Pour me changer les idées, je pensais rejoindre des amis pour un ciné... flute... en retard, j'ai raté la séance...
Du coup j'ai un peu marché à proximité.
J'ai fait le chemin que tu devais faire tous les matins pour rejoindre ton collège.
Cela m'a etreint le coeur.
J'ai repensé à cette semaine bien funeste, au cours de laquelle en dépit de la douleur, tu es allé travailler... jusqu'à ne plus pouvoir y aller, à ne plus te lever le matin
Pourquoi ce terrible coup du sort? pourquoi ton collège n'a pas essayé de me joindre ce terrible vendredi... merde de merde
Comme je souffre de te revoir, de t'imaginer aussi seul, démuni, désespéré.
Putain!!!! Pourquoi je ne suis pas passé à ton collège.
Sur le chemin, non loin de ton établissement, je suis passé devant un très beau square : d'une forme rectangulaire, avec des arbres qui montaient très haut, simple, mais extrèmement majeustueux, sans fioriture excessive, comme toi, un mélange de simplicité et de grandeur.
Il y avait des bancs qui étaient disposés sur toute la bordure. Comme tu mangeais toujours en solitaire entre deux cours, je suis certain que tu devais dejeuner là parfois. Tu aimais tant les lieux calmes, les fleurs et les beaux arbres.
Tu te rappelles comment tu te moquais de moi? Tu rigolais déjà avant de poser la question fatidique quand on arrivait près d'un jardin ou d'une allée : "Michaël, peux tu me dire ce que c'est cette fleur? Cet arbuste?" :
tu sais ce que je te repondais toujours un peu près la même chose car je n'y connaissais rien : du lierre? du liseron? du mimosa? et cela te faisait rire... tes yeux petillaient, ils debordaient de tendresse pour moi.
Tout cela va finir par s'estomper, par s'effacer...
La finitude... tout cela est terminé, gommé, car tu n'es plus.
Tu ne t'assoiras plus jamais sur ce banc pour lire, corriger une copie ou dejeuner.
Ta silhouette, ta personne va s'estomper tout doucement.
D'autres personnes se sont accaparés ce bel endroit, sans savoir qu'une très belle personne y venait mais qu'elle a depuis perdu dramatiquement la vie.
J'essaie depuis d'apprendre le nom des arbres... rigoles pas hein! il faut un début à tout.
Je t'embrasse tendrement.
J'essaie de continuer à veiller sur toi
Tu me manques beaucoup