Re colére,
Cette colère est en moi depuis ce matin du 22 décembre depuis qu’au téléphone on m’a dit qu’on l’avait trouvé, qu’il était mort, là à cet instant précis tout a explosé, tant dans ma tête que dans mon cœur, dans mon âme, non pas lui, pas ça ; pas nous, c’est pas possible ; ma vie était dévastée, une bombe avait tout détruit, tout salit ; plus rien ne pouvait calmer cette rage qui m’envahissait, ni les pompiers, ni les gendarmes, il ont bien essayé de m’empêcher d’y aller, valait mieux pas avoir cette image ils disaient mais moi il fallait que j’y aille, je voulais le voir, savoir où il était, savoir ce qu’il s’était fait ! Et je l’ai vu, mort, si loin, si seul, j’aurais voulu hurler, crier, m’effondrer mais rien, je suis restée prostrée, tout se passait en moi !! Pourquoi ? Pourquoi ? Pourquoi ? tout se bousculait dans ma tête, des images, des flashes, mon esprit et mon corps se sont dissociés, je sentais plus rien, ni le froid, ni le mal, mes sens étaient comme anesthésiés ( cet état a duré plusieurs mois et « revient » de temps en temps) ; j’ai voulu qu’il reste chez lui, chez nous ; je me suis assise prés de lui, dans notre chambre et j’ai pleuré, pleuré, pleuré ; et puis j’ai pensé aux enfants, comment je vais pouvoir leur annoncer ça, comment leur annoncer qu’ils ne reverraient pas leur Papa chéri ? J’ai pas voulu que quelqu’un d’autre le fasse, c’était à moi leur maman de leur dire, ce fût horrible, leurs cris , leurs hurlements, leurs gémissements résonnent encore dans ma tête , je l’oublierai jamais, il viendra encore longtemps hanter mes cauchemars
Le moment où ma colère a été la plus forte fût quand ses parents ont passé ma porte, je crois que j’aurais pût les étriper de mes propres mains, je l’ai fait mentalement, mais fort heureusement le physique n’a pas suivit, la violence n’arrange jamais rien ; je dis pas qu’il sont responsables de la mort de Guillaume, un suicide ne répond à aucune explication rationnelle donc affirmer cela serait faux, mais ils sont responsables de son mal-être, de cette mélancolie contre laquelle il se battait, il leur demandait pas la lune, juste d’être estimé comme il le méritait, juste retrouver une place de fils et qu’ils s’intéressent à ses enfants, juste ça ; il leur a demandé, a tendu la main, mais eux ont fait comme si rien n’était ! elle a forcé le passage pour rentrer dans notre chambre s’écriant « qu’est ce qu’il nous a encore fait ce Guillaume », j’ai cru vaciller, elle a ensuite essayé de me prendre dans ses bras, par reflex mon corps s’est raidi, j’ai failli vomir, elle a dû le comprendre, comprendre que je ne leur pardonnerais jamais, comprendre que je protégerais mes enfants, alors à leur tour ils se sont protégés, protégés de mon regard, protégés du regards des enfants, protégés de la lettre de Guillaume dans laquelle il parle de ses douleurs d’enfance, protégés de toute culpabilité, protégés de toute implication dans ma vie et celle des enfants et ont mis en route contre nous une « machine à broyer », la même qu’ils ont employés contre leur propre fils 10 ans auparavant, on les jamais revu et ils ont fait en sorte qu’on ne revoit aucun des membres de leur famille !! Ma colère contre tout ça n’est pas prête de s’éteindre, pourtant il faudra bien qu’elle s’estompe, je ne veux pas élever mes enfants dans la colère, bien qu’il en faille pour s’en sorti dans cette vie si injuste, il parait que le temps adoucira tout ça, mais ce qui est sûre c’est qu’écrire me libère, je ne peux pas charger quelqu’un avec toutes mes pensées, pardon à ceux qui des fois sont passés au moment où j’avais tant besoin de libérer mes pensées, je comprends que tout ça soit trop lourd à entendre, à encaisser, vous voyez j’apprends de mes erreurs, j’essaie de pas trop « peser » sur les autres, alors je l’écris et ça m’apporte une forme d’apaisement, j’imagine que ce n’est pas du goût de tout le monde mais ceux qui ne sont pas contents n’ont qu’a pas me lire !