Auteur Sujet: je prends conscience, je suis toujours debout dans la tempête  (Lu 103715 fois)

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Hors ligne *Ephémère*

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Re : je prends conscience, je suis toujours debout dans la tempête
« Réponse #135 le: 02 mars 2013 à 20:39:21 »


Merci, Orchis, pour ces nouvelles que tu nous offres.

Il est bien doux de lire que les angoisses sont restées à distance durant cette semaine de neige et de tendresse.

Je souhaite de tout coeur que tu en sois libérée durablement.

Pour toi ausi, Orchis : tendresse, douceur et amitié.


*Ephémère*

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Hors ligne BLUEVELVET

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Re : je prends conscience, je suis toujours debout dans la tempête
« Réponse #136 le: 03 mars 2013 à 09:04:02 »
Bonjour à toutes et tous,

Orchis, contente d'avoir de vos nouvelles.

Je sais par expérience que ces moments en famille et en particulier à la montagne sont très revigorants, ressourçants, vivifiants. J'adore ces moments où notre petite famille est réunie ils sont rares et nous en profitons un maximum quand cela arrive.

Je suis d'accord avec vous je ne crois pas au bonheur parfait si tant est qu'il puisse exister.

Pour moi, le bonheur n'est pas un but en soi, ce n'est pas une quête, c'est un état d'esprit, c'est savourer et être disponible à l'instant, au beau, au rire, à la main tendue, c'est aussi donner. Mon bonheur en fait est très simple : c'est la vie qui s'offre à nous comme elle le fait à chaque instant et il nous appartient d'en profiter avec ce que nous sommes, nos blessures, nos erreurs, nos doutes. J'ai toujours eu cet état d'esprit même quand les assauts de la maladie étaient très violents. Ce n'est pas nier les problèmes, c'est avoir une autre vision des choses.

Le passé est là, j'ai fait la paix vous le savez avec ce passé, j'y retourne parfois aux détours de ma vie, comme hier, j'ai pris une route que je n'avais pas prise depuis des années, c'est une route que nous faisions avec mon mari quand nous étions jeunes mariés, avant la maladie, le souvenir était doux, sans tristesse.

Doux dimanche, à bientôt de vous lire.

BLUEVELVET
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Cassiopée

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Re : je prends conscience, je suis toujours debout dans la tempête
« Réponse #137 le: 04 mars 2013 à 22:30:23 »
Bonsoir Bluevelvet,

Je te comprends , moi il y a des endroist où je ne peux aller sans que je sois tellement boulversée que je fuis ... quand autour de moi , les gens me disent , tu devrais aller passer quelques jours en espagne au soleil pour te faire du bien , rien que le mot Espagne ( les 4 dernières années c'était notre destination de nos vacances ; Barcelonne, Valence Séville ...) je ne peux mêm pas y pense , je pense que je n'arriverai jamais à revenir dans ces beaux coins, j'y ai trop de souvenirs même s'ils sont beaux.... Aujourd'hui , après presque 6 mois , j'ai l'impression que des projets de vacances sont utopiques .... Le seul effort que je pourrai faire c'est pour mes enfants mais à l'âge qu'ils ont c'est plutôt entre copains alosr peut être un mini séjour avec eux ? pour créer un beau moment ? mais avec l'amour de savie : c'est fini ...il n'y en aura plus et çà , çà démolit ...
Bonne nuit, douce et de rêve de sérénité et de beaux souvenirs ...
Amicalement
Cassiopée

flora71

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Re : je prends conscience, je suis toujours debout dans la tempête
« Réponse #138 le: 07 mars 2013 à 20:43:33 »
l'Espagne c'est aussi de merveilleux souvenirs avec une demande en mariage !!!


Cassiopée

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Re : je prends conscience, je suis toujours debout dans la tempête
« Réponse #139 le: 07 mars 2013 à 23:43:14 »
Bonsoir Flora,

Oui l'Espagne où j'ai laissé de beaux souvenirs avec lui , une demande en mariage aussi mais je n'étais pas encore prête aprsè un divorce douloureux notamment avec mes enfants ...
Maintenant avec le recul je me dis et si je lui avait "oui", serait-il encore à mes côtés ce soir ? je ne sais pas .... Tout ce que je sais c'est qu'il ne sera plus jamais là à mes côtés, je ne pourrai plus me blottir dans ses bras ... et ça fait horriblement mal ...
Merci pour votre soutien
Amicalement Cassiopée

marie-o

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Re : je prends conscience, je suis toujours debout dans la tempête
« Réponse #140 le: 09 mars 2013 à 10:40:30 »
Bonjour à tous et à toute

je vous ai lu , mais je préfère répondre sur mon fil, vos lignes m'amenant à des réflexions très personnelles

J'ai repris le travail lundi
Je peux dire que je vais mieux sans ces angoisses, elles laissent la place au chagrin , à la tristesse , je suis toujours très fatigable

Hier, analyse de la pratique à mon travail
La conversation a déviée sur le fait de taper une fois de temps en temps son enfant , un collègue défendant cela;
J'ai pu dire que cela m'était arrivé en tant que mère et que j'étais très mécontente de moi et je cherchai toujours une autre alternative
j'ai pu dire aussi que j'étais fessée enfant que j'en garde une blessure, et j'ai abordée la violence verbale insidieuse
Le formateur d'origine hindoue nous a dit qu'il avait grandi dans une famille non violente , quelle chance!

hier soir , j'étais mal,
j'ai pleuré sur moi enfant blessée, qui ne pouvait remettre en question ses parents, un père dans une violence verbale exprimée agressivement et une mère dans une violence verbale douceureuse , insidieuse, la pire à mes yeux ,peut-être; se vantant "j'ai trouvé la solution avec elle une fessée par an et je suis tranquille" et j'ai reproduit certains de ces fonctionnements quand j'étais trop fatiguée
j'ai pleuré sur mon mari enfant meurtri, qui n'a jamais réussi à avoir de lui une image positive
il ne voulait pas ouvrir sa boite de Pandorre mais elle devenait une cocotte minute qui laissait échapper des bribes de blessures d'enfance, il a sombré dans une brutale dépression qui l'a amené à son geste ,c'est le début de ma réponse à mes pourquois, je pense avoir accepté de ne pas avoir un jour une vraie réponse

l'amour ne peut pas tout pour l'autre , nous sommes chacun responsables de nos blessures
je pense à cette amie qui a quitté son mari ( 20 ans de vie commune) pour vivre avec son premier amour qui est revenu la chercher
leur amour partagé ne peut rien contre ses blessures d'enfance à lui qui se manifestent par un alcoolisme aggravé , il doit les affronter seul, l'amour de mon amie n'y peut rien
Quand mon mari a pris la décision de voir un psy, car il sombrait dans une grave dépression , je lui ,ai dit " tu verras que nous aurons ensemble une vie encore plus belle,, si tu fais ce travail et, moi , le mien" J'avais entrepris un travail sur moi , j'étais " épuisée psychiquement"remplie de doutes , il me fallait prendre soin de moi.
Mon mari s'est pendu le matin du rendez vous avec le psy , il n'a pu ouvrir sa boite de Pandorre
ce sont les quelques réponses à mes pourquoi, je pense avoir accepté de ne pas avoir un jour la réponse entière ...

Je ne voudrai pas que vous croyez que je porte la pierre aux parents , ils ont fait ce qu'ils ont pu avec leur culture, leur histoire, leurs connaissances, tout comme moi avec mes enfants
le geste de mon mari m'a obligée à aller au plus profond de moi-même, de mon histoire, de mes relations aux autres et surtout à mes enfants , en cela il est positif, il m'amène à une compréhension des relations humaines plus grande, plus intense, mon respect des autres ,ma tolérance ,mon indulgence ont crus

Nous sommes sur un chemin si difficile , il nous faut avancer en prenant soin de nous, avec un regard différent sur la vie tourné vers les autres, c'est le choix que j'ai pris,
Un an déjà de passé, j'ai trouvé une énergie, des ressources que je ne me connaissais pas, mais mon premier moteur a été mes enfants , leur montrer le chemin , ne pas être un fardeau pour eux, mais je fais le constat que je dois leur laisser faire leur chemin en toute liberté, en toute responsabilité avec leurs blessures d'enfant que mon mari et moi leur avons légué, mais avec confiance car nous leur avons donné de l'amour, des valeurs  en restant disponible , à leur écoute, et dans le partage avec respect et tolérance de part et d'autres

Je dis merci aux larmes que je verse en écrivant ces mots , mais ce sont des larmes qui nettoyent mes plaies, elles n'ont pas la rage ou le désarroi d'auparavant qui font si mal

Je vous envoie de l'amitié, je vous souhaite de trouver de l'apaisement, de vous accorder des moments de douceur et d'avoir de l'indulgence pour vous même

Orchis



« Modifié: 09 mars 2013 à 11:01:43 par orchis »

Hors ligne BLUEVELVET

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Re : je prends conscience, je suis toujours debout dans la tempête
« Réponse #141 le: 10 mars 2013 à 08:55:53 »
Bonjour à toutes et tous,

Orchis vous dites que la boite de Pandorre de votre mari était devenue une cocotte minute, cela m'a fait réagir c'est exactement le terme appropiré : une cocotte minute.

Sur un autre fil Meduse dit que sa fille avait réussi à l'ouvrir cette boite mais qu'elle n'en était plus maitre. Je pensais que le fait de se libérer de cette boite aidait les personnes mais l'expérience de Meduse nous prouve le contraire.

L'amour n'a aucun pouvoir quand les blessures ancrées au plus profond minent et rongent nos êtres aimés, j'en ai fait l'expérience. 

Mon cadet m'a dit récemment que papa était parti avec ses mystères, c'est vrai il nous faut accepter de ne pas tout comprendre de l'autre qui est parti.

Je pensais avoir retrouvé un peu d'énergie en début d'année mais il me manque toujours ce ressort (ma tête va bien, on dirait que je vis ce deuil dans mon corps). J'ai de nouveau rendez-vous chez l'ostéopathe la semaine prochaine.

Contente que vos angoisses ont disparu. Je lis que vous faites encore un très grand travail sur vos rapports avec votre famille je vous admire de cheminer sur deux terrains très difficiles.

Douce journée à vous

BLUEVELVET
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Hors ligne chipoune

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Re : je prends conscience, je suis toujours debout dans la tempête
« Réponse #142 le: 10 mars 2013 à 12:07:27 »
bonjour à tous
aujourd'hui je suis au fond du gouffre
je dois commencer un nouveau travail demain et je suis complètement paniquée
depuis 25 ans je travaillais avec mon mari et là je dois recommencer toute seule
c'est trop dur
je ne sais pas comment je vais y arriver
je sais qu'il faut que je continue mais ça fait 3 mois qu'il nous a quitté et j'attends toujours qu'il revienne
j'en peux plus de cette survie
pourtant je suis bien entourée mais j'ai l'impression qu'on ne peut pas comprendre notre détresse
hier encore j'ai passé une soirée avec toute ma famille
ils ne savent pas quoi faire pour me soulager
mais c'est trop dur
les lendemains sont encore plus difficiles
on a tout fait ensemble pendant 25 ans et là je dois me débrouillée toute seule pour tout
la moindre décision me panique alors là reprendre un nouveau travail c'est la catastrophe
j'ai vraiment trop peur
 
Si toi aussi,
tu aimerais avoir un passage secret
pour pouvoir aller serrer très fort
cette personne qui te manque
Qui depuis son départ
a creusé un vide dans ta vie
Et rendu ton coeur si lourd
       A nos Anges Gardiens

Hors ligne *Ephémère*

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Re : je prends conscience, je suis toujours debout dans la tempête
« Réponse #143 le: 10 mars 2013 à 12:41:17 »


Bonjour Chipoune,

Je comprends ton inquiétude à propos de ce nouveau travail.

Mais tu as une expérience professionnelle importante, alors tu sauras "assurer", comme disent les enfants.

Et c'est important.

Car cet emploi, tu en as besoin ; au plan matériel, sans doute, mais aussi pour parvenir à te remettre debout.
Je ne connais pas ton métier, mais dans le travail, tu vas rencontrer d'autres personnes, et cette ouverture au monde t'aidera , j'en suis sure.

Tu as perdu ton mari, mais celà ne te prive ni de tes compétences, ni de ton intelligence.
Et les qualités que tu avais sont toujours là.

Fais toi confiance, Chipoune, tu vas y arriver.

Ce serait vraiment gentil à toi de nous tenir informés, après ta première journée, si toutefois tu le veux bien.

Alors, à bientôt ?



*Ephémère*

       Tu es là d ans ma peau comme un coup de couteau.

Hors ligne chipoune

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Re : je prends conscience, je suis toujours debout dans la tempête
« Réponse #144 le: 11 mars 2013 à 22:07:45 »
Bonsoir
Et merci à toi Ephémère de répondre si bien à mon message.
J'ai repris le travail aujourd'hui
Ca était une dure épreuve
car depuis 24 ans c'est la 1ère fois que je travaillais sans lui
mais j'ai tenu toute la journée bien que je sois demandé plusieurs fois ce que je faisais là
en plus j'ai complètement changé d'orientation
Mais ça m'a empêché de pensées pendant quelques heures et de pleurer aussi
J'ai l'impression que c'est un dédoublement de moi-même qui vit cette vie là
et que moi je suis restée il y a 3 mois, le jour où il est parti
j'ai plus confiance en rien et surtout plus en moi
bonne nuit à tous

Si toi aussi,
tu aimerais avoir un passage secret
pour pouvoir aller serrer très fort
cette personne qui te manque
Qui depuis son départ
a creusé un vide dans ta vie
Et rendu ton coeur si lourd
       A nos Anges Gardiens

pouche

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Re : je prends conscience, je suis toujours debout dans la tempête
« Réponse #145 le: 16 mars 2013 à 09:45:08 »
Bonjour à toutes et à tous,
Cela fait un long moment que je n'ai pas envoyé de message en revanche je vous lis tous chaque jour, mais écrire me faisait plus de mal.Sans doute le besoin d'une pause,d'être simplement spectatrice de vos histoires et très compatissante. Je souffre pour chacune d'entre vous car je sais parfaitement ce que vous vivez,chaque mot,chaque sensation, chaque douleur sont quasiment les mêmes pour nous toutes. Nous subissons des étapes semblables,ces passages semblent obligatoires bien que nos histoires,nos vies,nos personnes soient différentes.Cependant je tiens à dire que même si 16 mois après,le manque de mon mari,la violence de son geste sont ancrés profondément en moi mais évoluent.Je parviens à présent à me sentir moins écrasée par la douleur,j'avance de petit projet en petit projet;ce peut être dans la déco de la maison,dans une petite escapade avec les enfants,dans le sport (je me suis mise à courir c'est très libérateur),je me laisse pousser les cheveux cela peut paraître idiot mais c'est un but qui permet de maintenir un cap. Et puis il y a les enfants,qui comptent sur nous,qui sont moteur et dont il ne faut pas ignorer la douleur très profonde en pleine construction les miens ont 19,16 et 6 ans. En février nous sommes partis une semaine au ski dans un grand chalet avec mes frères,belles-soeurs,nièces et neveux c'était un moment très fort.Tout d'abord faire les bagages est une étape toujours aussi dure pour moi,cette impression de la laisser,il me manque encore plus,cette sensation d'être seule au monde aussi;de devoir tout prendre en main chargement de la voiture,la route dans la montagne, les skis tout le bazar mais aussi le fierté de lui dire tu vois j'ai réussi,es-tu fier de moi....Là-bas,les enfants et moi avions la réelle sensation qu'il skiait avec nous,je parvenais à le voir sur les pistes,donc une certaine quiétude,un apaisement puis soudain l'angoisse de la réalité,son absence qui me saute à la figure et me jette à terre.Mais là,il faut se relever et se battre pour passer ce cap. Nous sommes à chaque fois au pied d'une grosse montagne,parfois épuisée je me dit ce n'est pas la peine et puis non je dois essayer poussée par une force de vie sans doute et on gravit mètre par mètre cette immense et incontournable obstacle. Arrivée en haut ce n'est pas le bonheur mais la sensation d'avoir franchi une étape,d'avoir avancé,d'avoir donné de la confiance à nos enfants,de leur avoir montré qu'il faut se battre pour apporter un petit mieux. L'autre jour, mon petit garçon de 6 ans me disait que son papa lui manquait beaucoup alors je lui ai donné mon astuce,je lui ai dit que pour moins souffrir j'avais décidé que papa et moi nous ne faisions plus qu'un,qu'il vivait en moi et donc le regardait grandir,lui le gourmand goûtait toujours mes bons petits plats et prenait les décisions avec moi cela à faire rire mon fils et l'a apaisé.
Voilà, je voulais vous livrer un petit peu de mon expérience, vous encouragez car bien sûr nous vivons l'horreur,bien sûr nous souffrons,bien sûr nous donnerions tout pour changer les choses mais cela est impossible,ils ne nous ont pas laissé le choix et nous devons accompagner nos enfants sur le chemin du bonheur et le mieux c'est de montrer l'exemple.Alors je peux juste vous assurer que le temps n'efface rien,mais chaque fois que nous touchons le fond lorsqu'on se relève et qu'on se bat nous avançons vers l'acalmie. Les pleurs de nos enfants nous transpercent le coeur mais nous transcendent aussi pour faire apparaître un sourire sur leur doux visage.
Alors comme dit Bluevelvet,soyez attentionnés avec vous même,entourez vous de douceur.
De mon côté,je vais continuer à le faire vivre chaque jour notre vie,à la faire participer à l'éducation des enfants,et à nous entourer de douceur.
Bon week-end à toutes et tous.
Pouche

marie-o

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Re : je prends conscience, je suis toujours debout dans la tempête
« Réponse #146 le: 17 mars 2013 à 10:48:24 »
Bonjour à tous et à toutes,

que dire pour vous apporter un peu de douceur?
chacun et chacune sommes sur un chemin si difficile, mais nous pouvons ressentir de la fierté d'avancer,

la semaine pour moi a oscillé dans des moments très forts de tristesse, de découragement et de mieux

Mon fils cadet est parti hier , il part réaliser son projet de treck au Pérou

Ce matin, je me suis réveillée sereine,je suis heureuse que mes fils s'inscrivent dans la vie et dans leurs projets, je dois continuer d'en faire autant de mon coté, pour ne pas être une charge pour eux.

Avec ma psy , j'ai réalisé combien j'étais seule malgré les apparences, dans l'éducation de mes enfants par exemple, j'avais pris une posture de père car mon mari ne savait pas, il était "papa poule " ne sachant pas poser de limite
La solitude est une compagne de longue dâte pour moi , elle a toujours fait partie de ma vie aussi loin que remontent mes souvenirs
j'étais souvent en colère , du vivant de mon mari , cette colère masquait mes angoisses , mon épuisement de tout porter de tout gérer; je réalise que je n'avais pas conscientisée que je portais mon mari et sa maladie, je croyais que c'était moi qui avait un problème. Mes enfants l'ont verbalisé après son suicide, ils ont réalisé qu'ils ne savaient pas les raisons de nos conflits, ils croyaient que le problème venait de moi , et, je ne faisais rien pour les détromper
J'avais, j'ai toujours eu un besoin de reconnaissance , je sais que je ne serai jamais reconnue et acceptée pour ce que je suis par ma mère, ma famille, mes beaux parents, je suis étonnament lucide . Cette reconnaissance ,je l'ai du coté de mes enfants, de mes amis , de mon travail , mais jamais personne ne mesurera qui je suis réellement ,sauf moi et ma psy

Je libère mes émotions de mieux en mieux, je pleure d'une manière plus "sereine", j'ai eu un vrai fou rire à la dernière séance de rigologie, j'aime cette citation : le rire est meilleur que la prière pour le salut de l'äme

J'avance sur mon chemin d'une manière si personnelle et , j'ai l'impression, si différente de vous, je ne fais pas pour lui, je ne fais plus pour lui, il ne me parle pas, et, je ne suis pas certaine que je l'écouterai
Son image revient petit à petit,  les bons souvenirs , mais aussi le poids de sa maladie qui a entachée 29 ans de vie commune et que j'ai combattue d'une manière inconsciente.

Voilà mes réflexions de la semaine
je vous souhaite de trouver énergie, de vous apporter de la douceur et de l'apaisement
Orchis
« Modifié: 18 mars 2013 à 17:09:14 par orchis »

Cassiopée

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Re : je prends conscience, je suis toujours debout dans la tempête
« Réponse #147 le: 17 mars 2013 à 11:33:38 »
Bonjour Orchis, bonjour à tous,

Tes lignes si poignantes font remonter des émotions que seules nous pouvons comprendre... Oui notre quotidien : des bas et quelques "petits mieux" mais un éternel recommencement entre une énorme tristesse, une souffrance quelquefois indescriptibles ... et puis un sentiment de jéger mieux .... et ça recommence ...
Cette semaine j'ai lu une citation de Victor Hugo : "L'enfer est tout entier dans ce mot: solitude" .... ça laisse réfléchir car pour ma part .... c'est affreux .... mêm si je fais un maximum de choses pour occuper l'esprit .... MAIS je suis seule dans ma tête.... il me MANQUE tellement...
Je souhaite une journée à toutes avec beaucoup de douceur et un peu de sérénité pour quelques heures...
Amicalement
Cassiopée

Hors ligne *Ephémère*

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Re : je prends conscience, je suis toujours debout dans la tempête
« Réponse #148 le: 17 mars 2013 à 13:58:55 »


Bonjour Orchis,

Il me semble que nous avons tous besoin de reconnaissance, en effet.

Et comme tu es lucide ; je crois que nous faisons un grand pas en avant lorsque nous parvenons à comprendre, et à accepter l'idée que certains ne nous reconnaîtront jamais tels que nous sommes.

Alors, le plus important, Orchis, c'est que toi, tu saches qui tu es ; que toi, tu sois consciente de tes qualités.

Sois douce avec toi-même ; prends soin de toi.

Je t'embrasse, ainsi que nos frères et soeurs de douleur.
Un petit signe de soutien pour éclairer un peu ce dimanche gris et pluvieux.

*Ephémère*

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Hors ligne BLUEVELVET

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Re : je prends conscience, je suis toujours debout dans la tempête
« Réponse #149 le: 18 mars 2013 à 07:30:28 »
Bonjour à toutes et tous,

Orchis, les lignes que vous écrivez concernant l'éducation des enfants font écho en moi. De nouveau je vous admire d'avancer sur le chemin de votre identité et celui du deuil de votre mari.

Du vivant de nos maris, inconsciemment ou consciemment, nous avons énormément géré, porté à bout de bras, substitué, endossé des rôles qui n'étaient pas les nôtres. Les longues années de maladie de mon mari m'ont appris à ne pas faire les choses pour les autres mais pour soi. Je n'attends pas de reconnaissance (mon mari m'a bien appris à ne pas en attendre). Je fais les choses pour moi et ce n'est pas de l'égoïsme.

Ne serait-ce pas une pointe de colère quand vous dites "je ne suis pas certaine que je l'écouterai" ?

Je rêve de mon mari de temps à autre, ce sont toujours de doux rêves. Ce week end je suis allée au cimetière, il m'attend je le sais, il regrette toujours son geste, est toujours malheureux de la réaction de son ainé. Je lui lis un texte que nous avons en commun depuis son décès, c'est doux.

J'ai lu cette semaine un article où l'on évoquait le syndrome du nid vide chez les pères : cela pourrait encore être une explication à son geste, j'y ai pensé un instant lui qui était un incroyable papa poule.

L'arrivée du printemps (moi qui suit un bébé du printemps) m'insuffle une nouvelle dose d'énergie ou alors serait-ce les 9 mois de deuil qui font naître ma nouvelle identité ? Chacun(e) son idée.

Je m'inscris dans la vie non seulement pour ne pas être une charge pour nos enfants mais avant tout pour moi. Mon mari est mort mais je vis, ma vie ne s'arrête pas à sa mort, je vis pour moi et nos enfants.

J'adresse énormément de douceur à vous toutes et tous que je lis quotidiennement. Prenez soin de vous, vous qui avez déjà tant donné. Je suis souvent sans mots devant votre douleur si palpable.

Douce journée

BLUEVELVET
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