Bonjour Marc,
C'est vrai que certaines idées reçues ont la vie dure et encore beaucoup trop de gens se montrent maladroits dans leurs propos. Mais même si c'est très dur, je pense qu'il faut aussi savoir se montrer bienveillant à leur égard, car avant de devenir bénévole dans l'accompagnement du deuil et de suivre une formation, j'aurais peut être été aussi maladroit que ces personnes.
Je pense que c'est un effort difficile à faire quand on se sent blessé par ces propos, mais il est de notre devoir de prendre la parole et de leur expliquer avec bienveillance en quoi ils peuvent se tromper. Ces personnes n'ont pas encore eu l'occasion d'apprendre certaines leçons que la vie nous enseigne au cours des épreuves douloureuses qu'elle nous "offre".
Merci Marc d'avoir partagé cette expérience de vie, je pense qu'il pourrait être utile de créer un fils où parler de toutes ces situations qui nous mettent mal à l'aise du fait de la maladresse des autres.
Pour ma part, moi aussi ça me met très mal à l'aise quand j'entends des conversations autours du suicide et que les personnes donnent comme explication simpliste pour justifier le passage à l'acte: "c’était à cause de son travail" ou "de sa famille" ou de ceci ou cela, j'ai toujours envie de dire
"On arrête tout les cocos ! Le suicide c'est une sujet très complexe ! On explique pas ce geste avec une seule raison, on ne saura même jamais si il y en avait une..." Savoir entièrement ce qui a déclenché le passage à l'acte dans l'esprit de la personne est qu'on le veuille ou non impossible. On ne pourra jamais vraiment comprendre entièrement ce geste tant il dépasse l'entendement, c'est ce qui rend ce deuil si particulier. Vivre la perte d'un proche que l'on aime sans jamais pouvoir comprendre entièrement la souffrance qui l'habitait, au point de "choisir" de nous quitter. D'ailleurs était-ce vraiment un "choix" ou une pulsion de désespoir poussée par une crise peut être passagère ? Une souffrance aigu qui aurait peut être pu être apaisée et qui nous fait vivre le restant de notre vie en nous disant "et si j'avais été là à cet instant, si j'avais su voir, si j'avais su trouver les mots pour l'aider à passer cette crise peut-être serait t-il encore là ? Même si l'on sait que ce n’était pas sa première tentative, même si l'on sait que ce n’était pas "juste une crise", il faut continuer de vivre avec ces "peut être"...C'est surement car le deuil après suicide est tellement complexe à vivre que les explications simplistes m'exaspèrent...
En tout cas encore merci Marc d'avoir partagé ton ressenti, cela m'a quelque part aussi un peu aidé à exprimer le mien.
A très bientôt,
Chaleureusement,
Yacine
Ps : Une petite pensée pour ton Pascal et pour mon papa...