Très cher Mike, j'ai traversé ce marasme avant ma reprise du boulot.
Je me suis laissée couler au fond, tout au fond, là où je ne voyais plus qu'une issue.
Je n'ai pas lutté, j'ai laissé les choses se faire.
Mon tribunal intérieur m'a jugée coupable et a fixé ma peine, tellement cruelle que j'ai dû me défendre.
Je ne sais pas quoi, l'instinct de survie, l'amour de mes proches, le soutien que j'ai trouvé ici m'ont servi d'avocat de la défense.
J'ai réussi à remonter un peu, à ne pas rester engluée dans la culpabilité même si je suis pétrie de remords et de regrets.
J'ignore si ça peut marcher pour toi, mais demande-toi jusqu'où tu es prêt à payer pour ce que tu n'as pas commis.
Nous sommes impliqués, forcément, parce que leur mort est liée en partie à notre relation.
Mais être en relation, c'est de prendre un risque : celui d'être blessé et de blesser l'autre.
Ce n'est pourtant pas prendre la responsabilité de la vie de l'autre, sinon, ça s'appelle l'emprise et plus la relation.
Je sais que je plongerai à nouveau, peut-être encore plus profond. Mais chaque chose en son temps.
Pour l'instant je survis.
Je t'embrasse fort.