Bonjour Juju69
Nous avons tous tendance à nous malmener après la mort "violente" d'un être tant aimé... parce que nous subissons une épreuve insupportable parce que nous nous culpabilisons de ne pas avoir vu le mal "invisible" qui le/la rongeait" que, dans l'ignorance de leur profond mal-être , nous n'avons pu écouter, ni aider...
Pleurer, parler à ma fille, mon unique enfant, hurler ma douleur lorsque je me retrouve seule dans mes murs ou dans ma voiture, ou face à la mer là où elle aimait tant fouler le sable, voilà mon quotidien depuis bientôt 28 mois, durant lesquels sa souffrance n'a cessé de me hanter de me torturer... On l'a croyait sortie d'une dépression alors que, mal ou pas soignée, elle avait rechuté.... une maladie qui tue "à sa manière" !
Il y a pourtant un " mais"! Mais qu'en est-il de ceux qui restent, son fils de 18 ans qui l'a retrouvée morte et sa petite de 11 ans, aujourd'hui ? Il faut bien que je me secoue pour leur apporter -le temps que j'en trouverai la force- mon affection, pour leur répéter que jamais leur mère n'a voulu les abandonner ; j'entends la voix de leur maman qui m'implore, me le demande ! Sa petite dernière est pleine de vie, quant à son ainé, il a eu son bac normalement... Autant "elle" parle spontanément avec moi , autant "lui" est réservé et je ne sais pas ce qu'il pense : s' il s'en veut, s'il lui en veut, les deux ? Il fait beaucoup de sport, il a des copains, cela me rassure un peu ! Il a décidé qu'il parlera à qui il voudra, quand il voudra ; cela ne m'empêche pas d'évoquer leur maman à chaque fois que le moment s'y prête. Pour eux, je passe des larmes au sourire, de l'inertie à la course pour aller les rejoindre, faire quelques achats, leur préparer un repas puis je rentre chez moi et me retrouve à nouveau seule avec ma Cath. Je dois tenir encore.... pour ses petits, pour elle.
Tout ceci pour vous dire Juju, si vous me le permettez, que quel que soit votre âge, vous avez un objectif, celui de vous autoriser d'abord à traverser cette période de douleur, la perte de votre amie est très récente, une période de houle de tempête que vous allez braver pour vous pour votre entourage, pour parents et amis de ceux qui sont partis trop tôt.
C'est parce qu'une telle mort reste inconcevable, inacceptable que nous ne pouvons que nous impliquer dans une lutte afin de veiller à ce qu'elle ne se reproduise pas. Alors décidez de ne plus vous faire de mal, apprenez à vous aimer, Vous avez plein de choses à vivre à partager dès que vous aurez retrouvé confiance en vous de même que l'énergie nécessaire .... C'est dans ce sens que vos êtres chers, que votre entourage souhaiteraient que vous vous orientiez, pour vous, pour eux...
Et parce que ce n'est pas facile.... que vous puissiez être entourée, soutenue, aidée dans cette démarche... Il y a bien entendu ce site et nos échanges sur le forum qui sont d'une aide indéniable.
Affectueusement.
mam'deCath