Bonjour ,
le travail de deuil est complexe ,
nous avançons de quelques pas puis retour en arrière
mais nous ne revenons jamais au départ et nous avançons malgré tout
il y a ce travail de deuil conscientisé et celui qui se fait à notre insu
il y a toujours quelque chose de différent qui surgit , qui nous surprend
Depuis le Week end de Paques ,étant dans une période d'accalmie de mon deuil, j'ai contacté une de mes soeurs par mail, nous nous ne sommes pas parlées depuis juillet 2012
Pour les raisons suivantes: je suis convaincue que notre brouille est une succession de malentendus, d'incompréhensions,
nous ne savons pas ce que la vie nous réserve, s'il lui arrivait malheur,je regretterai de n'avoir rien tenté
donner l'exemple à mes fils
j'ai proposé de la rencontrer à mi chemin nous sommes à 4 heures de route , l'une de l'autre,elle m'a répondu que cela manqué de simplicité, elle m'a proposé de me rencontrer à l'occasion d'une fête de famille à la Pentecôte avec un tiers ,je lui répondu que je préférai avant car ces temps de réunion de famille sont trop compliqués pour moi , trop chargés émotionnellement et je ne voyais pas l'intérêt d'un tiers.je lui ai donc proposé de la rencontrer dans sa ville pendant mes vacances lui disant que j'avais confiance dans nos capacités réciproques à renouer, elle a refusé elle s'en tient à une rencontre avec un thérapeute ou médiateur . j'ai arrêté là l'échange.en terme de temps d'organisation d'énergie c'est pour le coup vraiment pas simple
j'entends derrière tout cela beaucoup de peur, ma psy est ok avec cela
ma soeur a peur de moi,des émotions ( des miennes et des siennes) que notre rencontre pourrait succiter
il y a quelques mois en arrière j'aurai réagi ainsi:
je fais peur, je suis quelqu'un d'horrible, pas étonnant que mon mari se soit suicidé, la vie devait être un enfer pour lui avec moi
je n'en suis plus là aujourd'hui, j'accepte sa réponse, sa peur lui appartient,
et, aussi, comment peut elle me faire ça alors que je suis si blessée par le suicide de mon maril
je ressens une certaine sérénité car je n'ai pas de ressentiment, je suis simplement triste, et cette expérience me montre combien j'ai avancé je ne suis plus culpabilisée ni victime
j'ai rendu visite à ma mère mercredi, notre rencontre s'est mal passé, j'ai été effondrée je lui ai téléphoné hier matin pour essayer de calmer le jeu
après des larmes , et beaucoup de réfléxion, il m'est apparu évident que ce que je voulais faire avec ma soeur , je pouvais le faire avec ma mère et ce serait une manière de donner une tournure positive à mes vacances car je n'ai rien fait de concret de mes vacances , le manque de mon mari et la solitude m'ont beaucoup pesés cette semaine
donc je lui ai proposé de lui rendre visite
et, là , très calmement, j'ai pu posé quelques bases en reprenant certains de ses propos
"tu m'as bien dit:
je vais bien si tu vas bien
ton deuil va être long
prends soin de toi"
je lui ai dit que pour que j'aille mieux j'avais besoin que notre relation aille mieux
elle est d'accord la -dessus elle a le même besoin
je lui ai demandé qu'est ce qu'elle proposait pour cela
je lui ai dit que c'était donnant donnant, je suis venue, je tends la main
un début d'échange a pu se mettre en place
je suis sans illusion sur ma mère , mais elle habite à 10 km de chez moi, elle est vieillissante
j'ai besoin de lui rendre visite pour m'assurer que tout va bien mais avec tous ces non dits cela devenait de plus en plus compliqué
je prends l'initiative d'une relation plus sereine , sans illusion et sans attente particulière, mais je ne me laisserai plus blessée par ma mère, si cela se reproduisait , je sais aujourd'hui que je suis capable de me protéger et de ne pas laisser s'installer de nouveaux malentendus
"c'est quand tu surmontes les difficultés de la vie et chasses tes vieux démons , que tu deviens homme libre et conscient de sa liberté"
cette phrase prend tout son sens aujourd'hui pour moi
je suis sereine , en accord avec moi
j'avais écrit à mon fils parti en bolivie que je désirai que mes relations avec ma famille s'améliorent
j'ai enclenché quelque chose, j'ai bien conscience que je dois avant tout prendre soin de moi dans ce difficile travail de deuil , et , que ma part de responsabilité dans une relation est pour moitié, l'autre a également la sienne, je ne peux pas tout
Voilà , j'ai été longue ,
mais je voulais vous témoigner de mon avancée dans mon travail de deuil en m'appuyant sur du concrêt
je suis de plus en plus consciente de mes ressors profonds, de mes émotions, je me connais de mieux en mieux , je deviens donc plus responsable et plus libre, le suicide de mon mari m'y a amèné ; je sais que je dois continuer ce difficile travail et que j'en ai les ressources bien que les doutes et le découragement m'assaillent si souvent, mais je les ai trouvées jusqu'à présent et c'est en prenant soin de moi que je les alimente
Bonne journée
Amicalement
Orchis