Avant cette funeste épreuve, j'avais un regard extrêmement faussé sur le suicide.
Pour moi, il concernait des personnes très déséquilibrées, avec une connotation négative.
Je m'aperçois qu'on est tous susceptible d'être concerné, happé par cet appel du néant au cours de sa vie.
L'immense majorité des personnes parviennent à le surmonter, mais certaines malheureusement n'en reviennent pas.
Je ne sais pas ce qu'il se passe.
Beaucoup disent que le 7ème-8ème mois ne sont pas très agréables à vivre. Je confirme...
Vivement ce week-end pour pouvoir s'accorder du repos, du calme.
Et les collègues qui parlent des sapins, des décorations de Noël, de leurs balades... je les écoute vivre. Moi j'ai mis le frein à main il y a maintenant presque 8 mois. Je reste en dehors de leur discussion, car mes anecdotes de vie me renvoient à mon passé... c'est trop douloureux, je ne peux pas.
Et comme beaucoup... Ludo m'a quitté en début de mois.
Ca me relance, inévitablement, comme à chaque fois. Le 5 avril...il était encore en vie, mais il était en train de toucher le fond, de sombrer dans le désespoir le plus complet...dans une tristesse abyssale... Et je n'étais pas là pour l'aider.
Ca m'attriste, ça m'abîme je pense un peu...
et pendant ce temps là, je ne me doutais de rien dans la terrible douleur qui l'a attrapé à la gorge. Non assistance à personne aimée en danger... J'ai pris perpétuité...
Etre triste, je me dis que c'est peut être également le moyen de locomotion pour rester connecter à lui, puisque c'est comme cela qu'il est parti.
Je sais aujourd'hui qu'il ne reviendra plus jamais. Je crois que la phase de déconstruction s'est enclenchée.
J'espère que ta belle âme est quelque part, j'espère que tu sais aujourd'hui que je tenais à toi et que je ne voulais pas ce qu'il t'arrive...