Cher Marc,
Je connais votre souffrance. Ton témoignage me fait très mal, me renvoie trois ans en arrière. Ma fille ainée a mis fin à ses jours en 2011 à 25 ans après trois années de souffrance extrêmes puisqu’elle était devenue anorexique et un mal-être qui s’était installé depuis longtemps. Après son décès, nous avons appris qu’elle souffrait du syndrome Borderline et que l’anorexie était une mauvaise réponse à ce vrai problème.

J’ai mis beaucoup de temps à pouvoir penser aussi aux bons moments que nous avions vécus ensemble et pas seulement aux moments de souffrance où je me battais pour qu’elle vive comme toi, tu l’as fait pour ton fils.

Et même quand je pense aux souvenirs heureux de sa petite-enfance, il reste toujours une ombre, sachant ce qui allait arriver.

Mon dieu, que je l’aime, ma fille.

Comme toi, je pense que nos enfants sont en paix maintenant. Mais je crois que c’est seulement possible si nous aussi la retrouvons.

Courage à toi et les tiens pour ce chemin de croix. Nous devons encore rester pour le frère ou la soeur qui n'est qu'au début de sa vie. Puissions nous trouver la force pour les soutenir.

Méduse

Le suicide d'un enfant est ce qu'il y a de plus dur à supporter, bien que le décès de tous nos enfants soient ce qui peut arriver de plus inhumain, injuste, dont nous ne nous remettrons pas .
Je suis en manque de ma fille cadette depuis 10 mois, elle était celle en qui je pouvais faire le plus confiance, nous étions complices.Elle avait 35 ans et vivait avec nous! 
Mes filles et moi étions sous l'emprise  de mon mari. il nous a isolées, fait perdre confiance en nous , en la vie, au monde, par des petites phrases assassines auxquelles nous avions pris l'habitude, nous nous sommes laissées emprisonner sans rien voir.....Pour ne pas me donner du souci supplémentaire, elle n'a jamais parlé sur son malaise, elle en a fait un cancer psychosomatique, elle aurait pu guérir s'il ne l'avait asticotée, alors que les 4 derniers mois , il lui fallait du calme et de l'amour, mais le mal est plus fort que le bien! je m'en suis occupée du mieux que j'ai pu, j'ai passé mon temps avec elle, je restais à l’hôpital jours et nuits, à la maison je regardais la télé, je ne vivais que pour elle avec tant d'espoir, elle a été fauchée le 20 décembre 2013.
Sa sœur ainée 44 ans est dans le mal être depuis plus de 20 ans, elle réagit en buvant aux attaques de son père, elle ne sait pas affronter les problèmes. En quelque part c'est un suicide.....comme sa sœur, dont l'oncologue m'a dit après que je lui ai  demandé comment cela se faisait qu'elle ait mal réagi aux traitements,: elle n'avait pas le choix, elle avait compris qu'il gagnerait toujours! ce n'était plus la peine de se battre, son corps le refusait.
Elle est soignée, mais pas pour les bonnes raisons, il fait aller à la racine du mal , pas à la conséquence
 Je suis d'accord avec toi, Marc quand tu dis :je ne vous apprends rien en vous disant que certaines personnes se cachent derrière des diplômes pour imposer leurs dictatures.
je me suis battue contre les attaques de mon mari pour les filles pour moi, et je suis la seule touchée intérieurement mais
sans addiction et une santé apparemment de fer!  pourquoi, ce sont elles qui ont payent la faute que j'ai fait de le rencontrer et et surtout d'être restée! je me sens tellement fautive.
Je pleure mes filles l'une parce que je l'ai irrémédiablement perdue, et l'autre parce que je me bats pour qu'elle trouve des soins adaptés et qu'enfin elle puisse vivre heureuse. qu'il est difficile d'aimer et de vivre sous pression.
Vos témoignages m'ont beaucoup émus, et j'espère comme vous que nous nous retrouverons avec notre enfant dans un autre monde.
Nos âmes de ne disparaissent pas, notre vie sur terre est un passage, espérons que nous trouverons le bonheur et la paix ailleurs.
Je nous souhaite à nous tous qui nous trouvons tellement démunis après cette perte un bon courage, même si parfois, nous chancelons

Le suicide rajoute une souffrance infinie aux parents...une douleur difficile à dire , à partager...pire que pire...
Une maman de mon groupe de paroles de parents avait un fils schizophrène ,mal soigné, mal accompagné....et finalement suicidé sous un train... elle commence à peine à aller un peu mieux...la culpabilité s'est allégée...un peu...
elle avait hésité à aller à un groupe de parents touchés par le suicide de leur enfant à l'association : PHARE Enfants-Parents qui propose des groupes de soutien spécifiques...ils ont un site...

Bonsoir à tous
MARIA on s'est bien compris!Je pense que malheureusement une page
ne te serait pas suffisante.
 Les mots" calvaires" et " chemin de croix "prennent tous leurs sens en ce qui concerne votre fils et le nôtre.J'avais oublié
l'affreux mot " cobaye ". Des nouvelles molécules proposés par certains médecins qui pensaient que ça irait mieux pour PASCAL .Et le pire !!! dans tout
ça!!! c'est que j'ai donné mon accord!!!
On a tellement de choses à dire mais ce n'est pas facile.
"Papillon cloué" et " électrochocs" me parlent fortement aussi.
Mais il paraît que mon fils n'aurait pas eu d'électrochocs( il paraît!?)
Comme tu dis si bien pour être démunis nous le sommes bien.
Je voudrais pouvoir sublimer ma douleur pour parler de ce qui ! était mon enfant
et de ce qu'il est toujours dans nos coeurs .

Bon courage dans cette terrible épreuve.

Amicalement
Marc