Bonjour Marlène,
Je crois qu'il n'y a rien à faire, de ne pas le croire, ne pas vouloir , ne pas accepter, cela dure si longtemps.....
Le déni , finalement protège de la violence, des événements, de ce que l'on voit , alors que personne n'est préparée à cela, des sentiments, si violents qui nous habitent, de notre sensibilité malmenée, torturée même.
La colère ,je crois, nous empêche de sombrer totalement, nous permet tenir encore debout, de continuer, c'est peut être une façon de se battre, contre l'intolérable.
Mon mari à été emporté par un cancer, c’est très différent de ton vécu, pourtant tes mots, je les comprends, 19 mois après, je vais très peu au cimetière ( tous les deux ,trois mois) juste pour entretenir, l'endroit.
J'étais à ses cotés, couchée tout contre lui ,au dernier instant, je l'ai vu sans vie, je l'ai vu dans ce cercueil, j’étais là, lorsque qu'il est descendu en terre, je suis restée , lorsque qu' il à été recouvert, pourtant pour moi ,il n'a jamais été là, il ne le sera jamais.... je sais aussi qu'il ne reviendra pas, mais voilà.....
Il est quelque part ailleurs......
Et maintenant, il est surtout près de moi, et le sera à jamais....
Les images ne s'estompent pas, elles font toujours aussi mal, ce sont les sentiments rattachés, qui produisent cette souffrance horrible, j'ai fini par le comprendre, j'ai fini aussi par comprendre, que cela sera toujours comme ça.
On finit par user une grande partie de cette douleur déchirante, la grande colère aussi, finit par tomber, les sentiments liés a ces images , à notre amour restent, et viennent nous faire mal, par vagues, tantôt longues, tantôt courtes, puis par vaguelettes, mais la souffrance plus acceptable reste en nous , pour toujours , j'en suis convaincue maintenant.
En parler, écrire, encore et encore, pleurer, crier, hurler, laisser ses sentiments sortir, évacuer le trop plein, tout cela use cette souffrance intense, et le temps .....
Tu avance déjà, sans le savoir....
Je t'embrasse.
zabou