Auteur Sujet: Avec toi, dans la pensée, dans tes pas, tu devrais être là...  (Lu 112467 fois)

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mjdi

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merci le forum
« Réponse #30 le: 28 décembre 2011 à 10:00:33 »
Bonjour, tout le monde.
Je lis et relis vos messages chaque jour. Je ne sais pas si cela me fait du bien. Ma psy me disait qu'il ne fallait pas. J'ai arrété la psy et je continu de lire vos messages, parfois je réponds mais pas très souvent. Nous avons un peu tous les mêmes mots, la culpabilité d'avoir rien vu, la douleur qui nous ronge et nous use, les gens qui ne comprenne pas.
Cela fait trois ans et quatre mois que mon mari n'est plus avec moi. Je suis peut être arrivée à la phase de reconstruction. Dès que je me réveille je pense à lui et je pense à moi toute seule...Je verse encore quelques larmes tous les jours...
Je sais qu'il faut que je réapprenne à vivre sans lui. Je n'arrive pas à rencontrer des gens qui me font du bien. Je voudrai tant aimer de nouveau mais cela ne vient pas. Pourtant je ne reste pas renfermé, je sors je vais au ciné, je fais du sport, mais je reste seule. Cela n'est pas grave, mais cela n'arrange en rien ma tristesse du coup.
Une nouvelle année va arriver et cela me fait peur. Comme le temps passe et comme mon mari est resté loin derrière moi. Même s'il s'est ancré au plus profond de mon coeur. Physiquement il est resté planté au mois d'août 2008.
Je vous embrasse tous, amis du forum et je vous souhaite à tous quelques moments apaisés.
A vous lire
Mjdi

Mammj

  • Invité
Re : Avec toi, dans la pensée, dans tes pas, tu devrais être là...
« Réponse #31 le: 28 décembre 2011 à 10:16:11 »
Bonjour,
Vos paroles certes m'apportent un peu de réconfort et de paix dans mon mal-être actuel, le mot est faible !
Si j'insiste auprès de mon entourage, ça se terminera comme pour ma fille, à l'hôpital, c'est la seule réponse
qu'ils aient eue !
Je n'ai pas envie de subir à mon tour une camisole chimique, à mon âge de surcroît, il y a sans doute mieux à faire....
j'en parlerai avec la psy demain !

Mélie vous aurez également lu mon dernier commentaire à TETE DE BOIS (Armelle)...
Non seulement, depuis cinq mois et demi, je porte sur le dos la souffrance de mon enfant et ma propre douleur,
mais il y a cette culpabilité qui m'étreint due au fait que je n'ai  pas entendu son appel au secours, son dernier jour !

Je gère de moins en moins bien et hier, n'en pouvant plus,  j'ai appelé deux services d'écoute....
J'ai eu la chance de pouvoir parler de ma douleur : l'un plus spécialisé dans le suicide, et l'autre plus généraliste.
Pour ce dernier appel, je n'étais pas tout à fait d'accord, bien que je l'aie lu également,  s'agissant de  la détermination
" irréversible" du suicidant (suicidaire) !

Parce que , le matin, comme je l'ai dit, elle m'avait demandé de rester la soirée avec elle et son fils, ce que je faisais depuis
mars.... et ayant refusé ce soir là,  l'après-midi j'ai pu voir qu'elle avait appelé deux fois le service d'urgence de l'hôpital
de ma ville et qu'elle avait  raccroché (sans doute partagée entre  un désir d'être protégée et celui de voir son fils le soir)
puis un ami médecin qui lui a dit qu'étant en voiture il préférait qu'elle l'appelle après 21 h !
Le soir après l'avoir amenée à 19h  à son ex-maison familiale, je suis partie puis l'ai rappelée d'une cabine téléphonique
pour lui dire que j'avais oublié mon portable chez moi !
J'ai pu également constater qu'elle avait rappelé à ce numéro de cabine, trop tard, j'en étais partie ! Quelle soirée pour elle...

Il me semble qu'il y a eu tentative de sa part d'échapper à ce geste malheureux et violent sur elle-même ?

Pour l'instant, je suis obligée d'en passer par ce retour sur ces événements... après avoir consacré  une bonne partie
de mon temps aux formalités, puis  à exposer mes griefs, : à l'ex-conjoint, à l'hôpital, à tenter de réhabiliter sa mémoire auprès
de la famille de ses enfants (j'espère que les psys qui les suivent sauront mieux le faire) et après, comme vous le dites,
il faudra que je me pose la question de savoir si ma fille me pardonne de ne pas avoir pu mieux faire.... et ce qu'elle souhaite pour moi aujourd'hui !

Je vis très mal cette situation, il faudrait que je parte quelquepart et paradoxalement je reste enfermée chez moi avec la
pensée de mon enfant et son empreinte laissée ses dernières semaines ici ; par ailleurs  désoeuvrée suite au décès de ma mère mi-mai (en maison d'accueil médicalisée), puis de ma fille mi juillet alors que je les aidais  toutes deux.... avec mes moyens !


Et hier, pour la première fois, j'ai compris qu'on pouvait se trouver dans une impasse et une souffrance ingérable
au point de ne pas trouver d'autre issue que celle d'en finir, de rejoindre la personne aimée !
Je dois à tout prix éviter ce drame à ceux qui, s'ils ne peuvent  rien pour moi,  seraient doublement  touchés !

Voilà pourquoi il est impératif  que je parvienne à émerger, sans surtout effacer la pensée de l'enfant dont je suis amputée....
que j'ai aimée et aime plus que tout , dont j'ai vu la joie et  l'espoir renaître  parfois  dans son  regard, puis  ses moments difficiles
où elle cru à tort perdre la garde de ses enfants.... qu'elle ne voyait pas assez souvent alors que c'était une priorité !

Douce journée à toutes et tous.



Hors ligne angelik

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  • Messages: 458
Re : Avec toi, dans la pensée, dans tes pas, tu devrais être là...
« Réponse #32 le: 28 décembre 2011 à 11:24:38 »
Bonjour Mammj
Je suis comme toi et je repasse en boucle dans ma tête le dernier jours de mon fils. C'est épuisant mais je n'arrive pas à stopper mon cerveau de chercher et de supposer des tas d'hypothèses.
Un jour, je suis persuadée qu'une chaîne de coïncidences l'ont amené à ce geste irrémédiable, que j'aurai pu faire quelquechose si j'avais compris sa souffrance. Et le lendemain, je ne suis plus sûre de rien et je me dis que de toute façon, je n'aurais rien pu empêcher...
Comment arrêter ce cercle enfernal qui nous laisse sans forces ?? Je ne sais pas et je voudrais tellement arriver à une certaine sérénité comme d'autres ici.
Je crois qu'il nous faudra beaucoup de temps et j'essaie de me persuader que nos enfants ne voudraient pas nous voir dans cet état. Dans la lettre que mon fils a laissé, ces derniers mots sont "je vous aime, prenez soin de vous". Mais c'est tellement dur !!
Concernant mjdi, je ne comprends pas que la psy déconseille d'aller sur ce site alors que d'autres le conseille... comment voulez-vous que l'on s'y retrouve...
Affectueusement à tous
Corinne
chaque fois que tu sentiras le vent sur ton visage, c'est moi qui vient t'embrasser...

Mammj

  • Invité
Re : Avec toi, dans la pensée, dans tes pas, tu devrais être là...
« Réponse #33 le: 28 décembre 2011 à 15:55:20 »
J'ai relu une partie de vos messages mjdi et comme vous je suis scandalisée du peu de cas
que l'on fait  des  différents types de depression et des risques suicidaires accrus  pour
certaines d'entr'elles !

Moi j'ai appris que ma fille faisait une dépression "majeure" lorsque j'ai reçu son dossier médical
un mois et demi après son suicide ! Il est évident que sans prétendre tout régler, nous aurions éviter
d'agir à contre-courant, nous l'aurions davantage comprise et donc  entourée, ce dont elle avait tellement
besoin, au lieu de vouloir la faire rentrer dans le moule alors qu'elle en tait incapable !!!

Où en suis-je au bout de cinq mois et demi ? Je n'ai lu de Ch. Fauré que "après le suicide d'un proche"
et actuellement, un peu plus confus :"Sur le deuil et le chagrin" d' E. Kübler-Ross qui, elle, évoque cinq
étapes du deuil. Bref, selon les thanatologues, le nombre d'étapes diffère !
Ce que je sais c'est qu'au stade où j'en suis... je vais au plus mal ! Ma fille a emporté ma vie avec elle
je ne sais plus comment m'en sortir....  Trop déboussolée, le choc total !

Pour ce qui vous concerne, vous travaillez encore  avez d'autres enfants,vous  sortez un peu et donc voyez d'autres gens,
mais c'est essentiellement  la connivence et ce rapport intime à votre conjoint qui vous manque et  qu'il est difficile à recréer, je le conçois ! Pourquoi ne pas essayer de continuer à faire un bout de chemin  avec votre psy ou un autre, outre ces échanges précieux
dans l'urgence, sur ce site ?
Que de force il nous faut....

Chaleureuses pensées à Toutes et Tous.



Mammj

  • Invité
Re : Avec toi, dans la pensée, dans tes pas, tu devrais être là...
« Réponse #34 le: 28 décembre 2011 à 16:21:40 »

En effet Anjelik, il faudra beaucoup de temps pour trouver une forme d'apaisement bien que la perte d'un enfant
reste un mal incurable, à plus forte raison par suicide parce leur geste nous remet en question, remet en question
notre attitude à leur égard même si nous savons qu'en tant que parents, nous n'avons pas la toute puissance !
Moi je vis avec ce cauchemar et reste pétrifiée d'autant qu'il n'y a ni conjoint ni autre enfant pour m'obliger à me bouger !!!
Mon entourage prend des nouvelles de temps à autre bien conscient qu'il ne peut rien de plus ... je refuse pour le moment
toute invitation !
J'ai besoin aussi de temps pour oublier qu'ils n'ont pas toujours été de bon conseil dans la situation lourde que vivait
ma fille, se retranchant derrière les erreurs du corps médical !
Non seulement elle a souffert et est la première victime de ce drame, mais c'est c'est très chargé  de conséquences pour
ceux qui restent, notamment ses deux enfants mineurs.....
Je suis celle qui culpabilise le plus dans cette histoire, son ex-conjoint (qui a rendu leur divorce difficile)  a le nez dans le guidon...
et fait en sorte que les enfants n'aient pas un moment à eux.... les enfants de ma fille...  que c'est triste !
Je ne sais pas où je vais, nous verrons bien !
Nous soutenir sur ce site est d'un grand réconfort dans la douleur que nous éprouvons.
Affectueusement.  Mammj

Mammj

  • Invité
Re : Avec toi, dans la pensée, dans tes pas, tu devrais être là...
« Réponse #35 le: 29 décembre 2011 à 11:01:55 »
           
              ]Brève la vie

Sur ce brancard pâli par le destin,
Mes mains tremblent, ma gorge se noue.
Sûr, ils t'on pris pour embellir les cieux
Et noircir ma terre frémissante de douleur,
Mais ce fut une erreur.

J'entends encore ta voix, ton rire
Pourquoi tu as fermé ton livre ?
Tes yeux si bleus, ton sourire...
C'est mon âme qui est décédée.

Moi qui écris souvent sur la mort
Elle est venue me prendre l'être le plus cher à mon coeur...
Un baiser sur ton front glacial, une main sur la tienne
Je dois te laisser dormir à jamais...

Moi, celle qui te berçait,
Qui t'emmenait dans les vagues bleues,
Baigner sous le soleil des vacances...
Mon coeur dort là-bas, dans les entrailles du monde.

Sa vie si brève écrite dans un cahier.
Plus d'espoirs, impuissance
Ma raison s'accroche à ces 17 années.
Je voudrais te suivre dans les jardins aux tonnelles fleuries
Ou y être à ta place.

Que de larmes enragées, injustice traitresse.
La maison emplie de roses et lys blancs
Et la chanson que tu m'a laissée
Mon ange, mon bébé.

J'aurais dû te serrer plus fort dans mes bras,
Te dire à quel point je t'aime
Lorsqu'on s'est quittés...

C'est un horrible cauchemar éveillé
Pourquoi prier ? La mort est sourde et sans pitié
Elle peut me prendre,
La joie de vivre m'a quittée...

Mireille  (du site La Gentiane)

Mammj

  • Invité
Re : Avec toi, dans la pensée, dans tes pas, tu devrais être là...
« Réponse #36 le: 31 décembre 2011 à 19:17:53 »
Rien de particulier ce soir...
Mais j'ai prévenu mes proches avant qu'ils ne m'appellent que j'irai me coucher avant minuit !
J'étais avec ma fille l'an dernier, ce qui n'était pas le cas lorsqu'elle était heureuse en couple !  Alors, demain, si j'en trouve l'énergie j'irai sur le port où nous avions marché ensemble le 1er de l'an 2011.
Toutefois,  je ne  rentrerai pas dans ce restaurant où nous avions déjeuné toutes les deux !
Voilà presque  six mois que je me reproche de n'être pas restée auprès d'elle ce soir du 10 juillet, croyant qu'elle était à même
de rester seule avec son ado ! Quelle grave erreur... Que de conséquences...
Je ne survis qu'avec les anxiolytiques... autrement la culpabilité continue à me dévorer jour après jour !
Ma fille chérie, mon unique enfant, je n'ai pas pu ou su l'aider... à s'en sortir.... faute d'avoir été informée de sa dépression
"majeure" (type mélancolique) suite à une séparation qui,  au fur et à mesure qu'elle se compliquait,  l'a sortait de ses repères !!!
Même ses deux enfants pensent (la belle-famille aidant) que leur Maman a préféré les abandonner plutôt que de résoudre
les difficultés nouvelles auxquelles elle était confrontée (on ne leur dira pas... mais des difficultés dont leur  papa est à l'origine) !
Où vais-je trouver la force et les moyens de les convaincre --sans nuire au père qui les élève seuls désormais-- que leur Maman voulait guérir pour être de nouveau près d'eux, comme avant  ?
Une soirée apaisante pour vous tous présents sur ce forum.  Mammj

TETE DE BOIS

  • Invité
Re : Avec toi, dans la pensée, dans tes pas, tu devrais être là...
« Réponse #37 le: 01 janvier 2012 à 09:39:18 »
Bonjour Mammj,bonjour à tous ,
Tout d'abord je vous adresse mes pensées chaleureuses en ce premier jour de l'année .Que votre chemin de souffrance et de deuil vous mène au plus près d'un apaisement mérité par chacun .Vous aimiez vos "disparus" : vos enfants ,vos conjoints ,vos parents ,vos frères et soeurs ;votre douleur retranscrite ici en témoigne ;vous ne les avez pas abandonné ou trahi .Mais il faudra du temps pour prendre du recul et accepter la réalité des choses ,la responsabilité de l'être humain dans ses actes même si parfois tout les accable ,et le fait aussi que ,malgré l'amour que l'on porte aux autres ,à sa famille ,on ne peut décider de rester en vie à leur place ...malgré tout l'amour ....et c'est ce que nous pouvons lire dans tous vos témoignages .
Aussi je vous souhaite pour cette année des journées plus paisibles où le souvenir de vos êtres aimés viendra vous caresser le coeur sans vous envahir de douleur .
Mammj ,tout n'est pas perdu concernant la mémoire de votre fille par rapport aux dires de la belle-famille ou du  père de ses enfants.Vous n'avez pas besoin de nuire à votre ex-gendre qui élève vos petits- enfants pour dire la vérité ,celle de votre fille .C'est votre vérité ,la vérité de votre fille ;alors pour la dignité de votre Cath ,accrochez-vous à cette vérité .Dites-là ;elle fera son chemin et un jour ,elle arrivera dans les oreilles de vos petits-enfants .Un jour ,vos petits-enfants chercheront à comprendre pourquoi leur maman a eut tant de souffrance ;on recherche tous un jour ce type de vérité .Pourquoi ne pas leur écrire des textes sur votre douleur dès à présent en prévision de leur donner un jour quand ils seront plus grands ,plus autonomes dans la pensée?
Mammj ,je vous souhaite une bonne journée ,une bonne promenade au port si vous en avez la force .Pourquoi ,ne pas faire en ce lieu symbolique ,une promesse à votre fille qu'un jour ses enfants sauront une partie de sa vérité et que vous l'y aiderez ?
Affectueusement .
Armelle
P.S : ce que je peux vous suggérer ne sont que des idées qui me viennent à l'esprit .

Mammj

  • Invité
Re : Avec toi, dans la pensée, dans tes pas, tu devrais être là...
« Réponse #38 le: 01 janvier 2012 à 20:08:41 »
Bonsoir,

A mon tour de vous adresser mes pensées sincères au seuil de cette année nouvelle, qu'elle nous permette à tous de retrouver
l'espoir, la confiance, la paix avec nous-même et avec ceux que vous aimons où qu'ils soient !

Ce passage à 2012  m'effraie car j'ai le sentiment qu'il  m'éloigne de ma fille que la vie n'a pas retenue à nos côtés !
Que de questions restées sans réponse, où puiser la force de lui survivre, avec  un quart de siècle de plus que mon enfant ?
C'est toujours l'incompréhension et l'apaisement n'est pas pour demain !

Merci Armelle, oui il faudrait que j'écrive mais je n'y arrive pas.... Je sais aussi que mes petits-enfants ont un devoir de loyauté
envers ce père qui les élève seul maintenant.... Ma fille aurait dit : "laisse tomber Maman" ; n'empêche que si elle ne s'était
pas laissée dévaloriser et flouée, elle ne serait sans doute pas dans la tombe aujourd'hui !
Nous en a-t-elle voulu de ne pas avoir su déceler ses appels au secours ?

Ses deux enfants étant mineurs, il m'arriverait quoi que ce soit c'est leur père, représentant légal, qui serait autorisé à rentrer
chez moi , on ne s'en sort pas.... Bien sûr, je peux laisser quelques papiers ailleurs, mais les miens n'auraient pas envie de se
mêler de toutes ces histoires... en remettant aux enfants "la vérité de leur maman" ce que je sais de ses moments qui ont précédé
sa maladie... car  bien des choses de sa vie de couple (22 ans) sont restées secrètes !
J'ai fait ma promenade sur le port, écourtée à cause des larmes qui coulaient et surprennent toujours les promeneurs !!!
Je me suis toutefois aperçue que nous avions fait pas mal de balades ma Cath et moi....
Comme elle a dû souffrir, comment ne pas en être déchirée ne pas être dans la douleur ?

J'espère Armelle, vous ne parlez pas de vous, que cette période de fin d'année a été plus légère pour vous.

Pensées affectueuses à Toutes et Tous.  Mammj


flemming

  • Invité
Re : Avec toi, dans la pensée, dans tes pas, tu devrais être là...
« Réponse #39 le: 01 janvier 2012 à 20:55:24 »
Bonsoir Mammj,
Je vous pésente tous mes bons voeux pour 2012 et que vou retrouviez un peu de sérénité et que vous soyez toujours pésente auprés de vos deux petits enfants.

Je vais vous écrire quelquechose qui vous fera surement réfléchir car moi et mon frère, nous pensons l'avoir subit. Mon père avait quité ma mère j'avais 16 ans et mon frère 14 ans. Nous n'avons jamais eu aucun contact avec mon père car il est parti pour une autre femme, et nous lui avons pas pardonné d'avoir laissé maman au bout de 20 ans de vie commune et sans travail. Bref, lorsqu'il est décédé personne ne nous a prévenu, nous ses propres enfants, nous lavons appris au bout de neuf ans. Avait-il laissé une lettre pour nous, sa copine ne nous a rien adressé. Je suis sur qu'il pensé à mon frère, qu'il adorait et à moi. A t il laissé un papier ou une lettre qui s'est volatilisée ? Nous ne le serons jamais.......

pour vos petits enfants, faites ou écrivez des documents et mettez les chez un notaire et demandez qu'à l'age de ..... ans (à vous de voir), ces documents soient remis aux petits. Car ils doivent savoir "la vérité de leur maman" sur sa vie de couple, son vécu que vous seule connaissait, le pourquoi de son geste, ce qu'elle a vécu avec leur papa, car maintenant celui ci va passer pour un dieu aux yeux des enfants (ce que je dis va peut etre choquer certaines personnes, mais cela n'engage que moi). De plus, personne dans votre famille serait mis à contribution.
Je pense que vous devez cela à votre fille.
Bonne soirée


Mammj

  • Invité
Re : Avec toi, dans la pensée, dans tes pas, tu devrais être là...
« Réponse #40 le: 02 janvier 2012 à 10:20:27 »
Bonjour,

Merci Flemming pour vos suggestions.... Je n'avais pas pensé à un Notaire et en effet ce serait une solution pour épargner
la famille ! En tant que père, mon ex-gendre a le beau rôle maintenant puisque, vis à vis de tous, il assume en totalité la responsabilité  des deux enfants !
Alors ce sera délicat, les enfants ayant déjà perdu leur maman, ils verraient d'un mauvais oeil que l'on éveille des soupçons quelconques sur ce père qui leur reste et s'occupe d'eux....
 
J'ai déjà copie de mes griefs écrits à l'ex-conjoint de ma fille ainsi que des documents - laissés chez moi par ma fille- qui prouvent
son comportement... "comment le qualifier ?" ! Mais ce sera lourd pour les enfants  plus tard une telle révélation.... après ce qu'ils viennent de subir en si peu de temps, la séparation de leurs parents, la maladie  puis la mort de leur maman !!!
Le redire autrement peut-être ?

Je trouve d'ailleurs étrange que mon petit-fils prenne de la distance par rapport à moi depuis le suicide de sa maman...
S'il s'en veut lui-aussi... (car il était censé être avec elle ce soir-là) ce n'est pas en tirant le rideau sur tout ce qui touche à l'histoire
de sa maman qu'il réglera son problème.
Normal qu'il fuit, à presque dix sept ans, vers autre chose.... il a la vie devant lui mais il pourrait aussi regretter un jour de ne pas avoir eu d'explication avec sa grand mère. Je ne peux décider à sa place !!!

Voilà toutes les questions qui me tourmentent, outre l'absence de mon unique fille que je pleure chaque jour depuis presque 6 mois.
Souvent pour me calmer je me secoue en me disant : "pense à la souffrance vécue par  ton enfant pour en arriver à un tel acte,
et non à la tienne" mais alors je m'en veux encore plus de ne l'avoir pas décelée pour l'entourer de plus de tendresse et de chaleur...
C'est affreux ce qui s'est passé et sans fin...

Douce journée à  tous.

flemming

  • Invité
Re : Avec toi, dans la pensée, dans tes pas, tu devrais être là...
« Réponse #41 le: 02 janvier 2012 à 13:24:32 »
Bonjour Mammj,
Votre petit fils a dix sept ans, s'en veut-il aussi de la disparition de  sa maman ? Comment se comporte et que leur dit leur père à votre sujet et au sujet de leur maman. Vous savez très bien comme moi, que l'on peut faire croire n'impote quoi à un enfant ou à un adolescent. Quelques paroles bien ditent au bon moment et la personne ne retiendra que cela.... Leur père donne-t-il une mauvaise image de leur maman, car après avoir vécu ce qu'ils ont vécu ces deux enfants sont très fragiles surtout psychologiquement.
Ils doivent savoir la vérité sur la vie de leur maman meme a vingt cinq ans, en tout cas c'est mon avis le plus intime.
Je vous embrasse et pense à vous bien fort.

Mammj

  • Invité
Re : Avec toi, dans la pensée, dans tes pas, tu devrais être là...
« Réponse #42 le: 02 janvier 2012 à 15:16:58 »
Re bonjour.....

Une très triste histoire, une dépression  plus lourde qu'on ne croyait et  des conséquences très graves !!!

"Nous sommes tous coupables, même moi" a osé me dire en face un psychiatre lorsque je lui ai annoncé le suicide de ma fille....
Comme   selon l'art. 36 de la Santé publique,   ils ont droit à l'erreur...

En fait après deux mois et demi d'hospitalisation, elle n'était pas "apte à se reprendre en main" car elle n'était pas guérie et l'entourage, induit en erreur, a  fonctionné à contre-courant !
C'est ainsi que l'ex-conjoint  sommait ma fille d'assumer la garde alternée de ses enfants... (avec menace de perdre la garde) !
Moi, ne sachant  pas tout, (j'ai surpris des messages sur son répondeur "après" sa mort)  alors que je l'accompagnais en général,
ce 10 juillet dernier je l'ai laissée seule avec son fils dans leur ex-maison familiale.....
Et ce que nous n'avions pas prévu ce soir-là c'est que son fils serait sorti  (pour aller où ? - on ne saura jamais...), elle qui faisait des crises de panique (d'abandon parfois  depuis sa difficile  rupture familiale)  que s'est-il passé ?
Elle a dû se croire rejetée de tous et a mis un terme à son extrême douleur..... C'est le fils qui, rentrant son vélo, a trouvé sa maman morte et... terrible... c'est lui qui lui a ôté le cordon... et appelé les pompiers !
Voilà pourquoi il doit lui aussi se sentir responsable ! Elle était venue là pour le voir avant son départ en vacances....

Je ne dis pas que nous aurions tout pu éviter mais ce week end là nous ne l'avons pas aidée, certainement pas !

J'ai longuement expliqué dans mes posts précédents la culpabilité qui me ronge depuis..... car nos comportements à tous,  ce week
end-là  ont été des "facteurs déclenchants" pour ma pauvre Cath.....

Je vois un psy chaque semaine mais pour les enfants, c'est le père qui en est le tuteur et doit les guider dans leur démarche....
C'est difficile, vu ma  non-relation avec mon ex-gendre, de lui en toucher deux mots, mais j'essaierai quand même un de ces jours.....
D'autant  j' ai adressé mes voeux à mes petits-enfants et...  pas de réponse !!! Très dur  pour eux j'imagine...
Vont-ils me laisser de côté... parce que je leur rappelle leur maman, une période douloureuse pour eux ?
Ils avaient une si bonne entente quand tout allait bien en famille pour eux tous !!!

Ma famille aussi se sent mal parce qu'ils me   reprochaient souvent  de trop en faire (ils s'en veulent) 
pour mon enfant, revenue vers moi,juste le temps de remonter la pente après vingt ans de vie de couple !!!
Trop ? pas assez ? moi je dirais :  "pas assez fait pour mon enfant" !

Et la souffrance de ma fille et son absence m'obsèdent  depuis presque six mois (le 10) !
Comment vivre avec de tels regrets, un tel poids sur la conscience. Pour mes petits-enfants -qu'ils reviennent vers moi ou pas -
il me faudra bien rester debout encore quelque temps ...
(en réalité je ne vois pas de quoi ils pourraient m'en vouloir exactement ?)

C'est dur de revenir sur ces faits, de penser que mon unique fille devrait  être parmi nous ; il m'arrive de percevoir ce qui
s'est produit comme un brutal accident !

Merci Flemming, merci à Toutes et Tous de m'avoir lue.


 



Mammj

  • Invité
Re : Avec toi, dans la pensée, dans tes pas, tu devrais être là...
« Réponse #43 le: 02 janvier 2012 à 15:58:26 »

Excusez-moi pour tous ces détails mais je me  suis en quelque sorte en partie libérée
de ce qui s'avère une entrave insoluble  pour moi aujourd'hui.....
Comment continuer ne serait-ce que le temps d'accomplir toutes mes démarches...

A ce propos,  je voulais rappeler l'article 226-13 et 226-14 du CP concernant  le  secret médical.
Articles que j'entends rappeler lors d'une prochaine conciliation, au psy qui suivait ma fille, majeure certes,
pour qu'enfin il m'explique pourquoi il ne nous a  pas informés qu'elle  était en danger !!!
Alors que c'était faisable...

TETE DE BOIS

  • Invité
Re : Avec toi, dans la pensée, dans tes pas, tu devrais être là...
« Réponse #44 le: 02 janvier 2012 à 18:29:56 »
Bonsoir Mammj ,
Vous n'avez pas à vous excuser ...et nous ne sommes pas là pour juger et de ce fait pour vous excuser .Au contraire ,si déposer vos interrogations ,colère ,doutes ou autres messages d'amour à votre enfant disparue vous aide ,alors le sens de ce forum sera rejoint : comprendre ,être accompagné ,partager et cheminer aussi pour traverser cette épreuve au combien difficile .Continuer d'écrire ;c'est une de vos solutions je crois pour tenir ;pour vous ,vos petits-enfants et pour la dignité de la mémoire de votre fille que vous allez restaurer un jour auprès de ces jeunes êtres .Courage !
Armelle