Auteur Sujet: suicide de mon père à 18 ans  (Lu 8136 fois)

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pequenalunaverde

  • Invité
suicide de mon père à 18 ans
« le: 25 décembre 2010 à 18:47:42 »
Bonjour à tous, c'est la première fois que je viens sur ce site et je viens de le découvrir avec un grand plaisir:-) Cela fait un bien fou de trouver un lieu pour parler de la mort d'un de ses proches sincèrement, sans éviter le sujet ou peser ses mots par peur de mettre mal à l'aise la personne en face qui n'est pas passé par cette épreuve.
Je vais peut-être (même sûrement) commencer par me présenter. J'ai 23 ans et mon père s'est suicidé quand j'avais 18 ans, voila déjà ou seulement 5 ans et demi...J'étais très proche de lui, étant la seule fille de la famille avec deux frères , je parlais beaucoup avec lui et nous étions très complice..Et pourtant, ce jour de mars  2005 il décida  de prendre son envol, parce que le poids de sa vie l'écrasait petit à petit, l'empêchait de respirer dans toute cette brume.. On peut dire que j'ai réellement connu mon père qu'après sa mort car je pensais le connaître mais je ne lui connaissait pas cette sensibilité qui le consumait de l'intérieur et cette révolte face une société individualiste portée vers le profit.. Il m'a à la fois laissé un héritage innestimable: l'amour des autres, toujours aller vers l'autre. Mais en même temps il m'a aussi lègué beaucoup de questions auxquelles je n'avais jamais pensé avant , comment par exemple le fait que je dois trouver un autre chemin, pas facile de savoir comment vivre dans un monde où son père n'a pas réussis, alors qu'un père est censé être un modèle,un guide à suivre qui nous montre une partie du chemin avant de nous laisser trouver notre propre route. Ces sentîments contradictoires sont si étranges, j'ai l'impression d'avoir avancé depuis 5 ans , car j'arrive à dire à des inconnus qui me demande par exemple" Tes parents font quoi dans la vie?". " jai seulement ma maman en fait mon papa est mort". Alors qu'il y a 2-3 ans, quand on me parlait de mon papa je n'osais pas dire qu'il était mort, parfois, j'en parlais même comme sîl était encore vivant, afin que la personne en face ne me pose pas de questions qui me ferait à nouveau saigner de l'intéreur...
Pourtant en ce moment j'ai à nouveau peur, je suis angoisée parce que je suis en train de construire mon avenir, j'ai bientôt terminé mes études et j'ai peur de me lancer dans le monde du travail et de tomber dans cette fameuse routine qui lobotomise le cerveau et empêche de se sentir vivant, j'ai besoin de me sentir vibrer, que chaque jour soit différent et rempli d'émotion, il n'y a que comme ça qure j'ail l'impression dêtre vraiment vivante. Je crois que dans le fond, j'ai peur de faire les mêmes erreurs que mon père qui était un grand idéaliste, profondémment humain et qui ne comprenait pas que l'on puisse faire du mal gratuitement.. Il était surtout enfermé dans une vie routinière qui n'était pas la sienne, il avait laissé de côté ses rêves de grand large, de liberté, pour se fondre dans le moule capitaliste..Quand il s'en est allé, je me suis fait une promesse, la plus dure que l'on peut se faire: "je me suis promise d'être heureuse en réalisant mes rêves, en me battant pour ça, car lui n'avait pas trouvé le courage de se battre pour ses rêves et ainsi il se sentait triste...". Chaque jour je me demande si vraiment la vie que je mène, les choix que je fais au quotidien vont dans le sens de mes rêves et dans une société qui pousse à être carthésien ce n'est pas évident.. Depuis qu'il s'en est allé, j'ai souvent l'impression de flotter entre deux mondes, entre la terre et le ciel, je pense que les deux sont intimement lié, car souvent je vis des situations qui me font penser à lui, cela peut-être le chant d'un oiseau, une mélodie et dans ces moments je sens sa présence réconfortante et après cela je me sens plus forte, car je sais qu'il ne m'a pas oublié et qu'il est toujours à mes côtés..
Cela peut paraître fou, mais je pense qu'en perdant un être cher on gagne également quelque chose, quelque chose que les autres n'ont pas: une envie de vivre dans l'instant, de ne plus laisser passer aucune miette de bonheur, aucune occasion de rire, de passer du temps avec ces proches..Car l'on sait qu'un" ciao à demain" peut devenir un "adieu", chacun vit sur un fil.. Depuis qu'il est parti, j'ai découvert ce que veut dire le mot "amour"...

mjdi

  • Invité
Re : suicide de mon père à 18 ans
« Réponse #1 le: 26 février 2011 à 20:38:09 »
C'est un beau message que vous avez laissé sur ce site....
Un de mes fils avait 18 ans quand son père s'est suicidé et mon autre fils avait 21 ans. Je ne sais pas si ils pensent la même chose que vous.
Par contre je sais que mon mari était idéaliste aussi et était ecoeuré par la société..
Je pense que mes enfants suivent des lignes de conduite de leur père, et cela me fait du bien; ces ressemblances.
Je vous souhaite bon courage et bonne route dans vos choix de vie.
Mjdi

Comemo

  • Invité
Re : suicide de mon père à 18 ans
« Réponse #2 le: 14 mai 2011 à 23:44:26 »
Bonjour,
J'ai sensiblement le meme age que toi et j'ai vécu la meme expérience au meme age, je trouve que ce que tu as écris suinte la vérité et je me retrouve dans tes écris.
Je voulais te remercier pour ton témoignage et si tu as besoin d'aide, de parler ou de conseil, je suis à ta disposition pour t'aider.
Encore merci pour ton témoignage.