Bonjour Monloulou ,
Je crois qu'il n'y a pas de "mesure" de temps pour arriver au bout du tunnel et voir enfin la luminosité du jour ou le soleil ;chacun chemine à son rythme .Le suicide engendre une profonde blessure ,une cassure en nous et toute cette culpabilité que l'on s'approprie à tord ou à raison ,selon les circonstances .Nous nous sommes en vie ,théoriquement ,biologiquement et nous devons continuer parce que c'est ainsi ,c'est quand même plus naturel aussi .Il y a les autres qui nous aident un temps puis les gens reprennent le cours de leurs vies ....ils reprennent le train ...Nous ,nous ne serons plus jamais pareils ,blessés à jamais et c'est toute une rééducation pour apprendre à se faire confiance ,voire se pardonner ,de n'avoir pas vu ,pas su .Refaire confiance aussi aux autres qui ne voient pas à quel point on souffre ,à quel point on a du mal à suivre le cours de la vie ,les joies partagées notamment .
La aussi ,on se rééduque au bonheur ,même si cela peut paraitre un grand mot .On n'oublie pas l'être absent mais la blessure est moins à vif et en ce qui me concerne ,25 ans après le suicide de ma soeur ,en ces fêtes ,elle sera très présente dans mon coeur ,comme si elle était avec nous .Elle existe dans mon coeur par les sentiments que je garde pour elle et dans mes pensées aussi .Cela ne fait que 14 mois que votre mari a perdu pieds dans son désespoir et c'est très peu .J'imagine aussi que vous n'avez pas nécessairement le temps de vous arrêter et de regarder votre blessure parce que vous êtes maman.Parfois ,il faut prendre du temps pour soi pour panser ses blessures ,c'est nécessaire .Pas "fuir" dans l'hyperactivité pour ne pas sombrer mais se faire du bien ,parce qu'on a mal .Mais chacun trouve ses remèdes au fil du temps .J'ai proposé d'échanger demain sur ce site à 16 heures ;j'y serai si vous voulez écrire et ne pas rester seule .Je n'ose pas vous souhaiter de passer de bonnes fêtes ;si vous le pouvez prenez soin de vous ,malgré tout .Ce n'est pas trahir votre mari que de vous faire un peu de bien ;il faut juste pouvoir se l'autoriser ;enfin c'est mon point de vue .Courage ,il y aura des jours meilleurs où vous aurez moins mal et vous sourirez même à l'évocation des souvenirs avec votre mari ,sans avoir mal ,avec de la douceur même .
Armelle