Par un beau jour du mois de Juillet mon frère a décidé de s'en aller... Lui qui avait tant souffert , que nous avons vu sombrer sans jamais réussir à l'aider, il a trouvé à sa manière la fin de sa souffrance... Pendant des mois et même des années, il s'est débattu, avec ou sans aide médicale contre les démons qui rongent l'envie de vivre. Il souhaitait sortir de son marasme puisque pendant deux ans il a avalé des traitements, cachets en tous genres... Malgré cela, ni sommeil, ni goût à la moindre chose...Plus un rayon de soleil dans sa vie, l'enfer sur terre?J'ai connu cette souffrance qui ampute la vie et le voir ainsi m'a torturée autant que son geste m'a détruite...L'explosion au sens propre comme au sens figuré nous a tous sidérés: enfants , compagne, parents chacun de nous a perdu une part de ce qu'il fût. Il a fini de souffrir de son cancer de l'âme comme je nomme sa dépression.C'est nous qui souffrons aujourd'hui car la mort nous place face au néant, au vide, au silence, à un lieu de recueillement qui n'a rien à voir avec ce qu'il était de son vivant... Mais aujourd'hui ,malgré l'horreur de ce que sa mort entraine pour nous, je pense à lui qui ne souffre plus. Ne souhaitons-nous pas la fin des douleurs pour un malade en phase terminale? Mon frère hurlait son mal-être psychique et je veux repenser à ses sourires de joie, à ses éclats de rire des jolis moments passés ensemble.Oui j'ai mal à en crever car je n'ai plus de fratrie, que mes parents ont sombré d'un coup dans des pathologies lourdes. Nous souffrons qu'ils aient décidé de nous quitter mais ils ne pouvaient plus vivre debout.Alors mon grand frère, si tu as rejoint la lumùière, un ailleurs plus paisible, j'en suis heureuse pour toi...La vie sera bancale mais nous sourirons un jour de jolis souvenirs de toi.
Leur souffrance est devenue la notre mais comme nous les avons aimés sur terre, il faut continuer à les aimer à distance en croyant qu'ils ont trouvé leur délivrance dans un ailleurs...