Bonjour à toutes et à tous,
Flora, cette journée doit être dure pour toi. Pendant presque deux ans, je ressentais arriver le jour. Après c’est une petite accalmie qui revenait.
J’ai lu le livre du Dr Fauré « Après le suicide d’un proche », je crois que tu le connais et j’ai fait des recherches sur internet, mais je ne sais plus ce que j’ai trouvé. Tu pourrais peut-être lire les autres livres sur le suicide de la bibliographie du site :
traverser le deuilJ’ai lu des livres de parents ayant perdu leur enfant par suicide. Le vécu de PPDA ressemble au nôtre et en premier « Ce lien qui ne meurt jamais » de Lytta Basset qu’on m’avait offert.
De lire tous ces livres m’avait aidé à mettre de la distance. Je restais dans le seul sujet qui m’intéressait, mais en prenant un peu de distance.
Après j’ai commencé à lire pleins de livres sur les NDEs. Ils ont transformé ma vision de la mort, comme l’ont fait les signes que ma fille m’a envoyés.
Tu me demandes comment je fais. J’ai repris mon travail au bout de deux semaines comme un robot. Mais dès que je rentrais, je me couchais et ne faisais plus rien, que pleurer (j’ai pleuré pour toute une vie), penser ou lire les livres ci-dessus ou je restais assise, en attente… que tout redevienne comme avant

!!! Mon mari était au foyer est tenait le coup en apparence. Il gardait tout pour lui. Il l’a sans doute payé de sa vie. Moi, je devais pouvoir parler de ma fille, encore et encore. Alors, j’appelais quelqu’un et lui parlais de ce qui s’était passé. Cela m’apaisait pour un moment et j’ai pu ainsi « user mon deuil ». Maintenant, je n’en « parle » pratiquement plus que sur ce forum.
Cassiopée, sept mois et un jour après le décès de ma fille, j’ai perdu subitement mon mari d’un AVC. J’ai fait du massage cardiaque aussi jusqu’à ce que les secours arrivent. Il s’était même remis à respirer, mais restait inconscient. Mais ils n’ont pas pu l’aider. Je pensais en permanence à ce que j’avais lu sur les NDEs. Je m’imaginais que ma fille ainée était venue le chercher. Par bonheur, sa dernière journée a été douce et il n’a pas souffert et la mort me semblait appréciable dans notre situation.
Bizarrement, j’étais comme soulagée de savoir que ma fille n’était plus seule. Nous nous partagions de nouveau les tâches, lui, s’occupant maintenant de l’ainée dans l’au-delà et moi de notre seconde fille ici-bas. Puis, il fallait gérer et réorganiser le quotidien. Cela m’a ramenée dans cette vie. Ce deuxième coup du destin m’a rendu très fataliste, moi qui voulais tout maîtriser avant. En plus, le départ de mon mari a interrompu mon deuil pour ma fille pour quelques mois. Depuis, je pense de nouveau surtout à elle, mais la douleur est moins forte.
Cassiopée, je ne comprends pas pourquoi tu devrais te sentir petite. Tu as fait ce qui était dans ton pouvoir. Tu t’es battue comme une lionne. Tu ne pouvais pas faire davantage. Mais que c’est traumatisant. Soit douce et indulgente avec toi.
Bluevelvet, bizarre que tu me parles de la boîte de Pandorre. Ma fille m’en avait parlé aussi, mais elle disait juste le contraire ou te serais-tu trompée ? Elle se sentait toujours différente, malade, mais elle réussissait à garder la boîte fermée jusqu’au jour où elle s’est ouverte et elle nous disait qu’elle n’arrivait plus à la fermer. Je crois qu’il y a une part de génétique et d’événements de la vie. Alors, sa vie aurait-elle pu se dérouler et se terminer différemment ?
Flora, l’hyperactivité n’est probablement pas une solution. Je crois qu’il faut effectivement s’accorder du temps pour pleurer et pour penser, faire le point. On ne peut pas échapper au deuil. Cela demande énormément d’énergie et de temps. Peut-être que des séances de relaxation pourrait te rendre le sommeil ?
S'il te plaît, combats cette idée de vouloir le rejoindre déjà maintenant. Tu as encore des tâches à accomplir. Tu y arriveras !
Courage et patience à toutes et à tous pour ce long chemin.
Méduse