Auteur Sujet: Mon compagnon m'a quitté  (Lu 145222 fois)

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Mon compagnon m'a quitté
« le: 24 juillet 2018 à 16:37:44 »
C'est la première fois que je décris ce que je ressens via un forum, mais celui-ci me semble plein de bonté.

J'ai l'impression que ma vie s'est arrêté et je suis déchiré par la culpabilité. Je n'ai pas d'envie de suicide, mais je m'en veux cruellement et je me hais pour mes agissements.

J'ai vécu une histoire avec un garçon que j'avais rencontré il y a huit ans, lors de mon arrivée à Paris.
J'ai été séduit par son humilité, sa gentillesse, sa tendresse, son humour, sa prévoyance, sa créativité, son talent, son immense culture.
L'attachement était présent et partagé. Néanmoins, j'avais toujours le sentiment d'une relation déséquilibrée (peur de l'abandon chez mon compagnon)  dans laquelle j' avais du mal à me retrouver, tandis que je sentais que j'étais tout pour lui, que tout son bonheur reposait sur moi. Comme tous les couples, nous avons eu des moments de réflexion ou de pause, d'incompréhension.  Au fur et à mesure du temps, une certaine distance s'est installée, même si les sentiments et le plaisir des moments partagés étaient présents.
Et comme je suis un être qui se questionne (peut être trop), j'avais de plus en plus de doute sur un avenir ensemble, en dépit de l'attachement que j'avais pour lui.
Et puis... j'ai rencontré une personne sur mon lieu de travail et une reciprocité amoureuse assez forte et évidente est arrivée.
Que faire à ce moment là? J'ai réfélchi, réfléchi, j'étais tiraillé.
Et un soir, j'ai annoncé à mon compagnon que j'avais rencontré quelqu'un, que j'étais perdu.  j"étais en larmes, déchiré par le mal que je lui faisais. Je l'ai pris dans mes bras, je lui ai dit que je n'arrivais pas à trouver les clés pour continuer avec lui et que j'en était horriblement désolé, mais que j'étais très attaché à lui et que je ne voulais pas qu'il soit malheureux. Il m'a dit qu'il ne m'en voulait pas, qu'il avait compris mais que j'étais le grand amour de sa vie. Puis il est parti... Je lui ai dit que j'étais perdu, que je le recontacterais rapidement. Après cette soirée, je me suis inquiété pour lui et je pensais à lui tout le temps.
et une semaine après, il se suicidait chez lui.
Et là, le cauchemar a commencé pour moi, un gouffre béant  de culpabilité  et de larmes m'a emporté.
Ludo était si doux et si prévenant avec moi que d'imaginer sa souffrance de vivre sans moi est un crève cœur.
Tout est bousillé, gangréné.
J'ai pris la pire décision de toute ma vie et je m'en voudrai jusqu'à la fin de mes jours pour les paroles que j'ai prononcé.
Le premier mois après sa mort était une horreur... la fatigue, le stress, l'angoisse, le dégoût de moi même, les souvenirs figés, imaginer que Ludovic était décédé était impossible pour moi, même aujourd'hui, je n'y parviens pas.
Comme toutes les personnes qui perdent un être cher, on peste contre le fait que le monde continue de tourner normalement, comme si rien n'était, alors qu'on sait que le monde est définitivement différent, moins beau, car la personne aimée n'est plu.

La phase de recherche effrénée pour comprendre son geste. Je m'en veux terriblement et je n'arrive pas à sortir de ma tête ces regrets épouvantables. Il ne s'agit pas de regretter une mauvaise météo, d'avoir vu un mauvais film... mais d'avoir pris une décision qui a plongé mon autre dans la mort.
Après trois mois et demi, la douleur est moins forte, mais la tristesse et une gravité s'est tapie en moi. Je n'ai même pas envie qu'elle sorte car je mérite cette douleur, qui n'est rien à côté de celle dans laquelle Ludovic était plongé.
Je n'ai pas été là pour voir sa tristesse, il n'a même pas pensé à m'appeler au secours... je serais pourtant accouru immédiatement, sans réfléchir.
Je butte contre mon présent, contre un futur que je refuse de voir, comme j'ai buté devant la souffrance de mon compagnon, que je n'ai pas vu ou pas voulu voir. La vie  réserve des choses terrifiantes, absurdes. Ce n'était pas son heure pour mourir, non... mon dieu non...
et je sens le temps des congés estivaux qui avancent, mes premières vacances sans lui, moi vivant, et lui sous terre.. C'est intolérable pour moi. Il me manque tant... mais en même temps, j'ai honte de ressentir cela, alors que je l'avais quitté.
Je me sens misérable, confus, incapables de prendre une décision juste. J'ai perdu une perle, une personne admirable a quitté mon monde... C'est terriblement cruel, mais c'est quand on perd un proche qu'on s'aperçoit à quel point il nous manque, à quel point on regrette de ne pas avoir été plus gentil à certain moment, d'avoir raté certain rendez-vous de vie avec lui.
Bref.... plus rien ne compte à par lui aujourd'hui, mais je le comprends alors qu'il n'est plus là. Lui était plus intelligent que moi et l'avait compris... et je me retrouve dans la position du bourreau, de celui qui punit l'autre de m'avoir aimé... quelle horreur... quelle horreur...
Michaël



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Re : Mon compagnon m'a quitté
« Réponse #1 le: 24 juillet 2018 à 17:44:11 »
Michaël,
C'est troublant pour moi de te lire. Je me reconnais tellement...
Je ne l'avais pas quitté, mais je l'en avais menacé.

Ta culpabilité, je la connais, on cohabite depuis 3 mois et demi.
Elle ne lâche rien, cette saleté.

J'ai envie de te dire plusieurs choses, et tu me diras si tu es d'accord.

D'abord, nos chéris avaient une histoire de vie, un passé sans nous qui les a abîmés au point de leur ôter toute estime de soi.
On se suicide pas parce que l'autre nous quitte, mais en raison de plusieurs facteurs qui se sont accumulés, plusieurs paramètres.
Ils avaient besoin de nous pour combler la ou les failles de leur personnalité. Mais nous n'y pouvions rien.
Nous n'y sommes pour rien.
Ces personnes sont touchantes, attachantes, mais tellement dépendantes qu'elles ne peuvent imaginer vivre sans leur objet d'amour, reflet de la première relation, celle à la mère. Leur lien d'attachement est vital, un peu différent du notre, et tu ne pouvais pas le deviner.

Mon homme m'a prévenu qu'il allait se pendre, et je n'ai rien fait, j'étais terrifiée.
Ludovic ne t'a pas appelé, et c'est tant mieux. Cela devrait alléger ta culpabilité.
Votre séparation a réveillé en lui des pertes précédentes, précoces, et il n'a pas pu supporter l'aggravation d'une douleur qui le minait depuis longtemps.
Mais il a été heureux avec toi, et toi avec lui.  C'est le plus important.

La pire décision de ta vie ? Idem pour moi, et pourtant nos trajectoires sont différentes.
J'en suis au point où je suis paralysée à l'idée de prendre une décision quelconque.
Mais jusqu'à quel point est-on responsable de la vie de l'autre ?
Nous ne sommes pas tout-puissants, il va falloir l'accepter. De même que nous ne connaissons pas tout de l'autre.

Le manque est terrible, c'est vrai, et c'est une peine incompressible (mauvais jeu de mots). C'est parce qu'on a beaucoup aimé qu'on souffre tant.
L'intensité de la douleur, par moments est insupportable, mortelle, je dirais.
Il m'a fallu des heures d'écriture/lecture ici, l'aide d'une psy et de mes proches pour ne serait-ce que survivre.
Et encore... Les jours comme aujourd'hui, je suis plus morte que vivante.

Le suicide d'un proche est comparable à un tsunami, un attentat terroriste, en terme d'impact traumatique. Alors, prends soin de toi.
La culpabilité, je crois qu'il faut la démonter rouage par rouage. C'est un moteur un peu fou, qui tourne tout seul et qui s'autoalimente.
Mais à plusieurs, on peut le démonter ou, au moins le ralentir pour pouvoir continuer à vivre.


J'espère te lire bientôt...
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Hors ligne mike67

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Re : Mon compagnon m'a quitté
« Réponse #2 le: 25 juillet 2018 à 11:42:56 »
Je voulais te dire que ta réponse m'a fait du bien.
Au delà des proches, des amis, des vocabulaires psy, il est bon et rassurant d'échanger avec quelqu'un qui nous comprend, sans qu'un jugement soit posé.
Dans la description que tu as donné, j'ai reconnu effectivement Ludovic.
Après sa disparition, j'ai voulu comprendre, chercher des réponses.
Comme tu l'as mentionné, il y a avait effectivement cette peur terrible de l'abandon, le fait de tout faire,  à tout prix, pour ne pas perdre l'objet de son amour. Je ne me suis pas rendu compte que c'était une question de survie pour lui.
En dépit de cette faille, Ludovic me paraissait pourtant extrêmement solide, sensé. C'était quelqu'un de réellement brillant, avec la tête sur les épaules. Il était toujours là pour écouter, régler les problèmes de ses proches, mais finalement ne s'exprimait jamais sur ses propres démons, même à moi.
Il me disait qu'il ne supportait pas son travail (il était professeur) : j'avais tendance à minorer cela, car de mon point de vue, je le voyais extrêmement motivé et disponible pour ses élèves. Les lettres de condoléance que j'ai reçu des parents d'élèves, d'élèves ou de collègues vont tous dans ce sens d'ailleurs et rendent hommage au professeur investi et remarquable qu'il était.
Donc je me suis dit que la vérité était ailleurs, pas dans le travail, que la peur de se retrouver seul, abandonné, était pire que tout, effroyable pour lui.
Nous n'avons jamais vraiment été en conflits, car il était calme et cherchait à tout prix à éviter les disputes. Mais, comme pour toi, nous avons eu des phases de questionnement, de doute. J'avais beaucoup de mal à conserver une relation avec un garçon pour qui j'avais l'impression d'être le centre de tout. Et cela me paraissait incompréhensible car il avait tant de passions : il peignait, sculptait, étaint imabattable sur la musique, ciné, littérature... Mais pour que cela tienne, il fallait absolument qu'il ait une bouée, son objet d'amour à ses côtés. Et je pense que son talent, sa culture, finalement, il l'a cultivé pour plaire à sa mère, symboliquement, pour approcher du fils parfait et obtenir son amour.

Hormis le ressenti que j'avais, Ludovic n'a rien laissé transparaître de ses douleurs intérieurs. Aucune tentative de suicide, aucun mot ou allusion. Sauf que sans moi, la vie lui était impossible. Et la méthode utilisée montrait que ce n'était pas une pulsion. Il est parti en douceur (médicaments) mais était déterminé (asphyxie au charbon de bois et il avait scotché toutes les parois de la pièce). D'écrire cela me fait très mal, car je ne comprends pas comment on peut être si mal qu'on décide de se faire du mal à soit même, de renverser le poignard contre soit... alors que Ludovic n'était coupable de rien.
Comme tu l'as mentionné, Ludovic rentrait dans la catégorie des solitaires qui se sont construits seuls.
Il est parti très jeune de sa famille, avait des liens très distancié avec sa famille, il a eu un shéma d'éducation particulier où son référent, sa personne clé qui s'est occupé de lui était son grand père, qui est décédé il y a longtemps. Donc un solitaire, qui trainait un manque affectif depuis toujours, mais hyper sensible, admirable, touchant, courageux, sensé.... quelle tragédie.
Après ce jours tragique où je lui ai fait part de mes difficultés à me retrouver dans notre relation, j'étais un peu dans la même situation que toi : la relation est compliquée, mais d'un autre côté, vivre sans lui me semblait impossible.

J'ai un peu lu tes quelques messages postés... tu n'as pas à culpabiliser, car au delà de toi, ton conjoint avait aussi vos enfants. Quelque part, cela te montre que "sa maladie intérieure" était plus forte que tout. Eng gros, je pense qu'il t'a dit (...même si la culpabilité est plus forte que tout pour nous) :" la maladie est plus forte que tout, pardon, je pars, mais je vous aime".
Et quelque part, je me dis que Ludovic, même si sa vie aurait été autre, avec des enfants à ses côtés, aurait accompli, je le pense, le même geste.
Ce qu'il n'a pas compris, et ce que ton conjoint n'a pas compris, c'est qu'on aurait toujours été là pour eux, quoi qu'il arrive. et c'est très douloureux de se dire qu'ils n'ont pas compris... et on se dit que si on avait été plus aimant, si on avat été plus démonstratif.... les SI.....SI SI, il l'aurait compris.
Mais je pense que Ludo, comme ton conjoint, savait tout cela, mais que le principe même de l'angoisse de l'abandon, était plus fort...
Qu'aurions nous pu faire? Même si Ludo était un mur quand il ne voulait rien dire (les esquives, les non dits, les changements de sujet, les sourires pour dégoupiller, les silences en attendant que les conflits s'appaisent), je regrette de ne pas l'avoir incité à consulter pour parler de ses souffrances à quelqu'un.
Je n'ai éprouvé aucune colère contre lui, je l'ai entièrement retourné contre moi. Je suis peut etre severe, mais il n'avait que moi, et même dans la mort, je persiste à prendre soin de lui et à endosser sa part de souffrance pour qu'il soit le plus appaisé possible.
Je suis très rationnel, mais crois tu à une vie après la mort? Je cherche parfois des signes, je lui parle, je lui demande pardon en pleurant, mais c'est dur car je suis face à l'océan du vide.  Je pense que j'ai du mal à comprendre qu'il est vraiment mort, qu'il ne reviendra plus. C'est encore trop compliqué pour moi.

N'hésite pas à continuer à m'écrire, te te répondrai!!

Un IMMMENSE merci

Quoi qu'il arrive, et même si je ne sais pas comment j'organiserai mon futur, car je suis entièrement tourné vers mon passé (seul moyen de retrouver Ludovic), je reste, non pas attaché à la vie, mais en vie. J'ai pensé à le rejoindre tellement la douleur, le chagrin et le déchirement était fort les premières semaines, maintenant je ne pense pas faire ce geste.
Je n'ai pas souhaité prendre de médicaments, car j'ai voulu, pour Ludovic, endurer ma douleurs pleinement, sans artifice, sans faux semblant ou cache douleur. C'est un moyen de rendre hommage à l'être aimé, de partager des moments, même s'ils sont faits de tristesse, avec lui.
« Modifié: 15 avril 2019 à 14:12:47 par mike67 »
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Re : Mon compagnon m'a quitté
« Réponse #3 le: 25 juillet 2018 à 15:28:30 »
Lire ton msg me fait du bien, alors  que je vais très mal depuis plusieurs jours.
Tout est très confus pour moi : culpabilité, chagrin, manque...
Mais lire ce que tu écris de Ludo m'apaise. Ils ressemblait tellement à Bruno.

Nous avons qq part eu de la chance d'être aimés par des hommes aussi passionnés.
Mais la passion a ses revers.
Pas la force pour un long msg, mais je reviendrai te lire plus tard.

Affectueusement.
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Re : Mon compagnon m'a quitté
« Réponse #4 le: 28 juillet 2018 à 17:48:25 »
Samedi matin avait pourtant bien commencé...
et puis la morosité, la déprime, le manque c'est pointé toute la journée...
Difficile de trouver le moteur pour rebondir, de trouver une envie qui prenne sens et permettent de se sortir de la tristesse
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Re : Mon compagnon m'a quitté
« Réponse #5 le: 28 juillet 2018 à 18:07:46 »
Bonjour Mike67,

Merci pour ton témoignage si poignant, je t'envoie tout mon soutien , de la douceur pour toi même.
Tu as bien raison de le souligner que lorsque le manque pointe le bout de son nez, le moteur fonctionne au mieux au ralenti, ou est noyé par la tristesse.

Voilà donc un peu de douceur pour apaiser ces douleurs si lancinantes.

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Re : Mon compagnon m'a quitté
« Réponse #6 le: 28 juillet 2018 à 20:18:31 »
Comme je te comprends, Michaël.

Le manque, la tristesse, parfois le  désespoir et l'envie de rien...
La recherche d'un sens à ce que nous traversons, la colère...
Le sentiment d'un grand gâchis et d'une injustice fondamentale...
La perte de repères, le rapport au temps qui est modifié...
La peur de tout, l'absence de l'être aimé...
La perception que plus rien ne sera comme avant.

Le moteur, ce sont de toutes petites choses, surtout au début.
Déguster du champ', apprécier un soleil couchant, caresser un chat, etc.
On va apprécier tout cela pour 2, maintenant. Pour qu'à travers nous, ils restent en vie.

Alors on avance pas à pas, avec délicatesse et prudence.
On déguste chaque instant d'apaisement et on s'autorise à prendre le temps de s'écouter, de vivre ses émotions pour les user. Le jour viendra où elles seront émoussées, moins tranchantes.

Je t'envoie plein d'amicales pensées.
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Re : Mon compagnon m'a quitté
« Réponse #7 le: 29 juillet 2018 à 21:31:21 »
Merci beaucoup pour ces messages plein de bonté, qui font du bien
En effet, si les proches sont présents, au fur et à mesure du temps, ils ne comprennent pas ou on envie qu'on se prenne  en main, pour remonter la pente.
Mais tout n'est pas question de volontté, ou notre volonté, notre besoin est d'être encore ancré dans ce drame, seul moyen de garder la personne aimée le plus de temps possible avec nous.
La reprise de la vie est parfois difficile, moral dans les chaussettes ce week end.
Le travail demain permettra peut être d'extirper un moment de tout cela, faire comme si tout allait bien avec les collègues... alors qu'on faut, ben non...
j'ai l'impression de redevenir un ado, d'être en pleine crise existentielle, avec la douleur et la quete de sens en plus.
Tout le quotidien est compliqué. IL y a du progrès, mais c'est finalement les actes du quotidien qui font chiés : regarder la télé en evitant tout les programmes ou séries de Ludo, les best of animaliers qui le faisaient mourir de rire (il me regardait meme en s'excusant... c'etait tendre, les series qu'il regardait parfois tard tandis que j'allais me coucher, les series francaises debiles, comme le miracle de l'amour qui nous faisaient rigoler)... toutes ces conneries font mal au coeur et il eest preferable d'eteindre la télé.
La musique pour aller mieux? ben non... je ne peux pas car Ludo ecoutait et me faisait decouvrir de la musique tout le temps... du coup, je me love dans le silence, dans ce canapé, dans lequel il se sentait si bien...
Et merde... merde de merde... pourquoi cette issue fatale...
Meme le ciné me fait du mal : j'ai essayé hier avec des amis, mais Ludo n'était pas à mes cotés, et je me suis senti seul...

BOn... ca ira mieux demain, j'epere...
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Re : Mon compagnon m'a quitté
« Réponse #8 le: 29 juillet 2018 à 21:48:21 »
Je l'espère aussi...
Bonne nuit...
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Re : Mon compagnon m'a quitté
« Réponse #9 le: 30 juillet 2018 à 10:24:10 »
Reprise du travail...
Pincement au cœur...
Culpabilité STP lâche moi un peu
Tristesse et chagrin.
Envie de remonter le temps, le prendre dans me bras, le reconforter, lui dire qu'il a eu tout faux, qu'en dépit de tout, j'aurais toujours été là pour lui.
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Re : Mon compagnon m'a quitté
« Réponse #10 le: 30 juillet 2018 à 12:25:24 »
Je partage ta douleur.
Je sais que ça ne l'allège pas, mais savoir qu'on est pas seul m'a aidée.

Ecris-la, ta culpabilité, fais-la sortir.
La mienne revient régulièrement me persécuter.
C'est le cas aujourd'hui. Impossible de l'écarter.

Mais les clés de leur geste sont dans leur enfance. Nous avons généré, peut-être, une situation propice au suicide, mais tu sais comme moi qu'on ne se suicide pas pour une séparation.

Nous ne leur avons pas suggéré de mourir, ni poussé à le faire.
Nous n'avons pas souhaité leur mort, et quand bien même, seuls les enfants pensent que leur pensée est magique.

Nous les avons blessés, et c'est déjà bien lourd à porter, alors ne soyons pas cruels envers nous-même.
Si on avait su, on aurait agi autrement, mais on n'y peut plus rien.

On peut juste accepter qu'ils aient mis un terme à une souffrance insupportable. Souffrance qui était déjà en eux avant qu'on les rencontre.

Je te propose un exercice de style : écris sur mon fil pourquoi je ne devrais pas me sentir si coupable, ça t'aidera peut-être.

Les jours comme aujourd'hui, je me dis que je ne m'en sortirai jamais, que c'est trop dur à porter.
Mais j'ai eu un peu de répit ces derniers jours, alors je vais laisser la souffrance s'exprimer, et ne pas me faire du mal en attendant qu'elle s'apaise.
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Re : Mon compagnon m'a quitté
« Réponse #11 le: 31 juillet 2018 à 15:53:21 »
Je suis au travail.
Je commence à me connaître.
Je sens que  les souvenirs remontent et je vois son sourire, je repense à nos dernières vacances estivales, les dernières de sa vie.
Je me connais, je sais les mécanismes.
Dans une heure ou deux heure, je vais être démoralisé.

Je t'aime mon Ludo, pardon de t'avoir laissé... vraiment je te demande pardon
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Re : Mon compagnon m'a quitté
« Réponse #12 le: 01 août 2018 à 12:17:27 »
Coucou,
Comment ça va, aujourd'hui ?
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Re : Mon compagnon m'a quitté
« Réponse #13 le: 01 août 2018 à 12:17:34 »
Je suis triste.
Impression terrifiante d'avoir creusé ta tombe, de t'avoir poussé dans tes dernières extrémités.
Je regrette tant mes erreurs, les conneries que j'ai pu faire, les absences de choix que tu attendais de ma part pendant notre relation.
Je t'ai brisé le cœur, j'ai cassé tes espoirs les plus purs et les plus sincères. Comment continuer à vivre avec un tel poids, un tel cri enfoui... Tu étais une si belle, sincère et délicate personne. Je n'ai pas su te protéger, prendre soin de toi, comme tu l'aurais fait réciproquement pour moi. Mes regrets sont immenses, absolument gigantesques, il n'y a même plus de mots assez forts pour l'exprimer. Ils circulent  jusque dans mes veines, ils jaillissent de ma sueur et de mes larmes.

Impossible de manger avec les collègues ce midi. Le cafard, besoin de profondeur, les discussions du quotidien me semblent affligeantes, consternantes comme si les gens "normaux" ne comprenaient pas l'essence même de ce qui est important.
Toi tu le savais mon Ludo. Moi j'ai été trop con, trop bête, trop lâche pour le comprendre.

Je vais aller me recueillir et m'élever vers toi dans l'église dans la plus proche.
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Re : Mon compagnon m'a quitté
« Réponse #14 le: 01 août 2018 à 12:18:47 »
Bonjour,

J'essaie de tenir
C'est très fluctuant.
Et toi?
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