Bonsoir à toutes,
Je vous ai lu et je me retrouve dans toutes vos émotions ou sentiments décrits.Mon compagnon s'est suicidé le 22 décembre. J'ai passé plus de 3 semaines à penser à me suicider tellement j'avais mal et cette déchirure au fond de mon coeur était devenue insupportable. Elle est toujours là.
Je suis à vif. J'essaie de refaire surface pour mes 3 enfants mais rien n'a de saveur. Je suis soit anesthésiée, soit angoissée, soit en train de pleurer.
Je ne prends pas de médicaments, j'ai essayé 2 psy mais ça ne me convient pas. J'ai donc puisé dans les livres quelques forces. J'essaie de me raccrocher à des choses positives, même si cela ne fait pas beaucoup d'effet en ce moment.
J'ai lu un bouquin de David Servan Schreiber: "guérir l'anxiété,l'angoisse et la dépression sans médicaments, ni psychanalyse". Il propose 7 méthodes pour contrer cette plaie qu'est la dépression.
Je me force à recourir un peu depuis cette semaine. Je tente d'apprendre à contrôler ma respiration, j'apprends la guitare (mais c'est dur seule!!!)J'ai 2,3 amies sur qui compter quand ça ne va pas.Je vous écris aussi pour me sentir moins seule.
Je n'ai pas encore repris mon travail mais j'angoisse car dès que je cotoie des gens du village, je me sens au bord des larmes. Trop fragile, j'ai peur de craquer quand je serai au contact de la clientèle.
Mes enfants ont été très secoués par la mort de mon compagnon car il était très proche d'eux mais ce n'est pas leur père. Ils ne parlent pas de lui, moi non plus, pas devant eux car j'ai trop mal. Mes garçons sont assez "durs", ils ne montrent pas leurs sentiments, sans doute par hérédité paternelle. Je me sens si fragile. Je ne peux pas faire face à leur douleur. J'ai honte mais je ne sais pas comment aborder sa disparition avec eux. Pourtant, s'ils me demandent quelque chose, je leur dis la vérité mais personne ne pose de questions.
Nous sommes allés au cimetière ensemble.Ils ont tous pleuré. Ils pensent à lui chaque jour,j'en suis sûre. J'ai sa médaille sur moi en permanence et je vois leur regard se poser dessus régulièrement.
Je l'aime et l'aimerai toujours. Il m'a tant apporté.
En ce jour de St Valentin, je voudrais que nous pensions à tous ces gens qui souffrent comme nous. Nous sommes hélas si nombreux à vivre des drames. Nous devons nous en sortir et protéger nos enfants. Nous avons au moins une chance : nous avons connu le grand amour. Il sera toujours là au fond de nous.
Je vous souhaite plein de courage. Soyez indulgentes avec vous même.
J'espère que vous m'écrirez aussi car je suis bien seule aussi.
Amitiés
Angie