chacune de ceux qui ont subi cette violence suicidaire qui frappe les proches, ceux qui les aimaient et parfois même ceux qui les côtoyaient simplement, sont fragilisés psychologiquement à l'extrême.
Je pense qu'il ne faut pas hésiter à se faire aider par un ou plusieurs professionnels compétents ( ils existent - en évitant autant que possible, les incapables, les charlatans et autres opportunistes de toutes obédiences ), qui te permettront de faire face à cette expérience personnelle unique, déterminante et fondatrice.
Pour finir, tu pourras voir et lire des témoignages positifs qui pourront, j'espère, te procurer du courage et t'aider dans ton parcours,
N'hésite pas à t'exprimer régulièrement, ici ou ailleurs, avec tes proches, c'est un autre et bon moyen " d'avancer ".
Je t'embrasse.
Domi...