La colère, j'en ai ressenti après son décès
Quel gachis :un homme si bon , si doué, si intelligent, si respectueux, si plein d'humour,
pourquoi s'être privé de tout ce bonheur qui nous tendait les bras, aucun souci à l'horizon, nous partagions tant et apprécions les plaisirs simples de la vie; les amis, la nature, la musique, le ciné...
Un homme qui ne disait pas sa colère ou si peu , il était interdit d'être en colère avec lui , c'était mal , c'était "fou" ...
La colère, j'en ai ressenti de son vivant
Et j'étais souvent en colère à sa place, en colère contre ses parents qui ne lui faisaient pas confiance , pendant 29 ans mon mari me disait ils sont vieux , il ne faut rien leur dire, il y a 29 ans ils avaient mon âge d'aujourd'hui, quelle mère qui ne se souvient pas de la dâte d'opération de son fils unique, qui ne vient pas lui rendre visite alors qu'il est seul et qu'elle habite le même village elle préfère consacrer son temps à l'entretien d'un étang avec son mari , et tant d'autres chose..J'étais en colère pour lui.
J'étais en colère contre lui , car il m'incluait il m'entraînait dans son pessimisme dans sa mésestime de lui, avec des propos parfois extrêmement blessants et je luttais pour ne pas couler avec des crises de colère , de larmes qui étaient la manifestation de mon angoisse, car je ne savais plus comment faire. Et, il m'avait persuadée que je dysfonctionnais psychiquement, il me reprochait mon égoïsme, alors je me défendais car c'était si injuste. j'avais soutenu mon mari dans tous ses projets,j'ai fait passe si souvent ses besoins avant les miens. le jour où j'ai eu mon projet de changer de travail aucun soutien , que de l'incompréhension de sa part. et je l'ai soutenu dans ce dernier projet qui l'a mené à cette situation finale, et, là, il me reprochait de ne pas le laisser libre , et le résultat 2 mois de liberté et il se met en burn out tout seul , il rentre dans une spirale qe travail intense, il se met une pression tout seul, il se sent fort , il me dit qu'il n'a jamais été aussi en forme, il était dans un période maniaque , mais tout retombe et il entre dans la dépression , la mélancolie pour en arriver à son suicide, tout cela en 3 mois à peine
, alors oui j'ai été en colère contre lui de ne pas avoir pris soin de lui, mais je réalise que depuis 29 ans je prenais soin de lui, en lui donnant un cadre de vie un rythme de vie qu'il me reprochait de lui imposer (source de nombreux conflits) mais qui lui était nécessaire autant pour lui que pour moi et qui l'ont protégé de la maniaco-dépression.Je ne sais si je suis claire, tout cela est le fruit de mes réflexions avec le travail avec ma psy et de lectures (vivre avec un maniaco-dépressif)
Alors , la colère, je connais par coeur, elle m'était nécessaire pour rester vivante, pour avoir de l'énergie mais elle m'a fait tant de mal, je sais qu'il faut qu'elle s'exprime , en ce moment j'apprécie qu'elle ne soit pas présente ,mais elle repointera son nez avec les phénomènes d'aller retour des sentiments.
En ce moment, j'ai l'impression d'être indifférente, d'être calme, j'apprécie , mais je sens que la tempête n'est pas très loin, je profite de cette alcalmie pour me faire un peu le plein d'energie avant une nouvelle vague d'émotions .
Bonne nuit
Orchis