Comme je te comprends...
Mon petit frère s'est pendu il y a 8 ans, il était schizophrène, paranoïaque et dépressif. J'ai fait tout ce que je pouvais, mais ça n'était pas encore assez... Je l'adorais.
Et puis, les années ont passé. Chaque fois que je parle de lui, je pleure, ca, ca ne change pas.
Mais la culpabilité est partie, parce que rien n'aurait pu changer ce choix qui les a conduit à un acte incompréhensible pour nous.
Je suis aussi passée par la colère, je pense que c'est un cheminement obligatoire. Je lui ai hurlé dessus de toute mes forces.
Aujourd'hui, j'ai une petite fille, et souvent, je me dis qu'il aurait été un tonton formidable. Sa maladie était très bien gérée quand il avant ses médicaments. Mais quand il était en crise, c'était l'horreur.
Il y a quelque chose que tu as écrit qui fait écho chez moi : "c'est enfin fini".
Quand ma petite soeur m'a appelé pour m'annoncer sa mort, j'ai pensé à ça aussi. Je voyais souvent la souffrance dans ses yeux. Nous en parlions, et il me disait "Tu te rends compte, je suis fou. Si je ne prends pas ces pilules, les voitures et les avions me parlent... Non, mais tu te rends compte
".
J'ai senti comme un soulagement, me disant "il ne souffre plus".
Mon frère nous a laissé une lettre, un peu incohérente parce qu'il était en pleine crise. Mais je le connais tellement bien, que j'ai su décoder entre les lignes. Il venait de perdre son emploi qu'il adorait, notre père était décédé quelques semaines plus tôt et ma mère venait de se séparer de notre beau-père et que mon frère aimait beaucoup...
Cette lettre, je ne l'ai lu qu'une fois. Et finalement, avec ou sans lettre, cela ne change rien à ce poids que l'on porte.
Je suis là également si tu veux parler.