Bonjour à tous,
J'ai perdu mon père il y a 11 ans, quelques jours après mon 21ème anniversaire... Et j'ai culpabilisé, beaucoup culpabilisé, pendant plusieurs années. Cela m'a beaucoup perturbée, et je me suis quelque part punie, en tombant dans une sorte de spirale autodestructrice...
@Fleur de coton : je me suis totalement retrouvée totalement dans tes mots, en disant que rester dans cette culpabilité ne permettait pas de faire un véritable deuil. Et en effet, moi aussi j'ai été suivie par un psychologue qui m'a également fait comprendre que je n'étais pas toute puissante et que je n'avais pas le pouvoir de "sauver" mon père. Malgré le fait que je m'en voulais d'avoir eu des disputes les derniers mois de sa vie, c'était normal de se disputer avec son père et ce n'était pas ça qui l'avait poussé au suicide et même si je connaissais les raisons plus profondes je me disais qu'en ayant eu cette attitude je n'étais pas là pour le retenir mais comme m'avais dit mon psy il était passé du côté obscur et les personnes ne sont alors plus réceptives à notre monde... Donc oui on ne maîtrise pas tout et au final on ne peut pas comprendre leur for intérieur, déjà parce que beaucoup n'expriment pas leur souffrance (comme mon père) et qu'on ne peut pas s'imaginer une telle souffrance. Car je suis quelqu'un d'aujourd'hui assez écorchée vivre, j'ai été détruite après la mort de mon père et je me reconstruis progressivement depuis environ deux ans (9 ans de culpabilité!), j'ai eu des envies de suicide, je me suis scarifiais, j'avais des idées noires, et pour autant j'avais une sorte de pulsion de vie qui rendait ma souffrance moins insupportable que les personnes qui n'ont plus aucun espoir que les choses s'arrangent.
@Benjamin04 - je ne te connais pas bien sûr, mais nous sommes tous là pour échanger et je reste persuadée que personne ne peut être responsable du suicide d'un proche. Bien sûr que c'est inconcevable, inimaginable de penser que nos proches puissent passer à l'acte! J'ai parlé avec mon meilleur ami du mal-être de mon père, du fait que je l'envoyais chier pour être clair régulièrement mais pour autant mon attitude n'a pas changé à son égard, et malgré tout je voyais mon père comme un homme fort que la dépression ne pourrait atteindre (même si ce n'est pas une question de faiblesse) mais bon voilà on pense toujours que nos parents seront là pour nous et qu'ils sont eux des sortes de super héros prêts à tout affronter. Malheureusement, ce n'est pas toujours le cas, mais nous n'y sommes pour rien, ce n'est pas non plus de leur fautes, il y a souvent plusieurs paramètres qui rentrent en compte et un gros élément dont tout découle...
Je ne culpabilise plus, je me suis sortie de ma propre spirale autodestructrice que j'ai gardé majoritairement pour moi d'ailleurs, mais 11 ans après le manque est toujours là...