Auteur Sujet: Besoin d'aide après tentative de suicide de ma soeur échoué ms lourdes séquelle  (Lu 7037 fois)

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vatou

  • Invité



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 Bonsoir, je me suis inscrite sur le site afin de receuillir des témoignages de personnes se trouvant dans ma situation ou une situation similaire. En effet il y a 6 mois, ma grande sœur, a tenté de se suicider en se defenestrant du 5 eme étage de son appartement, a savoir de 15 metres, et gardera à vie de lourdes séquelles, a savoir notamment une paraplégie et une possible amputation du pied. Que c'est dur de revivre de continuer a vivre surtout quand on voit ses parents, quand on les voit sans repère, quand on s'occupe d'eux a 21 ans, et que les autres jeunes s'amuser.  Quand les témoignages  ne vont qu'aux parents ou à sa propre sœur, et que l'on se sent seule, qu'on avait envie de crier et moi on m'a jamais demander comment j'allais. Aujourd'hui je suis sens tellement perdue dans ma propre vie, prete à n'importe quoi pour exister, ayant la sensation de ne plus avoir de rèpères dans ma vie, j'ai du mal à vivre ou à survivre,et j'ai a envisagé l'avenir. Parce que beaucoup de questions se bousculent dans ma tête et la sensation de ne pas pouvoir s'en sortir et de ne pas etre comprise me hante, si des des personnes pouvaient m'aider ce serait avec le plus grand plaisir
Comment redonner un sens a sa vie?

Mammj

  • Invité
Bonjour Vatou,
Comme je peux comprendre votre douleur et votre isolement dans le rôle que votre famille souhaite que vous assumiez....
Il est évident que vos parents devraient être soutenus par quelqu'un d'extérieur pour qu'ils comprennent que vous aussi avez votre souffrance. Est-ce que le personnel soignant  qui s'occupe de votre soeur ne pourrait pas vous guider pour une démarche afin d'être tous suivis psychologiquement ? Comme vous le dites si bien, vous êtes trop jeune mais également meurtrie de votre côté pour gérer toute une famille sous le choc.
Le week end, il y a moins de monde qui intervient sur le forum... Certains endeuillés ont des enfants, d'autres des réunions de famille
etc.... mais soyez certaine que vous aurez des réponses à votre message.
Vous pouvez également poser une question plus personnelle sur le site :
Mots du deuil
Surtout essayez de garder confiance Vatou, de même que votre énergie, votre traumatisme à tous est tout récent et vous atteint tous mais vous sortirez de ce tunnel.
Prenez soin de vous. Affectueusement.
mam'deCath
« Modifié: 27 février 2014 à 15:49:58 par Webmaster »

vatou

  • Invité
reponse
« Réponse #2 le: 20 octobre 2013 à 12:22:17 »
Je suis suivie psychologiquement par une psychiatre, dans la région mes parents, région ou je ne retourne peu souvent en raison de mes études. Mes parents sont des personnes très compréhensif, mais les entendre dire que une partie d'eux est morte le 25 avril 2013 est extrêment douloureux, pour l'enfant qui reste. On a cette sensation de n'être rien pour eux ou pas grand chose. Je sais que je suis entourée, et à la fois j'ai cette sensation de solitude la plus totale, de ce grand vide autour de moi, j'ai compris hier soir grâce au site que c'était du à ma période de deuil. Je cache tous par le sourire, parce que je sais que c'est le moyen de préserver ceux qui m'entourent, et le sourire permet d'attirer les personnes à soi. Mais au fond c'est une jeune fille brisée qui vit à coté de sa propre vie. Je sais qu'un jour la vie reprendra son cours qu'a nouveau j'apprécierai les choses simples de la vie comme manger, mais je trouve que le chemin est long.
Je sais aussi  que j'ai peu être de la chance parce que ma sœur est toujours présente à d'autres personnes inscrites sur le site, et je m'excuse d'étaler une souffrance qui pour certains ne devrait pas exister. Je vous remercie en tout cas de votre message :)

adèle

  • Invité
Bonjour Vatou

Vous avez bien fait de venir ici, vous y avez tout a fait votre place même si votre situation est différente, votre soeur n'est pas morte mais lourdement handicapée. Le choc de la défenestration est là et bien là, avec pour vous et votre famille les conséquences d'un geste suicidaire où il est miraculeux que la vie soit restée chevillée... Il y a néanmoins le deuil de votre soeur à faire, celui de la soeur "valide", et il va vous falloir accueillir dans votre coeur cette nouvelle soeur, avec son handicap et cet énorme traumatisme, pour elle, pour vous, de cette tentative de suicide.
je vous suggère de lire le livre de Christophe Fauré "Après le suicide d'un proche" qui vous aidera à mieux y voir dans vos émotions.
Quand au sens à donner à votre vie... soyez à l'écoute de vous, de vos proches, de votre soeur, et le chemin se dessinera devant vous.

N'hésitez pas à partager votre chemin avec nous

Avec toute ma tendresse

Adèle

vatou

  • Invité
reponse
« Réponse #4 le: 20 octobre 2013 à 13:35:44 »
Je vous remercie Adèle de votre message!
Le deuil d'une sœur valide comme vous dites est extrêmement difficile, en raison d'une grande culpabilité pour l'avenir. Sentir qu'ici je peux exprimer ce que je ressens et sentir une compréhension me fait énormément de bien, n'osant pas me confier à des amis qui ne connaissent pas cette souffrance. Je vous remercie d'avoir pris le temps de me répondre, cela me va droit au cœur.
Prendre soin de soi est extrêmement difficile, principalement alimentairement parlant.
je vous remercie pour cette référence bibliographique que j'essayerai de me procurer.
Chaleureusement
Vatou

petitefée

  • Invité
j'ai été très touchée par votre message.
et comme le dit Adèle, vous avez aussi votre deuil à faire, de votre soeur valide.
de la culpabilité, nous en avons tous et le cheminement est aussi apprendre à être bienveillant avec soit même.
que faire lorsqu'une personne veut en finir ???????
pouvons nous rester derrière eux 24h sur 24h00....
Nous savons tous que cela est impossible.

vous n'avez même pas à vous excuser, votre place est parmi nous.

ma fille s'est suicidé et j'ai encore un grand garçon, un peu plus vieux que vous (25 ans) en tant que mère, je lui demande de vivre, pour lui avant tout.
avoir un enfant dcd ou comme votre soeur, gravement, invalide après une tentative de suicide est très dure pour les parents.
mais avoir alors un deuxième enfant qui dans l'ombre de ce drame se refuse à vivre est encore plus désastreux pour les parents.

peut être sont ils encore sous le choc du geste de votre soeur, trop dans ce drame.
mais, vous, Vatou, parler aussi avec vos parents de votre cheminement de votre ressentit.
à quoi sert de sourire, si ce n'est se cacher à l'autre ?

vous êtes si jeune, encore, et vous, vous avez votre vie à faire comme mon fils.
le sacrifice ne sert à rien.
c'est votre soeur qui a sauté, pas vous.
je vous dis cela,car j'ai pu avoir une conversation avec mon fils, un an et demi après le dc de sa soeur.
et s'il y a une chose que je ne veux pas, c'est que mon fils s'interdise de vivre par rapport à sa soeur.
bien au contraire.
je suis persuadée que vos parents, même si vous leur semblez n'être plus rien, sont pour l'instant tellement accaparé par leur chagrin, qu'ils ne pensent pas assez à vous.
mais je suis persuadée que vous êtes bien au contraire un cadeau inestimable.
Mon fils pleure enfin dans mes bras après un an et demi, si vous saviez comme cela me fait du bien de le voir enfin lâcher toute sa culpabilité, sa colère, il s'apaise petit à petit.
je vous envoie un peu de la tendresse d'une maman :-*

vatou

  • Invité
reponse
« Réponse #6 le: 22 octobre 2013 à 16:21:48 »
Merci petitefée, pour votre message qui me va droit au cœur, je sais à quel point, comme la perte d'un enfant, ou d'une sœur doit être douloureux, et la tristesse de son frere ou de sa sœur également. Mes parents tiennent les mêmes propos que vous, vis ta vis, nous en serons tellement plus heureux. Enfant restant, enfant valide, on a beau le savoir, parfois c'est tellement difficile de continuer. Contrairement à votre fils, ma sœur est encore la et de beaux moments sont encore a partager probablement, mais beaucoup de questions, aussi. En effet c'est très dur d'entendre ses parents dirent que l'on est leur bonheur, cela met une pression, pression sentimentale pression au niveau d'étude, pression que je ressens mais que ces derniers ne me absolument pas. Mais je sais que je suis leur fierté, et que reussir ma vie serait pour eux un grand bonheur dans cette souffrance. Et quelle culpabilité vis à vis de ma sœur, pouvoir marcher courir; pouvoir voyager sans problème, avoir des enfants un jour. sera elle jalouse. Je sais que ma vie est a faire, je sais que chacun est maitre de son destin, mais c'es terriblement difficile de faire face à ca, surtout qu'a notre age peut de jeunes comprenent cette souffrance. Malgré tout j'essaye de sourire à la vie au bonheur qu'elle peut m'apporter, même s'ils sont difficile à apprécier parce qu'un jour je me dis que je me sentirai, dans combien de temps je ne sais pas mais même si parfois une grande souffrance et une grande detresse m'accapare.
Et il est tellement difficile de se confier à des parents qui eux même sont en souffrance, je n'ai pas envie de leur rajouter ma souffrance, puisque comparer à eux celle ci doit être sans doute moins importante

Je vous remercie énormément puisqu'etre comprise m'apaise un peu.
Chaleureusement, Vatou

petitefée

  • Invité
Vatou, quand tu te sentiras prête, je te conseille le livre "le scaphandre et le papillon" c'est un livre de poche et très beau qui décrit parfaitement qu'il y a une continuité de vie (différente somme) mais qui cache des trésors de belles surprises et oui, encore.
c'est l'histoire d'un tétraplégique.

tu ne rajoutes pas ta douleur sur celles de tes parents, si tu leur parle de ce que tu ressens.
tu leur permettras d'alléger la leur en montrant la tienne, en la sortant.
douleur, tristesse, colère sont des émotions en nous qui nous étouffent, donc ils faut s'en libérer.
moi, même, mon fils ne me parlait jamais de sa douleur, et pourtant , je voyais bien sa souffrance et cela me faisait mal.
c'est quand enfin, il a pu m'en parler que cela a libéré des choses pour lui, comme pour moi.

ta sœur est vivante aujourd'hui, même si cela vous fait mal de la voir ainsi, elle est tout de même vivante.
parles lui, aussi, apprenez à communiquer différemment maintenant.
peut être que par rapport justement à son état, votre communication sera plus vrai, plus sincère, plus proche.
la communication ne se fait pas que par la parole, il y a les gestes, le contact tactile, le regard.

et ne vis pas pour faire plaisir à tes parents, vis pour toi et les autres en auront automatiquement un bénéfice.
il n'y a pas de comparaison à faire entre la douleur des parents, celles des frères et sœurs qui sont là.
écoutes ton cœur et non ton raisonnement.
si tu as besoin de pleurer, alors pleures, les larmes sont comme les vagues de l'océan quand elles peuvent s'exprimer, elles se calment d'elle même et comme une vague sur la plage, elle s'atténue et disparait, une autre peu venir, laisses la alors mourir à elle même.
elles s'atténueront avec le temps.
j'ai pleuré durant une année et demi, je ne savais pas qu'il était possible de pleurer autant.
je me suis autorisée à pleurer, à sortir ma souffrance, ma douleur, encore et encore...
aujourd'hui, je suis beaucoup plus apaisée, je reprends gout à la vie, je remange normalement.... toute ses petites choses qui font que la vie est précieuse malgré tout.

j'ai aussi perdu une sœur, plus jeune, et vois tu ma douleur à cette époque n'en était pas moins douloureuse.
prends soin de toi, de ton deuil à cette sœur qui n'est plus, pour enfin accepter la naissance de ta nouvelle sœur.
Une maman parmi d'autres. :-*