Auteur Sujet: Avec toi, dans la pensée, dans tes pas, tu devrais être là...  (Lu 112514 fois)

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Mammj

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Re : Avec toi, dans la pensée, dans tes pas, tu devrais être là...
« Réponse #210 le: 07 octobre 2012 à 10:40:01 »
Bonjour à toutes et tous.

Lever difficile... les sanglots, les larmes sont toujours là... Peu ou pas d'appel des miens.... D'abord ils s'en veulent sans doute ( illusion ) de ne pas avoir aidé ma fille,  de l'avoir même bousculée, de lui avoir fait la morale parce qu'elle ne parvenait pas à se ressaisir.... allant jusqu'à  nier la dépression dans laquelle elle a sombré suite à un divorce conflictuel. Et c'est à mon tour d'être larguée, après sa mort !
Tous se préservent... On aurait pu en parler, s'expliquer, admettre certaines méprises, non pas question, "la porte est ouverte, quand tu veux" voilà ce que j'entends.... moi, l'aînée qui ai toujours aidé tous les miens, ma fille n'approuvait pas toujours d'ailleurs surtout lorsque je me suis retrouvée seule avec elle....

Par ailleurs, tout va bien pour son hyperactif d'ex-mari qu'il me faut croiser de temps à autre pour réussir à voir les deux enfants ; il a bien essayé de les éloigner de moi mais je m'efforce de tenir bon de ce côté là ! Toutefois je ne les  entends parler que des grands parents paternels des oncles, tantes et cousins, de leurs réunions, etc... etc... (qui ne sont pas en deuil eux !).
Tant mieux pour les enfants qu'ils soient ainsi entourés... c'est leur bien-être qui importe aujourd"hui, je ne cesse de me le répéter...

Toutefois que c'est dur à vivre une telle situation d'autant que ma petite fille (10 ans) est trop gâtée par les adultes qui pensent ainsi
pallier à l'absence de sa maman... Elle en devient très exigeante notamment les courts moments où  je me trouve seule avec elle !
Que dirait ma fille ? Que ferait ma fille ?  je ne cesse de me poser la question... je ne peux céder à chaque fois !
Autant elle est vive et subtile, autant elle peut insister et pinailler inlassablement pour aller dans les magasins, ce qu'elle a tout le temps de faire avec son père, son frère, sa nounou, ses grands-parents paternels chez qui elle passent tous les mercredis.
Je ne tiens  pas à ce que le père me reproche de la gâter comme cela s'est produit cet été ! Paradoxalement, l'amie qu'il amène
maintenant dans la maison de ma fille, ne cesse de  faire des cadeaux à ma petite , l'a même emmenée chez un coiffeur "de renom"....
Est-ce bien sain pour cette enfant à qui la maman manque indéniablement à son épanouissement ?

Ô ma Cath, toi si forte dans le passé,  pourquoi as-tu été si malheureuse ?  Tu as trop souffert des agissements de ton conjoint, de notre incompréhension à tous ;  tu ne le méritais pas, nous devions te soutenir sérieusement et plus vite ! Nous n'avons pas suffisamment parlé de ce que tu vivais, ce que tu ressentais intérieurement, je m'en veux tu sais de ne pas avoir compris ton profond désarroi... j'en veux à celui qui a passé 22 ans avec toi, à l'entourage à proximité qui a été aveugle et sourd !
Ma chérie je  voudrais tant que tu sois à ta vie... Qu'est-ce que je fais là maintenant dis-moi,  sans toi  mon unique enfant ? Je n'ai plus aucun ressort, plus rien n'a de sens, je me cloitre... Ne me demande pas de te survivre trop longtemps !

Paix et espérance....
Mamm'j
« Modifié: 07 octobre 2012 à 11:03:06 par Mammj »

Hors ligne BLUEVELVET

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Re : Avec toi, dans la pensée, dans tes pas, tu devrais être là...
« Réponse #211 le: 07 octobre 2012 à 11:22:10 »
Mammj,

Votre douleur est bien palpable.

Vous auriez voulu faire plus pour votre fille mais qu'auriez vous pu faire de plus ? Cela l'aurait-il aidée ? Nous ne le savons pas, nous ne pouvons que l'imaginer puisque nos disparus ne sont plus là pour nous le dire.

Votre entourage se préserve. Beaucoup de gens ont encore énormément de mal avec le tabou du suicide et celui du deuil dans cette société, je ne crois pas qu'ils soient dans la culpabilité, ils sont gênés. Passées les funérailles, on dirait que le deuil est fini pour eux, ils reprennent leur vie, alors que ce n'est qu'un début pour nous où chacun a un cheminement tellement personnel qu'il nous touche au plus intime de nous.

Votre petite fille est gâtée par la belle-famile, c'est comme vous le dites leur façon d'aborder les choses, je ne suis pas convaincue non plus que ce soit la façon la plus saine mais il faut laisser à chacun sa liberté d'expression.

Personne ne vous interdit de les aborder autrement, (même si on vous critique sur ce sujet) d'avoir des échanges simples avec elle, n'est-elle pas à un âge où elle peut comprendre qu'elle peut avoir tout le matériel d'un côté et que d'un autre elle peut avoir un échange avec sa grand-mère qui lui parle de sa maman. Elle essaie d'avoir avec vous la même chose que dans la belle-famille c'est normal je crois mais, je sais et sens bien que votre douleur est immense et que cela demande un effort qui semble énorme au stade où vous êtes, mais si c'est votre façon de voir les choses il faut lui dire en douceur, calmement, sans pour autant critiquer l'autre façon de faire.

En douceur n'arriveriez-vous pas à cet échange avec votre petite fille ? Je ne sais pas, c'est une idée qui me vient et sans vouloir vous donner de conseil, mais faire ensemble une tarte, un plat que sa maman aimait faire, une ballade et parler de sa maman, je pense que, même si elle ne le dit pas, votre petite fille a aussi besoin de vous pour cela mais cette enfant doit aussi être en pleine remise en question avec les tourments de son âge face au deuil de sa maman.

Je pense qu'elle pourrait très bien faire la part des choses entre la belle-famille et vous et qu'elle se construirait avec les deux.

Je vous adresse toute mon empathie et plein de douceur pour votre journée.

BLUEVELVET
On ferme les yeux des morts avec douceur ; c'est aussi avec douceur qu'il faut ouvrir les yeux des vivants - Jean Cocteau

Mammj

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Re : Avec toi, dans la pensée, dans tes pas, tu devrais être là...
« Réponse #212 le: 07 octobre 2012 à 18:44:07 »
Bonsoir à Toutes et Tous,

à BLUEVELVET,

J'ai commencé a raconter l'histoire de ma fille, 4 mois après sa mort, d'abord sur le  module "bac à sable".

Après le drame,  j'ai revu la détresse de ma fille, ainsi que   plusieurs signes précurseurs que les familles ne voient pas  la plupart du temps paraît-il  ; moi je n'ai jamais imaginé que ma fille pouvait traverser " une crise suicidaire", qu'elle était en danger.... Psychiatre et chef de service de l'hôpital ont fini par  me recevoir et ont reconnu qu'ils n'avaient pas mesuré la gravité de sa dépression !

On ne pouvait pas tout certes, mais je le dis et le redis, nous avons été dans le faire et non dans l'écoute.... Prévenus par le corps médical , oui nous aurions pu comprendre ce qu'elle traversait, l'entourer, faire en sorte que son état dépressif majeur soit pris en compte par tous et agir avec bon sens. Tout s'est ligué contre elle, dans son affaiblissement, son épuisement. On n'a pas cru qu'elle était malade, c'est grave car plein d'erreurs ont été commises et ont accentué ses angoisses.

Comme nous ici, elle avait besoin d'extérioriser sa souffrance.... Elle aurait dû voir quelqu'un une à deux fois par semaine, or elle était en rupture de soins ! Elle voulait s'en sortir, elle voulait récupérer pour retrouver ses enfants au plus vite,  agissait dans ce sens avant que son état ne s'aggrave !

A ce jour, mon ex-gendre est toujours aussi compliqué pour ne pas dire odieux... Que de difficultés pour rencontrer mes deux petits-enfants, c'est toujours le soir alors que j' habite à 30 kms... et il me prévient à la dernière minute, rarement la veille...

La petite (l'aîné prend son envol et décide) est très souvent chez ses grands-parents paternels où son père est aussi chez lui !
Le pli est pris, comme je l'ai dit ils n'ont pas perdu d'enfant et ne sont pas dans le chagrin. Son autre grand-mère cuisinant beaucoup et son père aussi, elle préfère que nous jouiions ensemble à des tas de jeux. Pourquoi exige-t-elle autant de moi les petites heures que nous passons ensemble ? J'essaie de comprendre.. Chez moi,  le père ne l'accompagne pas et elle ne veut pas rester dormir de toute façon, sans sa maman ! Parfois elle a envie de parler d'elle , parfois elle évite et je respecte.

Sa grand-mère paternelle  lui a fait un album de photos prises avec elle et sa maman... L'aîné avait le sien. Ils ont aussi un album photos que j'avais offert à ma fille, de sa naissance à son mariage. J'ai donc proposé qu'on fasse une "boite mémoire" avec souvenirs, anecdotes, etc... mais elle n'est pas prête...surtout en fin de journée !
Vendredi ce n'était pas prévu, son frère nous a rejointes, une agréable surprise bien sûr... Je les ai quittés vers 22 h pour reprendre ma route.... C'est tout ce qu'il  m'est permis d'apporter aux deux amours de ma fille pour l'instant, sachant qu'ils risquent d'aller vivre plus loin l'été prochain !

Je ne réalise toujours pas que ma Cath ne soit  plus avec ses enfants, avec nous. Je la vois en permanence, chez moi où elle a passé un mois de convalescence avant d'aller à son son ex-maison familiale pour ne plus en revenir ! Je suis meurtrie dans ma chair... La souffrance de mon unique enfant m'est et restera intolérable. Mon chagrin j'entends le vivre, même s'il m'éloigne de tous ; je n' attends plus grand chose des miens !

Merci de votre empathie, nos échanges nous aident sans nul doute  à y voir clair dans nos propres situations, je l'espère.

Douce soirée.   Mamm'j

Désolée de ces longueurs... un fois de plus !


« Modifié: 08 octobre 2012 à 07:42:56 par Mammj »

Mammj

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Re : Avec toi, dans la pensée, dans tes pas, tu devrais être là...
« Réponse #213 le: 10 octobre 2012 à 11:59:46 »
15 mois ce jour que tu nous a quittés ma Cath,  c'était un dimanche soir... Tu avais pleuré le matin après avoir téléphoné
sur la terrasse,  ne voulant pas m'immiscer (ce que tu n'aimais pas en tant normal)  j'étais loin de m'imaginer les difficultés que tu rencontrais avec ton ex-conjoint pour voir ton fils...
Puis tu t'es ressaisie, ce que j'ai cru à tort... Enfin un rv a été fixé à 19 h.... Je t'ai accompagnée mais pourquoi ne suis-je pas restée avec toi alors que je t'avais toujours promis d'être  à tes côtés jusqu'à tu sortes de cette dépression ?

Tu craignais d'être abandonnée, tu l'as été ma chérie, tu t'es retrouvée seule dans une crise suicidaire que même le psychiatre
qui te suivait n'a pas vue venir.... Pour toute réponse, il m'a écrit,  "je fais partie des maillons faibles qui l'ont enfermée dans l'irrémédiable"... Mais c'est horrible !

Toi qui disais que ta "maladie était invalidante" une maladie invisible à laquelle personne n'a cru ma pauvre Chérie, alors que je t'aidais à te réinstaller, que je faisais  le projet de me rapprocher de toi et tes enfants, aujourd'hui c'est mon deuil qui est devenu "invalidant" qui deviendra chronique !  Et je me cache pour ne pas que l'on me bouscule comme on l'a fait avec toi.... mais toi tu avais des enfants et un travail à penser, dans ton extrême désarroi tu as cru ne plus être à la hauteur et  que tu allais devenir  un poids pour nous tous....

Nous avons été nuls avec toi .Je suis la seule à en souffrir, après toi... nos  proches sont plus que jamais absents ! Pourquoi n'avons-nous pas parlé calmement ?  Comment après toute ta souffrance incomprise, ton désespoir,  te dire je t'aime ?
« Modifié: 10 octobre 2012 à 13:57:17 par Mammj »

mamita

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Re : Avec toi, dans la pensée, dans tes pas, tu devrais être là...
« Réponse #214 le: 10 octobre 2012 à 14:22:05 »
Bonjour Mammj

Vous savez Mammj, nous les mères "on ne peut pas TOUT" : prévenir, guérir, consoler, aider, soulager etc.

Il nous faut accepter avec humilité de ne pas avoir tous les pouvoirs, de ne pas toujours être à la hauteur, nous sommes simplement "humaines" mais nos enfants savent combien nous les aimons.

Vous avez fait ce que vous avez cru bon de faire avec votre coeur de maman, vous n'avez pas été nulle Mammj, bien sûr que non.

Votre Cath était adulte, c'était sa vie, et nous devons, nous parents, nous détacher de nos enfants adultes, la plupart du temps dans la normalité, nos enfants le souhaitent d'ailleurs.
C'est ce que vous exprimez quand vous écrivez "ce que tu n'aimais (s'immiscer) pas en tant normal"

Alors pour votre Cath, pour vos petits-enfants, cessez de vous tourmenter, tournez vous vers le meilleur de la vie.

Je comprends combien vous souffrez et mes mots ne  changeront rien à votre situation, à votre solitude mais sachez que je vous lis toujours avec beaucoup d'attention et d'empathie.


Marithé

Hors ligne BLUEVELVET

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Re : Avec toi, dans la pensée, dans tes pas, tu devrais être là...
« Réponse #215 le: 10 octobre 2012 à 20:05:24 »
Mammj,

Je suis d'accord avec Mamita, je suis mère aussi (mais je n'ai pas perdu d'enfants).

Nous voulons faire l'impossible pour nos enfants mais ce n'est pas toujours ce qu'ils veulent et nous ne sommes que des êtres humains avec nos limites, même si souvent nous les dépassons.

Nous mettons au monde nos enfants, les élevons et un jour ils font leur vie et même si nous restons leur pilier, nous ne pouvons pas tout suivre, contrôler, gérer. C'est la vie, un jour aussi vous avez quitté vos parents.

Il faut admettre votre impuissance mais dites à votre fille que vous l'aimez, avec beaucoup de douceur, que vous lui souhaitez d'être bien là où elle est, elle en a besoin encore et encore, elle a besoin de vous, et cela va vous aider aussi. Dites-lui, si vous le pouvez que vous n'êtes plus en colère, que vous savez qu'elle est bien.

Ce ne sont pas des conseils, je ne suis rien pour en donner mais votre douleur me touche et j'aimerais tellement vous guider sur cette voie qui mène à une autre relation.

Douce pensées

BLUEVELVET
On ferme les yeux des morts avec douceur ; c'est aussi avec douceur qu'il faut ouvrir les yeux des vivants - Jean Cocteau

Mammj

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Re : Avec toi, dans la pensée, dans tes pas, tu devrais être là...
« Réponse #216 le: 11 octobre 2012 à 20:56:45 »
Je vous remercie Mamita et BLEUEVELVET de votre empathie, sachant que vous aussi vous êtes très éprouvées par le drame que
vous venez de subir. Il me semble que rien que le partage de notre douleur, rien que de s'ouvrir à quelqu'un(e) qui sache... est en soi une aide.  

Même si je n'ai pas les mots ce soir pour  revenir sur certains points,  j'ai conscience que si nous avons en commun nos drames nos douleurs nous les affrontons  avec des moyens, des personnalités, et dans des contextes bien différents, le but à atteindre est toutefois similaire : un apaisement et peut-être un jour... une certaine sérénité !

Sur ce forum, ce qui importe c'est que nous puissions extérioriser  partager  notre souffrance, mettre des mots sur nos maux pour rester debout d'abord puis afin de  réussir à continuer notre chemin, avec chacun(e) nos émotions diverses , notre vécu, nos croyances... un entourage attentionné ou pas...

Je n'ai pas de conviction particulière, je sais simplement  que ma fille est le meilleur de ma vie qu'elle a lutté pour être bien  parmi nous, avec ses deux enfants, mais qu'une  maladie insidieuse et invisible a eu raison d'elle... sans prévenir...  Elle reste dans nos coeurs et dans nos esprits, elle fait partie de nous c'est indéniable .... Moi sa mère je reste sous le choc, les questionnements, ses enfants d'une autre manière aussi...  Mon chemin de deuil sera long et, sans l'imposer, je ne cacherai  pas mon chagrin comme ma fille a essayé de nous cacher son extrême détresse !

Mes affectueuses pensées à Toutes et Tous.   Mammj
« Modifié: 14 octobre 2012 à 09:24:52 par Mammj »

Mammj

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Re : Avec toi, dans la pensée, dans tes pas, tu devrais être là...
« Réponse #217 le: 14 novembre 2012 à 15:46:28 »
A propos de la culpabilité : (j'ai sauté quelques  passages pour écourter...)

Face à des sujets ayant perdu un proche par suicide, le premier mouvement intuitif est de « déculpabiliser ». Pourtant si nous le faisons...... toute l’originalité de l’expérience vécue et fantasmée avec le suicidé seront annulées et l’endeuillé ne parlera que d’une place de pure victime que nous lui aurons d’emblée attribué. La culpabilité est structurante pour l’individu qui, objectalisé par l’événement subi du suicide, peut ainsi redevenir sujet. Sa présence est plutôt de bon augure car ce sentiment témoigne du fait que l’endeuillé n’est pas devenu un objet manipulable à volonté. De ce fait, elle peut être un moyen de résister au risque de néantisation. L’endeuillé par suicide en s’appuyant sur la culpabilité peut redevenir sujet de ce qui arrive. Paradoxalement, elle sert de moteur à la reconstruction du sujet.

30 La culpabilité consciente correspondant aux auto-reproches, erreurs affichées par l’endeuillé, est particulièrement renforcée dans le deuil après suicide en raison de l’impuissance où le sujet s’est finalement trouvé à pouvoir aider efficacement l’être aimé qui s’est finalement tué.

31 Cette culpabilité paraît différer selon les conditions de la perte. La première est celle où le suicide fut précédé de signes pré-suicidaires voire de tentatives de suicide. Michel Hanus[4] [4] M. Hanus, B. M. Sourkes, Les enfants en deuil, Paris, Frison-Roche,.........


32 L’autre situation est celle du raptus suicidaire. Le sentiment conscient de culpabilité est majoré dans la mesure où l’acte brutal vient signifier subitement à l’endeuillé que sa connaissance de l’être aimé n’était que partielle, qu’il y avait des dimensions inconscientes qui lui échappaient dans la relation à l’autre. Perte brutale de sa toute-puissance sur l’autre mais aussi de l’illusion de détenir un pouvoir sur sa vie et enfin de disposer d’un savoir absolu à son égard, ce qui ouvre à la problématique du sens.

33 En effet, parmi les réactions particulièrement présentes dans un deuil après suicide, il faut citer la recherche effrénée, compulsive de sens, que l’on peut comprendre comme une tentative de maîtrise de l’endeuillé pour échapper à la désorganisation. Pourtant, la progression dans son deuil sera en partie déterminée par ses capacités à renoncer à tout savoir....... L’évolution de son deuil sera étroitement liée à sa capacité de reconnaître et d’accepter la part d’insondable, de mystère, inhérente au suicide de l’autre. La recherche « pulsionnelle » du sens s’apaisera au moment où l’endeuillé attribuera, paradoxalement, à cette mort qui est en soi pur réel, hostile et étrangère, une valeur symbolique. Celle, à minima, que le suicide, à défaut de le comprendre, est toujours le signe tangible d’une souffrance insupportable.

Extrait de :    
www.cairn.info/revue-etudes-sur-la-mort-2005-1-page-91.htm.
« Modifié: 14 novembre 2012 à 15:58:38 par Mammj »

Hors ligne Méduse

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Re : Avec toi, dans la pensée, dans tes pas, tu devrais être là...
« Réponse #218 le: 15 novembre 2012 à 10:35:00 »
Merci Mammy, cela clarifie certains ressentis.
Je te souhaite de trouver de l’apaisement
Affectueusement
Méduse

Hors ligne Méduse

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Re : Avec toi, dans la pensée, dans tes pas, tu devrais être là...
« Réponse #219 le: 25 décembre 2012 à 23:48:47 »
Chère Mammj,

Je suis chez mon père âgé pour quelques jours, alors je t'envoie juste ce petit mot pour te dire que je pense à toi, Mammj-Courage.

Méduse


Mammj

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Re : Avec toi, dans la pensée, dans tes pas, tu devrais être là...
« Réponse #220 le: 27 décembre 2012 à 13:24:35 »

Merci de cette pensée Méduse...
La souffrance de mon enfant m'est toujours intolérable et cette période de l'année, qui  fait remonter à la surface  tant de souvenirs,
ravive la mienne ! Je reste encore dans "les pourquoi"...

Que ces quelques jours auprès de ton père  vous conforte tous  dans l'affection  qui vous unit.

Chaleureusement.  Mammj

mamita

  • Invité
Re : Avec toi, dans la pensée, dans tes pas, tu devrais être là...
« Réponse #221 le: 28 décembre 2012 à 15:48:29 »
Mammj, je pense à vous dans ces moments de solitude si douloureux en ces périodes de fête

J'aimerais tant que cette nouvelle année qui arrive vous apporte un peu de douceur dans le souvenir de votre Cath.

Marithé

Mammj

  • Invité
Re : Avec toi, dans la pensée, dans tes pas, tu devrais être là...
« Réponse #222 le: 28 décembre 2012 à 19:07:11 »
 
Merci Mamita de vos douces pensées.... Ma Cath ne m'a jamais autant manqué... mais à quoi bon m'appesantir...
Je pense à vous aussi, aux efforts que vous faites pour être auprès de votre famille, de vos enfants et petits-enfants, dans
la pensée de votre fils Antoine...
Toute une famille qui vous le rend bien, même si c'est chacun à sa façon  vous en êtes très consciente et savez l' apprécier.
Très chaleureusement.
Mammj

« Modifié: 28 décembre 2012 à 19:38:05 par Mammj »

madâme

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Re : Avec toi, dans la pensée, dans tes pas, tu devrais être là...
« Réponse #223 le: 02 janvier 2013 à 13:43:19 »
Bonjour Mammj,

Je peux imaginer ce que tu ressens. Le rejet de ton petit-fils ajoute à ta peine, mais comme tu le dis intelligemment, tu ne peux pas le forcer à te parler, ce qui risquerait de le rebuter davantage. Par contre, tu peux peut-être lui écrire une lettre dans laquelle tu pourras t'exprimer librement, en la terminant en lui disant que tu seras toujours là pour lui, quand il sera prêt.
Je me permets de te donner ce conseil, parce que j'ai été à un moment en conflit avec ma tante (que je considère comme me deuxième maman), et suite à notre dispute, je lui ai écrit une longue lettre. Elle n' y a pas répondu, et nous sommes restées 6 mois sans communiquer totalement. Et puis, nous nous sommes réconciliées. Nous n'avons jamais parlé de cette lettre. Inutile. J'avais pu m'exprimer, et elle avait certainement réfléchi de son côté au contenu…

Je souhaite que cette année puisse t'apporter de bons moments,

madâme

marie-o

  • Invité
Re : Avec toi, dans la pensée, dans tes pas, tu devrais être là...
« Réponse #224 le: 02 janvier 2013 à 19:37:58 »
Mammj , bonsoir,

que cela doit être douloureux pour toi, cet évitement avec ton petit-fils.
mes 2 fils ont 25 et 22 ans, c'est difficile pour eux d'aller voir leurs grand parents, car ils sont dans une telle souffrance de part et d'autre
et, les manières de réagir tellement différentes
De plus ton petit fils a trouvé sa mère, et pour avoir trouvé mon mari, c'st un traumatisme énorme et je suis heureuse que cela soit moi et non un de mes enfants
et, naturellement les petits enfants s'éloignent de leurs grand parents en devenant de jeunes adultes
alors je te souhaite beaucoup de courage
Orchis