Chipoune,
Moi non plus je ne veux pas continuer sans lui,moi non plus je ne supporte pas son absence mais nous ont-ils laissé le choix?? J'ai pensé le suivre mais avec les enfants car je ne peux pas penser qu'ils puissent vivre encore un tel traumatisme. Mais on va semé l'horreur autour de nous, nos proches vont être eux aussi anéantis,on ne peut pas répéter cet acte intolérable. Tu vas passer des étapes et te rendre à l'évidence il faut sauver les enfants,nous sommes leur support et nous devons le faire du mieux possible. Il faut aussi s'imaginer leur douleur à eux,se mettre dans leur peau, ils ont perdu leur papa,ils doivent se sentir abandonnés, ils ont perdu celui qui les protégeait,et ils ont maintenant une maman anéantie,dévastée par la douleur. Parfois même ils taisent la leur pour ne pas nous accabler davantage. Mais l'amour pour notre mari doit nous amener à avoir la force de les soulager de tout cela,et à les rendre heureux et cela passe par notre apaisement qui se renforce dès qu'on les sent plus sereins,plus joyeux. IL faut préserver leur enfance et leur parler de leur père,le faire vivre chaque jour comme si il était encore à nos côtés.J'ai fait faire pour le petit dernier (6ans) une boite sur la tombe de son papa dans laquelle il peut déposer des dessins,des lettres,des petits jouets,l'autre jour 1er avril il a même fait un poisson d'avril pour son père.Les 15 premiers mois je vivais dans la tombe avec mon mari, les enfants étaient encore plus malheureux . Alors j'ai eu un déclic,une évidence je ne peux pas entraîner les enfants dans cette détresse,j'ai donc fait une promesse à mon mari" je te jure mon amour de les rendre heureux". Je fonce donc dans cette résolution,et quand je craque ,je cours car je sais que si je me laisse aller à ma souffrance,je tombe et ne me relève pas.Mais la douleur reste là,elle est très profonde et si je la laisse faire c'est foutu alors je la repousse,lui interdit de prendre trop de place,je souffre terriblement mais tant pis je dois sauver mes enfants. Eux aussi se battent comme de beaux diables,nous sommes très soudés et veillons les uns sur les autres ainsi que sur mon mari .
Cela dit,c'est normal d'être anéanti par ce qui se passe,nous vivons un acte d'une rare violence,nous ressentons,horreur,culpabilité,souffrance,que de choses insupportables à rendre fou mais nous devons trouver le moyen de survivre à cela.
J'espère t'aider un peu. Je te souhaite beaucoup de courage.
Pouche