Auteur Sujet: Le suicide de ma mère  (Lu 10848 fois)

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mathiB

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Re : Le suicide de ma mère
« Réponse #15 le: 19 avril 2014 à 20:04:35 »
Bonjour,
J'ai 32 ans et ma maman s'est suicidée maintenant il y a 12ans. Elle était tombée dans l'alcoolisme et en dépression. J'avais une 20aine d'années à cette époque et même adolescente durant son probleme d'alcoolisme. Je n'ai pas su l'aider, je lui hurlais dessus pour qu'elle arrete de boire, pour qu'elle arrete de me faire souffrir. Elle ne s'entendait pas avec mon pere. Mon pere est tombé egalement ds l'alcoolisme et est décédé de crise cardiaque en 2001. Ma maman s'est suicidé un an apres, le jour où elle devait avoir un rdv avec son psy pr reprendre une cure de desintox que je lui avai demandé de faire. Je l'ai retrouvé pendue dans notre garage, elle avait coupé tous les téléphones et j'ai du appeler mon grand frere qui etait a une 100aine de km pr m'aider car je ne savais pas quoi faire. J'ai essayé de la reanimer. Les secours n'ont pas reussi à la reanimer. Elle a juste laisser un mot sur un tableau véléda en disant quelle souffrait trop et qu'elle nous aimai mon frere et moi. Au jour d'aujourd'hui je sais que mon deuil n'est pas terminé. J'ai en quelque sorte nier mon deuil pdt 7 ans (histoire d'amour que je vivais à l'epoque) et lorsque cette personne ma quitté en me trahisant en me trompant sans jamais me l'avouer, tout est revenu et je suis en plein deuil actuellement. Meme si j'en parle et si je vois des professionnels, je me renferme, je m'auto detruis.Je sais que chacun a ses problemes mais je ne sais plus comment faire car j'ai beau essayer de m'en sortir, je suis partagée entre colere, manque, degout de la vie, degout de l'humanité.... Merci de m'avoir lu

Mammj

  • Invité
Re : Le suicide de ma mère
« Réponse #16 le: 22 avril 2014 à 10:51:57 »
Bonjour à toutes et tous,

MathiB, ce que vous ressentez est un sentiment d'abandon ;  d'abord vous étiez bien trop jeune pour comprendre  la crise que traversaient vos parents et encore moins pour aider votre mère après le  décès de votre père. Votre rupture douloureuse récente  ne fait que réveiller une souffrance qui sommeillait en vous.... Je vous souhaite d'avoir rencontré la bonne personne à même de vous écouter, de vous entendre pour vous aider à retrouver confiance en vous... Un travail sur soi qui demande des efforts et du temps mais qui en vaut la peine...
Si ici nous essayons de partager notre dure traversée du deuil,  pour ce qui me concerne j'ai tant crié mon chagrin sur ce forum  que les mots me font défaut ! Ma fille s'est suicidée (de la même manière que votre mère)  à l'âge de 46 ans, suite à la séparation "compliquée,"de son couple. Elle  était sous anti-dépresseurs pour une dépression d'abord réactionnelle non prise au sérieux mal soignée  qui s'est installée et  a dégénéré !
Pour une mère ne pas pouvoir venir en aide à son enfant c'est ce qui pouvait m'arriver de pire... On pourra toujours me dire qu'on n'a pas la toute puissance, j'avais toutefois la possibilité d'être à ses côtés. Aussi aujourd"hui rien n'y fait moi je n'accepte pas de lui survivre... C'est son fils (16 ans 1/2 en juillet 2011) qui l'a retrouvée.... sa petite fille allait avoir 9 ans... Ils n'ont pas été perturbés dans leur études,  ils vont de l'avant "apparemment"  sans difficulté... La petite parle souvent de sa maman et cela lui fait du bien je pense, mais l'aîné est très réservé, il pense surtout à s'éloigner -ce qui est naturel à son âge -   je crains néanmoins que plus tard cette situation le rattrape et lui pose problème... Je souhaite que si cela se produit, il sache  prendre la décision d'en parler quelque part.
Quant à moi, trente trois mois après, je continue de pleurer,  j'ai toujours la colère contre ceux à qui elle avait fait appel pour la soigner... qui ont dit qu'elle n'avait rien... qui ont induit la famille en erreur et du coup celle-ci a cru que ma fille  simulait... Non seulement les proches ne l'ont pas crue, pas soutenue, ils ont de surcroit  agi à contre-courant...
Les médecins que j'ai vus reconnaissent leur "erreur et échec" (pas une "faute"...), les proches disent : "on ne savait pas" ;  partager quoi que ce soit avec eux maintenant m'est impossible,  qu'ils vivent leur vie !
Si vous pouviez retrouver de temps à autre votre frère cela vous apporterait peut-être un peu de réconfort...
Quoi qu'il en soit, vous êtes jeune, la vie est devant vous et une fois la confiance retrouvée vous parviendrez à vous occuper de vous-même et à  partager de nouveau de bons moments avec  les autres... Si tout n'est pas rose sur cette terre, il y a des gens qui sont bien,  j'ai eu la chance d'en rencontrer.
Gardez l'espoir d'aller mieux,  prenez la décision de rechercher le bien-être que vous méritez autant que d'autres...
Affectueuses pensées.
mdeCath
 

« Modifié: 22 avril 2014 à 10:55:06 par mam'deCath »