Auteur Sujet: la fenêtre  (Lu 6070 fois)

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marie-o

  • Invité
la fenêtre
« le: 15 mai 2012 à 19:21:58 »

maintenant je me lève
maintenant
j'ouvre la fenêtre
et la lumière entre
avec le vent
maintenant je te sens
et tu es si loin d'ici

aujourd'hui tu es parti
et tu es partout

le monde est vaste
il est infini
hier tu étais là
et aujourd'hui
comme un grain de sable
sur quelque sol inconnu
tu es caché de moi

aujourd'hui tu es parti
et je te cherche

quel silence immense
tout est en suspens
quel vertige
de ne pas te voir
je résonne
comme une cloche
j'ouvre la fenêtre

aujourd'hui tu es parti
et tu seras toujours en moi

d'après une chanson de LHASSA adaptée par moi pour les obsèques de mon mari

mamita

  • Invité
Re : la fenêtre
« Réponse #1 le: 15 mai 2012 à 21:21:17 »
Merci Marie-O de nous faire partager ce beau texte ... oui "ils" sont toujours en nous.

Amicalement

Marithé

Hors ligne angelik

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  • Messages: 458
Re : la fenêtre
« Réponse #2 le: 16 mai 2012 à 15:43:08 »
Bonjour Marie O
Je viens seulement de lire tes différents messages, car je vais rarement dans le fil "bac à sable" de ce forum. Daniel et Yohann ont bien fait de te guider vers le fil "Aprés le suicide d'un proche" ou "vivre le deuil de son conjoint".

J'ai perdu mon fils en avril 2011. Il s'est également pendu mais dans un bois et aucun de nous ne l'a vu avant le funérarium.
Je peux peut-être t'éclairer sur certains points. Cette impression d'être complètement "anesthésiée" sans que l'on n'y puisse rien et qui nous bloque pendant un bon moment est normale. L'annonce du décès induit un état de choc qui provoque cela. Cet effet de choc est d'autant plus violent quand il s'agit d'une mort brutale, complètement imprévisible et de surcroit par suicide. Et dans ton cas, le fait d'avoir découvert ton mari rajoute encore au traumatisme. D'où cette impression pour les autres de nous voir fortes... Comme toi, cela m'a beaucoup "agacé" les premiers temps, et la colère est aussi une réponse à la douleur.
J'avais plutôt l'impression d'être un robot, sur pilotage automatique, incapable de livrer mes émotions. C'est mon corps qui a parlé en premier et je me suis effondrée... complétement épuisée.

Depuis, ces protections psychiques naturelles s'émoussent et laissent passer petit à petit les émotions mais aussi la prise de conscience de la réalité et c'est parfois difficile. J'essaie de me reconstruire. C'est long et pénible mais j'y crois, même si je sais que rien ne sera plus jamais comme avant. J'ai regardé la conférence de Christophe Fauré postée sur tous les fils de discussions de ce forum récemment et je trouve qu'elle est très bien, les étapes du deuil sont bien expliquées et je m'y suis retrouvée.

Moi aussi, j'ai lu le livre de Christophe Fauré (Après le suicide d'un proche) mais je n'ai pas encore tout bien "compris" et je le relirai sans doute plusieurs fois. Cela aide mais ça ne remplace pas un suivi professionnel. J'ai entendu parler en bien de la méthode EMDR qui serait sûrement adaptée mais que je n'ai pas encore eu l'énergie d'entreprendre. Certains ont aussi recours à l'hypnose qui apparemment soulage.

Si tu as besoin de parler, tu trouveras ici du soutien.
Amicalement
Corinne

chaque fois que tu sentiras le vent sur ton visage, c'est moi qui vient t'embrasser...