Bonjour à toutes et tous,
MathiB, ce que vous ressentez est un sentiment d'abandon ; d'abord vous étiez bien trop jeune pour comprendre la crise que traversaient vos parents et encore moins pour aider votre mère après le décès de votre père. Votre rupture douloureuse récente ne fait que réveiller une souffrance qui sommeillait en vous.... Je vous souhaite d'avoir rencontré la bonne personne à même de vous écouter, de vous entendre pour vous aider à retrouver confiance en vous... Un travail sur soi qui demande des efforts et du temps mais qui en vaut la peine...
Si ici nous essayons de partager notre dure traversée du deuil, pour ce qui me concerne j'ai tant crié mon chagrin sur ce forum que les mots me font défaut ! Ma fille s'est suicidée (de la même manière que votre mère) à l'âge de 46 ans, suite à la séparation "compliquée,"de son couple. Elle était sous anti-dépresseurs pour une dépression d'abord réactionnelle non prise au sérieux mal soignée qui s'est installée et a dégénéré !
Pour une mère ne pas pouvoir venir en aide à son enfant c'est ce qui pouvait m'arriver de pire... On pourra toujours me dire qu'on n'a pas la toute puissance, j'avais toutefois la possibilité d'être à ses côtés. Aussi aujourd"hui rien n'y fait moi je n'accepte pas de lui survivre... C'est son fils (16 ans 1/2 en juillet 2011) qui l'a retrouvée.... sa petite fille allait avoir 9 ans... Ils n'ont pas été perturbés dans leur études, ils vont de l'avant "apparemment" sans difficulté... La petite parle souvent de sa maman et cela lui fait du bien je pense, mais l'aîné est très réservé, il pense surtout à s'éloigner -ce qui est naturel à son âge - je crains néanmoins que plus tard cette situation le rattrape et lui pose problème... Je souhaite que si cela se produit, il sache prendre la décision d'en parler quelque part.
Quant à moi, trente trois mois après, je continue de pleurer, j'ai toujours la colère contre ceux à qui elle avait fait appel pour la soigner... qui ont dit qu'elle n'avait rien... qui ont induit la famille en erreur et du coup celle-ci a cru que ma fille simulait... Non seulement les proches ne l'ont pas crue, pas soutenue, ils ont de surcroit agi à contre-courant...
Les médecins que j'ai vus reconnaissent leur "erreur et échec" (pas une "faute"...), les proches disent : "on ne savait pas" ; partager quoi que ce soit avec eux maintenant m'est impossible, qu'ils vivent leur vie !
Si vous pouviez retrouver de temps à autre votre frère cela vous apporterait peut-être un peu de réconfort...
Quoi qu'il en soit, vous êtes jeune, la vie est devant vous et une fois la confiance retrouvée vous parviendrez à vous occuper de vous-même et à partager de nouveau de bons moments avec les autres... Si tout n'est pas rose sur cette terre, il y a des gens qui sont bien, j'ai eu la chance d'en rencontrer.
Gardez l'espoir d'aller mieux, prenez la décision de rechercher le bien-être que vous méritez autant que d'autres...
Affectueuses pensées.
mdeCath