Auteur Sujet: Avec toi, dans la pensée, dans tes pas, tu devrais être là...  (Lu 112482 fois)

0 Membres et 1 Invité sur ce sujet

Claudahoa

  • Invité
Re : Avec toi, dans la pensée, dans tes pas, tu devrais être là...
« Réponse #150 le: 22 mai 2012 à 14:48:31 »
Bonjour Mammj,

Je suis complètement d'accord avec Marithé!Il Dans ce deuil si douloureux il me parait primordial de vous protéger au maximum et d'éviter de voir ceux qui vous souffrir,votre souffrance est suffisamment intense et s'ils ne sont pas capables de le voir ce ne sont pas des personnes aidantes et positives pour vous!

Je ne vous connais que par ce forum mais si je peux vous apporter un peu de réconfort n'hésitez pas.

Appuyez-vous sur vos petit-enfants qui auront besoin de vous et leur douce maman qui est bien au chaud dans votre coeur désormais.

Aujourd'hui je suis pleine de vertiges et ne tiens pas debout mais bon trop d'évènements douloureux en ce moment en plus de ma Loulou!

Tendres bises à vous
Claudia

Mammj

  • Invité
Re : Avec toi, dans la pensée, dans tes pas, tu devrais être là...
« Réponse #151 le: 22 mai 2012 à 23:53:09 »
Bonsoir Mamita et Claudia,

J'apprécie que vous m'ayez répondu avec sincérité.... merci à toutes deux.  C'est en effet l'attitude que je devrai adopter....
car rien ne sera plus comme avant, ce n'est plus possible ! Que de déception pour ma Cath et moi...Que de bouleversements...
Je ne veux plus penser qu'à la mémoire de mon enfant, à ses enfants à chaque fois que je pourrai les rencontrer
Des enfants à qui je ne pourrai parler, s'ils le demandent, que de sa dépression "ignorée donc  non soignée", je ne leur révélerai
rien  de l'entourage encore moins de l'attitude de leur père, la mort de leur maman étant suffisamment dramatique  pour
eux deux ! Il me faudra être très prudente... ils pourraient  me rejeter... rejeter une histoire trop lourde à gérer !

Ce qui me reste de mon parcours sera rude, quoi qu'il en soit, j'en suis consciente, ce sera un jour après l'autre  bien que
j'aie le sentiment que tout s'est arrêté ! Mon combat quotidien est de tenter de garder la tête hors de l'eau.

Affectueusement à toutes deux,
Douceur et espérance  à tous.  Mamm'j
« Modifié: 23 mai 2012 à 09:59:15 par Mammj »

Hors ligne angelik

  • Membre Senior
  • ****
  • Messages: 458
Re : Avec toi, dans la pensée, dans tes pas, tu devrais être là...
« Réponse #152 le: 23 mai 2012 à 11:23:03 »
Bonjour Mammj
Je rejoins Marithé et Claudia pour dire que dans les épreuves que nous subissons, il vaut mieux écarter tout ce qui peut être néfaste pour soi.
Moi aussi, j'ai rayé de mon agenda certaines personnes et me suis rapprochée d'autres qui à l'origine n'étaient pas forcément très proches.

Mais c'est vrai aussi que plus le temps passe et plus les contacts se font rares et pour comme j'ai perdu mon travail, les journées sont bien longues et que j'aimerais bien que le téléphone sonne plus souvent. Ma maman, ma soeur espacent leurs appels, ne sachant pas quoi dire ni faire devant ma douleur. Elles disent se sentir impuissantes et cela rajoute sans doute à leur peine. J'essaie donc de me tourner vers des personnes moins impliquées qui savent m'écouter mais il y en a peu...

Pour tes petits enfants, tu as raison de ne rien leur dire (sauf s'ils le demandent) car ils ont besoin de modèles pour se construire et démolir l'image de leur papa ne serait pas leur rendre service. Je sais que ce n'est pas facile car je suis aussi dans l'obligation de taire certaines choses à mon fils aîné concernant leur papa (ex-mari) sur son comportement et ses paroles envers son frère avant son suicide. Je sais qu'il en souffrait et que le soutien de son père aurait surement pu l'aider à s'en sortir, même si ce n'était surement pas la seule solution.

C'est un parcours difficile mais en essayant de "prendre soin de notre cicatrice" en venant ici, en se documentant, en se faisant suivre... je crois que l'on oeuvre à ce que nos enfants auraient voulu, ne pas se laisser couler et continuer à honorer leur mémoire. C'est notre rôle de maman.
Chaleureusement à toutes
chaque fois que tu sentiras le vent sur ton visage, c'est moi qui vient t'embrasser...

Mélie

  • Invité
Merci Mamita de ces paroles réconfortantes...

Ce que nous avons vécu est de l'ordre d' un accident auquel nous n'étions pas du tout préparés... parce que non prévenus
du risque que mon unique enfant  courait.... Elle a voulu, bien qu'en détresse, montrer  qu'elle assumait... "jusqu'au bout" !
Et ce que je ne comprends pas aujourd'hui, c'est le retrait des miens du fait que je leur ai fait des reproches !!!!
J'attendais au moins qu'ils veuillent s'expliquer... non ils préfèrent couper les ponts !

Il y a un an, le 19 mai, pour les obsèques de ma mère, ma Cath était sortie de l'hôpital et,  lors du petit repas de famille organisé
par ma soeur, mon neveu lui a dit : "tu vas coller longtemps comme cela  à ta mère ?" (lui qui ne fait rien sans ses deux parents)...
Elle m'a regardée, je n'ai pas relevé, ce n'était pas le jour.... Je l'ai toutefois regretté.... 7 semaines après, elle mourait !
J'ai appris , (il y a  quelque mois seulement,   après avoir reçu le dossier médical et le  rapport des urgences)  que c'est lui, mon neveu et filleul, le cousin en qui elle avait confiance, qui l' a " laissée"  une  nuit aux urgences d'un hôpital "telle un paquet" alors qu'il était venu la chercher pour passer la soirée chez eux ;  j'étais fatiguée ce soir-là de ses crises d'angoisses  non prises en charge par sa psychiatre.... (soit  deux mois avant le décès de ma mère).
Elle m'avait fait observer entretemps qu'elle ne lui faisait plus confiance sans m'en donner la raison !
Dès que j'ai eu les documents, que j'ai su, l il a fallu que je le  leur dise....  et j'attendais une réponse.... Ils étaient loin de se douter
ma soeur et son fils,  que tout est écrit sur le rapport des urgences....

Qu'auriez-vous fait à ma place ?   Puis-je les revoir un jour et oublier la souffrance de mon enfant ? J'en suis incapable même si
c'est très dur tout cet éclatement familial.... Et eux, que désirent-ils ? C'est sans doute irrémédiable comme la perte de mon enfant.
C'est délicat, je sais, mais n'hésitez pas à me dire  ce que vous en pensez, ce que vous feriez,  spontanément !

Merci et pensées sincères à tous.
Mamm'j

bonjour MammJ
personne ne peut se mettre à votre place et puis vous même ne souhaitez pas tellement renouer avec eux n'est-ce pas!! ?
il vaut mieux en effet rester avec des personnes que l'on considère, mais rien n'est simple....
Peut-être pourriez vous leur écrire et dire ce que vous ressentez, votre peine, mais sans doute l'avez vous déjà fait
ce qui est difficile c'est de savoir que notre solitude est rarement partageable...
et le bonheur des autres est parfois source pour nous de terrible tristesse....
je vous souhaite de trouver toujours sur votre chemin des cœurs ouverts, qui ne jugent pas, et vous écoutent simplement

moi même je dois faire beaucoup d'efforts pour travailler sur les ressentiments vis à vis de certaines personnes qui ont côtoyé
mon fils, et dont certain ont été un élément déterminant pour enfoncer mon fils....

Force à vous toutes, chaleureusement  à vous




Mammj

  • Invité
Re : Avec toi, dans la pensée, dans tes pas, tu devrais être là...
« Réponse #154 le: 25 mai 2012 à 09:47:01 »
Bonjour Anjelik et Mélie ainsi qu'à tous,

Merci de vos avis qui en effet rejoignent le mien... Mais comme c'est dur tous ces détachements qu'on n'a pas  voulus qui sont
bien souvent -pas toujours je le souhaite-  consécutifs à de tels drames !
On peut laisser passer  des maladresses, mais l'inconscience au point d'intervenir non pas pour apporter une aide dont nous avions besoin mais pour aggraver la situation et faire mal, on ne peut oublier ! Je suis pourtant quelqu'un qui pardonne facilement mais la
confiance n'y est plus, c'est fini !
Je pense aussi à ma fille qui ne faisait plus confiance aux miens et qui ne me disait pas pourquoi.... (découvert après avoir reçu
le dossier médical, dont le rapport des urgences)...
Quant au père de ses enfants qui a été odieux jusqu'au dernier moment, oui en effet ce serait leur  faire mal  une telle révélation...
Par contre, je ne supporterai pas que leur famille paternelle rabaisse leur maman.... (comme cela s'était déjà produit...)
L'ainé  avait répété les paroles de son père en disant : "je ne comprends pas pourquoi maman s'est retrouvée dans toutes ces difficultés alors que  papa lui avait "donné" de l'argent"... Je n'ai pu que lui répondre : "D'abord c'était un partage et tu n'as pas la version de ta maman"....
Je me suis arrêtée là ! J'ai évité : "un partage  plus qu' inéquitable"....
Laissons ces questions  aux adultes !
Elle cachait beaucoup de choses parce qu'elle avait honte de s'être retrouvée dans une situation qu'elle n'avait jamais envisagée !
On pourrait aussi dire qu'elle n'a pas défendu ses intérêts..., à cela j'ajouterai  que dans l'état dépressif majeur dans lequel elle se
trouvait, elle ne gérait plus rien, elle en était consciente au point de ne plus pouvoir le vivre....
J'aurais tant voulu continuer à l'aider envers et contre tout et tous, le temps qu'elle se relève.... au lieu de cela chaque jour
qui se lève est une torture pour moi aujourd'hui.... Ne pas avoir compris  sa détresse, l'épuisement dans lequel elle se trouvait,
m'est insurmontable....
Ce qui  achève de me briser c'est tous ces efforts qu'il me faut faire pour courir derrière deux petits-enfants...  (hier encore à la
sortie de l'école, avec sa nounou, j' en étais réveillée à 3 h du matin en pleurs...).
Je les aime et les respecte sachant parfaitement qu'ils vont de l'avant qu'ils arrivent à l'âge où -heureusement- ils pensent à eux...
Quant à  leur père, orgueilleux et pas en paix avec sa conscience, il  les éloignera -les éloigne déjà-   de moi...
Je sens bien que je  leur rappelle plutôt la tragique perte de leur maman, c'est encore tellement  récent, que leurs grands-parents
paternels, n'étant pas dans le chagrin, ont plus à leur offrir...  en récupérant également  leur fils par la même occasion !
Voilà, tous ont autre chose à vivre  et moi je porte la souffrance de mon enfant,  le mal que, dans la maladie, on lui a fait et que
je devrai taire à jamais, après avoir dit ou écrit,  dans la colère,  tout ce que je pensais aux principaux intéressés, après les obsèques
de ma Cath.
Quand trouverai-je ne serait-ce qu'un soupçon d'apaisement ?

Paix et douceur à toutes et tous.    Mamm'j


« Modifié: 25 mai 2012 à 11:12:28 par Mammj »

mamita

  • Invité
Re : Avec toi, dans la pensée, dans tes pas, tu devrais être là...
« Réponse #155 le: 25 mai 2012 à 11:59:54 »
Bonjour Mammj,

Oui, que c'est difficile ces situations ... j'espère de tout coeur qu'autour de vous, ils vont finir par comprendre que vous voulez vivre en paix, et donner à vos petits enfants "le meilleur" de leur maman, votre chère Cath.

Pourquoi les gens se déchirent au lieu de s'entraider, cela me révolte.

Soyez assurée de mon soutien Mammj

Marithé

Mammj

  • Invité
Re : Avec toi, dans la pensée, dans tes pas, tu devrais être là...
« Réponse #156 le: 25 mai 2012 à 18:27:42 »

Bonsoir Mamita, bonsoir à tous,

Je n'assure plus en ce moment, trop dur, et on ne se déchire plus puisqu'il n'y a plus personne !
Ma Cath dirait : "laisse tomber maman "...
Ce à quoi je répondrai : "si tu t' étais défendue plus tôt,  tu ne serais pas là"...
J'en suis encore aux "si" !
Je ne peux pas encore être avec elle "autrement"... c'est trop tôt pour moi !

Avez-vous pu tous parler "avec douceur" de votre Antoine hier pour son anniversaire ?

Chaleureuses pensées.



mamita

  • Invité
Re : Avec toi, dans la pensée, dans tes pas, tu devrais être là...
« Réponse #157 le: 25 mai 2012 à 21:28:25 »
Oui Mammj, nous avons parlé d'Antoine, avec mon autre fils, ma fille au téléphone, ma voisine qui est la mère du meilleur copain d'Antoine, et une amie aussi dont la fille s'est suicidée voilà 20 ans, elle avait 16 ans : une jeune fille jolie, intelligente, appréciée de tous
personne n'a compris. Un suicide inexpliquée, elle aussi a culpabilisé, s'est accusée d'être mauvaise mère ... puis il a bien fallu continuer à vivre, la douceur est arrivée avec le temps et ensemble nous parlons de nos enfants, d'ailleurs je la rencontre souvent quand je vais mal, alors elle me dit : "Tiens c'est un signe, nos "petits" veulent nous aider.
j'ai pleuré aussi bien sûr, nous avons pleuré  et je mesure la chance que nous avons de vivre dans une famille unie et chaleureuse  mais j'ai tellement mal pour vous, de vous savoir si seule !

Que pourrais-je faire pour soulager votre douleur, je me sens tellement impuissante ... je pense à vous très souvent et si vous étiez ma voisine, je pourrais vous réconforter  :'(

oui "Laisse tomber maman" votre Cath a raison, pensez à vous Mammj, soyez douce avec vous.

De tout coeur avec vous

Marithé



Mammj

  • Invité
Re : Avec toi, dans la pensée, dans tes pas, tu devrais être là...
« Réponse #158 le: 26 mai 2012 à 12:52:33 »
Bonjour Mamita,

Que d'émotions...  mais il est nécessaire de s'autoriser à  les extérioriser, à les partager avec ceux avec qui c'est possible...
pour qu'un jour on puisse mieux les gérer sans doute... pour qu'on puisse n'en garder que celles qui nous aident  dans
ce tournant si dur à appréhender...

Rassurez-vous Mamita, vous apportez  beaucoup , en nous faisant profiter indirectement du soutien que vous recevez
de  vos très proches, dans ce deuil douloureux qui vous touche ö combien vous aussi...

Merci et Pensées affectueuses.   Mamm'j

« Modifié: 26 mai 2012 à 19:26:27 par Mammj »

Mélie

  • Invité
Re : Avec toi, dans la pensée, dans tes pas, tu devrais être là...
« Réponse #159 le: 27 mai 2012 à 15:38:26 »
bonjour Mammj

ce qui est si difficile pour nous concernant nos enfants c'est que leur mal être s'est installé brusquement  si rapidement dans un contexte où l'on  comprenait la difficulté à passer et qui aux yeux de tous cela doit, peut, être surmonté, pour mon fils c'était des difficultés avec un beau-père qui avait réussi à convaincre sa fille de déménager près de lui, soit disant pour les aider, en fait il ne supportait pas que sa fille vive en mobilhome, car mon fils construisait de ses propres mains sa maison, mon fils craignait l'influence de ce beau-père, là-bas ce fut catastrophique pour mon fils, ils ont alors en deux mois de temps redéménagés , (le jour du déménagement cet homme a fait irruption et obligé mon fils à la rencontre l'insultant devant ses enfants et lui disant mot pour mot que sa fille lui exploserait à la figure....(en deux mots le quitterait).
ils sont revenus pour vendre leur maison ou la terminer, mais les difficultés s'accumulaient il avait quitté son travail quelques mois avant il était en pleine dépression, ils sont partis quelques jours au bord de la mer en septembre (ce sont les dernières photos que j'ai de lui avec sa petite famille il est souriant...) tout semblait allez mieux mais 2 semaines après leur retour de vacances ( a-t'il omis de prendre son traitement on ne le sera jamais ?!)  il s'est mis à se plaindre de maux de tête et de douleurs diffuses faisant penser à un état de sevrage brutal des médicaments; en fait j'ai fait la déduction en lisant la notice du médicament après son décès.
ma belle fille m'alerte de la reprise de son mal être, je lui dis qu'il faut qu'elle ne soit pas seule et se fasse aider, qu'on est là....le samedi suivant je vois mon fils extrêmement fatigué, me disant qu'il est dans l'incapacité de retrouver un emploi, il ne dort plus bien mange peu, je le somme d'aller voir le médecin le lundi suivant, mais le dimanche il vient nous voir avec sa petite famille joue avec ses enfants, il est plus tranquille fait des projets avec son père....dans la soirée il est agité, menace sa compagne de prendre la voiture, elle, elle est épuisée essaye de gérer la situation mais elle croit à tort qu'il ne fera pas ce qu'il dit .....elle lui dit même sa fatigue son épuisement et la difficulté pour elle de poursuivre leur projet, il attend qu'elle s'endorme quelques minutes après, il va se pendre dans le sous-sol de sa maison....alertée quelques minutes dans son sommeil sa compagne le découvre, mais il est trop tard....
nous  tous, médecins y compris n'ont pas mesurés à quel point il était fatigué, au bout.....et tellement honteux d'être comme ça, il ne voulait pas qu'on le voit ainsi et ne voyait même plus ses proches copains en raison de cet honte.
nous n'avons pas cru que cela allait arriver.....
Parfois l'histoire est tout autre ce sont de longues années d'angoisse avec un enfant qui ne va pas bien avec différents troubles,  que ce soit bipolarité, anorexie schizophrénie...la douleur pour les familles d'avoir fait tant et tant et malgré l'énergie déployée leur enfant ne cesse de vouloir en finir.....et le jour où cela arrive ils sont en quelque sorte "soulagés" enfin leur enfant arrête de souffrir....
oh cela n'enlève pas la peine et la descente, mais ils ont peut-être moins de culpabilité de n'avoir pas fait assez pour leur enfant, mais je me trompe peut-être en disant ceci....
 
 Très chaleureusement à toutes

Hors ligne Méduse

  • Membre Héroïque
  • *****
  • Messages: 781

Parfois l'histoire est tout autre ce sont de longues années d'angoisse avec un enfant qui ne va pas bien avec différents troubles,  que ce soit bipolarité, anorexie schizophrénie...la douleur pour les familles d'avoir fait tant et tant et malgré l'énergie déployée leur enfant ne cesse de vouloir en finir.....et le jour où cela arrive ils sont en quelque sorte "soulagés" enfin leur enfant arrête de souffrir....
oh cela n'enlève pas la peine et la descente, mais ils ont peut-être moins de culpabilité de n'avoir pas fait assez pour leur enfant, mais je me trompe peut-être en disant ceci....
 
Chère Mélie,
Oui, vous vous trompez. Je ne vis pas son suicide comme un soulagement. C’est un échec. Je n’ai pas réussi à retenir ma fille, à lui apporter du soulagement. L’inquiétude permanente - mais avec de l’espoir – s’est transformé en cauchemar - sans espoir. Ma fille m’avait dit bien avant son suicide qu’elle ne vivait plus que pour moi et sa sœur. Je m’en sentais comme coupable, comme si c’était à cause de moi qu’elle souffrait. Maintenant, je me dis que j’aurais dû insister égoïstement et lui dire qu’elle devait continuer et si ce n’était que pour moi.
Pendant des mois je me demandais ce que j’aurais pu ou dû faire autrement et à quel moment. J’ai totalement échoué les derniers jours, dis et fais ce qu’il ne fallait pas. Mais je ne saurai jamais ce qui se serait passé si j’avais réagi différemment. Il faut apprendre à se pardonner. Dans le livre du Dr. Fauré qui s’adresse aux proches après suicide, une mère s’en veut d’avoir hospitalisé d’office son enfant et l’autre de ne pas l’avoir fait. Ceci m’a aidé.
Comment auriez-vous pu savoir ce qui allait arriver ? On voit bien que vous étiez proche de votre fils et que vous avez tout fait pour l’aider. Qu’auriez-vous pu faire en plus ? La dépression est mystérieuse. Sans doute, vous pouvez comprendre votre fils davantage maintenant qu’avant.
Dans les dernières années de sa vie, il y a tant de souvenirs de moments dramatiques et douloureux, il m’est difficile de faire remonter uniquement les bons. Tous sont teintés de malheur.
Maintenant, il nous reste qu’à œuvrer pour plus de douceur et de compréhension dans ce monde, en mémoire de nos enfants qui n’arrivaient pas ou plus à y vivre.

Je nous souhaite à toutes et à tous de pouvoir nous pardonner !

Méduse

Mélie

  • Invité
Re : Avec toi, dans la pensée, dans tes pas, tu devrais être là...
« Réponse #161 le: 28 mai 2012 à 18:23:59 »
oui à présent comme vous dites on peut mieux les comprendre, même si au fond de nous on se dit que l'on n'a pas fait autant qu'on aurait voulu faire pour eux et leur départ restera sous bien des aspects mystérieux, ils nous aimaient mais cet amour ne les a pas retenu....
tendres pensées pour eux et à vous tous mamans et papas qui demeureront inconsolables de leur départ prématuré

Mammj

  • Invité
Re : Avec toi, dans la pensée, dans tes pas, tu devrais être là...
« Réponse #162 le: 28 mai 2012 à 21:08:42 »
Bonsoir  Mélie et Méduse,

En effet il y a des situations, à diverses étapes de la vie, qui peuvent provoquer brusquement un profond mal-être,  ce que Mélie explique...  Pour certains enfants ayant déjà  fondé une famille,  vivant depuis des années  "leur vie", nous ne sommes pas toujours au courant de leur quotidien, de leurs problèmes, conjugaux,  familiaux et socio-professionnels...
Ce qui fait que nous tombons de haut lorsque nous apprenons, tardivement hélas, que rien ne va plus pour eux à un tournant de
leur existence et que, faute d'apprendre ce qui se trame pour eux et par discrétion,  nous n'intervenons que sur le tard, trop tard....

Que de regrets ensuite,  de ne pas avoir vu que... de ne pas avoir compris que... de n'être pas intervenus au moment où...
car nous n'avons pas été sans entendre ou voir  certains signes précurseurs !
Nous entendons en outre souvent  : dites-vous que il/elle ne souffre plus !
Ce qui peut  paraître révoltant car nos enfants n'ont pas choisi de souffrir, pas plus que nous, et qu'il y avait peut-être une alternative...

Quoi qu'il en soit, chacun a à gérer une  culpabilité plus ou moins tenace  pour chacun d'entre nous, d'autant que toutes
les mères sur ce forum, mais aussi des pères, émettent souvent le regret de ne pas avoir pu remédier à la douleur et l'enlisement
de leur enfant...
Ils le voulaient mais ces  parents le pouvaient-ils ?
Nous voulions le meilleur pour nos enfants , c'est évident, mais nous ne pouvions pas tout, surtout dès lors qu'ils ont pris leur envol !

Oui, hélas,  nous ne pouvions pas tout, ; c'est dans les larmes que je me le répète et me le répète pour m'en convaincre, quand
bien même j'ai conscience que l'entourage a été peu aidant, voire non aidant du tout... plutôt souvent   "à côté de la plaque"...
en tout cas pour ce qui concerne les miens !
Sans doute parce que la dépression est une pathologie non reconnue comme telle, " mal" ou "pas" soignée du tout... on ne le
dira jamais assez...

Affectueuses pensées  à tous.  Mamm'j
« Modifié: 29 mai 2012 à 21:09:22 par Mammj »

Mélie

  • Invité
Re : Avec toi, dans la pensée, dans tes pas, tu devrais être là...
« Réponse #163 le: 29 mai 2012 à 23:31:01 »
Sans doute parce que la dépression est une pathologie non reconnue comme telle, " mal" ou "pas" soignée du tout... on ne le
dira jamais assez..
.


je suis totalement en accord avec vous, qui connaît bien la dépression ? non ce n'est pas comme le pense beaucoup, facilement "surmontable" et certes pas à coup de "secoues toi ! cela va passer !!" cela n'a rien à voir avec une déprime, cela dépasse notre compréhension, c'est comme un ronronnement incessant que "l'on ne vaut plus rien, que l'on apporte que du soucis aux autres, et surtout à ceux que l'on aime le plus...." et le psychisme épuisé  s'en persuade finalement  que le mieux le seul soulagement possible, est de se détruire. (après avoir usé l'entourage qui ne sait comment trouver les mots, qui ne reçoit trop souvent aucun appui de la part des psys...que ce soit sur les traitements et la vigilance à avoir) que ce n'est pas du chantage comme stupidement un médecin urgentiste à pu le dire à mon fils lors d'une première tentative, (il était monté sur le toit de sa maison....)
je pense que la prévention du suicide, les lieux d'écoute sont peu nombreux et la dépression n'est pas sérieusement prise en charge et devrait être une grande cause nationale, comme le cancer, car c'est un peu comme un cancer psychique.....
chaleureusement à vous toutes

Mammj

  • Invité
Re : Avec toi, dans la pensée, dans tes pas, tu devrais être là...
« Réponse #164 le: 02 juin 2012 à 12:17:25 »
Bonjour à toutes et tous....

Il convient en effet,  et il est  surtout  prudent,  de faire la distinction entre  "déprime et dépression"....
Si les raisons qui ont mené un proche à un suicide sont différentes,   Marie-o en parle aussi dans son fil "la faute à qui" post du 24 mai.... l'issue est "majoritairement" semblable : mettre un terme à une souffrance indicible, pas toujours perceptible par l'entourage, mais certainement insurmontable pour  celle ou celui qui la vit dont le "psychisme est épuisé" comme vous le dites Mélie.
Gardons-nous par conséquent de faire des généralités...

France-dépression mène des campagnes pour une prise de conscience de ces dépressions qui tuent... et info-dépression.fr documente assez bien sur cette pathologie encore niée... mais on n'en entend parler que lorsqu'il est il est trop tard....

Il appartiendra de plus en plus  aux professionnels de santé de  s'entourer des proches, à chaque fois que cela est possible,  ces derniers peuvent "être des aidants"... et non les écarter  comme cela a été le cas pour nous....
Ce que le énième "plan psychiatrie" prévoit mais.... que de mentalités à changer dans le corps médical.

Nous avons été laissés dans l'ignorance de tout !
Je me trouvais seule avec ma Cath revenue vers moi après 22 ans de vie de couple, j'étais tiraillée entre l'urgence de la soutenir
et les pressions de l'entourage,  ma famille et mon ex-gendre, qui trouvaient qu'elle ne se reprenait pas ainsi vite en main,
que c'était de la mauvaise volonté....
Je n'avais aucun médecin de notre côté pour prouver qu'elle était malade, qu'il fallait lui laisser le temps de se soigner....
Voilà pour le cas de ma fille !

Hier, dure journée, le 1er juin 2011, elle était sortie de l'hôpital, sans que sa pathologie soit nommée, avec un traitement léger pour un mois, sans entretiens rapprochés, ce qui devait être  prescrit après  sortie.... Nous avons feint elle et moi de croire qu'elle était "guérie" alors que nous étions hyper inquiètes !
Au lieu de lui permettre de passer quelques heures avec ses enfants, l'ex-conjoint, avec une grande désinvolture, nous a laissés les deux enfants plusieurs jours d'affilée.... (au moment de la pentecôte, mi-juin l'an dernier)
Je suis restée avec elle, heureuse elle a aidé, tout s'est bien passé ; j'avais de la force pour deux, mais accusait un peu la fatigue, elle était lucide pensait qu'elle dérangeait tout le monde...
C'est ainsi qu' après un peu plus d'un mois  de cette incompréhension des uns et des autres, peur d'être "larguée",
peur de ne plus récupérer, de perdre aussi sa dignité, un soir où elle ne parvenait pas à mettre en place avec le père, une rencontre avec ses enfants, elle nous a quittés... Personne n'avait envisagé, ni n'a su lui éviter le pire !

Presque 11 mois (le 10) après ce drame.... les grandes G.... , les "t'a qu'à" "faut qu'elle" se sont tus... on n'entend plus personne !
Hier, ma jeune soeur, qui a pourtant perdu son mari et sa fille d'un cancer, m' a appelée  pour me dire : "dis-toi qu'elle l'aurait fait un autre jour".... Des paroles très aidantes...
Je veux bien excuser  mais je suis lasse, étant l'ainée, de toujours devoir faire preuve de compassion et d'indulgence....
Qu'on ne m'appelle plus, c'est tout ce que je leur demande....

Que de fois ma fille m'a dit : "en dehors de réunions certains jours de fête on ne peut pas leur faire confiance Mamm", elle savait de quoi elle parlait.... J'ai réagi trop tard.... rien ne sera plus comme avant,  le deuil de ma fille en entraîne d'autres inévitablement.... et ceux-là sans regret !
Par contre, pour le moment je ne peux éviter de me trouver face à mon ex-gendre, qui n'est pas en paix avec lui-même, lorsqu'il vient rechercher ma petite-fille de temps à autre, une confrontation fugace mais douloureuse, créant un malaise de part et d'autre...

Les "pourquoi",  dont parle C. Fauré, ne cessent de me "harceler" depuis bientôt 11 mois,  le 10....
Aujourd'hui, ce que je veux, c'est vivre  mon chagrin jusqu'au bout.... Je ne veux pas qu'on m' en détourne... je ne crois pas du tout qu'il soit nécessaire d'en passer par là pour "grandir" à mon âge de surcroït... Je ne peux ni ne veux me divertir, les moments
de heureux de ma fille sont encore trop brouillés par  sa souffrance des derniers mois qui fait écran !
Je ne peux encore oublier...

Bon nombre d'entre vous me comprendront....

Chaleureusement.  Mamm'j
« Modifié: 02 juin 2012 à 13:32:02 par Mammj »