Ma chère KS,
Bien sûr, je vais l'expliquer, je comprends qu'elle paraisse bizarre ...
Elle résume la seule option de
survie positive qui soit valide à mes yeux aujourd'hui (nous sommes bien sûr en constante recherche et évolution "depuis", et méchamment abattus par périodes ...
Je ne vous ai pas caché, à vous tous ici, la grosse dégringolade en dépression qui s'est enclenchée en moi, fin juillet dernier ... la mort de Kalahan m'est apparue comme tellement intolérable qu'elle a enclenché mon auto-destruction, je l'ai sentie ... comme brûler un "stop" et me faire broyer par un 15 tonnes. Un NON absolu, càd ma déchéance.
Je n'aime pas me plaindre mais je suis concrètement très diminuée, ne pouvant "vivre normalement" que quelques heures par jour, deux, trois, cinq un jour faste ... rattrapée très vite par une fatigue extrême, totalement injustifiée (je dors 12 heures d'affilée grâce à un sédatif de type anti-psychotique), plus un antidep qui me soutient nerveusement la journée ...
Franchement comment accepter de vivre une vie pareille, la mort à petit feu en pleurant.
Et j'ai trouvé: en étant d'accord avec ma peine, complètement d'accord.
Parce que c'est clair: JAMAIS je ne serai d'accord avec la mort par suicide de cet enfant, JAMAIS je n'accepterai.
Se sentir un minimum heureux, c'est se sentir en accord avec une chose, une idée, une personne, non ?
C'est selon cette logique paradoxale, que je puise la belle force qui me permettra peut-être de réaliser, malgré mes faiblesses, quelques choses bien dans ce qu'il reste de ma vie.
Heureuse car en accord avec le fait d'être inconsolable.
Hier j'ai commencé une insertion dans le milieu associatif de mon pays, je compte ainsi tenter de comprendre comment mieux lutter contre le suicide des jeunes, comment leur donner l'espoir et la certitude que tout est possible.
Si je suis heureuse d'être inconsolable, c'est que tout est possible, non ?
Notez bien tous que ma psychiatre a très bien compris ce que je voulais dire et n'a pas jugé du tout urgent de m'enfermer, huhu!
Bon décharabia,