FORUM "LES MOTS DU DEUIL"

Comprendre et vivre son deuil => Après le suicide d’un proche => Discussion démarrée par: Mammj le 11 décembre 2011 à 09:38:18

Titre: Avec toi, dans la pensée, dans tes pas, tu devrais être là...
Posté par: Mammj le 11 décembre 2011 à 09:38:18
Bonjour à Toutes et tous,
Oui la souffrance on peut la dépasser comme on peut y rester.....
Ma fille y est restée  en l'espace de quelques mois, elle avait honte de parler des bouleversements qu'elle subissait dans sa vie,
se croyant à même de tout régler seule  ; c'est ainsi qu'elle n'a pu se relever, que son horizon s'est peu à peu bouché....
Nous n'avons rien vu venir, sa dépression sévère n'ayant été  ni diagnostiquée ni soignée comme il aurait fallu
L'entourage, moi sa mère, n'avons rien compris, n'avons rien vu alors que les 3/4 des "suicidants" laisseraient des signes précurseurs ! Quand il s'agit de nos proches, ne les voyons-nous pas plus forts qu'ils ne sont en réalité ?

"Moi aussi je hurle ton prénom,  te demande pardon depuis cinq mois, seule et pétrifiée  sans toi.... mon précieux but !
Je voudrais revenir en arrière, refaire un autre programme avec toi, t'aider  autrement à retrouver la force de
remonter la pente.... Je t'aime tant ma Chérie, je n'ai pas su te dire tout cela au moment où tu en avais le plus besoin,
dans ta profonde détresse ".

Hier, je n'ai pas pu rester longtemps à JouetClub où j'étais avec elle l'an dernier, pour les cadeaux de ses enfants.
C'est comme si c'était hier..
Sa souffrance de son dernier week end -- pas comprise donc pas vue --  me déchirera longtemps, longtemps !..
Elle si pétillante quand elle était bien dans sa vie
La vie m'a repris, a repris à ses enfants, notre  plus beau cadeau, ma  Cath et leur maman !
Ses enfants accaparés par leur père et la famille de celui-ci, pour le moment.....

Chaleureusement à tous.
Titre: Re : Avec toi, dans la pensée, dans tes pas, tu devrais être là...
Posté par: soprano le 11 décembre 2011 à 22:50:35
BONSOIR MAMMJ ET TOUS ICI
OUI TU AS RAISON NOUS DEVRIONS NOUS AUSSI ETRE HEUREUX ET BEN NON NOUS AVONS ETES CHOISI POUR SUBIR CETTE EPREUVE DU SUICIDE OU DE LA PERTE D'UN ETRE CHER ,AIME ET TOUT NOUS BOULEVERSE .
LA VIE N'A PLUS LE MEME SENS SI TOUTEFOIS ELLE EN A UN MAIS COMME NOUS SOMMES VIVANTS GARDONS ESPOIR QU 'UN JOUR NOUS POURRONS REGARDER AUTREMENT CAR NOUS AIMONS ENCORE TU AS DES PETITS ENFANTS  ACCROCHE TOI A ELLES CAR ILS ONT BESOIN DE TA TENDRESSE
MALGRE TOUT CE QUE NOUS AURIONS VOULU ,NOUS NE REFERONS PAS MARCHE ARRIERE ET CROIS MOI JE PLEURE EN T'ECRIVANT CES MOTS CAR NOUS SEULES ET SEULS CONNAISSONS CETTE DOULEUR ET CETTE REVOLTE FACE A TANT D'INJUSTICE DE LA VIE .
BIEN CHALEUREUSEMENT
Titre: Re : Avec toi, dans la pensée, dans tes pas, tu devrais être là...
Posté par: Mammj le 12 décembre 2011 à 09:10:55
Bonjour Soprano, à Toutes et Tous sur ce forum,
Je lis, à petites doses, le livre de Christophe Fauré "Après le suicide d'un proche" ! J'ai compris que pour ma part
j'en suis encore au stress post traumatique... Et mes recherches sur le "pourquoi" aideraient à ne pas sombrer
après toutes les démarches des obsèques et de choses autres à régler, ma fille était divorcée depuis quelques
mois ce qui fait que toutes ces questions m'incombaient !
Après sa sortie d'hôpital, elle est venue vivre un mois chez moi et je me rends compte, justement à force de chercher,
que je ne savais même de quel mal elle souffrait... Je pense qu'elle ne le savait pas elle-même.
Laissée dans l'ignorance même de ce qu'il fallait faire ou dire, seule avec elle j'étais démunie. D'après mes lectures
sur ces divers types de dépressions, les médecins eux-mêmes ne savent pas toujours les déceler ! Même pas avertie
sur les risques suicidaires auxquels elle était exposée et pourtant les professionnels de santé devraient prévenir !
C'est très dur de découvrir tout cela trop tard !
Je ne dis pas que l'on peut tout empêcher  mais on peut mieux comprendre et surtout mieux accompagner quand
on est informés.... ne serait-ce que sur l'attitude à adopter avec le proche souffrant d'un état dépressif sévère ou pas !
L'épreuve du deuil est donc plus difficile en ce sens qu'il y a une forte culpabilité, que parfois un tel passage à l'acte
divise la famille à cause des reproches que l'on peut se faire aux uns et aux autres.....
Quant à mes petits-enfants, pour le moment leur père ne favorise aucune rencontre, c'est à moi de demander de les
voir et rien de sûr ! Cela ajoute à ma douleur et génère encore plus de fatigue....
Moi aussi je pleure... d'autant qu'hier j'ai refait le chemin que j'avais fait avec elle pour aller voir son fils,  ce soir-là qui
lui a été  fatal.... Je l'attendais le lendemain pour des achats pour sa petite maison et je ne l'ai plus revue !
Je ne pourrai plus serrer fort ma grande fille sur mon coeur.... Je ne comprends toujours pas....
Que la force soit avec nous Toutes et Tous, très chaleureusement.  Mammj
Titre: Re : Avec toi, dans la pensée, dans tes pas, tu devrais être là...
Posté par: Mammj le 16 décembre 2011 à 09:22:17

Hier, ma Chérie, je suis allée déposer sur ta tombe deux petits anges tenant un coeur plus
gros qu'eux..... qui  symbolisent tes enfants et toi et quelques fleurs....
Puis j'ai eu la chance de voir ta petite pour lui remettre les cadeaux de Noël pour elle et son frère....
Elle m'a donné une carte avec  sa photo et un tout petit cadeau, un furtif moment de bonheur pour moi !
Elle est jolie tu sais, elle a ta bouche et tes yeux et est pétillante comme tu savais l'être toi aussi
quand tout allait bien pour toi !
Ton grand s'éclipse, je le comprends, c'est lui qui t'a trouvée.... trop tard....
Si je ne peux le voir avant son  départ en montagne je lui téléphonerai... pour lui pour toi pour nous...
Voilà ma Chérie, nous n'étions pas toujours ensemble pour les fêtes car tu partais souvent à cette
occasion avec ta "petite famille" mais j'avais la joie de te  voir avant ou après et surtout de t'entendre !
Tu nous manques ma Cath, mais c'est au corps médical que j'en veux et à l'entourage qui s'est laissé
influencer par un diagnostic erroné... à ton ex-conjoint qui a été très dur avec toi, bien que tes enfants
aient plus que jamais besoin de lui aujourd'hui...
Tu avais besoin de compréhension, de soutien, d'affection, d'amour... Je n'ai pas vu ta profonde détresse...
pardonne-moi mon trésor, tu nous manques... Dans ta dépression sévère, tu te débattais sans nous
dire ton extrême souffrance... tu avais besoin de savoir que tu étais précieuse pour nous, tu l'étais et
l'es toujours;... Pardonne-nous, pardonne moi,  toi mon unique enfant.....
je t'aime !  Maman
Titre: Re : Avec toi, dans la pensée, dans tes pas, tu devrais être là...
Posté par: TETE DE BOIS le 16 décembre 2011 à 10:30:32
Mammj,
C'est une très belle lettre d'amour que vous avez écrite ici à Cath .Je suis sûre qu'elle savait que vous l'aimiez ;parfois on a pas besoin de bcp de mots pour le savoir .Mais parfois aussi le désespoir submerge tant l'être humain qu'il ne peut plus en tenir compte ,seul le désespoir envahit .Ne vous culpabilisez pas Mammj .Votre cri d'amour n'est pas né d'aujourd'hui ,vous l'aimiez ;elle le savait .
Bon courage dans votre cheminement ,apprenez à vous pardonner (selon vos termes) ,vous n'avez pas commis de faute .Personne n'a mesuré sa détresse ,mais peut-on mesurer le désespoir intérieur ?
Armelle
Titre: Re : Avec toi, dans la pensée, dans tes pas, tu devrais être là...
Posté par: Mammj le 19 décembre 2011 à 18:26:07
Bonsoir et merci TETE DE BOIS, je suis au plus mal ce soir... Soit je suis anesthésiée sous l'effet
d’anxiolytiques, soit je suis déchirée et en sanglots....
Personne ne croyait ma fi-fille... dans sa dépression... C'est grave de se laisser influencer par le
discours ambiant : "tu la couves trop elle ne retrouvera pas comme ça son autonomie" - alors
qu'elle avait vécu 22 ans avec sa "petite famille" et que nous étions à distance tout ce temps l'une
de l'autre ! Elle n'avait plus besoin de moi...
Elle était revenue vers moi dans une période de grande difficulté, après un divorce difficile,  je voulais
l'aider à remonter la pente.... ce que j'ai cru faire pendant quelques mois !
Et ce jour-là, alors qu'elle me demandait de rester avec elle et son fils, j'ai cru bon de la laisser
avec son ado. Je l'ai accompagnée puis  suis partie, ce qu'il n'aurait pas fallu maintenant que j'ai appris
-après son décès- sa dépression "majeure" (une des plus méchantes).... Dans cet état, il ne faut pas
laisser la personne concernée seule  !
Elle avait la vie devant soi, la mienne est faite et de ce fait, encore une fois,  je me demande ce que je fais là !
Je comprends la souffrance qui a dû être la sienne, quand je vois la mienne aujourd'hui...
Comment supporter que son unique enfant ait ainsi souffert, que son enfant n'ait pu être compris ni être aidé
comme il se devait ?
Voilà je vous ai dit ce qui me ronge et me rongera jusqu'au bout du bout !
Très chaleureusement.   Mammj


Titre: Re : Avec toi, dans la pensée, dans tes pas, tu devrais être là...
Posté par: Mammj le 20 décembre 2011 à 18:16:10

Pas grand monde sur ce forum !
Tant mieux si l'ambiance des festivités en réchauffe  quelques-uns, ne serait-ce que pour les enfants
dont c'est la fête....
Ma petite fille ne pensait qu'à Noël la dernière fois que je l'ai vue... Sa Maman aurait été tellement heureuse
de la voir ainsi, c'est ce qu'elle aurait souhaité ... Quant à son ado... beaucoup plus réservé !
Comment se passeront ces fêtes pour eux cette année ?
Peut-être leur père programmera-t-il durant leurs  vacances un moment où je pourrai leur faire un coucou ?
En dehors de cela, j'ai décidé de rester chez moi avec ma fille bienaimée....
Très déçue de   la famille...  j'espérais qu'ils nous auraient aidées ma fille et moi car les dépressifs sont  fatigants ;
au lieu de cela je n'ai eu que des critiques négatives ! Ils ont été présents le temps des obsèques,
mieux que rien me direz-vous !
Il n'en reste pas moins qu'aujourd'hui mes sentiments sont ambivalents, j'ai une affection de longue date pour eux
et d'un autre côté je leur en veux ! Il ne disent rien mais en sont conscients....
Pour ce qui la concerne, ma Cath n'attendait rien d'eux, elle ne s'était pas trompée....
Mais, elle aurait dû me parler davantage de ses craintes, de ses difficultés, de ses attentes.....
Que de regrets, que de larmes, que de nuits blanches à tenter de revenir en arrière...
Comment survivre à sa souffrance ? je ne vois pas... je ne sais plus !
Titre: Re : Avec toi, dans la pensée, dans tes pas, tu devrais être là...
Posté par: manoso le 20 décembre 2011 à 19:50:20
bonsoir Mammj et Yohann,
et oui, cette période de fêtes pour les uns est si douloureuse pour d'autres...
Je m'associe à votre douleur Mammj suite à la perte de votre fille dans de telles conditions.
Je viens de perdre mes deux parents récemment suite à un cancer et cette période de Noël est particulièrement difficile.
Si vos familles respectives ne sont pas à votre écoute, peut être pouvez vous trouver du réconfort auprès d'amis ?
Certains ne savent pas comment réagir face à la mort : des personnes m'ont dit "vous savez, je ne suis pas à l'aise dans ces circonstances", ça m'a aidé à comprendre la maladresse ou l'absence de réaction de certains "proches".
J'ai la chance d'être en phase avec mon frère et sa famille : nous avons donc organisé un Noël en coupant avec les traditions, pour marquer Noël par rapport aux enfants mais pour ne pas nous faire violence inutilement. C'est la moins mauvaise solution que nous ayions trouvé pour traverser cette période où le manque se fait tant ressentir.
Bon courage à vous
Titre: Re : Avec toi, dans la pensée, dans tes pas, tu devrais être là...
Posté par: Mammj le 20 décembre 2011 à 20:44:53

Bonsoir Yohann et Manoso...
 
Vos encouragements sont sincèrement  les bienvenus....
Qui sait comment vous réagirez Yohann le jour où vous vous retrouverez avec les vôtres ?
Pourquoi faudrait-il occulter celles et ceux qui nous ont à peine quittés... Ne serait-ce  pas les
perdre une seconde fois ?

Moi aussi je dérange avec mon malheur, mais surtout la souffrance de ma fille que personne n'a
comprise... Qui peut comprendre les symptômes d'une dépression" majeure" appelée aussi...
"mélancolique". Elle lui est tombée dessus sans crier gare en l'espace de quelques semaines.
Ma Cath, vivait une séparation après 22 ans de vie de couple !
 
Elle avait idéalisé son couple et sa famille et  si d'un côté  elle semblait rebondir,  de l'autre elle
perdait son équilibre à force de lutter.
Voilà une forme de deuil qui ne se réalisait pas et qui est devenu pathologique au point d'en mourir
parce qu'elle n'a pas exprimé sa douleur, parce que le discours ambiant était : "d'autres s'en sortent
pourquoi pas toi" "tu n'es pas la première à vivre cette situation" etc... etc...
Elle s'est donc dévalorisée, ne croyait plus en elle, elle, pleine de ressources pourtant,  s'est sentie
un fardeau pour ses enfants, la famille et un soir,  où elle s'est trouvée seule dans son  ex-maison maison
familiale, elle a mis un terme à sa torture....

Aujourd'hui, la plupart des personnes de  son entourage ne comprennent toujours rien.... Alors avec doigté
 il me faut leur clouer le bec !
Et je fais mienne cette phrase de Guéhenno : La trahison est de suivre le monde comme il va et d'employer
l'esprit à le justifier" !
Je ne tiens debout que pour voir de temps à autre ses deux petits et défendre leur jolie et tendre  Maman.

Voilà mes amis du forum, que la force ne nous fasse pas défaut dans notre douleur sans nom, en particulier
en cette période de réunions familiales et de festivités.  Mammj

Titre: Re : Avec toi, dans la pensée, dans tes pas, tu devrais être là...
Posté par: Mammj le 21 décembre 2011 à 09:51:25

Bonjour Anjelik. Ca fait du bien de dire ce qui ne va pas, même si parfois la force ou l'envie
nous en  manquent !

En fait je me prépare à rester seule pour cette fin d'année, pas seule puis je sentirai
la présence de ma fille à mes côtés ! Mes petits-enfants seront dans leur famille paternelle,
ils sont mineurs donc sous la tutelle du père ! Quant à ma famille, elle a enfin compris mon
extrême douleur et souhait de ne participer à rien cette année !

Non seulement il y a la perte brutale de notre enfant mais il y a toutes les questions restées
en suspens auxquelles nous sommes  encore confronté(e)s, vous avez raison de le dire.

Le plus dur actuellement pour moi est d' obtenir un "rendez-vous" (par sms) avec mon ex-gendre
(responsable en grande partie de la dépression de ma fille) puis de me rendre à sa  petite
maison de village que nous avons aménagée ensemble et où elle devait s'installer,
de frapper à la porte et d'attendre -dehors- que les enfants sortent !!!
La maison de ma fille où vivent depuis la rentrée le père et les deux enfants ! Parce que l'ainé
ne veut plus rester dans leur maison familiale... où il a trouvé sa Maman morte !

Un bien au final  que les enfants soient chez leur Maman toutefois  pour moi c'est le déchirement
non seulement de ne pas y voir ma fille mais d'y" savoir" (puisqu'il ne se montre pas ) son ex-conjoint...
J'essaie de ne penser qu'aux enfants qui ont besoin de leur père bien que ce ne  ce soit  pas facile du tout
une telle situation.
Pas simple, j'imagine , pour les enfants non plus, ma non-relation avec leur père (que je ne voyais plus
depuis leur séparation puis divorce, à part le jour des obsèques de la mère de ses enfants).

Voilà ce qu'il me faut faire   pour essayer de garder le lien entre mon unique enfant et ses petits  !!!!
Depuis cinq mois.... je suis en larmes, en sanglots, ou alors anesthésiée par quelque anxiolytique que
je suis obligée de prendre pour tenir !

De ma Cath, il me reste des photos,  quelques livres,  quelques petits bijoux fantaisie qu'elle a portés
et que j'embrasse pour trouver la force , une robe de chambre que j'étreins presque chaque jour contre
mon coeur.... le reste étant chez elle !

Comment aujourd'hui, après tous ces événements qui ont viré au tragique,  trouver ne serait-ce qu'un
 "léger" apaisement ? Ca me semble impossible...

Chaleureuses pensées à Toutes et Tous.  Mammj



 
Titre: Re : Avec toi, dans la pensée, dans tes pas, tu devrais être là...
Posté par: TETE DE BOIS le 21 décembre 2011 à 10:37:02
Bonjour à tous ,
Je voulais répondre à Mammj dont j'ai lu le message où elle déposait sa souffrance ,ce qui la ronge comme elle l'écrit ,et j'ai voulu prendre le temps d'y réfléchir pour trouver quelques mots apaisants ;d'autres messages sont venus s'intercaller et c'est super !Bonjour à tous !Effectivement les fêtes sont des moments difficiles lorsqu'on souffre ;ils appuient sur la notion de solitude face à nos propres douleurs .Tous vos messages me touchent parce que j'ai connu ces moments de douleur et de solitude et je sais combien cela peut faire mal .Je suis une maman comblée avec 4 petits bouts mais je suis aussi la soeur d'une superbe fille que j'ai profondément aimée et qui par le souvenir que j'évoque vit encore malgré tout .Aussi ,je vous propose ,pour ceux qui seront seuls le jour de Noêl ,de venir vers 16 heures sur le forum pour parler de nos êtres qui sont partis trop tôt mais qui continuent à vivre dans nos coeurs et dans l'évocation de nos souvenirs .Est-ce que ce rendez-vous est acceptable pour certains ?Ce serait une façon de n'être pas seuls dans la détresse et de partager ce moment avec nos disparus aussi .Ce n'est qu'une simple proposition qui peut tout à fait être refusée .
Mammj ,ne vous culpabilisez pas d'avoir laissé votre Cath ,ce terrible jour .Vous aimiez votre fille ;elle s'est rapprochée de vous dans ses difficultés et vous avez essayé de la soutenir au maximum j'imagine .Mais le désespoir est une spirale infernale dont on s'enferme facilement .Votre fille vous a demandé de rester avec elle et vous avez voulu ,en votre âme et conscience ,l'accompagner puis la laisser dans l'intimité avec son ado parce que vous pensiez que c'était mieux pour elle .Ce n'est pas parce que vous l'avez laissé qu'elle s'est suicidée ,je doute qu'elle se soit sentie abandonnée par vous avec  ce que vous relatez de votre relation .Elle a été hapée  par un élan de détresse  qu'elle n'a pu gérer à ce moment-là .Chère Mammj ,vous étiez une maman attentionnée et vous êtes une grand-mère attentionnée aussi ;vous ne pouvez faire mieux .Vos petits-enfants le reconnaitront un jour ou l'autre ;vous avez aussi des droits de visite en tant que grand-mère .Je sais que ce n'est pas agréable d'en arriver à une telle procédure mais si c'est la seule manière de voir les enfants de votre fille et d'ainsi continuer le lien ,pourquoi pas ?Vous en avez besoin et vos petits -enfants ont besoin d'entendre ,peut-être,de jolies choses sur leur maman .Ainsi votre Cath existera encore .Je vous fait confiance pour garder ce lien ,pour vous ,eux et votre fille .Mammj ,je n'ai pas une maman aussi attentionnée que vous ;je vous souhaite de recevoir de la chaleur ,dans ce site ou ailleurs , pour trouver l'apaisement que vous méritez .Je vous serre dans mes bras ,si vous l'acceptez .
Armelle
Titre: Re : Avec toi, dans la pensée, dans tes pas, tu devrais être là...
Posté par: Mélie le 21 décembre 2011 à 10:52:41
Je suis fort émue de votre témoignage et je vois votre souffrance si vive, je la comprend oh combien puisque mon fils est décédé dans des circonstances identiques, mais pour des raisons différentes, je fais des rapprochements avec l'attitude de la belle famille et d'un beau père avec des propos les plus délétères possible sachant mon fils en dépression  et qui fut en partie révélée par une première tentative qui était plutôt un appel à l'aide.
Nous mêmes sommes parfois si démunis face à la souffrance de nos proches, nous ne voyons pas, nous ne savons pas,  nous ne croyons pas possible que notre enfant bien qu'ayant des enfants lui -même se donne la mort, mon fils avait deux enfants à l'époque du drame de  21 mois et 4 ans. il allait sur ses 29 ans....il y a 15 mois.
l'entourage familiale choisit souvent le silence par peur de maladresse, et maladresses il y en a eu effectivement....
parfois moi aussi je suis en colère après eux, mais dans le même temps je me dis qu'aurais tu fait à leur place, difficile à dire....
nous sommes à présent "d'une autre planète qu'eux" en quelque sorte ....
nous nous raccrochons à tout ce qui peut nous apaiser, nos petits enfants, nos enfants....
vous faites vous aider ailleurs que dans votre famille ?
je vous adresse mes plus sincères pensées de paix de sérénité, oui soyez en communion avec votre fille, mais sachez qu'elle souhaite plus que tout que vous sortiez du gouffre de votre chagrin.( Enfin c'est une conviction personnelle j'en conviens)
tout ne se fera pas d'un coup, moi aussi je traverse des passages à vide.
Bon courage !
Titre: Re : Avec toi, dans la pensée, dans tes pas, tu devrais être là...
Posté par: Mammj le 21 décembre 2011 à 14:05:38

Merci TETE DE BOIS et Mélie de vos paroles réconfortantes.... de ce partage.

En fin de compte, il nous faut  rester  humbles on ne peut trop attendre des autres, sinon un peu de compréhension
même quand on n'a pas les mots .... c'est déjà beaucoup !
J'essaie  de parvenir à accepter  de n'avoir pas pu tout deviner, de ne pas avoir su  parfois comment agir --les derniers
temps surtout à cause d'une fatigue qui s'installait-- de ne pas  avoir pu évité certaines choses qui prenaient vite de
l'importance vu l'hypersensibilité de ma fille.

Oui on est très démunis à plus forte raison quand le  le corps médical ne maitrise pas ;, je prends conscience,
après la mort de ma fille,  que dans les dépressions graves, personne ne se bouge vraiment...
Elle a pourtant été suivie, mais son mal -- maintenant que je revisite les mois et les semaines qui ont précédé
son passage à l'acte --  personne ne l'a pris au sérieux, ni ne nous a dit comment nous comporter avec elle.
Plus que jamais je  suis consciente que nous avons souvent agi à contre-courant, ce qui a dû ajouter à sa détresse,
elle est descendue au fond et n'en est plus remontée !

Et après le drame, certaines de ses amies m'ont appelée pour me dire : "on a voulu l'aider" "elle fuyait" "elle s'enfermait
dans un mutisme" ; impossible de leur faire entendre que ce n'était pas un choix délibéré mais que
c'étaient là  tous les symptômes de sa maladie ?
Une façon de s'exonérer de l'avoir laissée tomber ?  Je veux bien avoir de l'indulgence mais ce serait tellement  mieux
de ne rien entendre de tout cela...

Il me faudra du temps avant de venir à bout du plus fort de ma culpabilité, j'ai calé vers la fin, après l'avoir aidée et
accompagnée pendant de longs mois... J'ai été influencée par certains médecins qui semblaient dire que c'était une
question de volonté... J'ai voulu les revoir tous et ils tiennent un autre discours aujourdhui trop tard :  "un échec total" !

Ma douleur je l'ai extériorisée  dans des groupes de paroles, à l'écoute en ligne également quand il y a urgence,
et je vais chez une psy une fois par semaine...
Cath n'a pas suffisamment fait retentir son appel au secours, elle s'est résignée pensant qu'on ne croyait pas qu'elle
était malade, pas faux pour son entourage ! Je le regretterai longtemps, il me semble l'avoir quittée hier et sa dernière
journée continue à m'arracher de l'intérieur et me torturer... Il faudra du temps...

C'est une bonne idée pour le 25 à 16 h. Si toutefois j'étais sortie, je remettrai un petit mot dans la soirée....
Affectueusement et  force et apaisement à toutes deux.  Mammj

Titre: Re : Re : Avec toi, dans la pensée, dans tes pas, tu devrais être là...
Posté par: Mélie le 21 décembre 2011 à 15:50:29

Merci TETE DE BOIS et Mélie de vos paroles réconfortantes.... de ce partage.

En fin de compte, il nous faut  rester  humbles on ne peut trop attendre des autres, sinon un peu de compréhension
même quand on n'a pas les mots .... c'est déjà beaucoup !
J'essaie  de parvenir à accepter  de n'avoir pas pu tout deviner, de ne pas avoir su  parfois comment agir --les derniers
temps surtout à cause d'une fatigue qui s'installait-- de ne pas  avoir pu évité certaines choses qui prenaient vite de
l'importance vu l'hypersensibilité de ma fille.

Oui on est très démunis à plus forte raison quand le  le corps médical ne maitrise pas ;, je prends conscience,
après la mort de ma fille,  que dans les dépressions graves, personne ne se bouge vraiment...
Elle a pourtant été suivie, mais son mal -- maintenant que je revisite les mois et les semaines qui ont précédé
son passage à l'acte --  personne ne l'a pris au sérieux, ni ne nous a dit comment nous comporter avec elle.
Plus que jamais je  suis consciente que nous avons souvent agi à contre-courant, ce qui a dû ajouter à sa détresse,
elle est descendue au fond et n'en est plus remontée !

Et après le drame, certaines de ses amies m'ont appelée pour me dire : "on a voulu l'aider" "elle fuyait" "elle s'enfermait
dans un mutisme" ; impossible de leur faire entendre que ce n'était pas un choix délibéré mais que
c'étaient là  tous les symptômes de sa maladie ?
Une façon de s'exonérer de l'avoir laissée tomber ?  Je veux bien avoir de l'indulgence mais ce serait tellement  mieux
de ne rien entendre de tout cela...

Il me faudra du temps avant de venir à bout du plus fort de ma culpabilité, j'ai calé vers la fin, après l'avoir aidée et
accompagnée pendant de longs mois... J'ai été influencée par certains médecins qui semblaient dire que c'était une
question de volonté... J'ai voulu les revoir tous et ils tiennent un autre discours aujourdhui trop tard :  "un échec total" !

Ma douleur je l'ai extériorisée  dans des groupes de paroles, à l'écoute en ligne également quand il y a urgence,
et je vais chez une psy une fois par semaine...
Cath n'a pas suffisamment fait retentir son appel au secours, elle s'est résignée pensant qu'on ne croyait pas qu'elle
était malade, pas faux pour son entourage ! Je le regretterai longtemps, il me semble l'avoir quittée hier et sa dernière
journée continue à m'arracher de l'intérieur et me torturer... Il faudra du temps...

C'est une bonne idée pour le 25 à 16 h. Si toutefois j'étais sortie, je remettrai un petit mot dans la soirée....
Affectueusement et  force et apaisement à toutes deux.  Mammj


oui il nous faudra du temps pour accepter, certes peut-être notre défaillance, mais nous ne pouvons pas maîtriser tout, ce qui importe c'est de se dire : même si j'ai fait des erreurs je ne l'ai pas fait sciemment.
pour ce qui est des psy, je pense que peu sont réellement formés à la dépression avec tous les risques que cela comporte. Pour mon fils qui voulait tant se faire aider, les trois psychiatres qu'il a vu, mon fils restait déçu du peu de temps qu'on lui accordait, après un bref entretien, ils se contentaient de lui donner des anti- dépresseurs avec des anxiolytiques, avec un manque flagrant d'explications sur le pourquoi exemple : "quand je dis que je vais mieux, il m'augmente mon traitement, c'est n'importe quoi"
et quant au suivi, à l'accompagnement de la famille ça n'existe pas,  une famille reste seule, comme sa compagne qui l'a soutenu comme elle a pu, mais certainement en faisant des erreurs qui peut comprendre une dépression, le fonctionnement psychique d'un dépressif,  on ne sait qu'après et c'est trop tard !!!
les médecins peuvent même dire des choses invraisemblables, lors de sa première tentative qui n'était en fait qu'un appel à l'aide, le médecin urgentiste l'a même traité de "maître chanteur", c'est dire l'ignorance et la bêtise, la deuxième fois il a choisi l’irréversible, au moins on ne lui dirait plus qu'il exagérait....
j'espère que vous aurez du temps à partager avec vos petits enfants, tenez bon !!!! et n'acceptez pas que la belle famille vous ôte ce soutien.

 
Titre: Re : Avec toi, dans la pensée, dans tes pas, tu devrais être là...
Posté par: Mammj le 22 décembre 2011 à 13:26:28

Bonjour Mélie, bonjour à toutes et tous,

Effectivement nous sommes laissés dans l'ignorance nous les parents.... qui voulons aider sans savoir
ce qu'il faut faire ! C'est maintenant que je trouve des tas d'' informations que certains médecins gardent
pour eux avec tous les risques que cela comporte pour le patient et sa famille !

La compréhension de la personne dépressive est rendue difficile  la plupart du temps à cause de tas de philtres
qui font barrage ! Il est vrai que lorsque le dépressif va mieux tout à coup,  s'il s'agit d'une "levée d'inhibition"
où le passage à l'acte est fréquent, on lui renforce le traitement pour l'éviter....

Un mois après le suicide de ma fille j'ai demandé son dossier médical et  j'ai vu noté, trois semaines avant son passage
à l'acte : "levée d’inhibition"! On ne nous a pas dit de redoubler de vigilance ni de ne pas  la laisser seule....
Et ce jour-là, en effet elle était tout heureuse d'avoir pu passer un bon moment avec ses deux enfants.

Quant au suivi,  et à l'accompagnement familial inexistant dans votre cas comme dans  le mien, "l'information des proches
peut être nécessaire pour une meilleure surveillance" (art 226-13 et 14 du CP) !
Trop tard, je ne savais rien de tout cela,   mais ces infos peuvent servir à d'autres !!!

Ma fille a lutté pour elle et pour ses enfants, elle a accepté de rester deux mois et demi à l'hôpital, elle était libre d'en
sortir, pensant qu'elle serait guérie à sa sortie..... Cinq semaines plus tard elle sombrait, désespérée ne de pas
voir le bout du tunnel, consciente de son incapacité à émerger elle a écrit entr'autre "ma maladie est invalidante,
je ne serai plus comme avant....."
D' autant Insoutenable...... que je ne savais rien de sa détresse, donc  rien ce qui se tramait pour y mettre un terme.

je dois tenir bon pour mes petits-enfants, pour elle pour eux,  même si mon intense douleur, mon rejet de cette réalité,
m'épuisent chaque jour un peu plus ! J'attends un "SMS" aujourd'hui ou demain....
Je les voyais essentiellement avec leur Maman, pas sûr qu'ils soient impatients de me voir "seule" maintenant !

Mes chaleureuses pensées.   Mammj

 

 

Titre: Re : Avec toi, dans la pensée, dans tes pas, tu devrais être là...
Posté par: Mammj le 22 décembre 2011 à 13:51:19

Pour le deuil après suicide, qq infos complémentaires,  peut-être,  à cette adresse ?

                 modalités d'aide et de soutien - Psydoc-France - l'Inserm

(avec participation du Dr Chavagnat, actuel Président de "Vivre son deuil" qui renvoie à ce forum
 "traverser le deuil")

Ce forum qui  nous offre de pouvoir venir déposer un peu de notre fardeau....
Car... pratiquement impossible de trouver une écoute autour de soi... le malheur effraie ! 
 "Il"..... est effrayant !!!
Titre: Re : Avec toi, dans la pensée, dans tes pas, tu devrais être là...
Posté par: Mammj le 22 décembre 2011 à 15:13:19
Désolée je n'arrive pas à vous donner le lien que j'obtiens en cliquant sur "afficher"
et qui renvoie au détails de ces modalités... Vous trouverez sans aucun doute.

modalités d'aide et de soutien - Psydoc-France - l'Inserm
psydoc-fr.broca.inserm.fr/conf&rm/conf/.../recoEndeuilles.pdf
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10 juin 2010 – Effets et conséquences du suicide sur l'entourage : modalités d'aide et de soutien. Les recommandations. Paris - 25 et 26 novembre 2009 ...
Titre: Re : Avec toi, dans la pensée, dans tes pas, tu devrais être là...
Posté par: angelik le 22 décembre 2011 à 16:49:24
merci à toi Mammj
j'ai réussi à trouver le lien, et récupérer le fichier pdf. C'est très intéressant mais guère rassurant...
Les conséquences du suicide font peur notamment pour les enfants et adolescents touchés par ce drame. Je pense à mes enfants et à tes petits-enfants. c'est injuste de vivre ça à leur âge. Quant à nous, on est pas sorties de l'auberge...
Mais ça fait du bien de lire que le deuil après suicide est particulier et compliqué, comme une reconnaissance de cette douleur que l'on ne peut même pas décrire... pas de mots pour dire notre culpabilité, la baisse de l'estime de soi, les questions qui nous hantent sans répit, jours et nuits inlassablement.
Sur ce document, il est clair qu'il faut être accompagnés et aidés... c'est différent dans la réalité... Je me sens larguée, isolée, et très peu de personnes pour écouter ou épauler voire pas du tout !! (heureusement qu'il y a ce site mais est-ce suffisant...)
Même les médecins ne savent pas quoi faire, quoi dire. Je n'ai toujours pas de psy adapté...
Mais on va y arriver car les enfants sont là, ils n'ont rien demandé et comptent sur nous.
Chaleureusement
Titre: Re : Re : Avec toi, dans la pensée, dans tes pas, tu devrais être là...
Posté par: Mélie le 22 décembre 2011 à 23:37:17

Pour le deuil après suicide, qq infos complémentaires,  peut-être,  à cette adresse ?

                 modalités d'aide et de soutien - Psydoc-France - l'Inserm

(avec participation du Dr Chavagnat, actuel Président de "Vivre son deuil" qui renvoie à ce forum
 "traverser le deuil")

Ce forum qui  nous offre de pouvoir venir déposer un peu de notre fardeau....
Car... pratiquement impossible de trouver une écoute autour de soi... le malheur effraie ! 
 "Il"..... est effrayant !!!

merci pour l'info, quand je vous lis en ce qui concerne la levée d’inhibition, l'histoire de mon fils se calque un peu avec celle de votre fille, alors vraiment on peut se sentir bien révoltée, mais cela ne sert plus pour nous hélas !!!!
"en pensées avec vous 
Titre: Re : Avec toi, dans la pensée, dans tes pas, tu devrais être là...
Posté par: Mammj le 25 décembre 2011 à 10:48:02

Bonjour ma Chérie.... La soirée de Noël, je l'ai passée avec toi à la lueur d'une  flamme, celle de nos coeurs réunis !
La famille a enfin compris  ce que désirais et pourquoi je ne serais pas des leurs ;  la famille qui me reprochait d'être trop à tes côtés alors que nous nous débattions toutes les deux contre un mal obscur  qui te pourrissait la vie, après une séparation qui remettait en question tous tes repères.... et bouleversait un tas d'autres choses,  et pourtant... il y avait des solutions....
Nous n'avions pas toutefois compté avec cette satanée maladie !
Pourquoi t'es-tu cru rejetée ce premier soir où tu t'es trouvée seule, après ta sortie d'hôpital, ce qui n'aurait pas dû être si
nous avions été prévenus des risques que tu courais  ?
Pourquoi n'as-tu trouvé que ce remède à ta souffrance, toi qui avais de beaux jours devant toi ?
Je ne t'en voudrais jamais tu sais de ton geste malheureux, j'en veux plutôt à tous ceux qui n'ont pas compris combien tu étais mal, à  ceux qui du coup n'ont pas pu t'apporter  la chaleur qui t'était vitale.
Sois en paix ma Chérie, tes enfants vont bien, ils pensent à toi à leur manière, ils sont une part de toi....  tu les a élevés !
Tous ces mots je devrais les écrire sur un journal, ce serait sans doute un  bien, mais je n'y arrive pas !
Je t'aime ma Cath,  même si j'ai souvent été  maladroite dans l'ignorance du mal qui te rongeait et  de ta peur de la solitude...
ce que je suis à même de  mesurer aujourd'hui avec du recul et toutes les infos recueillies... me le pardonneras-tu ?
Tu as aimé, tu as été aimée, nous t'aimerons toujours, je te l'assure.  Ta mamm...



Titre: Re : Avec toi, dans la pensée, dans tes pas, tu devrais être là...
Posté par: TETE DE BOIS le 25 décembre 2011 à 16:21:23
Tous ces mots je devrais les écrire sur un journal, ce serait sans doute un  bien, mais je n'y arrive pas !
C'est très bien que vous écriviez ici ceci et que vous nous le fassiez partager d'une certaine manière.C'est un message de compréhension et de protection ;d'amour .Je vous souhaite un bon jour de partage en pensée avec votre fille ...et moins de culpabilité aussi .
Armelle
P.S:souhaitez -vous converser à cette heure ?
Titre: Re : Avec toi, dans la pensée, dans tes pas, tu devrais être là...
Posté par: Mammj le 25 décembre 2011 à 16:41:08
Bonjour TETE DE BOIS ! Je me suis endormie devant mon écran !
Si vous êtes encore là, oui nous pouvons converser.
Merci et à très bientôt !
Titre: Re : Avec toi, dans la pensée, dans tes pas, tu devrais être là...
Posté par: Mammj le 25 décembre 2011 à 16:46:47
Bonjour Armelle... êtes-vous-vous là ?
Merci de m'avoir répond :  après la soirée, j'ai passé la journée comme je l'ai souhaité...  avec ma fi-fille !
Dure journée, quoi qu'il en soit...
Titre: Re : Avec toi, dans la pensée, dans tes pas, tu devrais être là...
Posté par: TETE DE BOIS le 25 décembre 2011 à 17:01:53
Bonjour ,
Désolée pour le retard ,mon frère a voulu télécharger qqchose qui a pris du temps .Je suis là si vous êtes encore derrière votre écran .
Armelle
Titre: Re : Avec toi, dans la pensée, dans tes pas, tu devrais être là...
Posté par: TETE DE BOIS le 25 décembre 2011 à 17:13:23
Mammj ,
Je suis désolée pour ce rv manqué ;je vois que vous êtes hors ligne .Peut-être demain nous pourrons échanger par messages .Je vous souhaite de passer une soirée paisible ;demain sera peut-être un peu moins difficile .A bientôt .Pensées chaleureuses.
Armelle
Titre: Re : Avec toi, dans la pensée, dans tes pas, tu devrais être là...
Posté par: Mammj le 25 décembre 2011 à 17:32:57
Bonsoir Armelle, je ne sais pas comment j'ai fait, pas douée, je suis toujours en membre "caché" !
Qu'importe, je suis là avec vous tous, par la pensée et le coeur, et avec ceux qui nous manquent tant et tant
en ces moments qui devraient être des moments de retrouvailles...
Quelques appels, quelques SMS, mais le plus dur cette année est l'absence de mon Trésor !
Elle ne saura jamais tout l'amour que je lui portais moi qui l'ai laissée seule son dernier jour !
Comment le lui dire aujourd"hui tout mon amour , comment  tenir encore un peu, après elle, pour ses enfants ?
Merci encore Armelle, je vous embrasse.
Affectueuses pensées à Toutes et à Tous. Mammj
Titre: Re : Avec toi, dans la pensée, dans tes pas, tu devrais être là...
Posté par: Mammj le 27 décembre 2011 à 08:26:54

J'ai pu dormir grâce à l'anti-dépresseur....
Et à peine levée je suis en larmes, je ne suis que douleur ! Pas fière de moi....
Encore plus dans le chagrin à cause de l'interprétation des uns et des autres de  la façon de partir de Cath , la dépression
pour beaucoup n'étant pas une maladie* !
Alors j'entends que...  "suite à son divorce elle n'a pas accepté son revers de situation" "qu'elle craignait de ne plus
avoir le même train de vie" "qu'elle n'avait pas envie de se mettre en quête d'un emploi" alors qu'elle faisait une recherche
que tout était  pratiquement réglé, qu' elle approchait du but !
Ce qu'elle a craint le plus, c'est de ne pas assumer côté affectif, elle avait encore des sentiments pour son ex-conjoint, le père
de ses enfants qui l'a pourtant bien malmenée ! Cette séparation était de l'ordre de la perte pour elle par rapport à ses repères !
Et puis,  la fatigue la dépression s'en sont mêlées et elle a bien écrit :"ma maladie est invalidante, je ne serais plus comme avant....
je ne veux pas que mes enfants aient une maman malade..." ! Elle a surtout eu peur d'être séparée de ses enfants... après l'avoir
déjà été pendant deux mois et demi d'hospitalisation.... peur de ne plus avoir sa place auprès d'eux... Elle avait peur de tout....
L'ayant aidée pendant de longs mois, j'ai vu ses craintes son combat les manifestations et l'ampleur de cette dépression... sans
penser malheureusement  un seul instant au suicide !
Nous avons fait beaucoup de choses... mais nous n' avons pas suffisamment parlé.....
Il n'y a qu'ici que je puisse dire ce que je pense.... dire ma souffrance, mon indignation... Avec qui parler d'elle ?
Je suis révoltée et me surprend à détester tous ceux qui veulent réécrire son histoire.
Comme mon enfant, je finirai seule et incomprise tant l'entourage me révolte !

* "La dépression... Comment s'en sortir" Découvert trop tard, ayant fait confiance, à tort, aux médecins qui la soignaient !
A tort, puisqu'ils nous ont laissé dans l'ignorance de la gravité de cette dépression et du danger encouru....

Une journée plus douce,  à vous toutes et tous.   Mammj
Titre: Re : Avec toi, dans la pensée, dans tes pas, tu devrais être là...
Posté par: TETE DE BOIS le 27 décembre 2011 à 11:32:53
Mammj,
Ne prenez pas toute la bêtise sur vous ,des gens qui ne savent pas et qui prétendent tout savoir et le dire  .Je comprends que vous vous sentiez attaquée ,que vous sentiez l'image de votre fille injustement "salie" mais ce ne sont que bêtises et paroles insensées .Je comprends votre colère et si vous n'avez pas pu la dire à ces personnes ,écrivez leur .Après soit vous jetez la lettre ,soit vous la leur envoyez...elle fera son effet ....selon la nature des gens ....mais vous aurez justifiée votre fille et le sens de son combat si difficile .D'une manière ou d'une autre vous aurez posé des mots et sorti un peu votre colère ...et elle est légitime !
Vous écrivez : "Nous avons fait beaucoup de choses... mais nous n' avons pas suffisamment parlé....."Le fait de faire des choses ensemble est aussi une façon de s'exprimer et de partager .Ne vous culpabilisez pas si vous jugez ne pas avoir assez parlé .Vous n'étiez pas son thérapeute et elle n'avait peut-être pas envie de vous dire certaines choses parce qu'elle vous aimait et parce qu'on a tous aussi un jardin secret.Vous avez fait ce que vous avez pu avec les informations que vous avez eut sur sa maladie ,sur sa souffrance .Une hospitalisation en psychiatrie n'est pas si facile à vivre et reprendre le cours de la vie en dehors des institutions n'est pas si aisée à reprendre .Cela demande parfois toute une réadaptation car en psy ,on est bcp assisté ;parfois étouffé par le cadre et l'encadrement .J'ai malheureusement vécû cette expérience à plusieurs reprises .La douleur de la dépression nous propulse dans un état de fragilité ,une hospitalisation ne nous fait pas "grandir "non plus ,alors lorsqu'il faut reprendre la gestion de sa vie plus celle des enfants ou conjoint ,cela demande tellement d'énergie que parfois on se demande si on va pouvoir ......
Je vous souhaite de garder tout l'amour que vous avez pour votre fille au fond de votre coeur et de vous en donnez aussi .
Si vous le souhaitez ,parlez-nous de votre fille ,racontez-nous la belle personne qu'elle était .Nous nous saurons qu'elle était belle et nous lirons la justesse de vos mots :ceux d'une maman qui aime sa Cath pour l'éternité .
Courage !
Armelle
Titre: Re : Avec toi, dans la pensée, dans tes pas, tu devrais être là...
Posté par: Mammj le 27 décembre 2011 à 19:58:42

Bonsoir Armelle,
Je relirai votre commentaire et essaierai de mieux m'en imprégner... C'est tellement vrai ce que vous dites
à propos de l'hospitalisation !
Mais pourquoi a-t-il fallu  ce drame pour que je refasse le chemin à l'envers ?
C 'est justement parce que ma fille a été "une belle personne" que je comprends mal tout ce qui tout à coup s'est
ligué contre elle, tout ce qui, dans son état de grande faiblesse, l'a anéantie !
Et puis, les mots les plus importants qu'elle a pu dire en larmes  "maman reste avec moi et mon  fils" je ne les ai pas
entendus,  mon écoute ayant été  parasitée par le médecin-stagiaire qui s'en est occupée : "vous pouvez vous reprendre
en main" "vous êtes trop adhésive à votre mère" (après m'avoir quittée plus de vingt ans auparavant) !
J'ai souvent envie de lui rappeler ses mots à celui-là, pour ne pas endosser à moi seule tant de culpabilité...
En attendant, déjà en grande souffrance, notre Cath a fait les frais d'une totale  incompréhension, d'une horrible  méprise !
Et "ces gens" qui réécrivent son histoire... hélas sont souvent des membres de la famille...
Quoi qu'il en soit, comment survivre à une telle tragédie ? Je ne sais pas.....
Pour l'instant, je reste branchée sur les moments de souffrance qu'elle a vécus, et l'écran se brouille....
Chaleureusement.   Mammj

Titre: Re : Re : Avec toi, dans la pensée, dans tes pas, tu devrais être là...
Posté par: Mélie le 28 décembre 2011 à 00:51:42

J'ai pu dormir grâce à l'anti-dépresseur....
Et à peine levée je suis en larmes, je ne suis que douleur ! Pas fière de moi....
Encore plus dans le chagrin à cause de l'interprétation des uns et des autres de  la façon de partir de Cath , la dépression
pour beaucoup n'étant pas une maladie* !
Alors j'entends que...  "suite à son divorce elle n'a pas accepté son revers de situation" "qu'elle craignait de ne plus
avoir le même train de vie" "qu'elle n'avait pas envie de se mettre en quête d'un emploi" alors qu'elle faisait une recherche
que tout était  pratiquement réglé, qu' elle approchait du but !
Ce qu'elle a craint le plus, c'est de ne pas assumer côté affectif, elle avait encore des sentiments pour son ex-conjoint, le père
de ses enfants qui l'a pourtant bien malmenée ! Cette séparation était de l'ordre de la perte pour elle par rapport à ses repères !
Et puis,  la fatigue la dépression s'en sont mêlées et elle a bien écrit :"ma maladie est invalidante, je ne serais plus comme avant....
je ne veux pas que mes enfants aient une maman malade..." ! Elle a surtout eu peur d'être séparée de ses enfants... après l'avoir
déjà été pendant deux mois et demi d'hospitalisation.... peur de ne plus avoir sa place auprès d'eux... Elle avait peur de tout....
L'ayant aidée pendant de longs mois, j'ai vu ses craintes son combat les manifestations et l'ampleur de cette dépression... sans
penser malheureusement  un seul instant au suicide !
Nous avons fait beaucoup de choses... mais nous n' avons pas suffisamment parlé.....
Il n'y a qu'ici que je puisse dire ce que je pense.... dire ma souffrance, mon indignation... Avec qui parler d'elle ?
Je suis révoltée et me surprend à détester tous ceux qui veulent réécrire son histoire.
Comme mon enfant, je finirai seule et incomprise tant l'entourage me révolte !

* "La dépression... Comment s'en sortir" Découvert trop tard, ayant fait confiance, à tort, aux médecins qui la soignaient !
A tort, puisqu'ils nous ont laissé dans l'ignorance de la gravité de cette dépression et du danger encouru....

Une journée plus douce,  à vous toutes et tous.   Mammj

bonsoir Mammj
je ressens beaucoup pour votre fille ce que mon fils ressentait dans un autre contexte  (difficulté financière, une maison qu'il construisait tout seul, grave difficulté avec un beau-père  (aux propos néfastes) qui mettait en danger son couple....) en demande d'aide mais le sentiment que personne ne pouvait l'aider)  avec  les mêmes mots = maux, il se sentait si fatigué si diminué qu'il  ne voulait même plus que ses meilleurs copains le voit ainsi, il nous a protégé et nous rassurait faussement. Notamment les dernières heures car il semblait aller mieux, et il faut le savoir c'est souvent un signe de gravité extrême, quand les jours avant il allait si mal.
On pense aussi à tort que le fait qu'ils aient des enfants les empêchera de passer à l'acte, quelle erreur puisqu'en fait ils ne se sentent même plus dignes d'eux !!!
oui c'est difficile de ne pas se repasser le film de leur calvaire, de se dire qu'aurais je pu dire, qu'aurais je pu faire ?
je l'ai vu partir et ce soir là , il semblait aller mieux, il m'a regardé intensément et je n'ai rien compris !!!
 Tous et toutes nous trouverons toujours des raisons de nous en vouloir, mais nous ne l'avons pas fait sciemment.

Bien sûr les maladresses des autres nous font mal, ils ne savent pas combien il  nous faut  lutter contre cette maudite culpabilité!!! qui à la longue si elle perdure de manière intense nous enfonce plus encore dans la souffrance.
Ce que vous pouvez peut être vous dire c'est "qu'aimerait ma  fille", elle souhaiterait que vous alliez mieux sans aucun doute !!!
De tout cœur avec vous
Titre: merci le forum
Posté par: mjdi le 28 décembre 2011 à 10:00:33
Bonjour, tout le monde.
Je lis et relis vos messages chaque jour. Je ne sais pas si cela me fait du bien. Ma psy me disait qu'il ne fallait pas. J'ai arrété la psy et je continu de lire vos messages, parfois je réponds mais pas très souvent. Nous avons un peu tous les mêmes mots, la culpabilité d'avoir rien vu, la douleur qui nous ronge et nous use, les gens qui ne comprenne pas.
Cela fait trois ans et quatre mois que mon mari n'est plus avec moi. Je suis peut être arrivée à la phase de reconstruction. Dès que je me réveille je pense à lui et je pense à moi toute seule...Je verse encore quelques larmes tous les jours...
Je sais qu'il faut que je réapprenne à vivre sans lui. Je n'arrive pas à rencontrer des gens qui me font du bien. Je voudrai tant aimer de nouveau mais cela ne vient pas. Pourtant je ne reste pas renfermé, je sors je vais au ciné, je fais du sport, mais je reste seule. Cela n'est pas grave, mais cela n'arrange en rien ma tristesse du coup.
Une nouvelle année va arriver et cela me fait peur. Comme le temps passe et comme mon mari est resté loin derrière moi. Même s'il s'est ancré au plus profond de mon coeur. Physiquement il est resté planté au mois d'août 2008.
Je vous embrasse tous, amis du forum et je vous souhaite à tous quelques moments apaisés.
A vous lire
Mjdi
Titre: Re : Avec toi, dans la pensée, dans tes pas, tu devrais être là...
Posté par: Mammj le 28 décembre 2011 à 10:16:11
Bonjour,
Vos paroles certes m'apportent un peu de réconfort et de paix dans mon mal-être actuel, le mot est faible !
Si j'insiste auprès de mon entourage, ça se terminera comme pour ma fille, à l'hôpital, c'est la seule réponse
qu'ils aient eue !
Je n'ai pas envie de subir à mon tour une camisole chimique, à mon âge de surcroît, il y a sans doute mieux à faire....
j'en parlerai avec la psy demain !

Mélie vous aurez également lu mon dernier commentaire à TETE DE BOIS (Armelle)...
Non seulement, depuis cinq mois et demi, je porte sur le dos la souffrance de mon enfant et ma propre douleur,
mais il y a cette culpabilité qui m'étreint due au fait que je n'ai  pas entendu son appel au secours, son dernier jour !

Je gère de moins en moins bien et hier, n'en pouvant plus,  j'ai appelé deux services d'écoute....
J'ai eu la chance de pouvoir parler de ma douleur : l'un plus spécialisé dans le suicide, et l'autre plus généraliste.
Pour ce dernier appel, je n'étais pas tout à fait d'accord, bien que je l'aie lu également,  s'agissant de  la détermination
" irréversible" du suicidant (suicidaire) !

Parce que , le matin, comme je l'ai dit, elle m'avait demandé de rester la soirée avec elle et son fils, ce que je faisais depuis
mars.... et ayant refusé ce soir là,  l'après-midi j'ai pu voir qu'elle avait appelé deux fois le service d'urgence de l'hôpital
de ma ville et qu'elle avait  raccroché (sans doute partagée entre  un désir d'être protégée et celui de voir son fils le soir)
puis un ami médecin qui lui a dit qu'étant en voiture il préférait qu'elle l'appelle après 21 h !
Le soir après l'avoir amenée à 19h  à son ex-maison familiale, je suis partie puis l'ai rappelée d'une cabine téléphonique
pour lui dire que j'avais oublié mon portable chez moi !
J'ai pu également constater qu'elle avait rappelé à ce numéro de cabine, trop tard, j'en étais partie ! Quelle soirée pour elle...

Il me semble qu'il y a eu tentative de sa part d'échapper à ce geste malheureux et violent sur elle-même ?

Pour l'instant, je suis obligée d'en passer par ce retour sur ces événements... après avoir consacré  une bonne partie
de mon temps aux formalités, puis  à exposer mes griefs, : à l'ex-conjoint, à l'hôpital, à tenter de réhabiliter sa mémoire auprès
de la famille de ses enfants (j'espère que les psys qui les suivent sauront mieux le faire) et après, comme vous le dites,
il faudra que je me pose la question de savoir si ma fille me pardonne de ne pas avoir pu mieux faire.... et ce qu'elle souhaite pour moi aujourd'hui !

Je vis très mal cette situation, il faudrait que je parte quelquepart et paradoxalement je reste enfermée chez moi avec la
pensée de mon enfant et son empreinte laissée ses dernières semaines ici ; par ailleurs  désoeuvrée suite au décès de ma mère mi-mai (en maison d'accueil médicalisée), puis de ma fille mi juillet alors que je les aidais  toutes deux.... avec mes moyens !


Et hier, pour la première fois, j'ai compris qu'on pouvait se trouver dans une impasse et une souffrance ingérable
au point de ne pas trouver d'autre issue que celle d'en finir, de rejoindre la personne aimée !
Je dois à tout prix éviter ce drame à ceux qui, s'ils ne peuvent  rien pour moi,  seraient doublement  touchés !

Voilà pourquoi il est impératif  que je parvienne à émerger, sans surtout effacer la pensée de l'enfant dont je suis amputée....
que j'ai aimée et aime plus que tout , dont j'ai vu la joie et  l'espoir renaître  parfois  dans son  regard, puis  ses moments difficiles
où elle cru à tort perdre la garde de ses enfants.... qu'elle ne voyait pas assez souvent alors que c'était une priorité !

Douce journée à toutes et tous.


Titre: Re : Avec toi, dans la pensée, dans tes pas, tu devrais être là...
Posté par: angelik le 28 décembre 2011 à 11:24:38
Bonjour Mammj
Je suis comme toi et je repasse en boucle dans ma tête le dernier jours de mon fils. C'est épuisant mais je n'arrive pas à stopper mon cerveau de chercher et de supposer des tas d'hypothèses.
Un jour, je suis persuadée qu'une chaîne de coïncidences l'ont amené à ce geste irrémédiable, que j'aurai pu faire quelquechose si j'avais compris sa souffrance. Et le lendemain, je ne suis plus sûre de rien et je me dis que de toute façon, je n'aurais rien pu empêcher...
Comment arrêter ce cercle enfernal qui nous laisse sans forces ?? Je ne sais pas et je voudrais tellement arriver à une certaine sérénité comme d'autres ici.
Je crois qu'il nous faudra beaucoup de temps et j'essaie de me persuader que nos enfants ne voudraient pas nous voir dans cet état. Dans la lettre que mon fils a laissé, ces derniers mots sont "je vous aime, prenez soin de vous". Mais c'est tellement dur !!
Concernant mjdi, je ne comprends pas que la psy déconseille d'aller sur ce site alors que d'autres le conseille... comment voulez-vous que l'on s'y retrouve...
Affectueusement à tous
Corinne
Titre: Re : Avec toi, dans la pensée, dans tes pas, tu devrais être là...
Posté par: Mammj le 28 décembre 2011 à 15:55:20
J'ai relu une partie de vos messages mjdi et comme vous je suis scandalisée du peu de cas
que l'on fait  des  différents types de depression et des risques suicidaires accrus  pour
certaines d'entr'elles !

Moi j'ai appris que ma fille faisait une dépression "majeure" lorsque j'ai reçu son dossier médical
un mois et demi après son suicide ! Il est évident que sans prétendre tout régler, nous aurions éviter
d'agir à contre-courant, nous l'aurions davantage comprise et donc  entourée, ce dont elle avait tellement
besoin, au lieu de vouloir la faire rentrer dans le moule alors qu'elle en tait incapable !!!

Où en suis-je au bout de cinq mois et demi ? Je n'ai lu de Ch. Fauré que "après le suicide d'un proche"
et actuellement, un peu plus confus :"Sur le deuil et le chagrin" d' E. Kübler-Ross qui, elle, évoque cinq
étapes du deuil. Bref, selon les thanatologues, le nombre d'étapes diffère !
Ce que je sais c'est qu'au stade où j'en suis... je vais au plus mal ! Ma fille a emporté ma vie avec elle
je ne sais plus comment m'en sortir....  Trop déboussolée, le choc total !

Pour ce qui vous concerne, vous travaillez encore  avez d'autres enfants,vous  sortez un peu et donc voyez d'autres gens,
mais c'est essentiellement  la connivence et ce rapport intime à votre conjoint qui vous manque et  qu'il est difficile à recréer, je le conçois ! Pourquoi ne pas essayer de continuer à faire un bout de chemin  avec votre psy ou un autre, outre ces échanges précieux
dans l'urgence, sur ce site ?
Que de force il nous faut....

Chaleureuses pensées à Toutes et Tous.


Titre: Re : Avec toi, dans la pensée, dans tes pas, tu devrais être là...
Posté par: Mammj le 28 décembre 2011 à 16:21:40

En effet Anjelik, il faudra beaucoup de temps pour trouver une forme d'apaisement bien que la perte d'un enfant
reste un mal incurable, à plus forte raison par suicide parce leur geste nous remet en question, remet en question
notre attitude à leur égard même si nous savons qu'en tant que parents, nous n'avons pas la toute puissance !
Moi je vis avec ce cauchemar et reste pétrifiée d'autant qu'il n'y a ni conjoint ni autre enfant pour m'obliger à me bouger !!!
Mon entourage prend des nouvelles de temps à autre bien conscient qu'il ne peut rien de plus ... je refuse pour le moment
toute invitation !
J'ai besoin aussi de temps pour oublier qu'ils n'ont pas toujours été de bon conseil dans la situation lourde que vivait
ma fille, se retranchant derrière les erreurs du corps médical !
Non seulement elle a souffert et est la première victime de ce drame, mais c'est c'est très chargé  de conséquences pour
ceux qui restent, notamment ses deux enfants mineurs.....
Je suis celle qui culpabilise le plus dans cette histoire, son ex-conjoint (qui a rendu leur divorce difficile)  a le nez dans le guidon...
et fait en sorte que les enfants n'aient pas un moment à eux.... les enfants de ma fille...  que c'est triste !
Je ne sais pas où je vais, nous verrons bien !
Nous soutenir sur ce site est d'un grand réconfort dans la douleur que nous éprouvons.
Affectueusement.  Mammj
Titre: Re : Avec toi, dans la pensée, dans tes pas, tu devrais être là...
Posté par: Mammj le 29 décembre 2011 à 11:01:55
           
              ]Brève la vie

Sur ce brancard pâli par le destin,
Mes mains tremblent, ma gorge se noue.
Sûr, ils t'on pris pour embellir les cieux
Et noircir ma terre frémissante de douleur,
Mais ce fut une erreur.

J'entends encore ta voix, ton rire
Pourquoi tu as fermé ton livre ?
Tes yeux si bleus, ton sourire...
C'est mon âme qui est décédée.

Moi qui écris souvent sur la mort
Elle est venue me prendre l'être le plus cher à mon coeur...
Un baiser sur ton front glacial, une main sur la tienne
Je dois te laisser dormir à jamais...

Moi, celle qui te berçait,
Qui t'emmenait dans les vagues bleues,
Baigner sous le soleil des vacances...
Mon coeur dort là-bas, dans les entrailles du monde.

Sa vie si brève écrite dans un cahier.
Plus d'espoirs, impuissance
Ma raison s'accroche à ces 17 années.
Je voudrais te suivre dans les jardins aux tonnelles fleuries
Ou y être à ta place.

Que de larmes enragées, injustice traitresse.
La maison emplie de roses et lys blancs
Et la chanson que tu m'a laissée
Mon ange, mon bébé.

J'aurais dû te serrer plus fort dans mes bras,
Te dire à quel point je t'aime
Lorsqu'on s'est quittés...

C'est un horrible cauchemar éveillé
Pourquoi prier ? La mort est sourde et sans pitié
Elle peut me prendre,
La joie de vivre m'a quittée...

Mireille  (du site La Gentiane)
Titre: Re : Avec toi, dans la pensée, dans tes pas, tu devrais être là...
Posté par: Mammj le 31 décembre 2011 à 19:17:53
Rien de particulier ce soir...
Mais j'ai prévenu mes proches avant qu'ils ne m'appellent que j'irai me coucher avant minuit !
J'étais avec ma fille l'an dernier, ce qui n'était pas le cas lorsqu'elle était heureuse en couple !  Alors, demain, si j'en trouve l'énergie j'irai sur le port où nous avions marché ensemble le 1er de l'an 2011.
Toutefois,  je ne  rentrerai pas dans ce restaurant où nous avions déjeuné toutes les deux !
Voilà presque  six mois que je me reproche de n'être pas restée auprès d'elle ce soir du 10 juillet, croyant qu'elle était à même
de rester seule avec son ado ! Quelle grave erreur... Que de conséquences...
Je ne survis qu'avec les anxiolytiques... autrement la culpabilité continue à me dévorer jour après jour !
Ma fille chérie, mon unique enfant, je n'ai pas pu ou su l'aider... à s'en sortir.... faute d'avoir été informée de sa dépression
"majeure" (type mélancolique) suite à une séparation qui,  au fur et à mesure qu'elle se compliquait,  l'a sortait de ses repères !!!
Même ses deux enfants pensent (la belle-famille aidant) que leur Maman a préféré les abandonner plutôt que de résoudre
les difficultés nouvelles auxquelles elle était confrontée (on ne leur dira pas... mais des difficultés dont leur  papa est à l'origine) !
Où vais-je trouver la force et les moyens de les convaincre --sans nuire au père qui les élève seuls désormais-- que leur Maman voulait guérir pour être de nouveau près d'eux, comme avant  ?
Une soirée apaisante pour vous tous présents sur ce forum.  Mammj
Titre: Re : Avec toi, dans la pensée, dans tes pas, tu devrais être là...
Posté par: TETE DE BOIS le 01 janvier 2012 à 09:39:18
Bonjour Mammj,bonjour à tous ,
Tout d'abord je vous adresse mes pensées chaleureuses en ce premier jour de l'année .Que votre chemin de souffrance et de deuil vous mène au plus près d'un apaisement mérité par chacun .Vous aimiez vos "disparus" : vos enfants ,vos conjoints ,vos parents ,vos frères et soeurs ;votre douleur retranscrite ici en témoigne ;vous ne les avez pas abandonné ou trahi .Mais il faudra du temps pour prendre du recul et accepter la réalité des choses ,la responsabilité de l'être humain dans ses actes même si parfois tout les accable ,et le fait aussi que ,malgré l'amour que l'on porte aux autres ,à sa famille ,on ne peut décider de rester en vie à leur place ...malgré tout l'amour ....et c'est ce que nous pouvons lire dans tous vos témoignages .
Aussi je vous souhaite pour cette année des journées plus paisibles où le souvenir de vos êtres aimés viendra vous caresser le coeur sans vous envahir de douleur .
Mammj ,tout n'est pas perdu concernant la mémoire de votre fille par rapport aux dires de la belle-famille ou du  père de ses enfants.Vous n'avez pas besoin de nuire à votre ex-gendre qui élève vos petits- enfants pour dire la vérité ,celle de votre fille .C'est votre vérité ,la vérité de votre fille ;alors pour la dignité de votre Cath ,accrochez-vous à cette vérité .Dites-là ;elle fera son chemin et un jour ,elle arrivera dans les oreilles de vos petits-enfants .Un jour ,vos petits-enfants chercheront à comprendre pourquoi leur maman a eut tant de souffrance ;on recherche tous un jour ce type de vérité .Pourquoi ne pas leur écrire des textes sur votre douleur dès à présent en prévision de leur donner un jour quand ils seront plus grands ,plus autonomes dans la pensée?
Mammj ,je vous souhaite une bonne journée ,une bonne promenade au port si vous en avez la force .Pourquoi ,ne pas faire en ce lieu symbolique ,une promesse à votre fille qu'un jour ses enfants sauront une partie de sa vérité et que vous l'y aiderez ?
Affectueusement .
Armelle
P.S : ce que je peux vous suggérer ne sont que des idées qui me viennent à l'esprit .
Titre: Re : Avec toi, dans la pensée, dans tes pas, tu devrais être là...
Posté par: Mammj le 01 janvier 2012 à 20:08:41
Bonsoir,

A mon tour de vous adresser mes pensées sincères au seuil de cette année nouvelle, qu'elle nous permette à tous de retrouver
l'espoir, la confiance, la paix avec nous-même et avec ceux que vous aimons où qu'ils soient !

Ce passage à 2012  m'effraie car j'ai le sentiment qu'il  m'éloigne de ma fille que la vie n'a pas retenue à nos côtés !
Que de questions restées sans réponse, où puiser la force de lui survivre, avec  un quart de siècle de plus que mon enfant ?
C'est toujours l'incompréhension et l'apaisement n'est pas pour demain !

Merci Armelle, oui il faudrait que j'écrive mais je n'y arrive pas.... Je sais aussi que mes petits-enfants ont un devoir de loyauté
envers ce père qui les élève seul maintenant.... Ma fille aurait dit : "laisse tomber Maman" ; n'empêche que si elle ne s'était
pas laissée dévaloriser et flouée, elle ne serait sans doute pas dans la tombe aujourd'hui !
Nous en a-t-elle voulu de ne pas avoir su déceler ses appels au secours ?

Ses deux enfants étant mineurs, il m'arriverait quoi que ce soit c'est leur père, représentant légal, qui serait autorisé à rentrer
chez moi , on ne s'en sort pas.... Bien sûr, je peux laisser quelques papiers ailleurs, mais les miens n'auraient pas envie de se
mêler de toutes ces histoires... en remettant aux enfants "la vérité de leur maman" ce que je sais de ses moments qui ont précédé
sa maladie... car  bien des choses de sa vie de couple (22 ans) sont restées secrètes !
J'ai fait ma promenade sur le port, écourtée à cause des larmes qui coulaient et surprennent toujours les promeneurs !!!
Je me suis toutefois aperçue que nous avions fait pas mal de balades ma Cath et moi....
Comme elle a dû souffrir, comment ne pas en être déchirée ne pas être dans la douleur ?

J'espère Armelle, vous ne parlez pas de vous, que cette période de fin d'année a été plus légère pour vous.

Pensées affectueuses à Toutes et Tous.  Mammj

Titre: Re : Avec toi, dans la pensée, dans tes pas, tu devrais être là...
Posté par: flemming le 01 janvier 2012 à 20:55:24
Bonsoir Mammj,
Je vous pésente tous mes bons voeux pour 2012 et que vou retrouviez un peu de sérénité et que vous soyez toujours pésente auprés de vos deux petits enfants.

Je vais vous écrire quelquechose qui vous fera surement réfléchir car moi et mon frère, nous pensons l'avoir subit. Mon père avait quité ma mère j'avais 16 ans et mon frère 14 ans. Nous n'avons jamais eu aucun contact avec mon père car il est parti pour une autre femme, et nous lui avons pas pardonné d'avoir laissé maman au bout de 20 ans de vie commune et sans travail. Bref, lorsqu'il est décédé personne ne nous a prévenu, nous ses propres enfants, nous lavons appris au bout de neuf ans. Avait-il laissé une lettre pour nous, sa copine ne nous a rien adressé. Je suis sur qu'il pensé à mon frère, qu'il adorait et à moi. A t il laissé un papier ou une lettre qui s'est volatilisée ? Nous ne le serons jamais.......

pour vos petits enfants, faites ou écrivez des documents et mettez les chez un notaire et demandez qu'à l'age de ..... ans (à vous de voir), ces documents soient remis aux petits. Car ils doivent savoir "la vérité de leur maman" sur sa vie de couple, son vécu que vous seule connaissait, le pourquoi de son geste, ce qu'elle a vécu avec leur papa, car maintenant celui ci va passer pour un dieu aux yeux des enfants (ce que je dis va peut etre choquer certaines personnes, mais cela n'engage que moi). De plus, personne dans votre famille serait mis à contribution.
Je pense que vous devez cela à votre fille.
Bonne soirée

Titre: Re : Avec toi, dans la pensée, dans tes pas, tu devrais être là...
Posté par: Mammj le 02 janvier 2012 à 10:20:27
Bonjour,

Merci Flemming pour vos suggestions.... Je n'avais pas pensé à un Notaire et en effet ce serait une solution pour épargner
la famille ! En tant que père, mon ex-gendre a le beau rôle maintenant puisque, vis à vis de tous, il assume en totalité la responsabilité  des deux enfants !
Alors ce sera délicat, les enfants ayant déjà perdu leur maman, ils verraient d'un mauvais oeil que l'on éveille des soupçons quelconques sur ce père qui leur reste et s'occupe d'eux....
 
J'ai déjà copie de mes griefs écrits à l'ex-conjoint de ma fille ainsi que des documents - laissés chez moi par ma fille- qui prouvent
son comportement... "comment le qualifier ?" ! Mais ce sera lourd pour les enfants  plus tard une telle révélation.... après ce qu'ils viennent de subir en si peu de temps, la séparation de leurs parents, la maladie  puis la mort de leur maman !!!
Le redire autrement peut-être ?

Je trouve d'ailleurs étrange que mon petit-fils prenne de la distance par rapport à moi depuis le suicide de sa maman...
S'il s'en veut lui-aussi... (car il était censé être avec elle ce soir-là) ce n'est pas en tirant le rideau sur tout ce qui touche à l'histoire
de sa maman qu'il réglera son problème.
Normal qu'il fuit, à presque dix sept ans, vers autre chose.... il a la vie devant lui mais il pourrait aussi regretter un jour de ne pas avoir eu d'explication avec sa grand mère. Je ne peux décider à sa place !!!

Voilà toutes les questions qui me tourmentent, outre l'absence de mon unique fille que je pleure chaque jour depuis presque 6 mois.
Souvent pour me calmer je me secoue en me disant : "pense à la souffrance vécue par  ton enfant pour en arriver à un tel acte,
et non à la tienne" mais alors je m'en veux encore plus de ne l'avoir pas décelée pour l'entourer de plus de tendresse et de chaleur...
C'est affreux ce qui s'est passé et sans fin...

Douce journée à  tous.
Titre: Re : Avec toi, dans la pensée, dans tes pas, tu devrais être là...
Posté par: flemming le 02 janvier 2012 à 13:24:32
Bonjour Mammj,
Votre petit fils a dix sept ans, s'en veut-il aussi de la disparition de  sa maman ? Comment se comporte et que leur dit leur père à votre sujet et au sujet de leur maman. Vous savez très bien comme moi, que l'on peut faire croire n'impote quoi à un enfant ou à un adolescent. Quelques paroles bien ditent au bon moment et la personne ne retiendra que cela.... Leur père donne-t-il une mauvaise image de leur maman, car après avoir vécu ce qu'ils ont vécu ces deux enfants sont très fragiles surtout psychologiquement.
Ils doivent savoir la vérité sur la vie de leur maman meme a vingt cinq ans, en tout cas c'est mon avis le plus intime.
Je vous embrasse et pense à vous bien fort.
Titre: Re : Avec toi, dans la pensée, dans tes pas, tu devrais être là...
Posté par: Mammj le 02 janvier 2012 à 15:16:58
Re bonjour.....

Une très triste histoire, une dépression  plus lourde qu'on ne croyait et  des conséquences très graves !!!

"Nous sommes tous coupables, même moi" a osé me dire en face un psychiatre lorsque je lui ai annoncé le suicide de ma fille....
Comme   selon l'art. 36 de la Santé publique,   ils ont droit à l'erreur...

En fait après deux mois et demi d'hospitalisation, elle n'était pas "apte à se reprendre en main" car elle n'était pas guérie et l'entourage, induit en erreur, a  fonctionné à contre-courant !
C'est ainsi que l'ex-conjoint  sommait ma fille d'assumer la garde alternée de ses enfants... (avec menace de perdre la garde) !
Moi, ne sachant  pas tout, (j'ai surpris des messages sur son répondeur "après" sa mort)  alors que je l'accompagnais en général,
ce 10 juillet dernier je l'ai laissée seule avec son fils dans leur ex-maison familiale.....
Et ce que nous n'avions pas prévu ce soir-là c'est que son fils serait sorti  (pour aller où ? - on ne saura jamais...), elle qui faisait des crises de panique (d'abandon parfois  depuis sa difficile  rupture familiale)  que s'est-il passé ?
Elle a dû se croire rejetée de tous et a mis un terme à son extrême douleur..... C'est le fils qui, rentrant son vélo, a trouvé sa maman morte et... terrible... c'est lui qui lui a ôté le cordon... et appelé les pompiers !
Voilà pourquoi il doit lui aussi se sentir responsable ! Elle était venue là pour le voir avant son départ en vacances....

Je ne dis pas que nous aurions tout pu éviter mais ce week end là nous ne l'avons pas aidée, certainement pas !

J'ai longuement expliqué dans mes posts précédents la culpabilité qui me ronge depuis..... car nos comportements à tous,  ce week
end-là  ont été des "facteurs déclenchants" pour ma pauvre Cath.....

Je vois un psy chaque semaine mais pour les enfants, c'est le père qui en est le tuteur et doit les guider dans leur démarche....
C'est difficile, vu ma  non-relation avec mon ex-gendre, de lui en toucher deux mots, mais j'essaierai quand même un de ces jours.....
D'autant  j' ai adressé mes voeux à mes petits-enfants et...  pas de réponse !!! Très dur  pour eux j'imagine...
Vont-ils me laisser de côté... parce que je leur rappelle leur maman, une période douloureuse pour eux ?
Ils avaient une si bonne entente quand tout allait bien en famille pour eux tous !!!

Ma famille aussi se sent mal parce qu'ils me   reprochaient souvent  de trop en faire (ils s'en veulent) 
pour mon enfant, revenue vers moi,juste le temps de remonter la pente après vingt ans de vie de couple !!!
Trop ? pas assez ? moi je dirais :  "pas assez fait pour mon enfant" !

Et la souffrance de ma fille et son absence m'obsèdent  depuis presque six mois (le 10) !
Comment vivre avec de tels regrets, un tel poids sur la conscience. Pour mes petits-enfants -qu'ils reviennent vers moi ou pas -
il me faudra bien rester debout encore quelque temps ...
(en réalité je ne vois pas de quoi ils pourraient m'en vouloir exactement ?)

C'est dur de revenir sur ces faits, de penser que mon unique fille devrait  être parmi nous ; il m'arrive de percevoir ce qui
s'est produit comme un brutal accident !

Merci Flemming, merci à Toutes et Tous de m'avoir lue.


 


Titre: Re : Avec toi, dans la pensée, dans tes pas, tu devrais être là...
Posté par: Mammj le 02 janvier 2012 à 15:58:26

Excusez-moi pour tous ces détails mais je me  suis en quelque sorte en partie libérée
de ce qui s'avère une entrave insoluble  pour moi aujourd'hui.....
Comment continuer ne serait-ce que le temps d'accomplir toutes mes démarches...

A ce propos,  je voulais rappeler l'article 226-13 et 226-14 du CP concernant  le  secret médical.
Articles que j'entends rappeler lors d'une prochaine conciliation, au psy qui suivait ma fille, majeure certes,
pour qu'enfin il m'explique pourquoi il ne nous a  pas informés qu'elle  était en danger !!!
Alors que c'était faisable...
Titre: Re : Avec toi, dans la pensée, dans tes pas, tu devrais être là...
Posté par: TETE DE BOIS le 02 janvier 2012 à 18:29:56
Bonsoir Mammj ,
Vous n'avez pas à vous excuser ...et nous ne sommes pas là pour juger et de ce fait pour vous excuser .Au contraire ,si déposer vos interrogations ,colère ,doutes ou autres messages d'amour à votre enfant disparue vous aide ,alors le sens de ce forum sera rejoint : comprendre ,être accompagné ,partager et cheminer aussi pour traverser cette épreuve au combien difficile .Continuer d'écrire ;c'est une de vos solutions je crois pour tenir ;pour vous ,vos petits-enfants et pour la dignité de la mémoire de votre fille que vous allez restaurer un jour auprès de ces jeunes êtres .Courage !
Armelle
Titre: Re : Avec toi, dans la pensée, dans tes pas, tu devrais être là...
Posté par: Mammj le 02 janvier 2012 à 19:04:56

Votre compréhension est d'un grand réconfort Armelle et ce forum nous permet d'évoluer pas forcément
dans le sens que nous avons pensé au départ !
La douleur s'estompera probablement pour faire place aux souvenirs heureux partagés ?
Accepter l'idée que nous ne savions pas tout du vécu, des pensées,  ni  du ressenti de la personne aimée,  trop tôt
disparue se fera peu à peu jour ?
Se pardonner de part et d'autre -- même si en tant que mère  on n'est pas la mieux placée,   on voudrait tant éviter de
telles souffrances à nos enfants-- à nous qui n'avons pas su la comprendre ni l'aider ?  à  elle qui nous a largués ?
Je suis loin du but, si toutefois il s'agit de but.... car depuis que ma Cath n'est plus à sa vie, de but je n'en ai plus !
Une bonne nouvelle toutefois, la petite de 9 ans m'a appelée... quant au grand  , hum ! on verra...
Comment vivent-ils l'absence de leur Maman ? Je me pose constamment la question mais comme pour le reste il faudra
accepter de ne pas savoir !

Force et confiance à Toutes et à Tous.
Titre: Re : Avec toi, dans la pensée, dans tes pas, tu devrais être là...
Posté par: TETE DE BOIS le 03 janvier 2012 à 11:17:58
Bonjour Mammj,
Je suis heureuse si mes paroles vous aident à cheminer et je vous remercie de m'en faire part : cela fait toujours du bien de se savoir un peu utile pour aider les autres dans leurs parcours de vie .Je suis aussi contente de savoir que la "petite" de 9 ans vous a contacté .Le lien se poursuit pour l'instant ,même en petites touches .Vous écrivez : "depuis que ma Cath n'est plus en vie ;de but ,je n'en ai plus !"La douleur ,votre douleur d'avoir perdu votre fille unique vous aveugle ,vous meurtrie sans doute les sens aussi .Vous devez réapprendre à vous réapproprier votre coeur et votre vie .Vos repères sont cassés et vous allez au fil du temps en construire d'autres ,sans oublier votre Cath qui sera présente à vos cotés mais différemment :dans votre coeur et dans vos pensées .Votre chemin de vie continue et la vie qu'à donné votre Cath à ses enfants aussi ....la vie continue ,Mammj ,avec vous .Vous ne savez pas comment vos petits-enfants vivent l'absence de votre fille ?Je ne crois pas que vous n'aurez jamais la réponse et que de ce fait il faudra que vous acceptiez de ne pas savoir .Courage ,Mammj ,vous avez votre place de grand-mère auprès d'eux !Ne pouvez-vous pas essayer de discuter avec votre ex-gendre pour avoir une relation ,de temps à autres ,seule avec chacun d'eux ou avec la "petite" si le "grand" s'y refuse ?Juridiquement ,vous avez aussi un droit de visite de 15 jours je crois pour voir vos petits-enfants ( à vérifier dans le code civil ).Ne renoncer pas à votre place de grand-mère ;vous êtes la mère de leur mère ;ainsi les liens affectifs continuent ;ils sont autant nécessaire à vous qu'à eux et à la mémoire de votre Cath .Accrochez-vous à ce projet ,la vie continue ;vos petits-enfants ne demandent qu'à vivre et ne souhaitent certainement pas au fond de leurs coeurs que l'histoire de leur maman soit finie .Elle continue ,d'une autre manière ;soyiez-en certaine .
Affectueusement .
Armelle
Titre: Re : Avec toi, dans la pensée, dans tes pas, tu devrais être là...
Posté par: TETE DE BOIS le 05 janvier 2012 à 14:45:26
Bonjour Mammj ,
Ces quelques mots pour vous dire que je pense à vous et que j'espère que vous allez "le mieux " possible .
Armelle
Titre: Re : Avec toi, dans la pensée, dans tes pas, tu devrais être là...
Posté par: Mammj le 05 janvier 2012 à 15:00:56
Bonjour et merci Armelle....
Pour le moment je vais de psy en groupe de paroles,  en passant par le forum qui aide beaucoup lorsque les uns et les
autres interviennent pour  quelque type de deuil que ce soit !
Nous n'avons pas le choix, cette souffrance , chacun à son rythme, nous ne pouvons en faire l'économie....
Tant mieux si certain(e)s entrevoient le bout du tunnel pour entamer une autre tranche de vie !
Pour ma part, ainsi que je le disais suite à un message de Mitzou, en tant que mère (et grand-mère des deux petits-enfants
restés sans maman) , au bout d'à peine six mois (le 10) je ne me sens pas autorisée à vivre après mon enfant... Nous verrons plus tard... Elle  me manque viscéralement. La souffrance qu'elle a vécue m'est intolérable....
Bien sûr qu'il faudra que je fasse le maximum pour garder le lien avec ses enfants, mais ce ne sera pas chose facile....
Je souhaite que vous soyez à même aujourd"hui de poursuivre votre parcours harmonieusement avec vos enfants.
Chaleureusement.  Mammj
Titre: Re : Avec toi, dans la pensée, dans tes pas, tu devrais être là...
Posté par: Mammj le 13 janvier 2012 à 12:38:18
Ma Cath, mon amour....
J'ai connu la solitude, choisie ou subie selon les moments de mon existence,  mais le vide dû à ton absence
définitive, ma Chérie, je ne connaissais pas ! Il me déchire chaque jour davantage depuis six mois ! Grâce aux anxiolytiques
j'arrive à retenir quelque peu mes  larmes à  trouver quelques heures de répit...
En te perdant, je perds aussi tes deux enfants, récupérés ailleurs ! Ton ex-conjoint n'étant pas en paix avec lui-même !!!
Comment as-tu pu succomber à une dépression quand tu as réussi à émerger d'un cancer ?
Pour le moment je suis encore sous la  colère contre tous ceux qui n'ont pas pris au sérieux cette maladie car c'en est une, qui n'ont pas vu  que tu t'enfonçais, ceux qui -entourage compris- voulaient que tu rentres vite de nouveau dans le moule alors que l'urgence était de te soigner.... de te redonner confiance en toi, en la vie !
Même moi je suis tombée dans le piège... On me reprochait tellement d'en faire trop, de ne pas te laisser ton autonomie,
alors que tu avais besoin de soutien et d'affection.... Et c'est le jour où tu préparais une crise, que je n'ai rien vu venir, que je t'ai laissée avec ton fils... dans ton ex-maison familiale !
Comment puis-je survivre ma Cath chérie, sans te savoir à ta vie, à tes enfants, et pire.... avec l'image de ce
dernier matin où en larmes tu me demandais de rester avec toi... et l'après-midi calmée (plutôt... résignée) où jusqu'au
moment de nous  quitter, devant ton fils,  ton regard dissimulait  ton extrême détresse !
Tu imagines la culpabilité qui est la mienne moi qui voulais  t'aider, quand le lendemain matin au lieu de te voir arriver comme convenu, nous avions tout un programme pour l'aménagement de ta petite maison, c'est ton cousin qui est venu  m' annoncer
ton suicide qui près mes cris, mes  hurlements, m'a emmenée à la chambre mortuaire de l'hôpital...  mais, horrible déception,
je n'ai pu te voir que six jours plus tard !
Tu avais décidé de mettre un terme à ta souffrance, à ce mal sournois qui t'empêchait d'être auprès de tes enfants et
dont tu croyais ne plus guérir !  Après avoir lutté de  longs mois, tu  t'es sentie dévalorisée de ne pas  pouvoir
reprendre une vie "normale" , tu ne voulais pas être un poids pour tes enfants ni pour ta mère, ce que tu as expliqué en
quelques lignes seulement sur un petit mot laissé sur la commode de ta chambre, chez moi !!!

Tu n'as pas été suffisamment soutenue, c'est sûr, je le déplorerai et m'en voudrai amèrement et cruellement tout le temps
qui me reste imparti....
Aujourd'hui, je fais ce que je peux pour tenir.... parce que je pense que c'est ce que tu me demanderais si tu le  pouvais... pour parler de toi à tes deux petits amours, pour leur transmettre encore quelquechose...quand je les reverrai... de leur Maman...
C'est l'anniversaire de ton aîné ce jour, il y a dix sept ans il naissait dans la joie....
Pardonne-moi mon Trésor, mon unique enfant, pardonne-moi de m'être ainsi trompée....  Je ne te laisserai pas seule longtemps....
Ta Mamm

Titre: Re : Avec toi, dans la pensée, dans tes pas, tu devrais être là...
Posté par: angelik le 13 janvier 2012 à 17:15:50
Bonjour Mammj
Non, tu n'as pas perdu tes petits enfants. Ils sont vivants et même s'ils ne sont pas avec toi tous les jours, ce sont tes petits enfants pour la vie. Pour l'instant, ils ont besoin de leur papa mais ils grandissent. Ton petit fils a 17 ans aujourd'hui et va entrer bientôt dans l'âge adulte. Ils voudront mieux connaître leur maman et auront des questions. Qui d'autres que toi pourra leur expliquer leur maman. C'est le plus grand service que tu pourras rendre à ta Cath Chérie  Sans parler de dénigrer le papa car ils ne le supporteraient pas... Et je sais de quoi je parle car le père de mes deux grands n'est pas en paix avec lui-même et je ne peux rien dire à mon aîné qui se protège pour l'instant. Je laisse la porte ouverte et il sait que je répondrai à toutes ces questions le jour où il le souhaitera.... pourquoi ne pas commencer à écrire l'histoire de ta fille pour le jour où ils voudront savoir. Cela te soulagerait.

Tu dis que tu n'as que des anxiolytiques pour t'aider. C'est ce que j'avais au départ car je refusais de prendre autre chose. Mais ça ne suffisait plus. A un moment, j'ai été obligée de prendre un antidépresseur léger car je n'y arrivais plus. D'une part, je ne voulais pas car ma mère en a pris pendant des années et c'était devenu un cercle vicieux et ça me faisait très peur. Et d'autre part, j'avais l'impression que ce coup de pouce était comme une trahison envers mon fils et que j'allais renier ma peine de l'avoir perdu. Ce n'est pas le cas, j'ai toujours autant de peine mais j'arrive mieux à gérer et à rester en contact avec l'extérieur. C'est moins douloureux et je me dis que si je dois en prendre jusqu'à la fin de ma vie, et bien, je le ferais pour mes deux fils qui restent et qui sont bien vivants.
Si nous avons survécu à nos enfants, c'est que nous avons encore quelquechose à faire ici bas. J'ai 47 ans et je me dis que le chemin sera bien long pour rejoindre mon ptit coeur, si toutefois c'est possible....
Je t'embrasse  :-* :-*
Titre: Re : Avec toi, dans la pensée, dans tes pas, tu devrais être là...
Posté par: Mammj le 16 janvier 2012 à 10:26:36
Bonjour Anjelik, bonjour à tous....
Votre "petit coeur" souhaite, là où il se trouve que vous soyez présente auprès de ses frères,  que vous preniez soin de vous
comment pourrait-il en être autrement ? Persévérez côté boulot, si je puis me permettre....
Ne prenez pas de décision "à chaud" !

Ma Cath a (aurait) votre âge, je voudrais tant lui donner ma place et prendre la sienne.... Elle doit manquer
tellement à ses deux enfants, surtout à la petite dernière de 9 ans ! Et  elle avait tant de projets pour eux trois...
Quant à mon ex-gendre, je ne le vois plus...Pour tenter des rencontres avec  mes petits-enfants, c'est un SMS ou un mail
très brefs... depuis je lui ai signifié mes griefs -documents à l'appui- concernant l'attitude déloyale et dure qu'il a eue à l'encontre
de la mère de ses enfants, ma fille, alors que celle-ci était en dépression sévère, et ce... jusqu'à la veille de son suicide !!!

Comment pourrais-je un jour, si cette occasion m'est donnée... ou suite à des questions des enfants, leur  dire les difficultés
qui ont eu raison des forces puis de la vie de leur maman, sans "salir"  leur père qui les a à temps plein maintenant et envers
qui ils auront un devoir de loyauté plus tard c'est évident ?
Grande question ???

A propos des anti-dépresseurs, j'étais assez réticente vu tout ce que ma fille a absorbé (a-t-elle bien suivi son traitement ?
celui-ci était-il approprié ?) toutefois pour me reposer la nuit, j'en prends un le soir.
Je suis encore très mal après six mois, c'est irréaliste ce qui s'est produit alors que nous mettions tout en place pour qu’elle
aborde ce nouveau tournant après divorce.
Que s'est-il passé ? Les obstacles sur sa route ? l'épuisement ? la maladie ? la peur au ventre  de ne pas retrouver un emploi,
de perdre la garde "alternée"  de ses enfants ?
Et surtout le manque d'un suivi médical  sérieux qui a entraîné  l'incompréhension  de l'entourage....
Voilà dans quel dilemme, quel tunnel,  un soir -dans une nouvelle  crise de panique- elle a tout lâché.
Une tragédie... avec  toutes les questions restant en suspens ou à régler....

je me dis que je ne tiendrai pas debout longtemps ! Trop lourd à supporter "seule" la douleur... puis le geste malheureux
et violent  sur elle-même de ma Cath, pour moi qui était censée la soutenir dans ses efforts... et les conséquences pour ceux
qui restent... qui n'avaient rien compris, rien vu venir, qui n'ont pas été tendres avec elle, niant sa maladie !
J'ai le sentiment, au milieu de tout ce monde  reparti à son train-train quotidien et  il le faut bien, d'être la seule à ressentir une
telle douleur dans un aussi profond isolement  !!! Trop lourd un tel chagrin... ce couteau planté dans le coeur à un âge où l'on ne se
reconstruit plus !
Il n'y a guère de solution pourtant ... émerger ou couler !

Pensées affectueuses pour tous.   Mammj
Titre: Re : Avec toi, dans la pensée, dans tes pas, tu devrais être là...
Posté par: Mélie le 16 janvier 2012 à 17:55:11
"Il n'y a guère de solution pourtant ... émerger ou couler !"

Cette question on se la pose toutes au moins une fois  , tout ce chagrin nous fragilise.
posez vous la question peut-être en vous disant qu'est ce que ma fille souhaite pour moi ?
vous êtes au milieu de la tempête et dans cette situation il n'est pas possible de voir la rive accueillante. Il faut du temps et même le temps n'effacera pas la peine et le manque.
je vous souhaite comme à nous tous et toutes qui vivons ce drame de tenir bon,  pour eux !!!

Titre: Re : Avec toi, dans la pensée, dans tes pas, tu devrais être là...
Posté par: Mammj le 17 janvier 2012 à 09:23:36
Pour le moment Mélie, j'en suis encore à SON dernier jour où j'aurais dû me poser -- LUI poser-- la question de savoir
ce qu'elle souhaitait  pour elle ! L'exprimer l'aurait beaucoup aidée à extérioriser sa souffrance à desserrer ses angoisses,
mais elle craignait tant de déranger après de longs mois de dépression où elle se sentait un poids pour tous, où elle voyait  que la maladie l'éloignait de ses enfants....
Je ne  l'ai pas amenée à le faire alors qu'elle était avec moi... et je ne suis pas  restée avec elle -cela elle me l'avait demandé- dans son ex-maison familiale ce soir-là !
Je me lève et me couche avec cette culpabilité....  La perspective de voir ses deux enfants, très rarement je le sais, devrait m'aider à rester debout.... voilà la promesse que je pourrais faire à ma Cath !
Certes, je vois une psy une fois par semaine, j'assiste à un groupe de paroles une fois par mois, mais quand je me retrouve seule
chez moi... les pensées négatives me submergent à nouveau....  je ne cesse de pleurer et me demande ce que je fais-là !
Lui survivre  aujourd'hui me semble une punition pour moi....
Ma fille manque à ses enfants, me manque, nous manque terriblement, elle qui s'est sentie bousculée dans sa maladie non prise
au sérieux !!!
Je ne cherche pas de manière masochiste à m' accuser  de tout, toutefois  c'est grave que dans son état on ne nous ait jamais parlé de TS.... et que cette idée ne nous ait jamais effleurés alors qu'il y avait des signes.....
Comment parvenir à  réagir à tant de douleur, tant de regrets, à la perte de son unique enfant ?
Force et douceur à tous.  Mammj

Titre: Re : Avec toi, dans la pensée, dans tes pas, tu devrais être là...
Posté par: Mélie le 17 janvier 2012 à 17:09:15
tout comme vous je me suis dit qu'aurais je pu faire ou dire? On n'imagine jamais que notre enfant puisse vouloir mourir !! je pense que notre psychisme fait un blocage, et pour mon fils subitement il semblait aller mieux le soir même il se pendait, et la veille je l'avais vu si défait  je peux me dire tu aurais du dire cela faire cela !!! surtout qu'il avait fait une sorte d'appel à l'aide quelques mois avant menaçant de se balancer de son toit (maison qu'il construisait des ses mains). et comme votre fille le contexte belle famille n'était pas brillant!
bien sûr vous avez le choix de vous laisser couler....mais croyez moi ou non, cela ne résoudra rien et vous fragiliserez davantage vos petits !!
je sais que vous pensez que seule votre fille peut vous donner la force et que son absence vous manque plus que tout, ,oui je le comprends profondément car moi aussi j'ai une peine immense du départ de mon fils et si pouvais je donnerais ma vie pour qu'il soit là avec ses enfants ! je vous dis cela et je sais que cela n'empêchera pas votre mal être, mais je veux simplement vous soutenir un peu ce qui est bien peu !
bon ce qui m'aide c'est que je suis croyante et que je crois que le suicide n'est pas une solution !
chaleureuses pensées

Titre: Re : Avec toi, dans la pensée, dans tes pas, tu devrais être là...
Posté par: Mammj le 17 janvier 2012 à 20:43:54
Bonsoir Mélie et merci de votre chaleureuse réponse.... Nous sommes là pour partager et tenter de nous réconforter.... Nos souffrances,nos drames sans être tout à fait les mêmes ont tant de similitudes et nous ne pouvons en parler autant qu'entre nous sur ce forum ; dans les groupes de paroles et chez nos psys aussi...    c'est encore  différent !
Dans ma quête de salut et de paix j'aimerais bien pouvoir m'en remettre en un Dieu, mais voilà.....
Je lis pourtant Lytta Basset, théologienne et protestante, dont le fils s'est suicidé, ses réflexions sur "la mort, le suicide, l'au-delà
et les réalités invisibles" ne sont pas pour me déplaire !
Ce qui ajoute à ma difficulté c'est que je n'avais que cette petite famille : ma fille et ses enfants ! Ma mère est décédée sept semaines avant ma fille et  personne de mon entourage ne comprend ce chagrin que je traine depuis six mois....
Ma vie n'a plus de sens aujourd'hui, c'est une torture,  mais vous avez raison je dois essayer de tenir encore un peu pour ne pas ajouter au malheur de mes petits-enfants... Il faut que je trouve à m'occuper à quelquechose....
Je n'ai pas vu la détresse de ma fille , elle était chez moi depuis quelque temps attendant que son logement soit prêt mais surtout d'être remise. Pas bien conseillée du tout, j'ai cru qu'elle pouvait assumer une soirée avec son fils... Après son divorce, elle a commencé à avoir des crises d'angoisses, d'abandon,  et c'est pendant   l'absence de son fils qu'elle a mis  un terme à une  souffrance à laquelle elle ne trouvait plus  d'issue !
Sans lui en vouloir, je  ne cesse de lui dire :"mais pourquoi nous as-tu fait faux bond ?"
Moi qui l'aimais et voulais l'aider à passer ce cap difficile pour elle.... j'ai tout raté ce soir-là.... et c'est moi qui lui en demande pardon !
Il me faudra du temps, le reste de ma vie.... pour appréhender autrement cette tragédie... et les bouleversements familiaux qui
en découlent, c'est trop lourd  de devoir composer avec cette réalité ! Trop lourd et dans une solitude que je n'imaginais pas !
Affectueuses pensées Mélie ainsi qu'à  Toutes et Tous.  Mammj

Titre: Re : Avec toi, dans la pensée, dans tes pas, tu devrais être là...
Posté par: Mélie le 17 janvier 2012 à 23:32:33
décidément nous lisons les mêmes lecture j'ai lu aussi Lytta Basset ce que j'ai vu hormis ses convictions qui l'on  aidé, qu'il lui a fallu au moins cinq ans pour sortir la tête du trou, on voit sa fragilité de mère malgré sa foi.
l'entourage comme vous le dites n'est pas toujours à même de comprendre que le deuil d'un enfant c'est dur, mais dans de telles circonstances c'est vraiment très difficile, je me suis heurtée moi aussi à l'incompréhension de ma mère.
 Nous aurons toujours l'immense regret de n'avoir pas été là, ma belle fille a cru gérer seule elle n'a pas pris conscience de la gravité de son état ce soir là....
nous avons tous des raisons pour nous en vouloir, et comme vous je n'ai pas arrêté de dire pourquoi mon fils tu as fait ça , pourquoi as tu renoncer alors que les choses pouvaient s'arranger ?
oui c'est dur et de l'affronter dans la solitude est vraiment bien rude, alors il nous faut puiser la force dans tout ce qui peut nous élever je pense qu'elle vous a pardonné parce que vous ne l'avez pas fait intentionnellement vous avez été faussement rassurée par le fait que votre petit fils était là, et elle je pense qu'elle a besoin de votre pardon pour qu'elle puisse se pardonner, (mais c'est vrai qu'il s'agit là de ma conviction) accrochez vous à vos petits !! il faut trouver oui une occupation pour ne pas tourner en rond, nous savons tous ce qui nous plombent et ce qui peut nous faire repartir, mais c'est pas facile je le sais
bon courage à vous
Titre: Re : Avec toi, dans la pensée, dans tes pas, tu devrais être là...
Posté par: Mammj le 18 janvier 2012 à 23:19:38
Bonsoir Mélie, bonsoir à Tous,
A propos de ceux qui fuient notre souffrance, notre drame, L. Basset   écrit : "la solitude qui engloutit les endeuillés est une fausse fatalité, l'expérience  montre que tout être humain est à même de rejoindre autrui dans sa quête douloureuse du lien, sans avoir en poche le moindre diplôme de spécialisation." C'est bien vrai.... Pour ce qui la concerne, elle était très entourée quand même....
Je réfrène de plus en plus mon chagrin sinon j'entends : "quand est-ce que tu vois ta psy ?"...
Bref, je suis toujours  dans la colère, la culpabilité et je n'ai plus envie de voir ni d'entendre ceux qui ont largué ma fille lorsqu'elle est entrée en dépression. Par ailleurs, on ne comprend toujours pas comment un spécialiste peut écrire sur un certificat "état dépressif majeur récurrent" et donner un rendez-vous trois semaines plus tard !!! Comme on n'a pas compris que plus ma fille était  coupée de ses enfants (plusieurs mois)  plus elle se sentait frustrée et dévalorisée vis-à-vis d'eux et plus elle s'enfonçait... Ca ne sert plus à
rien pour elle ces retours en arrière,  toutefois  pour ma part  j'ai besoin de faire le bilan et j'en veux à tous ceux qui ont agi avec tant de désinvolture....
Il a fallu que je le leur écrive ou que je rencontre certains médecins pour le leur dire directement.... J'avais besoin de faire ces démarches, ne pouvant endosser à moi seule les erreurs commises à l'égard de mon enfant, d'une maman de deux enfants mineurs
qui l'ont plongée dans un profond  désespoir dont elle ne s'est pas relevée !
Si ma vie s'est arrêtée un  dimanche de juillet, avec la sienne,  ce que je peux -dois- encore faire pour ma Cath, c'est bien d'essayer de rester debout encore quelque temps afin de continuer  le lien avec ses enfants.....
Force et douceur à tous.  Mammj
Titre: Re : Avec toi, dans la pensée, dans tes pas, tu devrais être là...
Posté par: Mélie le 19 janvier 2012 à 11:57:01
Vous savez votre démarche est saine, moi aussi au début  j'ai envoyé au trois psy qui l'on suivi une lettre précisant le manque d'attention que mon Fils Adrien avait ressenti, je n'ai eu aucun écho...je me suis précipitée sur des forums de dépressifs pour les supplier de ne pas attenter à leur vie leur expliquant  le raz de marée que cela provoquerait dans leur famille...dure de recevoir très peu de réponses positives, quelques messages de sympathie tout au plus.
J'ai écrit aussi (mon mari l'avait fait avant) au beau-père, qui a lourdement fait pencher la balance du mauvais sens, rien aucun expression de regret, même pas à sa propre fille.
En fait on se rend compte qu'il suffisait peut être de peu pour qu'ils puissent remonter la pente et espérer qu'ils commencent à sortir sortir la tête, et il a suffit de peu que leur souffrance atteigne le point de non retour. on a beau refaire le scénario, cela nous mine toujours autant ! mais il est vrai aussi que plus la personne en dépression se répète au long cours que finalement la meilleure solution est la mort, le psychisme fini par accepter cela comme solution, ils luttent avec cela un certain temps (à cause de nous peut être) et puis il suffit de rien pour que la décision soit prise !!!
Ce que je peux dire pour moi c'est qu'effectivement je ne pardonne pas à ce beau père, on lui a tendu la main, il n'a rien fait.
Mais en même temps je ne veux pas le haïr car cela détruit avec certitude
je pense que vous avez besoin encore et encore de comprendre tout comme nous toutes, pourquoi ça? Comment je vais faire maintenant que mon enfant n'est plus là ? Est- ce que ma vie à un sens pour moi seule ? c'est obligé je crois d'en passer par là, mais ne vous noyez pas dans la culpabilité !  Comme le dit Lytta Basset au sujet de la culpabilité, ne nous donnons pas trop d'importance sur le fait que nous aurions pu, nous toutes seules, empêcher cela ! mais c'est vrai qu'en tant que mère, on croit qu'on a ce pouvoir là, protéger notre enfant....
Quand à ceux qui ont agit avec tant de légèreté, on peut avoir de la colère et de l'amertume un temps, si ce n'était pas fortement intentionnel de malveillance, peut être qu'on doit se dire qu'aurais-je fait si j'avais été à leur place, on donne des conseils mais tant qu'on ne vit pas de l'intérieur on ne sait pas !!! les phrases toutes faites qu'ils ont dites à votre fille c'est peut être simplement de l'ignorance....
Vous savez même ma belle fille, (tout comme nous)  a eu du mal à comprendre réellement la dépression, nous comprenons le jour où nous sommes nous mêmes défaits avec l'impossibilité pour un temps d'agir, d'aller vers demain....
j'ai du mal à vivre pour moi même, mais je lutte pour que cela le  re devienne.
je vous souhaite de trouver un espace de paix qui s'élargira avec le temps.
Merci à vous pour votre petit message à la fin
Titre: Re : Avec toi, dans la pensée, dans tes pas, tu devrais être là...
Posté par: Mammj le 20 janvier 2012 à 20:16:09
Bonsoir Mélie et merci de votre post !
"En fait on se rend compte qu'il suffisait peut être de peu pour qu'ils puissent remonter la pente et espérer qu'ils commencent à sortir sortir la tête, et il a suffit de peu que leur souffrance atteigne le point de non retour"
Je partage votre  sentiment... Après avoir tout dit aux  parents, aux  frères,  du comportement déloyal et rude de l'ex-conjoint de ma
fille, non je n'ai pas de haine envers qui que ce soit mais je n'irai certes pas jusqu'à leur souhaiter le bonheur....
Étrangement, en se suicidant dans son ex-maison familiale (dont elle avait été spoliée) elle les a tous chassés de là, son aîné ne
voulant plus vivre là où il a été le premier à trouver sa maman morte ! Et étrangement j'ai appris par les  enfants avec qui j'ai pu déjeuner ce midi.... à l'extérieur....  que leur père a eu un accident avec la voiture de ma fille avec laquelle il roulait... (bousillée
la voiture) !
J'en ai fait des kilomètres pour les voir aujourd'hui.... (après avoir déjà  tenté de les rencontrés hier sans succès) !!!
Ils ont parlé de tout et de rien... mais pas de leur maman !
Avant de repartir chez moi,  j'ai pu rencontrer ma soeur qui ne sait plus quoi me dire.... 
Chacun, pour des motifs différents, s'auto-protège !  A moi de me débrouiller...
Je suis allée au petit jardin (cimetière) expliquer tout cela à ma fille, qui ne serait pas surprise de la réaction non pas de ses  enfants mais des familles !!! Puis je suis rentrée, "la mort dans l'âme" et en larmes après une journée plus qu'émouvante et éprouvante.. Bonne soirée Mélie, courage à nous tous.   Mammj
 
Titre: Re : Avec toi, dans la pensée, dans tes pas, tu devrais être là...
Posté par: Mélie le 20 janvier 2012 à 21:29:58
bonsoir
oui beaucoup se protège et évite de parler de peur de ranimer la peine et ils se sentent tellement impuissants (ma propre sœur ne m'appelle plus depuis des mois et ma mère évite de m'appeler et le fait que pour des banalités) , on ne peut leur en vouloir même si cela nous fait mal.
en même temps comme le dit Lytta Basset rien ne suffira....mais cela fait quand même du bien de pouvoir parler et encore parler
à vos petits parlez leur de votre fille mettez là en lumière, même s'ils ne disent rien je pense qu'ils en ont besoin.
Oui comme vous dites il suffisait de peu  mais le temps a manqué tout est allé trop vite !!!
bon courage à vous aussi chaleureuses pensées

Titre: Re : Avec toi, dans la pensée, dans tes pas, tu devrais être là...
Posté par: Mammj le 24 janvier 2012 à 11:32:17
Bonjour Mélie, bonjour à Toutes et Tous....
"tout est allé trop vite"....  Comme on voudrait pouvoir revenir en arrière et savoir ce que l'on sait maintenant.... Comment vivre sans
 ma fille, sans son  sourire, un bisou tendre,  une porte qui claque parfois... ses rires avec ses enfants, tout ce qui même de loin
rendait lumineuses nos existences ! Et de quelle manière  parler d'elle à ses enfants les rares moments que je passe avec eux ? On dirait qu'ils le craignent !!!
La semaine dernière j'ai eu  un moment très dur, seule entourée de conciliateurs qui cherchaient à m'intimider  et faisaient pression sur moi pour que je retire ma plainte...  Qu'est-ce que l'on peut entendre comme choses,  soit ambivalentes, soit  négatives, voire moches,  dès l'instant que l'on invoque une erreur médicale.... Affreux !
Extrêmement lourdes ces interventions  qui m'ont amenée finalement  à  ne rien retirer..... (dans six mois les compétences de ce médecin seront ou pas remises en question) !
Bref,  je me suis demandé,  de retour chez moi,  si ma fille aurait apprécié ma démarche à l'encontre d'une personne qu'elle estimait malgré le fait que pendant deux mois et demi d'hospitalisation (qui ont calmé les symptômes mais quant aux  causes ...) ce médecin ne lui a pas donné le moindre  petit coup de fil ni  rendu la moindre  petite visite.... ne s'est pas souciée de sa sortie ni de son suivi, ce qui a  affectée davantage ma Cath !
Pour toute réponse ce médecin  a osé dire devant l'assemblée : "comme elle m'appelait souvent, je me suis dit que j'allais souffler un peu" !
Bien entendu l'hôpital a aussi sa part de responsabilité..... Mes dossiers sont faits....
Mais mon enfant ne reviendra pas.... je ne peux pas admettre sa cruelle absence..... Comment tenir le choc, c'est insupportable...
Très Chaleureusement.  Mammj

Titre: Re : Avec toi, dans la pensée, dans tes pas, tu devrais être là...
Posté par: Mélie le 24 janvier 2012 à 15:56:35

tout est allé trop vite et rien ne ramènera nos enfants ! nous allons devenir des experts peut-être du mal être mais pour nous c'est trop tard !
 oui j'ai ressenti un temps ce que vous dites, comment peut-on agir à l'encontre de ceux qui ont été légers pour ne pas dire plus, dans leur dires leur manque de vigilance, leurs paroles désastreuses, nous trouverons toujours des responsabilités diverses qui ont effectivement pu faire pencher la balance, surtout quant il s'agit d'une dépression.
 comme je vous le disais auparavant j'ai au début passer mon temps à écrire aux médecins psy, puis au beau-père il n'y a jamais eu de réponses.

comme vous le dites : "je me suis demandé,  de retour chez moi,  si ma fille aurait apprécié ma démarche à l'encontre d'une personne qu'elle estimait malgré le fait que pendant deux mois et demi d'hospitalisation (qui ont calmé les symptômes mais quant aux  causes ...)"
[/b]
oui posez vous la question de ce que votre fille aimerait pour vous ?
si cela vous aide à allez mieux et bien allez jusqu'au bout de votre démarche, mais je doute de cela....

quand vous parlez de vos petits enfants, ils ont peut-être peur de vous faire de la peine, ou bien d'évoquer leur maman la peur de craquer devant vous !! je pense que même si vous faites bonne figure devant eux, ils ressentent votre chagrin et du coup ils n'osent,  pas....peut -être pouvez vous créer une sorte de recueil (comme un témoignage d'amour ) que vous leur transmettrez un jour ?!

ma petite fille ( au début du décès de son papa, elle avait alors 4 ans et demi (on l'a surpris) elle lui parlait, et elle lui disait,  : " tu sais papa j'arrive pas à consoler maman".
Elle nous disait aussi, quand elle nous voyait triste "ne pleure pas, ça fait de la peine à papa ! quand tu es triste regarde la lumière", elle semblait la voir elle !!!

il faut du temps pour admettre l'inadmissible et pour certains plus que d'autres en raison du contexte familial, ou amical.
de toute façon nous sommes comme coupés en deux une partie qui essaye d'être  "raisonnable" et une autre qui n'admettra jamais, le tout est d'arriver à dominer la partie qui voudrait aller vers le fond....pour arriver à la réduire le plus possible !!!!
Ce n'est jamais gagné parce qu'il suffit de peu pour nous déstabiliser parfois.
bon courage, mes  pensées chaleureuses
Titre: Re : Avec toi, dans la pensée, dans tes pas, tu devrais être là...
Posté par: Mammj le 24 janvier 2012 à 17:44:00

J'espère avoir la force de faire mes démarches jusqu'au bout pour prouver à deux enfants un jour que leur maman
ne les a pas abandonnés qu'elle a été victime d'une dépression "qui tue" ! Le voilà le but...
Qu'importe le résultat, tous les éléments auront été soumis....
Je me sens dans un tel état de vulnérabilité que j'avais presque pitié du médecin-psy qui me demandait de ne pas bousiller sa carrière professionnelle...  Puis lorsqu'un conciliateur a commencé à me faire du  chantage en me disant : "et si cette psy se
suicidait ?  Car vous savez que le plus gros taux de suicides se situe parmi les médecins ?" sans faire cas ni de la souffrance
de mon enfant,  ni pour deux  enfants de la perte de leur maman, ni de la douleur d'une mère ;  j'ai trouvé que ça tournait au grotesque !
Un bon contexte familial serait certes  d'une aide précieuse   dans un tel deuil, mais ma fille venait de divorcer... et mon ex-gendre s'est tellement mal comporté à l'égard de la mère de ses enfants.... qu'il  a adopté une attitude d'évitement....
Quant à ma famille (pas bien grande...) tous se culpabilisent plus ou moins de ne pas avoir compris ma Cath, de l'avoir "bousculée"
plus d'une fois.
Comment pouvait-elle se "reprendre en main" avec un ralentissement psychomoteur provoqué par trop de  stress ?
C'est surtout  la souffrance de nos enfants qui nous est  intolérable.
Trop de difficultés à résoudre, la dépression, pas de bonne écoute, trop de pressions des uns et des autres lorsque la maladie est niée,  conduisent inexorablement au repli sur soi,  à la dévalorisation, l'isolement puis au  désespoir et à  la crise suicidaire !
Les médecins savaient mais se sont tus....
C'est ce que je leur reproche car c'est de la non-assistance.... (un art. du code de la santé publique le précise...)
Depuis six mois, je ne sais plus ce qu'est un instant de bien-être.... à part les quelques heures passées avec les enfants durant
lesquelles j'ai fait des efforts pour montrer ma satisfaction de les revoir,  contenant  parallèlement mes larmes tant l'absence de
leur maman avec eux et moi était pesante !
Je sais qu'il sont très occupés et tant mieux.... mais pour moi chaque jour le sentiment que ma vie s'est arrêtée avec celle de mon seul enfant.... s'accroit,  chaque jour je me demande où je vais.... sans elle,  rongée par les regrets de ne pas avoir pu  la
soutenir comme il aurait fallu envers et contre tous !
C'est ce que je ressens de manière aiguë et ici on peut l'exprimer....
A tous, force et peut-être... enfin...  tendresse envers soi-même !

Titre: Re : Avec toi, dans la pensée, dans tes pas, tu devrais être là...
Posté par: Mammj le 25 janvier 2012 à 16:20:18

En me levant ce matin je repensais  aux paroles de votre petite fille Mélie... et à la mienne -9ans- qui dit spontanément :
"je voudrais que les vivants et les morts vivent ensemble" ! Et toujours selon Lytta Basset, dont je lis une page du livre
à peine, chaque soir, nous devrions réapprendre ce que, enfants,  nous savions d'instinct : la face cachée de toutes choses,
y compris de nos paroles, de nos images et de nos rêves... Renoncer définitivement à ce que la vie se réduise au connu -intérieur
et extérieur- accepter de changer notre  regard sur la mort pour percevoir nos être aimés "vivants" et sortir nous-mêmes de l'état de
morts-vivants (c'est ainsi que je me perçois depuis six mois).... C'est très beau, mais je n'en suis pas là....
Chaleureusement à vous tous.  Mammj
Titre: Re : Avec toi, dans la pensée, dans tes pas, tu devrais être là...
Posté par: Mélie le 25 janvier 2012 à 18:14:15
Tout ne se fait pas aussi vite qu'on le voudrait et parfois on préfère rester dans son chagrin car on a peur ainsi d'abandonner celui qui est parti, un jour on  y arrivera, mais c'est évident qu'il faudra du temps....
oui nous n'avons plus la candeur des enfants, et en même temps ils nous montrent souvent le chemin....
Comme le souhaite votre petite fille j'ai la conviction que nos défunts ne sont pas si loin de nous

Si cela vous fait du bien allez au bout de votre démarche, mais ne vous détruisez pas en même temps, prenez soin de vous !!!
bien sincèrement 
Titre: Re : Avec toi, dans la pensée, dans tes pas, tu devrais être là...
Posté par: Mammj le 28 janvier 2012 à 13:42:01

Oui, ma fille a été tellement laissée de côté dans ses difficultés après sa rupture familiale, puis dans sa maladie par ses médecins
qui n'ont pas pris sa dépression au sérieux et moi son  dernier jour --  vous savez Mélie que cette image me hante après six mois--
que mon chagrin se fait plus intense plus déchirant plus paralysant ? Je me demande comment je vais m'en sortir....
Je ne vis plus en fait, je me lève et me couche en pleurant mon unique enfant !
A l'extérieur je me sens mal et je rentre aussi vite que possible....
Vais-je suivre la voie de ma fille ? Ou vais-je trouver un peu de répit ?
Pour mes démarches, il y a encore des conclusions à mettre en place pour mi-février ! Quand tout sera terminé je ne serai pas fâchée
bien que dans l'immédiat cela m'aide à tenir debout, je dois le faire, je dois le faire !
Par ailleurs quand je vois les enfants "pourris" par le père dans le but de leur faire oublier la perte de leur maman, je me demande
-même s'ils faut qu'ils aillent vers la joie de vivre- si c'est la bonne méthode !!!
Je n'arrive toujours pas à écrire manuellement sur la page... blanche !
Force et douceur à Toutes et Tous.  Mammj

Titre: Re : Avec toi, dans la pensée, dans tes pas, tu devrais être là...
Posté par: Mélie le 30 janvier 2012 à 16:48:52
oui vous faites, on fait avec les forces du jour, simplement, et  chaque jour il faut surmonter la non envie de se lever, oui la vie devient un effort pour nous tous et toutes, et puis il y a les plages de mieux parce qu'on est avec des proches que nous aimons...
on a l'impression de devoir déployer plus d'énergie parce qu'elle nous manque si souvent, le soir et le matin sont souvent des moments pénibles, beaucoup de parents vivent cela.
pour vos petits enfants, leur père essaye de compenser par du matériel, c'est du vent et cela fait illusion un moment. Vos petits enfants se construisent, tout comme les miens avec une histoire difficile ( qu'il faudra expliquer et ré-expliqyer avant l'adolescence, car ne rien dire serait pire), mais comme on l'évoquait les enfants surtout quand ils sont jeunes ont plus de possibilités que nous d'avoir recours à l'imaginaire et allègent ainsi leur peine, ils vont vers la vie et c'est ainsi et tant mieux !!!
je pense que votre fille  voudrait sûrement cela pour ses enfants, qu'ils aillent bien !!! (tout comme mon fils, qui était un si gentil papa)
 
Force et douceur à vous
Titre: Re : Avec toi, dans la pensée, dans tes pas, tu devrais être là...
Posté par: Mammj le 02 février 2012 à 18:50:49

Tu... Je....
Oui ma Cath "tu" aurais pu t'en sortir avec moins de désinvolture du corps médical d'abord,  qui nous a laissés dans l'ignorance
de la gravité de ta maladie...
Nous ne savions pas,   du coup comment t'aider ?  Nous avons été à côté de la plaque la plupart du temps !
De même que  ton conjoint était loin de se douter que son attitude déloyale envers toi t'aurait peu à peu plongée dans cette  dépression sévère  du fait  des  bâtons dans les roues qu'il t'a mis !
Il n'a  jamais pensé, vu ses sanglots à la chambre mortuaire, que de te malmener ainsi t'aurait  plongée dans cette dépression maudite... jusqu'à  priver  vos enfants de leur Maman !
Ma pauvre Chérie, toi qui ne voulais pas être un  poids pour nous, nous nous culpabilisons tous aujourd'hui, mais trop tard,
de ne pas t'avoir comprise, de ne pas t'avoir soutenue comme il l'aurait fallu !
En te perdant, "j''ai tout perdu...
Tes enfants sont happés par leur père et sa famille...   Les miens (ce qu'il en reste) se cachent de n'avoir rien pu pour toi,
parce qu'ils ont en nié  ta maladie....  Moi, sur qui tu comptais le plus,  je m'en veux de ne pas avoir accédé à ta demande le soir de ton suicide.... toi qui m'avais demandé  de passer  avec toi et ton fils ce dimanche soir 10 juillet dernier !
Pardonne-nous ma Chérie....
Comment te survivre aujour'"hui ? Ta souffrance me déchire chaque jour davantage...
Titre: Re : Avec toi, dans la pensée, dans tes pas, tu devrais être là...
Posté par: Mammj le 03 février 2012 à 08:51:23

Plus de force ce matin, les émotions,  les larmes, le découragement  reprennent le dessus.... Je ressens de plus en plus le manque, la culpabilité, le désir de revenir en arrière... Tout y est ce matin....
A cette allure-là, c'est la dépression assurée ! Comment se résigner à ne plus attendre un signe de vie de mon unique enfant.... Ma fille avait compris qu'une aide ne suffisait pas, qu'il fallait attendre de soi, ce que les uns et les autres n'ont cessé de lui répéter....
En nous quittant, tout a volé en éclat, la situation est plus grave qu'elle ne l'était ! Je me dis qu'elle devait s'en douter....  mais sa
souffrance a pris de dessus !On n'a pas pu l'aider dans sa tourmente, comment lui demander de me soutenir dans la mienne ! Elle
qui me savait forte pour deux, serait surprise de me voir dans cet état aujourd'hui si elle pouvait revenir parmi nous...
La psy était absente cette semaine, et le un groupe de paroles auquel j'ai assisté :  une heure pour quatre personnes... j'en suis sortie frustrée ! Ici, au moins,  on ne nous coupe pas la parole pour la partager avec d'autres !
Bref, quelles béquilles trouver pour tenir debout ? Je n'ai jamais été aussi seule de ma vie....
Chaleureuses pensées à tous.  Mammj
Titre: Re : Avec toi, dans la pensée, dans tes pas, tu devrais être là...
Posté par: Mélie le 06 février 2012 à 23:10:12
petite pensée à vous, qui vous sentez si seule, je me sens bien impuissante à vous soulager :(, peut-être ne devriez vous pas être si dure avec vous, la culpabilité est un sentiment largement partagé surtout dans les premiers temps, mais qu'il ne faut pas ancrer en nous au risque de s'y détruire, vous avez fait ce que vous pouviez dans l'inconnaissance de ce qu'elle pouvait ressentir....
 oui je comprends que vous ayez mal de cette absence, oh combien je le comprends
je vous offre
Une citation de Martin Gray, qui a perdu TOUS les siens :

      " Être fidèle à ceux qui sont morts, ce n'est pas s'enfermer dans sa douleur.
         Il faut continuer de creuser son sillon droit et profond,
         Comme Ils l'auraient fait Eux-mêmes,
         Comme on l'aurait fait avec Eux,
         Pour Eux "
il existe mais vous la connaissez peut-être l'association Phare enfant parents qui a une ligne d'écoute, peut-être cela vous aiderait

bon courage, garder l'espérance

Titre: Re : Avec toi, dans la pensée, dans tes pas, tu devrais être là...
Posté par: mariej le 07 février 2012 à 10:10:48
Bonjour à toutes et à tous,

Je viens souvent sur le site sans laisser de message car je ne sais pas quoi dire, toute cette souffrance après le suicide de nos enfants me laisse sans voix.... C'est vraiment cruel, pour moi il y a 3 ans et 4 mois, il y a des jours meilleurs, des jours tristes où le manque est toujours là, mais je peux dire que maintenant mon fils et sa mort ne sont plus une obsession dans ma tête, mais au contraire je sens comme une présence en moi, comme si son absence était devenue une présence chaleureuse qui me soutient, qui m'aide....

pour vous Mammij, Mélie, Angélik et les autres c'est encore tout frais, cette fatigue que vous ressentez c'est normal ! Nous dépensons toute notre énergie à rester debout, à se lever le matin, aller au travil (ou pas), faire "belle figure" car on ne peut pas tout raconter à ceux qu'on croisent dans toute une journée, et puis ils ne comprennent pas tous ce que nous vivons pour la bonne raison qu'ils ne l'on pas vécu et c'est tant mieux pour eux! car ce sont nos proches, nos amis qui maintiennent dans le vie, par des invitations, des visites, même si parfois certains mots maladroits font mal, ils nous montrent qu'il y a encore de la vie autour de nous et que nous devons y revenir....

Un livre m'a beaucoup aidé c'est celui de Lytta BASSET, "Ce lien qui ne meurt jamais", elle explique bien que la culpabilité ne nous aide pas à nous en sortit, nous ne sommes pas tout-puissants sur nos enfants, leur suicide c'est la seule issue qu'ils ont trouvé pour sortir de leur douleur intense...

Aujourd'hui c'est la journée nationale de lutte contre le suicide, 3 fois plus de décès que les accidents de la route, et beaucoup moins de prévention! Quand la souffrance psychique va-t-elle être prise en compte au même titre que la souffrance physique?

De tout coeur avec vous et continuons à nous soutenir les unes les autres
Titre: Re : Avec toi, dans la pensée, dans tes pas, tu devrais être là...
Posté par: Mammj le 07 février 2012 à 10:19:15
Une pensée qui me fait très chaud au coeur Mélie, merci. Je souhaite qu'il y ait un mieux pour vous et que vous trouviez
du réconfort auprès des vôtres....
Je m'isole dans ma douleur c'est un fait, toutefois il me semble que c'est un passage obligé...
Il me fallait en outre  remettre des pendules à l'heure tout en sachant que je ne changerai rien à la face du monde, que je ne changerai pas ceux qui ne m'ont pas aidée seule avec ma fille.
Pour le corps médical, mes interventions n'auront pas de conséquence pour moi hormis la difficulté de faire simplement entendre ma voix.... le fait  de me faire "agresser verbalement" (lourd)  par des gens solidaires entre eux..
Quant à  ce qui me reste de famille (ma mère étant décédée sept semaines plus tôt) quel remous !
Je l'ai cherché bien sûr.... Je ne pouvais pas me taire....
Qu'ai-je donc  à perdre aujourd'hui ?  
Un soir de mars dernier, suite à une crise d'angoisse... son cousin vient  chercher ma fille  pour passer la soirée chez lui ! En route elle est agitée (fatigante mais non agressive du tout),   il appelle ses parents (ma soeur) qui propose qu'elle dorme chez eux... Craignant sans doute pour leur confort, changement de direction,  il l'amène aux urgences d'un hôpital.
A 3 h du matin, on me demande d'aller la rechercher, ne conduisant pas la nuit, je demande à ce qu'on la garde jusqu'au matin.
Le matin elle était hospitalisée :  cure de sommeil. Le lendemain,  je l'ai retrouvée avec une grande rigidité musculaire (fortes doses de nozinam, je ne l'ai su que quatre mois plus tard après avoir enfin obtenu un entretien avec le chef du service...) complètement aboulique !
Elle a ainsi  été coupée de ses enfants, son oxygène à elle, son but, sa vie !
Les symptômes ont été apaisés mais pas la cause et lorsqu'elle est ressortie au bout de deux mois et demi (pourquoi cette durée ?) sans suivi sérieux -je  l'avais dit- elle a rechuté... tandis-que ses enfants croyaient retrouver une maman guérie, après tout ce temps....  Elle aussi était heureuse à l'idée de reprendre une vie "normale" !
En fait elle me semblait vidée de son énergie, après ce trop long séjour selon moi, qu'elle avait fini par accepter pour prouver ses efforts dans le but d' aller mieux !

Après son suicide "altruiste ?" (dans son mot elle dit qu'elle ne veut pas que ses enfants aient une maman malade ni être un poids pour sa mère... mot qu'ils n'ont pas encore vu....) j'ai ressenti le besoin de dire -à tous- tout ce que j'ai découvert après....
A  commencer par le père des enfants dont l'attitude déloyale a plongé la mère de ses enfants dans la précarité et la dépression,  (ma Cath ayant laissé  des documents révélateurs chez moi)  ainsi que la famille de celui-ci qui -lors de la préparation de ses obsèques- accusait ma fille d'avoir fui ainsi ses responsabilités et abandonné ses deux enfants.

Oui je me culpabiliserai  encore longtemps.... avant d'être à même  de revoir l'image de ma fille pétillante, sa joie de vivre,  d'entendre à nouveau ses rires communicatifs,  ses  enfants heureux  courant derrière elle, je reverrai longtemps son visage en larmes de ce matin du 10 juillet et l'après-midi son calme qui n'était que résignation, confrontée à tant d'incompréhension générant  tant de souffrance, à tant de désinvolture des médecins qui l'ont "soi-disant" suivie, sans coordination aucune !

Maintenant, il va me falloir courir derrière deux enfants qui grandissent sans leur maman, avec qui je voudrais continuer à garder
le lien entre elle et eux.
Ils occultent le drame.... me fuient j'ai l’impression...  car quelquepart je dois  leur rappeler par ma seule présence la maladie qui a
emporté leur mère, ils doivent le sentir que je tiens leur père responsable de la situation !
Jeudi, je ferai 60 kms aller-retour pour d'abord aller sur la tombe de mon enfant,  puis voir ma petite-fille de 9 ans à la sortie de l'école...
Même rituel : nous prendrons le goûter, je les accompagnerai  -elle et sa nounou- jusqu'à la porte de la petite maison "de ma fille, agencée par elle et moi" je lui ferai un bisou à la porte, elle me quittera joyeuse d'aller à ses jeux et devoirs en attendant le retour tardif du père.
Et moi, comme d'habitude, je rentrerai.... en larmes... inévitable !
Le soir devant la photo de ma Cath, j'allumerai  la petite bougie et lui  raconterai.... ce bref mais précieux  instant ... avec sa  fille !
Le grand -17 ans le mois dernier- reste en montagne tout l'hiver, il ne répond jamais à mes SMS....
Quand je n'en peux plus, oui Mélie j'appelle "Phare Parents-enfants" ou "Jonathan Pierres Vivantes" ou" Vivre son deuil" ; je change
de département pour avoir des échos différents.... Il m'est arrivé d'appeler SOS Suicide et  la nuit SOS Amitié car j'ai traversé des moments de grande vulnérabilité, où je me suis dit que je ne surmonterai pas...
Ma fille qui me croyait forte !!!
Je voudrais faire mienne cette belle citation de Martin Gray ! Je ne dois pas être la seule sur ce forum à le souhaiter...
A Toutes à Tous, force et douceur.    Mammj


Titre: Re : Avec toi, dans la pensée, dans tes pas, tu devrais être là...
Posté par: Mammj le 07 février 2012 à 11:31:24

Merci aussi à vous Mariej pour ce mot chaleureux aux Mamans ayant perdu un enfant.... "par suicide" pour ce qui nous concerne,
où la culpabilité est plus grande car on se demande pourquoi nous n'avons pas réussi à les retenir à la vie ! 
Vous qui  avez connu ce drame mais réussissez à vivre autrement avec votre enfant aimé -disparu physiquement-vous  nous
apportez un grand espoir comme aux autres Mamans ayant perdu un enfant suite à une maladie ou un accident.....

J'ai lu "Après le suicide d'un proche" de C. Fauré, "Sur le chagrin et de deuil" d'Elisabeth  Kübler-Ross et suis en train
de terminer "Ce lien qui ne meurt jamais" de Lytta Basset. Dans ses rapprochements à  son appartenance religieuse
je ne peux pas la suivre mais toutes les émotions, son ressenti, ses hauts et creux de vague lorsqu'elle croit enfin  mieux
maîtriser le drame qu'elle a vécu suite au suicide de son fils, le temps qu'il lui faut pour prendre du recul par rapport
à sa culpabilité, au manque, tout ce qu'elle décrit, je le comprends parfaitement du fait que, à l'instar de  beaucoup d'entre nous, 
c'est ce que je traverse depuis presque sept mois, ces phases de confusion, déstabilisation pour un progrès...  non sans effort
considérable !

Que lire d'autre, après pour m'accompagner, notamment quelques pages avant de m'endormir ou la nuit si je me réveille ?
Si vous avez des références, merci.

Est-ce dû à l'anti-dépresseur que je prends uniquement le soir, j'ai dû rêver trois fois pas plus de ma fille.... sans doute parce
je suis avec elle toute la journée....

Je commence à pleurer un peu moins, mais la déchirure à l'intérieur continue de me brûler, c'est toujours à vif !
Je me lève de suite dès que je suis réveillée, mais tout m'est pénible, prendre une douche, faire mon café, je mange debout
depuis que ma Cath n'est plus -elle vivait  chez moi en attendant que son logement soit prêt.
Je savais qu'elle devait me quitter mais pour reprendre sa vie avec ses enfants....
Elle qui avait tant besoin de tendresse après sa séparation de son couple, de ses enfants à cause de la maladie....
Je ne décolère pas de tant d'erreurs commises à son égard !

Pour le moment, j'attends d'avoir évacué le gros de mon chagrin pour peut-être remonter à la surface après une telle épreuve...
et retrouver un intêrêt à la vie,  le goùt  de partager à nouveau un petit quelquechose avec d'autres.

Je me sens tellement nulle de ne pas avoir compris que ma fille était en grande détresse, elle qui n'a cessé d'appeler
au secours ! Lorsque j'ai dit à une de ses amies qu'elle s'enfermait dans mutisme, elle m'a répondu : "elle ne parlait
plus parce qu'elle savait qu'on ne la croyait plus" ! Il y a de cela et c'est extrêmement grave....

Et à propos de la Prévention du suicide, c'est très grave que  le corps médical ne se sente pas plus  concerné que cela
quand je repense au danger  qu'ils ont été les premiers à pouvoir évaluer et  à leur défaillance,  en nous laissant dans
l'ignorance du risque   suicidaire, (un des symptômes de la dépression) en ne nous intégrant pas, les proches, avec l'accord
du patient, dans le   processus de soins dans le cas d'une dépression "majeure"  (diagnostic  lu dans le dossier reçu
après sa mort) !
Trop tard, je peux dire qu'elle a laissés des petits signes allant dans  ce sens..... Elle aurait voulu qu'on admette qu'elle était
malade psychiquement,  elle qui avait jugulé un cancer de la thyroïde en 2000 !

Comme pour d'autres deuils, ces échanges sur ce forum nous permettent d'apprivoiser peu à peu notre immense douleur,
en plus d'un psy et groupe de paroles pour certains.

Moi aussi, je vous lis Tous, et  les tentatives des un(e)s et des autres pour survivre puis vivre à nouveau sont merveilleuses.

Très chaleureusement à Toutes et Tous.  Mammj




Titre: Re : Avec toi, dans la pensée, dans tes pas, tu devrais être là...
Posté par: Mammj le 10 février 2012 à 23:23:29

Ma Chérie, il y a sept mois à cette heure tu venais de nous quitter, je ne l'ai su que le lendemain ! Je ne t'ai revue que
six jours plus tard où j'ai pu prendre ta frêle main toute froide dans la mienne ! J'ai l'impression que c'était hier....
Tout est allé tellement vite ensuite... Comme tu a été malheureuse pour en arriver là... tu avais perdu tout espoir de
sortir de cette dépression, de retrouver une vie "normale" après avoir tant lutté... Nous ne t'avons pas comprise,
ne t'avons pas facilité les choses, je l'ai dit et redit à tel point  que j'en ai fait le vide autour de moi...   
C'est pourtant bien ce que s'est produit ! Ce vide tu l'as connu quand tu es tombée dans cette maladie qui tue...
Je voudrais te savoir à ta vie ,à tes enfants,  toi si rayonnante... Ta petite fille l'est aussi tu le sais. Hier j'ai voulu la voir
à la sortie de l'école, elle n'y était pas... Le père, cette fois, a répondu à mon sms en me disant qu'elle était restée exceptionnellement à l'étude et il a ajouté qu'ils partaient chez sa mère pour fêter  l'anniversaire de celle-ci...
J'étais franchement surprise qu'il me  donne cette information, en quoi ça m'intéresse, lui qui ne fait que m'éviter et qui
n'a rien à me dire à propos de tes deux amours ?
Si tu savais combien je  peine ma Cath à te survivre,  à essayer chaque jour de  jongler pour rester debout... Je pleure moins
sans doute grâce aux médicaments toutefois  intérieurement je suis déchirée, meurtrie et  tout est devenu  d'une  tristesse
indicible ! La joie tu l'as emportée avec toi, tu me manques,  tu manques à tes petits pour qui je dois faire des efforts
bien qu'ils ne  recherchent pas mon affection, c'est toi qui nous unissait tous.
Je t'aime, tes enfants t'aiment... Tu devrais être là ! Mamm
Titre: Re : Avec toi, dans la pensée, dans tes pas, tu devrais être là...
Posté par: floriane le 12 février 2012 à 11:10:49
merci pour votre soutien

nous sommes tous encore très choqués, cela fais qu'a peine 2 mois quil est mort.
il n'était a prioris absolument pas suicidaire, nous pensons que son geste a été réalisé par rapport à sa petite amie qui venais juste de rompre après 2 ans de relation difficile ET IL VOULAIS ce soir là absolument la rejoindre chez elle. mais en fait c'était un concours de circonstances. Il a dabord heurté un trottoir a encore une 40aine de kms de chez elle, il a donc essayé de changer la roue de sa voiture mais il avait cassé une pièce à l'intérieur de la roue et n'a plus pu se déplacer. il a ce moment là appelé sa copine en lui expliquant ce qui lui arrivait mais elle n'a pas voulu le rejoindre en etant claire avec lui "je ne veux pas que l'on se revois, j'ai décidé de rompre"donc arrête de m'appeler. PUIS ELLE a appelé mon père en lui expliquant que mon frère avait eu un accident(ce n'etait pas le premier) et qu'elle s'inquiètait quand même pour lui. mes parents ont donc entamésd des recherches à l'endrois ou il avait prétendu avoir eu l'accident. sa copine a enfin dis à mon frère qu'elle avait prévenue mes parents et qu'ils allaient le chercher.
a partir de là personne n'a plu pu le joindre. puis après des recherches incéscantes, tout l entourage le cherchait même la gendarmerie a été en contact avec mon père pour qu'il vienne faire une description de mon frère. puis a 10h30  2copains de mon frère l'on retrouvés dans sa voiture sur un parking de supermarché inanimé. ce n'était pas l'endrois qu'il avait décrit a sa copine.
finallement on se dit mes proches et moi que c'est certainement mieux que ce ne soit pas l'un de nous qui l'ayons retrouvé.
floriane
Titre: Re : Avec toi, dans la pensée, dans tes pas, tu devrais être là...
Posté par: Mammj le 14 février 2012 à 18:09:46
.
Bonsoir Floriane, bonsoir à tous,
Deux mois c'est en effet encore  bien douloureux à appréhender un tel choc ! Pour ce qui me concerne, sept mois après le suicide de ma fille, mon unique enfant, j'en suis encore à me demander comment elle  a pu en arriver là,  après avoir tout fait pour remonter la pente, suite à une  rupture familiale lourde de conséquences  pour elle et pourtant si près du but ! Elle n'était pas suicidaire mais les difficultés et la dépression l'ont conduite à l'irréparable ! Je ne décolère pas contre tous ceux qui l'ont fait souffrir au lieu de l'aider...
Depuis, je survis dans l'espoir d'apporter quelquechose à deux petits-enfants que le père et sa famille s'accaparent !
Ce forum m'apporte beaucoup puisqu'on peut échanger ou simplement extérioriser sa douleur à n'importe quel moment de la journée.
J'assiste à un groupe de paroles,   vois une psy une fois par semaine... j'essaie de ne pas penser à demain...
Que vous puissiez  vous entourer affectivement et vous soutenir  les uns les autres dans votre famille... si c'est possible, je vous
le souhaite de tout coeur.
Affectueuses pensées.  Mammj


Titre: Re : Avec toi, dans la pensée, dans tes pas, tu devrais être là...
Posté par: Mammj le 14 février 2012 à 20:41:52

Une petite berceuse que je chantais à mon amour de fille....


                                  Parole de chanson Berceuse du rêve bleu

   Ma petite fille adorée
   Mon amour chéri mon espoir
   Il est tard laisse ta poupée
   C'est l'heure de dire bonsoir
   Maman va chanter
   En te fermant les yeux
   La légende du rêve bleu

      {Refrain:}
         Le rêve bleu léger mystérieux
         Comme un oiseau vole autour des berceaux
         Il fait son nid bien près des touts petits
         Pour approcher leur cœur
         De son aile porte-bonheur
         Le rêve bleu c'est l'ange bienheureux
         Du beau pays appelé paradis
         Et chaque soir avant de revenir nous voir
         Le rêve bleu s'envole dans les cieux

                 Plus tard lorsque tu seras grande
                 Un autre bras te bercera
                 Tu n'entendras plus de légende
                 Le soir quand tu t'endormiras
                 Et les rêves qui viendront peupler tes nuits
                 Ne seront plus comme aujourd'hui
                 {au Refrain}

"un doux dodo" comme dit Sandrine, à nos Anges.... Nos  Anges adorés !


Titre: Re : Avec toi, dans la pensée, dans tes pas, tu devrais être là...
Posté par: melasulli le 15 février 2012 à 13:43:54
bonjour,

vos différents messages m'ont bouleversé et je ressens tellement de culpabilité que ça me noue le ventre. j'ai perdu mon petit frère dans des circonstances horribles (voir mon témoignage dans perte d'un frère ou soeur "mon frère), il n'allais pas bien depuis 9 mois et on a RIEN RIEN RIEN vu.
il nous téléphonait plus régulièrement mais pour moi c'est parce qu'il envisageait d'avoir un bébé et qu'il se rapprochait de soeur. j'étais tellement loin de la vérité, il n'a jamais pu nous avouer sa détresse et ça a fini par un drame.
 je me refais le film sans cesse et me dit qu'on aurait pu les sauver tous les deux.
je voulais juste vous dire, ne laissez pas votre ex gendre vous empêcher de voir vos enfants, votre fille est partie mais vous vous êtes là vous verrez que vos petits enfants auront besoin d'avoir ce lien qui vous unit avec leur maman. ne baissez pas les bras pour eux et je suis sure que votre fille savait que vous seriez toujours là pour ses petits

bien affectueusement

mélasulli 
Titre: Re : Avec toi, dans la pensée, dans tes pas, tu devrais être là...
Posté par: Mammj le 15 février 2012 à 22:37:23
C'est vai mélasulli qu'on a beaucoup de mal à se libérer de cette culpabilité qui ajoute à notre douleur... On sait pourtant que
l'on ne peut tout éviter mais on croit que l'on aurait pu prévenir le drame qui a emporté la personne tant aimée...  ! Je ne
cesse de me dire que ce n'est pas de chance et tellement injuste ce qui s'est produit, pour votre frère -j'ai lu votre histoire-
pour ma fille, pour d'autres parce qu'un un moment donné la souffrance les a dépassés au point de devoir eux-mêmes
y mettre un terme  de façon tellement violente pour eux, pour ceux qui restent ! Qu'est-ce que c'est lourd, je ne me suis jamais sentie aussi peu courageuse, mais que signifie "être courageux" tout encaisser sans broncher ? Moi je me révolte contre le corps médical vraiment trop  désinvolte,  ma Cath souffrait d'une grave dépression, niée en plus par l'entourage qui ne la pas comprise...
Sept mois après, Je leur en veux  plus que jamais à tous car à force de revoir les derniers moments de ma fille, je réalise
qu'on ne lui a pas fait de cadeaux du fait  qu'elle n'était plus celle qu'elle était avant sa maladie bien  réelle mais non palpable
comme le cancer de la thyroïde qu'elle avait jugulé dix ans plus tôt !
Je n'ai plus envie de voir personne depuis...
Mais vous avez raison, il faut que je trouve la force de provoquer de !, voyant qu'elle ne remontait pas la pente,  a cru les
perdre et elle ne l'a pas supporté... Je souhaite pour vous, pour votre famille, que vous trouviez tous un apaisement... moi je demande où je vais !
Espoir,  douceur et tendresse pour tous.   Mammj

Titre: Re : Avec toi, dans la pensée, dans tes pas, tu devrais être là...
Posté par: Mammj le 15 février 2012 à 22:45:59

j'ai effacé.... "il faut que je trouve la force de provoquer des rencontres avec mes petits-enfants car personne
 ne le fera à ma place et je ne voudrais pas qu'ils se détachent de la mère de leur maman qui, voyant qu'elle ne
remontait pas la pente, a cru les perdre et ne l'a pas supporté....".
Titre: Re : Avec toi, dans la pensée, dans tes pas, tu devrais être là...
Posté par: melasulli le 16 février 2012 à 09:08:20
bonjour Mammj

il faut vous battre pour vos petits enfants car je suis sure que votre fille est partie mais elle savait au fond d'elle que vous serez toujours là pour ses enfants. pour l'instant, vos petits enfants sont sous la coupe de leur père qui leur raconte ce qu'il a envie de raconter mais je suis persuadée que dans quelques années, ils reviendront vers vous pour parler de leur maman, ce qu'ils ne font surement pas avec leur père. les enfants ont besoin de savoir et d'entendre.

j'ai moi meme deux enfants un de 11 ans et un de 4 ans. mon grand ne souhaite pas savoir de quoi son tonton est mort mais ma psychologue me dit qu'il sait mais qu'il ne veut pas l'entendre donc je lui ai déjà dis que quand il sera prêt je lui raconterai mais c'est mon petit qui m'a demandé il y a un mois dans la voiture pourquoi mon frère était mort et là je lui ai dis je te dirai quand tu seras grand et j'ai essayé d'esquiver la question mais il s'est énervé en me disant maman dis moi dis moi et je lui ai dis qu'il avait eu un accident, je n'ai pas pu lui dire la réelle vérité car il est trop petit et du coup mais la réponse lui a suffit pour l'instant et il est passé à autre chose. tout ça pour vous dire que les enfants se posent beaucoup de questions et obliqatoirement ils voudront avoir des souvenirs de leur maman par votre biais.

je comprends votre colère car j'y suis aussi beaucoup depuis son décès et j'ai aussi beaucoup changé. en tout cas je suis sure que votre combat contre le corps médical permettront à d'autres personnes d'éviter de telles drames. je suis de tou ceour avec vous et vous etes une maman formidable
bien affectueusement
mélasulli
Titre: Re : Avec toi, dans la pensée, dans tes pas, tu devrais être là...
Posté par: Mammj le 18 février 2012 à 16:28:09

Pour  me battre Mélassulli  j'essaie de puiser en mes petits-enfants la force de tenir  ! Bien entendu je ne leur dis
rien, ce serait trop lourd pour eux deux,  après la séparation de leurs parents, puis la perte de leur Maman !!!
Que c'est dur ! Comme ma fille était restée quelque temps chez moi... en attendant que son logement soit prêt mais surtout
en attendant qu'elle aille mieux, je la vois partout ! Dans mon appartement, mais aussi en faisant mes courses comme
 tout à l'heure et en allant  marcher sur le bord de mer là où elle aimait se détendre... comme je l'ai fait aujourd’hui !
Je ne cesserai de me demander pourquoi son mal n'a pas été pris au sérieux, pourquoi son entourage l'a tant fait souffrir
par ignorance de ce qu'elle vivait, de sa dépression .... etc... etc... Qu'elle culpabilité pour moi en particulier !
Aujourd'hui, je suis en froid avec la famille des deux côtés, parce qu'ils n'ont pas compris que ma Cath était réellement
"en souffrance" qu 'elle avait besoin d'aide, aide que tous que, dans l'urgence,  nous n'avons pas reçue.
Ma famille m'a aidée pour les obsèques, mais n'a pas donné un coup de pouce positif à  mon unique enfant.....  je le leur
ai dit et le leur ai reproché ! Qu'importe la suite pour moi... seuls les jeunes enfants m'intéressent, ils n'y sont pour rien eux !
Que la force soit avec nous, de même que l'espoir.
Affectueusement à tous.  Mammj
Titre: Re : Avec toi, dans la pensée, dans tes pas, tu devrais être là...
Posté par: melasulli le 18 février 2012 à 19:57:42
bonjour,

en 2011, il est inadmissible de mourir parce que les médecins n'ont pas pu voir cette détresse et dans ce site nous pouvons malheureusement constaté qu'il y a beaucoup de suicide. la dépression est un mal encore très tabou et les malades ne sont pas assez pris au sérieux. vous avez tout fait pour aider votre fille, ne culpabilisez pas. je comprends que vous ayez beaucoup  de colère et il faut s'éloigner des gens néfastes, vous avez assez de votre souffrance.

bien affectueusement
mélanie
Titre: Re : Avec toi, dans la pensée, dans tes pas, tu devrais être là...
Posté par: Mammj le 19 février 2012 à 10:56:20

Cette culpabilité, après plus de sept mois, elle me ronge....
Loin de moi l'idée de toute puissance, mais  je reverrai longtemps ce dernier jour de ma fille, où elle souhaitait que je reste
avec elle et son fils !
Elle s'est sentie abandonnée et,  submergée par tant de difficultés suite à sa séparation puis  une dépression sévère qui
lui ôtait toute énergie de réagir là où quelqu'un d'autre aurait fait face, persuadée qu'elle dérangeait tout le monde à "ne
plus être dans la norme"un soir alors qu'elle n'aurait pas dû  pas être seule, elle a mis un terme à sa tourmente !
Je croyais  qu'elle  pouvait "se reprendre en main" mais induite en erreur par le corps médical et l'entourage familial qui trouvait
que j'en faisais trop j'ai cru qu'après de longs mois elle pouvait se " reprendre en main" !
Et me suis horriblement trompée elle était au plus mal et avait besoin de se sentir aimée malgré son impossibilité de redevenir
à nouveau active telle qu'elle l'avait toujours été !
Je n'ai cessé d'entendre, "elle aurait pu passer à l'acte chez toi" ! Peut-être.... mais ce n'est pas son fils qui l'aurait retrouvée.....
qui l'a quittée ce soir-là et qui doit se culpabiliser lui aussi !
Aujoud'hui je porte sa souffrance, celle des enfants et la mienne ! C'est trop lourd.... je m'écroule souvent... Mon enfant que je voulais aider, que j'aime tant ! Ce n'est pas moi qui devrais être là...
Titre: Re : Avec toi, dans la pensée, dans tes pas, tu devrais être là...
Posté par: Mammj le 22 février 2012 à 23:11:32

La paix reviendra un jour .... mais le manque restera ! Quelques belles images de toi ma Chérie commencent à  estomper
furtivement  ta tristesse des derniers jours... je nous entends chanter en choeur quelques-uns de tes airs favoris....
Demain, je serai de nouveau à la sortie de l'école pour essayer de faire un bisou à ton petit coeur de fille ! Pourquoi n'avons-nous
pas réussi à mettre en place des rencontres avec tes enfants ? Pourquoi as-tu cru les perdre ? Pourquoi nous as-tu quittés
en laissant un tel vide dans nos vies ? Rien ni personne ne comblera ton absence, ! Dans ces moments difficiles et douloureux
que tu traversais nous ne t'avons pas  suffisamment manifesté de tendresse, pas suffisamment dit que nous t'aimions...
Si tu savais comme je voudrais te serrer dans mes bras.... Ta Mamm

Titre: Re : Avec toi, dans la pensée, dans tes pas, tu devrais être là...
Posté par: Mammj le 26 février 2012 à 14:46:24

Un dimanche ensoleillé (dans le Sud) mais pas dans le coeur !

Aujourd'hui j'ai ressenti le besoin de revoir les modules vidéos sur les émotions (colère, culpabilité chagrin interminable)
et si chaque vécu et chaque deuil sont personnels, je me suis toutefois retrouvée dans certains cas de figure me rassurant
quant à mon isolement actuel, quant à mon attitude envers les  proches (tous pour les plus proches voire les amis  ) qui
n'ont pu,  ou n'ont pas voulu,  ni comprendre les difficultés que ma fille  traversait,  ni nous aider, le leitmotiv étant toujours :
"il faut qu'elle se  reprenne  en main"...

Vu que c'était d'abord la prise de position désinvolte   des médecins qui la suivaient (des irresponsables) !
Ils ne tenaient plus du tout le même discours lorsque je les ai informés, en personne,  de son suicide...

J'en suis aux regrets,( mais ce serait plus "doux" que la culpabilité !!!) et  pour ce qui est des phases de répit --entre dix mois
et deux ans-- je ne les connais  absolument pas  d'autant que je n'en suis qu'à sept mois et demi de deuil !

Très aidants ces modules vidéos, je les reverrai au besoin dans ma souffrance...

Force et douceur à Tous.   Mammj
Titre: Re : Avec toi, dans la pensée, dans tes pas, tu devrais être là...
Posté par: Mammj le 01 mars 2012 à 09:59:47

Depuis que ma fille nous a quittés sans fuir ma douleur, celle de son absence définitive non pas dans mon coeur ni mon âme
mais de nos vies... je n'ai fait que vouloir défendre sa mémoire... comme pour excuser son geste !
Car si j'ai eu le bonheur de la voir se construire pendant vingt années ses enfants n'auront eu la joie d'avoir  leur maman :
son aîné que pendant 16 ans 1/2 et sa petite que pendant 8 ans 1/2 !
Etrange, personne ne parle d'elle après sept mois.... Tous m'évitent, j'en sais trop et, pire,  j'ai osé le dire dans mon chagrin !
Qui n'a pas été digne dans son  histoire ?
Qu'elle puisse m'aider et m'apprendre, là où elle se trouve, à... non pas fuir ni refouler mes émotions...  mais à les vivre
sans m'y égarer pour régler tout ce qui reste en suspens, pour voir ses petits revenir vers moi...
J'ai appris tant de choses depuis son départ, compris tant de choses qu'elle occultait.... qui lui ont fait si mal au point
de ne pas  s'en relever !
Je finis par me dire qu'elle a retourné contre elle-même la violence qu'on lui a faite,  alors très affaiblie par sa dépression,
elle qui a lutté pendant deux ans et plus, pour remettre en place un projet de vie avec ses enfants, suite à sa séparation !
Comment survivre à son absence, à tant de souffrance, sans personne sur qui s'appuyer,  hormis un  psy et un groupe de
paroles ?
Je ne fais que pleurer depuis ce jour où elle a "craqué" sans pouvoir être secourue ni avant ni après !
Très chaleureusement à toutes et tous dans la peine mais je le souhaite dans l'espoir.  Mammj

http://youtu.be/8BktI-Bv_W8
Titre: Re : Avec toi, dans la pensée, dans tes pas, tu devrais être là...
Posté par: Mélie le 01 mars 2012 à 15:03:52
très belle chanson qui m'a émue aux larmes,
parler de ceux qui sont partis, cela n'est pas évident et beaucoup fuient cela, il y a ceux qui portent en eux une certaine culpabilité de n'avoir pas été "à la hauteur", et ceux qui ont peur de faire de la peine en évoquant la personne disparue (d'autant dans ces circonstances), vous avancez avec votre peine et si vous avez besoin de pleurer ne vous en privez pas, moi je n'y arrive plus.
accrochez vous à cette pensée que l'amour entre deux êtres qui se sont sincèrement aimés ne meurt jamais (et pour ma part j'ajouterai, mais ça c'est ma manière de voir, ceux qui se sont aimés d'un amour sincère se retrouveront un jour).
pourtant il nous faut accepter cette attente en vivant et plus en survivant, on y arrivera !!!!
de tout cœur !!!
Titre: Re : Avec toi, dans la pensée, dans tes pas, tu devrais être là...
Posté par: Mammj le 01 mars 2012 à 19:20:28
Bonsoir Mélie, bonsoir à tous,
Je viens de faire un aller-retour (60 kms) pour me recueillir sur la tombe de ma fille... Je n'arrive pas à m'y faire....
Elle occupe plus de place chez moi où elle était  revenue, je croyais en convalescence,  mais plutôt vers... sa  fin de  vie !
Je tenais à lui dire que si j'ai une forte culpabilité à son égard, je n'ai toutefois pas craint de dire à tous ceux qui lui ont mis
des bâtons dans les roues, que je savais ce qu'elle a subi !
Elle n'aimait pas les conflits mais elle me comprendrait aujourd'hui étant donné que si elle est là où elle est, c'est de de n'avoir
rien dit croyant protéger ses enfants alors que de s'être laissée "écrasée" elle les a privés de leur maman !
Comme prévu et  je n'ai pas le choix,  je vais assumer tant bien que mal le fait que  le père des enfants ne favorise pas de rencontres avec eux -- toutefois à agir ainsi, l'aîné comprendra vite que son père n'est pas au clair avec lui-même--  et ma propre famille (déjà réduite) ne me donne plus signe de vie...
En obtenant le dossier de l'hôpital, j'ai pu lire que le cousin maternel, venu la chercher pour passer la soirée chez lui ou chez sa mère, l'a non seulement emmenée aux urgences (elle commençait une crise d'angoisse) mais est parti en l'y laissant !
Le lendemain quand j'ai été informée, elle était dans un service de psychiatrie, sous fortes doses de neuroleptique....

En fait ils ont voulu prendre des décisions à notre place...
Ensuite ma fille dans un état catatonique n'avait plus aucune force aucune volonté pour décider de quoi que ce soit....
C'est ainsi qu'elle a été séparée de ses enfants pendant plus de deux mois sachant que  ses enfants étaient son dernier rempart...
Après sa sortie, sans suivi digne de ce nom*, le soir où je ne suis pas restée avec elle et son fils dans son ex-maison familiale,
j'étais loin de me douter que je ne la reverrais  plus !

C'est très lourd ce deuil après suicide pourtant jamais je n'en voudrai à mon unique enfant, elle a trop souffert !
Moi aussi...  de tout coeur avec vous tous.  Mammj

* on m'a dit et redit, depuis,  que la dépression on ne savait pas encore la soigner et que c'est  une "maladie grave" !
   quand en plus on ne vous tient au courant de rien, que peut faire l'entourage pour aider, pour éviter d'agir à contre-
   courant, ce qui était inévitable ?
Titre: Re : Avec toi, dans la pensée, dans tes pas, tu devrais être là...
Posté par: Mammj le 03 mars 2012 à 10:29:24

Bonjour Mélie, Yuna, Angélik et les Autres....

Hier j'ai reçu une lettre du thérapeute rencontré par ma fille, en fin de son parcours médical ! Un "mea culpa"....
D'un côté je l'espérais et de l'autre je me dis : à quoi bon aujourd'hui ? Mais si cela sert  sert à d'autres.....
Dans le code de la santé, l'erreur de diagnostic est rarement une faute, sans compter qu'il est intervenu en dernier !

C'est lui qui a écrit sur une prolongation (pour pôle emploi entre autres) "état dépressif majeur" et  lui avait donné
rendez-vous 17 jours plus tard ,  alors que son état nécessitait des entretiens rapprochés ; elle a mis un terme à
son cauchemar trois jours avant de le revoir !

Il a l'honnêteté (?) et  l'humilité (?) d'écrire :"j'ai manqué de pertinence dans l'évaluation de la gravité de la dépression
de votre fille" "j'aurais dû certes avoir la présence d'esprit de l'orienter vers quelqu'un d'autre" "je me suis contenté
bien sûr d'un minimum insuffisant comme vous l'a montré le geste désespéré de votre fille" "outre la dimension de la
pathologie dépressive, la rupture des liens conjugaux, familiaux, socio-professionnels...  ont participé à aggraver
le vécu de sa dépression.  Mais tout cela ne m'est apparu que bien trop tard, constatant que moi aussi je faisais
partie des maillons faibles qui l'ont enfermée dans l'irrémédiable. Je comprends vos accusations et ne les dénie pas,
je comprends aussi votre chagrin et m'en veux d'être passé à côté" "je vous prie d'accepter mes excuses pour ce mauvais
travail à l'égard duquel j'ai comme d'autres ma part de responsabilités"....

J'ai envoyé copie aux miens (par mail) du fait qu'il  dit également ces mots  : "je n'ai pas même mesuré le largage progressif
par ses proches  sur lesquels il pouvait être logique de compter" !

MAIS A QUI LA FAUTE ? On n'a ni nommé ni reconnu sa maladie ?
Bien sûr dans le doute on devrait s'abstenir.... ce que n'ont pas fait les miens comme vous avez pu le lire dans mon
commentaire précédent !
D'un côté on lui reprochait (un euphémisme) sa perte d'autonomie (pathologique) de l'autre on me reprochait  de la soutenir alors qu'elle avait  quitté le nid vingt deux ans auparavant, que tous ses amis et certains des proches lui avaient plus ou moins tourné
le dos que seule sa mère pouvait être à ses côtés après tous ses déboires !

En fait ma Cath n'a fait que retourner sur elle-même la violence qu'on lui a fait subir parce qu'elle n'était plus dans " la norme" !

C'est à mon tour de vivre un cauchemar.... tous  se sont éclipsés autour de moi s'arrangeant avec leur conscience !
C'est l'inconvénient de m'être trouvée seule avec mon enfant dans cette lourde épreuve pour elle d'abord,  je n'ai pu assumer....

Je garde cette lettre pour ces deux enfants qui sauront un jour que leur maman a lutté,  ne les a pas abandonnés !
Quant à moi, j'ai le sentiment de l'avoir déjà rejointe !

Paix et force à vous Toutes et Tous.      Mammj


Titre: Re : Avec toi, dans la pensée, dans tes pas, tu devrais être là...
Posté par: Mélie le 04 mars 2012 à 15:08:47
Ce geste du thérapeute est un beau geste; même si cela ne rendra pas votre fille, moi je n'attends plus la réponse des psy aucun n'a eu le courage de répondre à mes interrogations.
 peu connaissent la dépression, nos enfants étaient comme en équilibre sur un fil ...... et qu'il aurait suffi de peu pour que tout soit autrement.....
mes chaleureuses pensées
Titre: Re : Avec toi, dans la pensée, dans tes pas, tu devrais être là...
Posté par: Mammj le 05 mars 2012 à 09:16:03
Je me réveille en larmes, comme tant d'autres dans la douleur sur ce forum....
Je voulais savoir...  je sais maintenant que mon unique enfant a souffert d'une maladie "invisible" mais  bien réelle très  grave....
Autour d'elle :    que de la "morale" la culpabilisant vis à vis de moi sa mère qu'elle fatiguait, vis-à-vis du père qui pendant
quelques mois était seul à s’occuper des enfants, vis à vis du boulot qu'elle ne reprenait pas... etc... etc...
Des paroles qui ne font que rabaisser, qu'enfoncer la tête sous l'eau,  ne permettant certes  pas de retrouver l'estime
d'elle-même, la confiance en elle pour une nouvelle envie  de vivre ! ...

En effet Mélie, " nos enfants étaient en équilibre sur un fil  il aurait suffi de peu pour que tout soit autrement..."
Ma Cath ne faisait plus confiance à personne ;  alors qu'elle était à mes côtés les derniers temps je n'ai même  pas pu lui
prodiguer les gestes affectueux qu'elle attendait... qu'elle était en droit d'attendre... je la faisais régresser selon les miens.
Certes dans son état après sa rupture conjugale et familiale,   elle était devenue dépendante mais je la connaissais
suffisamment  pour savoir qu'une fois mieux, elle serait très vite repartie à sa vie, ce qui aurait été signe de guérison !

Un drame qui aurait pu être évité ?si on l'avait comprise plutôt que de la rejeter,  de la condamner en quelle que sorte ?
Un drame bien dérangeant pour tous aujourd'hui...  qui fait... qu'on préfère m'éviter... que c'est le vide de tous côtés !
J'ai envie de dire : peu courageux voire lâche...  suis-je autorisée à juger ?
Quoi qu'il en soit, de ma famille rien qu'un  : "si on pouvait revenir en arrière après tout ce que l'on sait"....
Je ne leur ai pas encore répondu que dans le doute on s'abstient, ma fille commençait des crises d'angoisse, fatigantes bien sûr, mais on pouvait patienter  une nuit et consulter le lendemain...
Bref, en leur demandant de l'aide, ils sont devenus intrusifs....
Il me semble qu'on s'est tout dit !

Me  voilà plus seule que jamais... avec un chagrin sans nom et mon désespoir !
Il n'en reste pas moins que ce qui  m'est le plus intolérable, le plus insupportable, qui me déchire en continu, me révolte....
c'est la souffrance qu'à subie ma fille dans un état de grand affaiblissement, c'est qu'on n'ait  pas perçu tous ses signes
de détresse  ni ses appels au secours !
Comment lui survivre,  survivre à tant d'incompréhension (qui se prolonge à mon égard maintenant) , tant d'erreurs ?

Merci Mélie.
Douceur et espoir à Tous.  Mammj


Titre: Re : Avec toi, dans la pensée, dans tes pas, tu devrais être là...
Posté par: Claudahoa le 05 mars 2012 à 11:20:17
Bonjour Mammj
Comme beaucoup de vos mots pourraient sortir de ma bouche tellement je peux me reconnaître dans des faits,des comportements vis-à vis de nos filles en détresse , démolies et parties à jamais alors qu'elles ne voulaient qu'abréger leur souffrance!! Je pleure,mon ventre est douloureux comme si chaque jour il avait peur que j'oublie que je l'ai mise au monde et que ce monde cruel me l'a assassinée!!Oh!pardon de ne pas être aidante je dois tellement faire semblant face à ceux qui m'aiment que je suis littéralement épuisée!!
Tout mon soutien cependant vous accompagne
Claudia
Titre: Re : Re : Avec toi, dans la pensée, dans tes pas, tu devrais être là...
Posté par: Mammj le 05 mars 2012 à 11:34:52
Bonsoir Mammj,
Je vous pésente tous mes bons voeux pour 2012 et que vou retrouviez un peu de sérénité et que vous soyez toujours pésente auprés de vos deux petits enfants.

Je vais vous écrire quelquechose qui vous fera surement réfléchir car moi et mon frère, nous pensons l'avoir subit. Mon père avait quité ma mère j'avais 16 ans et mon frère 14 ans. Nous n'avons jamais eu aucun contact avec mon père car il est parti pour une autre femme, et nous lui avons pas pardonné d'avoir laissé maman au bout de 20 ans de vie commune et sans travail. Bref, lorsqu'il est décédé personne ne nous a prévenu, nous ses propres enfants, nous lavons appris au bout de neuf ans. Avait-il laissé une lettre pour nous, sa copine ne nous a rien adressé. Je suis sur qu'il pensé à mon frère, qu'il adorait et à moi. A t il laissé un papier ou une lettre qui s'est volatilisée ? Nous ne le serons jamais.......

pour vos petits enfants, faites ou écrivez des documents et mettez les chez un notaire et demandez qu'à l'age de ..... ans (à vous de voir), ces documents soient remis aux petits. Car ils doivent savoir "la vérité de leur maman" sur sa vie de couple, son vécu que vous seule connaissait, le pourquoi de son geste, ce qu'elle a vécu avec leur papa, car maintenant celui ci va passer pour un dieu aux yeux des enfants (ce que je dis va peut etre choquer certaines personnes, mais cela n'engage que moi). De plus, personne dans votre famille serait mis à contribution.
Je pense que vous devez cela à votre fille.
Bonne soirée



Bonjour Flemming,
Etant donné les multiples questions qui me submergent, et mon isolement...  je me suis souvenue de votre post que j'ai retrouvé ! J'ai appelé ce matin Notaires-Infos Paris qui m'ont confirmé que je pouvais déposer un testament (olographe ?) en laissant  des documents... Avec inscription au fichier,  les frais devraient ne pas être élevés !
Je sais que certains autour de moi préfèreraient que je garde le silence sur ce qui s'est passé pour ma fille, que je risque
"d’amocher" l'image du père qui les élève aujourd'hui et envers qui ils ont un devoir de loyauté...
Je ne voudrais surtout pas que les enfants perçoivent  mal mon geste.... Il faudra que je fixe un âge, pour l'ainé ,où il ne sera
plus dépendant de son père...
Je vais prendre conseil auprès d'un notaire de mon coin. Plus question de sonder qui que ce soit  de la famille !
Merci encore, une  journée douce  si c'est possible....
Chaleureusement à tous.  Mammj

Titre: Re : Re : Avec toi, dans la pensée, dans tes pas, tu devrais être là...
Posté par: Mammj le 05 mars 2012 à 11:53:00
Bonjour Mammj
Comme beaucoup de vos mots pourraient sortir de ma bouche tellement je peux me reconnaître dans des faits,des comportements vis-à vis de nos filles en détresse , démolies et parties à jamais alors qu'elles ne voulaient qu'abréger leur souffrance!! Je pleure,mon ventre est douloureux comme si chaque jour il avait peur que j'oublie que je l'ai mise au monde et que ce monde cruel me l'a assassinée!!Oh!pardon de ne pas être aidante je dois tellement faire semblant face à ceux qui m'aiment que je suis littéralement épuisée!!
Tout mon soutien cependant vous accompagne
Claudia

Bonjour Claudahoa.
J'ai conscience pour l'instant de surtout crier ma douleur plus que je ne la partage... mais ce sont sans doute
des passages obligés et  ceux qui ont  une longueur d'avance le comprennent très bien ! Il n'y a que sur ce forum qu' on nous
laisse tout le temps de l'extérioriser pour réussir, qui sait, à  mieux la gérer par la suite ?
Vous avez dit le mot  que j'ai en tête  depuis longtemps et n'ai pas osé écrire : "ce monde cruel me l'a assassinée" !!!
Et ma soeur, samedi soir, m' a dit : "tu ne vas pas dire que moi sa tante et son cousin l'avons suicidée ?". C'était très fort....
Ma Cath a eu vingt ans de vie de couple, puis a mal vécu sa séparation mais elle n'a jamais pensé qu'au lieu de l'aider on
l'aurait enfoncée..... son ex-conjoint, le père de ses deux enfants, en premier !
Fragilisée, elle-aussi,  par le départ de son père avec une autre alors qu'elle avait 10 ans, elle n'a pas supporté cette
répétition j'en suis presque sûre ; bien aidée elle aurait pu mieux surmonter, c'est ce que je me dis !
C'est affreux ce qui s'est passé....
De tout coeur avec vous.  Mammj
Titre: Re : Avec toi, dans la pensée, dans tes pas, tu devrais être là...
Posté par: Mélie le 05 mars 2012 à 17:24:38
Sortir sa colère,  oui si cela vous fait du bien, mais n'allez vous pas vers un combat sans fin..?..
je comprends votre rage envers ceux qui ne l'ont pas aidé, mais avaient-ils les moyens de comprendre ce qui se passaient .
Pensez vous que nous aurions fait mieux à leur place ?
Ils ont agit peut-être au mieux de ce qu'ils pouvaient faire, parce que le "mal être" effraie les gens, car ils ne savent pas toujours comment agir, mais je reconnais qu'il peut y avoir une part d'égoïsme ou de bêtise.

j'ai toujours un peu de mal avec le fait qu'il nous faille absolument trouver des coupables,  la société est certes égoïste, par moments mais elle est fait d'hommes et de femmes comme nous, avec leurs bonnes et mauvaises volonté.
peut-être que c'est bien d'évacuer votre colère et de leur dire ce que vous pensez, mais ne soyez pas trop dure
(rassurez-vous je l'ai fait avec ma sœur, car son silence m'a mis très en colère )
 c'est vrai que souvent on se sent si seule, parce que personne ne peut mesurer notre douleur, et nous leur en voulons beaucoup de ne pas comprendre, de ne pas être là pour nous quand on en a tant besoin. Mais ils savent leur impuissance à soulager notre souffrance et ils préfèrent fuir le plus souvent ( surtout s'ils se sentent quelques culpabilités)
alors on renonce à leur parler de nous, de notre tristesse si grande et la solitude s'installe sur une période qu'on ne peut définir.
on trouve par moments des oreilles attentives, qui même si elles font quelques maladresses sont là,
  mais il faut savoir aussi que ces occasions là avec le temps vont s'amenuiser, et que devant cela il nous faut vivre le mieux possible...
je vous souhaite de trouver une certaine paix
cordialement
Titre: Re : Avec toi, dans la pensée, dans tes pas, tu devrais être là...
Posté par: Mammj le 05 mars 2012 à 18:36:21
Bonsoir Mélie, bonsoir à tous,
Je sors d'un groupe de paroles où il faut partager le temps imparti avec d'autres....
A la prochaine rencontre, il y aura une maman  de l'âge de ma fille, dont la sienne s’est suicidée...
Nous savons qu'il faudra lui laisser la priorité...  lui laisser la parole, surtout  l'écouter !
Mon combat,  qui m'a portée  pendant des mois,  va  se terminer avec la lettre du thérapeute, un document  que
j'ai enfin pour mes petits-enfants ! Les" secrets de famille" (de Tisseron) resurgissent un jour où l'autre... autant
prévenir !
Mélie l'attitude de ma soeur n'est pas une maladresse... Elle n'a pas supporté que ma fille me crée des difficultés
et a pris des décisions qui ne lui appartenaient pas ! Elle pour qui j'avais été "une petite mère" en mourrait d'envie
certaines de ses paroles me sont- revenues à l'esprit !  Bref au lieu de tendre une perche à ma fille, on l'a enfoncée....
Vous savez je ne  regrette rien car après les obsèques tous me fuyaient et je mettais cette fuite sur le compte de mon
insurmontable et dérangeant chagrin !
Lorsque j'ai compris les interventions des uns et des autres.... que j'en ai  eu la preuve, alors j'ai eu besoin de le dire....
Aujourd'hui, on me fuit plus que jamais, mais au moins maintenant je sais pourquoi !
Aucun appel, aucun mail.... mais dans le fond rien de changé...
Je comprends pourquoi  ma fille ne  faisait plus confiance à  son conjoint ni à sa  famille depuis longtemps, même si elle était
altruiste (et pardonnait)  ce qui ne lui a pas réussi.... Elle ne comptait plus que sur moi et... mes nerfs ont lâché !
Je survivrai, j'irai vers la paix, mais avec ceux à qui on ne peut plus faire confiance rien ne sera comme avant, c'est fini !
On peut éviter les conflits tout en restant extrêmement lucides... tout en ne se leurrant pas, plus,  sur le compte de certains....
Voilà comment je devrai continuer ma route, le temps qui me reste imparti,  ce qui ne m'empêchera d'être  a près de ceux
qui auront besoin....
Je suis seule Mélie, sans conjoint, sans enfant, sans mes petits-enfants à qui je ne veux pas compliquer la vie en insistant
pour les voir (ce que j'ai fait la semaine dernière en les appelant, le père maugréait) , ma propre  famille m'a larguée en largant
unique  mon enfant, ce que jamais je n'oublierai !
Que me reste-t-il dans cette chienne de vie ?
Mes plus chaleureuses pensées et mes encouragements à tous sur ce forum. Mammj

Titre: Re : Avec toi, dans la pensée, dans tes pas, tu devrais être là...
Posté par: Mélie le 05 mars 2012 à 23:49:28
je vous souhaite malgré tout de trouver une certaine paix, mais je comprends que cela soit très difficile (j'ai la chance d'avoir un mari, deux autres enfants, et mes petits enfants vivent  près de moi, même si la situation risque de changer car voyez vous ma Belle fille va refaire sa vie et ça c'est pas si facile que ça à accepter !! nous allons devoir faire que leur père ne disparaisse pas dans la pensée de nos petits qui finalement l'auront si peu connu, puisque l'un avait 21 mois et l'autre 4 ans et demi)

refermez la page comme vous le dites sur ceux qui n'ont pas été là, et ont été si inconséquents dans leurs propos, et réservez le pour vos petits enfants qui sont le prolongement de votre fille.
la nécessité de trouvez cette paix même fragile ne peut que vous permettre de pourvoir soutenir vos petits enfants et vous même à l'avenir, même si c'est un effort à faire sur le long terme.
force et paix à vous mes chaleureuses pensées
Titre: Re : Avec toi, dans la pensée, dans tes pas, tu devrais être là...
Posté par: Mammj le 06 mars 2012 à 16:18:13

Bonjour Mélie, bonjour à Toutes et Tous,
J'espère que votre belle-fille fait le  bon choix... que son nouveau partenaire saura aussi l'accompagner
dans son rôle auprès de ses enfants, vos petits-enfants !
Pas simple tout cela. Il m’arrive d'y penser pour les deux miens !
L'aîné sera majeur dans un an, il est déjà en internat donc pour lui la question est presque réglée....
Quant à la petite de 9 ans, il faudrait que la nouvelle compagne de son  papa sache être une copine pour elle,
moyennant quoi ça pourrait marcher !!!
Aujourd'hui, rien de particulier, j'ai repensé à ce qui s'est dit hier dans le groupe de paroles, frustrant parfois
de ne pas pouvoir tout exprimer... mais là comme ailleurs l'on apprend. J'étais  surprise d'y rencontrer un couple de parents
qui y assiste depuis deux ans et demi !
Ce matin, nouveau flot de larmes puis j'  hurlé une fois encore  le prénom de ma fille, hurlé mon incompréhension d'une telle
situation....
Je sais maintenant "presque" tout de la souffrance qu'elle subissait sans vraiment la dire, d'où la difficulté de
la comprendre pour lui venir en aide... Quelle amertume d'avoir  également découvert que ceux à qui elle a
demandé un soutien, plus ou moins l'ont "trahie", ce qu'elle a mesuré avant moi... je me souviens de quelques-unes de ses
remarques notamment : "ne leur demande rien maman" sans aucune autre précision, trop déçue, trop lasse pour en dire
davantage, voulant surtout ménager la famille !
La sérénité, je l'ai perdue avec elle !
Vous avez encore, pour la plupart d'entre vous, des responsabilités familiales et un job, ce qui vous oblige plus ou moins
à réagir et cela se fera progressivement d'autant qu' on attend que vous répondiez de nouveau "présent(e)" !
Moi, à cette étape de ma vie, il ne me reste qu'à pleurer  le plus grand amour de ma vie....
De tout coeur avec vous Toutes et Tous.   Mammj


Titre: Re : Avec toi, dans la pensée, dans tes pas, tu devrais être là...
Posté par: Mélie le 07 mars 2012 à 11:10:46
Mammj

oui je vois et comprends votre peine, pour l'instant vous n'êtes pas en mesure de voir que la vie peut donner encore de belles surprises
même quand on ne va plus travailler et que la solitude est très forte pour vous actuellement, c'est bien que vous puissiez aller dans des groupes de parole, chez moi yen a pas !!! ou beaucoup trop loin.
peut-être que votre fille vous donnera la force d'aller vers les autres de vous impliquer dans une association, afin de rompre votre solitude, mais je sais que pour le moment ce n'est pas encore possible.
j'ai repris mon travail, il y a peu de temps mais comme je me sens toujours fatiguée c'est pas évident et puis comme vous le dites
personne ne se rend compte de l'effort que cela implique
de tout coeur
Titre: Re : Avec toi, dans la pensée, dans tes pas, tu devrais être là...
Posté par: Mammj le 07 mars 2012 à 21:38:27

J'espère que la souffrance s'atténuera, me laissera moins pétrifiée pour en effet me rendre utile....
Pour la première fois aujourd'hui, j'ai revu le visage illuminé de ma Cath lorsqu'elle était heureuse
et qu'elle ne tenait pas en place... sinon dans l'ensemble j'en suis encore à son image des derniers
jours, anxieuse, sujette aux peurs, cherchant souvent à les contenir, je revois quelques signes qui
auraient dû m'alerter, m'amener à la faire parler...
Et je pense à toutes les erreurs commises par le corps médical qui n' a pas recommandé la prudence
à l'entourage, un entourage qui n'a pas été compréhensif, qui lui a fait mal et qui fuit aujourd'hui...
Elle ne lui faisait plus confiance depuis longtemps....
Le plus dur pour moi a été de ne pas avoir pu lui apporter l'affection qu'elle recherchait ; ainsi que
je l'ai déjà dit,  on me reprochait de la maintenir dans un état de dépendance... C'était destabilisant,
mieux informée de ce qu'elle avait, j'aurais dû taper du poing....
Elle ne s'est plus défendue jusqu'à s'effacer.... Voilà ce qui me hante, ce qui me déchire....
Courage Mélie pour la reprise du travail...
Pensées chaleureuses à tous.  Mammj
Titre: Re : Avec toi, dans la pensée, dans tes pas, tu devrais être là...
Posté par: Mélie le 08 mars 2012 à 11:54:25
bonjour
comme s'est difficile de ne pas se culpabiliser, tous toutes nous avons eu ce sentiment de n'avoir pas été à la hauteur, de n'avoir pas dit les bons mots, fait les bons gestes, comme tous nous avons été ignorants de ce qu'une dépression signifie, ' ce n'est pas une simple déprime c'est tout autre chose, et en cela personne ne nous informe ( on ne sait qu'après) récemment lors de ma reprise de travail à la médecine du travail je suis tombée sur un plaquette faite par la région ile de France (moi je suis en Midi Pyrénées)
qui dit ceci et s'intitule "Prévenir le suicide c'est possible"
les idées fausses :
1 parler du suicide à un suicidaire est dangereux : Accepter d'en parler c'est permettre à l'autre de se sentir reconnu dans sa souffrance, de rompre son isolement.
2 Ceux qui se suicident sont des malades : Tout le monde peut, un jour ou l'autre, penser au suicide devant des difficultés qui apparaissent insurmontables.

3 le suicide est imprévisible on n'y peut rien : la plupart des suicides sont annoncées de façon plus ou moins explicite.
 4 le suicide est un choix individuel on n'a pas à intervenir : celui qui pense au suicide se sent au contraire dans une impasse et donc considère qu'il n' a plus le choix.
5 le suicide est héréditaire :  il n'y a pas de gène du suicide.
6 Ceux qui avalent des médicaments ne veulent pas mourir, ceux qui veulent se suicider emploie les grands moyens  : il n'y a pas d'adéquation entre la gravité de l'acte et son motif, toute tentative même la plus bénigne, doit être prise au sérieux.

 
les signes avant coureurs

les évocations plus ou moins directes de l'acte suicidaire

je vais me foutre en l'air
j'ai envie de faire une bêtise
je n'embêterai plus personne
ceux qui se suicident sont courageux


les propos dévalorisants

je déçois tout le monde
je ne compte pour personne
je n'ai pas de place ici, je ne sers à rien
il n'y a plus d'espoir plus d'issue : je suis dans l'impasse, je ne peux m'en sortir
je suis un raté , j'échoue partout
ma vie n'a plus de sens,

les problèmes psychologiques

Épisodes dépressifs
Tristesse mélancolie
Troubles de la mémoire de la concentration
Incapacité à faire des projets
fatigue inhabituelle
Troubles alimentaires
Troubles du sommeil
laisser aller hygiène, vêtements
difficultés à travailler à s'occuper de ses affaires
perte de l'envie de rencontrer des amis, de se distraire

les changements de comportements
isolement retrait abandon d'activités socio-culturelles ou sportives
Exubérance sorties excessives
consommation abusive d'alcool, de tabac, drogues médicaments...
Consultations répétées chez le médecin
prises de risques excessives
intérêt pour les armes à feu
Agressivité inhabituelle

et particulièrement chez les jeunes (dégradations des résultats scolaires ou au contraire surinvestissement et angoisse
fugues, absentéisme scolaire, dons d'objets très personnels....

Comment aider ?
Ce qu'il ne faut pas faire
Banaliser sa souffrance
lui faire la morale, lui dire de se secouer
lui dire de ne pas penser à la mort à ses idées noires
Donner des recettes du bonheur (chacun à sa manière d'être heureux)
tout faire à sa place, il penserait être devenu inutile. lui dicter sa conduite, avoir réponse à tout

Ce que l'on peut faire
lui permettre de s'exprimer, de pleurer
le laisser parler, lui laisser du temps
l'écouter sans le juger
lui montrer que vous tenez à lui
Chercher avec lui des solutions qui pourraient l'aider à surmonter ce mauvais passage, le raccrocher aux activités qu'il aimait
l'encourager à rencontrer des gens, mais à son rythme dans la mesure de ses capacités
Accueillir sans panique les idées suicidaires qu'il exprime


Et se faire aider vous aussi....


voilà ce que disait cette brochure et je peux dire que je peux cocher bien des choses qui sont dites là, j'ai même dit à ma belle fille par mail que le risque de sa dépression était le suicide (il avait fait une tentative quelque mois auparavant était monté sur le toit de sa maison, mais est redescendu finalement encouragé par sa compagne)
et voyez vous malgré tout on n'a pas su pas cru qu'une telle chose pouvait arriver, de la culpabilité j'en ai eu mais elle a fini par céder,
je fais le même constat que vous mon fils est parti parce qu'il se sentait coupable de ne pas y arriver.....
ce qui m'aide c'est de me dire "s'il était devant toi pour te parler que te dirait -il que voudrait 'il pour toi, pour nous tous ?

la souffrance elle sera toujours plus ou moins présente, elle s'atténuera avec le temps nous l’espérons tous, en fait ce qui est dur c'est que rien se semble acquis une fois pour toute, on peut quelques mois après quelques années retomber et devoir remonter à nouveau, peut être que cela prend moins de temps à chaque fois pour se ressaisir
merci pour vos pensées
courage et espoir
Titre: Re : Avec toi, dans la pensée, dans tes pas, tu devrais être là...
Posté par: Mammj le 08 mars 2012 à 20:32:45

Vous avez bien fait Mélie de retranscrire tous ces avertissements qui pourraient, j'en  suis sûre, en épargner
quelques-uns,  de nos enfants, jeunes ou moins jeunes !
Je souhaite que bientôt ces avis ou prospectus   soient  affichés  dans les cabinets des généralistes...
Mais pourquoi ne l'est-ce pas déjà  chez les psychiatres ? Ce serait la moindre des choses et surtout cela les obligerait
à être plus prudents, plus vigilants, plus responsables surtout, car ils agissent à la légère pour bon nombre d'entre eux !
En l'état actuel,  ils ne sont responsables de rien.....
Très triste ce soir... mon enfant me manque plus que jamais, qu'est-ce que je fais moi ici sans elle, sans l'aider,
sans la soutenir auprès de ses deux enfants ?
Reposez-vous bien Mélie, j'imagine que ce n'est pas simple cette reprise... à moins qu’elle ne vous permette de
prendre un peu de recul par rapport à ce qui fait mal !
Moi aussi de tout coeur avec vous, avec vous tous.    mammj
Titre: Re : Avec toi, dans la pensée, dans tes pas, tu devrais être là...
Posté par: Mélie le 10 mars 2012 à 14:24:40
oui MammJ comme vous dites pourquoi les spécialistes et médecins généralistes n'ont pas ces brochures dans leur cabinet, le suicide est la première cause de mortalité chez les jeunes
En 2009, 10 499 décès par suicide ont été enregistrés en France métropolitaine.

Les suicides sont aux trois quarts masculins. Le taux de suicide a baissé de 20 % en 25
ans, mais il a diminué trois fois moins vite que l’ensemble des morts violentes. En
outre, depuis 2000, il augmente pour les 45-54 ans, notamment pour les hommes.

Pour les 25-34 ans,, le suicide est la 1ère cause de mortalité, suivie des accidents
 Le taux de suicide augmente avec l’âge, plus fortement pour les hommes que pour les femmes.

j'ai interrogé aussi les psychiatres sur l'aide inexistante que l'on donnait aux familles pour les aider à soutenir une personne en dépression , rien n'est fait vraiment, sauf exception, à ce sujet sous prétexte que l'on a affaire à des adultes, je n'ai eu aucune réponse de leur part.
on explique aussi mal les traitements aux familles aux malades, les risques que comportent les anti dépresseurs notamment lors l'arrêt brutal d'un traitement (ce qui fut le cas pour Adrien)
tout ça on ne le sait qu'après....
peut-être ce sera l'occasion, quand on aura la force pour le faire de nous mêmes aider des associations pour informer informer informer.
j'ai repris mon travail (2 ème semaine) , ma la fatigue est très souvent là et en ce moment le moral c'est pas terrible, jeudi et bien je l'avoue j'étais au fond et les larmes sont au bord des yeux bien souvent.....
cela fait partie dit on du processus de deuil, avec ses montagnes russes....
chaleureusement à vous


Titre: Re : Avec toi, dans la pensée, dans tes pas, tu devrais être là...
Posté par: Mammj le 11 mars 2012 à 15:52:00
Bonjour Mélie, bonjour à Tous,

Je sais que Phare Parents-Enfants s'occupe de la sensibilisation, dans les collèges et lycées et autres lieux,
à ce sujet encore tabou "le suicide" !
Comme vous aurez pu le constater, nous pouvons aller  commenter sur les différentes formes de deuils mais sur
le deuil "après le suicide d'un proche" en dehors des personnes concernées ça n'intéresse pas beaucoup !!!

Quand je lis dans  la lettre du dernier thérapeute : "nous savons le suicide comme la mauvaise issue choisie,
en désespoir de cause par les patients".... Quant à la psychiatre qui l'a suivie pendant plusieurs années et l'a
abandonnée à son entrée à l'hôpital, elle  m'avait répondu en ces termes : "après avoir lutté.... elle a fait ce choix il
faut le respecter" ! Ils en sont encore à ce mot "choix" tant  décrié aujourd'hui !
Ces médecins sont-ils obligés de suivre la formation continue pour se réactualiser ? Cela devrait leur être imposé !

Quoi qu'il en soit, après une non-conciliation au Conseil de l'Ordre départemental, j'ai maintenu ma plainte et serais
tenue à aller au Conseil régional, probablement non accompagnée hormis de mon anxiolytique....
Je ne prendrai pas la fuite pour mon enfant mais  ce sera ma dernière démarche !

En attendant, je ne pouvais pas me réfugier dans l'hypocrisie, de ce fait  même la famille a entendu mes griefs....
Mais quant à eux, je sais que suis la seule responsable, je n'avais pas besoin de leur demander de l'aide, de ne pas accuser
la fatigue !!! Tous se culpabilisent et gardent la distance.... C'est trop grave leurs interventions ... Bon vent !!!

Mon enfant me manque, je meurs sous mes regrets,car je vis sa souffrance, c'est très dur ;  bien sûr  personne
pour me soutenir un tantinet !
Je ne peux me réfugier dans une croyance, une philosophie, je tâtonne et bricole... un peu de bouddhisme peut-être
"la vacuité" ce  matin sur Fr.2 !!!! Vacuité n'est pas synonyme de néant... ni de non existence.... mais interdépendance et d'impermanence puisque tout évolue !
Qu'est-ce qui pourrait m'aider ?

Nos enfants devraient être là, j'ai envie de serrer ma fille dans mes bras....

Force et espoir à vous Mélie, à Toutes et Tous.
Titre: Re : Avec toi, dans la pensée, dans tes pas, tu devrais être là...
Posté par: Mélie le 12 mars 2012 à 16:22:14
oui cela reste tabou sans l'être puisqu’on en parle de plus en plus et vous avez raison le choix n'est pas à l'ordre du jour dans le suicide puisque que c'est "un pas le choix" justement, des phrases toutes faites on en entend tellement et venant du monde médical c'est déplorable comme par exemple le médecin de ma mère dire " de toute façon il n'y avait rien à faire, il l'aurait faire un jour ou l'autre...." cela me fait hurler !!! :'(    Adrien n'était pas bipolaire, il a fait une grave dépression et personne n'a mesuré son état profond de mal être, en France on est les champions des médicaments pourquoi ?!!!!
Personne n'est en mesure de vous ôter votre peine, mais nous sommes de petites oreilles sensibles à votre désespoir


Courage à vous dans vos démarches !

Titre: Re : Avec toi, dans la pensée, dans tes pas, tu devrais être là...
Posté par: Mammj le 12 mars 2012 à 20:44:26

Mélie toutes ces paroles "absurdes" de la part de spécialistes sont inadmissibles.....
Votre fils Adrien semble avoir été traité de manière aussi désinvolte que l'a été  ma fille ! Comment ne pas
leur en vouloir à tous ces incompétents ?
Chez nous cela a pris des proportions gravissime ; vu que la maladie de
Cath n'a été ni nommée ni reconnue, , elle en a fait les frais, elle a plus ou moins
été rejetée... J'en souffre terriblement ne pas avoir pu imposer la vérité de la situation !
Cet après-midi, je suis allée marcher sur le port, là où elle aimait se détendre pendant sa période de "convalescence"
chez moi... C'est peu fréquenté  en cette saison  et j'ai pu donner libre cours à mes larmes.... J'aurais tant aimé gâter
ma fille davantage, tant aimé que l'on puisse parler davantage, que l'on puisse trouver des solutions à ses problèmes !
Et surtout faire comprendre à l'entourage de lui ficher la paix, de la laisser récupérer avant d'exiger d'elle quoi que ce soit....
Je n'ai pas été informée de tout, les médecins ne nous ont pas soutenues, les siens  de ce fait n'en parlons pas !
Que de regrets car nous avons été "à côté de la plaque" dans son tourment... Je ne veux que rester seule avec ma douleur !
Merci pour "vos petites oreilles" !
Douceur à vous, douceur à tous.   Mammj
Titre: Re : Avec toi, dans la pensée, dans tes pas, tu devrais être là...
Posté par: Mammj le 14 mars 2012 à 17:53:59

Mon coeur de cesse de saigner..... la douleur n'en finit pas et me confine dans la solitude tant
je ne veux faire subir mon chagrin.... à qui d'ailleurs ? Qui le partage autour de moi ?
Est-ce ma fille qui me demande de tenir bon alors qu'elle s'est,  elle,  écroulée ?
Elle avait honte de dire ses difficultés, honte de ne pas être à même de remonter la pente...
ne se croyait plus crédible auprès des siens...
La honte est pour nous tous qui ne l'avons pas comprise !
Si d'une part elle est partie sans ne plus trouver la force de se défendre.... paradoxalement elle
a fait tout exploser  derrière elle ! Nous voilà tous dans la culpabilité, éloignés les uns des autres !
Seuls ses enfants auraient pu la retenir si elle n'en avait pas été séparée.... Comment vivent-ils
ce drame, comment le comprendront-ils plus tard....
Que de souffrances..... que de larmes pour moi sa mère.
Aurons-nous un apaisement ?
Mammj
Titre: Re : Avec toi, dans la pensée, dans tes pas, tu devrais être là...
Posté par: Mammj le 18 mars 2012 à 11:39:15
Toujours les mêmes questions, comment... où.... trouver l'apaisement ?
Comment la laisser aller à ce repos qu'elle a cherché après avoir tant lutté pour émerger,
après y avoir laissé toute son énergie ?
Comment vivre sans savoir ma fille, notre  rayon de soleil,  à sa vie, à ses petits ?
Le corps médical a reconnu son échec, la belle affaire !  L'entourage a déserté face à mon incommensurable
chagrin, à ses manquements pour ne pas dire ses erreurs alors que nous attendions du soutien....
Que peuvent-ils de toute façon aujourd’hui, pour elle, pour nous ? Que ferais-je d'une telle compagnie ?
Plus le vide se fait autour de moi, plus je recherche les traces de sa présence, chez moi où elle était venue
quelque temps reprendre quelque force,  ma chambre est  devenue la sienne,  dans tous les lieux où nous allions
ensemble, où elle aimait se détendre en attendant un mieux qu'elle espérait encore !
Je ne veux, je ne peux la quitter... je ne cesse de la pleurer depuis huit mois.... Je m'épuise à mon tour.
Tous réunis dans un même projet pour elle, avec elle, nous aurions pu non pas tout mais beaucoup...
Hélas,  il y a toujours ceux qui font  et ceux qui défont.... Que de regrets inévitables et douloureux !
Chaleureusement à tous.   Mammj
Titre: Re : Avec toi, dans la pensée, dans tes pas, tu devrais être là...
Posté par: Mélie le 19 mars 2012 à 16:54:36
en pensées avec vous
même si en ce moment je suis un peu en bas, très triste et très fatiguée
chaleur et espoir pour vous
Titre: Re : Avec toi, dans la pensée, dans tes pas, tu devrais être là...
Posté par: Mammj le 19 mars 2012 à 17:02:22

Merci Mélie de cette attention. On a tant besoin de réconfort...
Comme je vous comprends, on n'en a pas fini d'avoir mal et de se poser des questions !
Toutefois, votre petite famille vous booste, indéniablement.
Douces pensées à vous,
et  à vous tous qui luttez pour trouver un mieux-être, pour continuer !
Mammj
Titre: Re : Avec toi, dans la pensée, dans tes pas, tu devrais être là...
Posté par: Mammj le 24 mars 2012 à 10:18:42
Un silence de mort plane autour de moi... je suis devenue une morte-vivante et à  mon tour je suis laissée de côté
la douleur et le chagrin étant contagieux je suppose !
Ma fille s'est éteinte de souffrance psychique due à des ruptures lourdes mais  surtout l'abandon de tous ceux qui
l'entouraient... Certains   suicides ont leur explication... On pourrait  en  prévenir plus qu'on ne le croit sachant qu'une
succession de situations difficiles  générant des pertes de repères et l'isolement  sont  des facteurs contribuants....
"Elle ne remontait pas la pente assez vite.... et mon soutien renforçait sa perte d'autonomie".... C'était le discours
qu'on nous assénait ! Bien entendu on peut s'en moquer, se boucher les oreilles,  mais lorsque qu'on accuse un peu
la fatigue on finit par se demander si on est dans le vrai... si on agit dans le bon sens ?
Un peu perdue, ma vigilance a fléchi, ma fille très lucide  l'a perçu.... elle qui ne comptait plus que sur moi...
Que dire de l'aide médicale insignifiante ? Nous n'avons sans doute pas frappé aux bonnes portes....
Que dire de l'hospitalisation où les symptômes ont été apaisés mais dont elle est ressortie non guérie,  plus affaiblie et
donc en danger ?
Tout ceci pour redire que j'avais d'abord besoin de savoir la gravité de la dépression de ma fille  pour en informer la famille
afin d'obtenir si ce n'est un soutien, au moins qu'on ne soit pas contre-productifs.... qu'on ne tombe pas dans les travers
énumérés sur le site infodépression.fr dont les médecins devraient remettre le dépliant !
Aujourd'hui qu'elle n'est plus là, tous ceux qui étaient si sûrs d'eux, on ne les voit plus, on ne les entend  plus....
Une attitude sidérante, un aspect  flagrant de la  faiblesse humaine ?
"Les conseilleurs ne sont pas les payeurs": j'avais oublié !!!
 Ma chère fille en a fait les frais, y a laissé sa vie, je ne peux l'accepter et pourtant...  Quant à la mienne  elle est réduite
à une survie  de plus en plus douloureuse de plus en plus pesante...
Plus de désir plus de joie, à part le sourire de ma petite fille vue,  hier, le temps d'un bisou !
Certes on peut aider autour de soi, à condition toutefois de sortir d'abord de son chagrin pour entrevoir une lueur
d'espérance... d'y croire !
Pour l'instant, comme pour d'autres hélas sur ce forum, la plaie reste ouverte et me déchire un peu plus chaque jour qui passe...
Paix et force à tous.   Mammj
Titre: Re : Avec toi, dans la pensée, dans tes pas, tu devrais être là...
Posté par: saram le 25 mars 2012 à 01:26:21
je comprends vos sentiments
mon fils s'est suicidé ce 14 février 2012
parcours difficile depuis ses 12 ans
psys débordés
pas de place en hp où tous les cas sont rasemblés
accueil par des assistants inexpérimentés
aucune aide ni explication aux parents
parcours du combattant pendant 20 ans
finalement, il n'y a que nous qui l'avons aidé et tant aimé

attendez, quand vous voyez arriver un jeune de 12 ans, poignets tailladés, bras scarifiés ...
un toubib se pose des questions
ce n'est pas un simple cas de délinquant !

je fais partie depuis du groupe Similes en Belgique qui aide les proches d'enfants fragiles, pour nous, c'est trop tard mais je peux témoigner auprès d'eux
si vous saviez les cas qui existent
pauvres enfants pauvres parents
Titre: Re : Avec toi, dans la pensée, dans tes pas, tu devrais être là...
Posté par: saram le 25 mars 2012 à 13:21:46
mais qu'est ce qu'on peut faire ?
personnellement, j'ai écris aux différents psys et docteurs
j'ai fait un petit discours à l'église
mais à quoi bon
finalement ???
pour les autres ???
Titre: Re : Avec toi, dans la pensée, dans tes pas, tu devrais être là...
Posté par: Méduse le 25 mars 2012 à 16:09:27
Bonjour Saram,
J’ai l’impression que notre vécu nous prédestine à aider d’autres pour que quelque chose de positif naisse du calvaire de notre enfant. Nous, nous ne sommes plus exposés au stress et la peur de ce qui pourrait arriver. Le pire est arrivé déjà, alors nous pouvons soutenir les autres ou essayer de faire bouger les choses. Mais il faut du temps et beaucoup d’énergie.
Ma fille a mis fin à ses jours, il y a treize mois. Puis, il y a six mois, c’est mon mari qui est décédé brutalement. Maintenant j’attends de reprendre toutes mes forces avant de m’engager vraiment. Mais je pense que ton engagement sert à quelque chose. Seule la connaissance des maladies psychiques peut amener à plus de compréhension. Et le soutien que tu peux donner à  d’autres jeunes et leurs parents les aidera certainement à faire face. Moi, je n’avais pas réussi à trouver cette aide quand j’en avais besoin, par manque de connaissances.
Mais il faut aussi que tu t’écoutes. Ton engagement, n’est-il pas trop tôt ? N’aurais-tu pas besoin de panser tes plaies d’abord ?
J’ai vu tes difficultés pour recevoir la lettre d’adieu de ton fils. C’est incompréhensible, mais aussi  difficile  dans différents pays. Si nous n’avions pas accepté la succession (le paiement des frais médicaux ou pour d’autres, les dettes), nous ne les aurions pas reçues non plus. On découvre un monde totalement tabou, celui du suicide, comme l’est celui des maladies psychiatriques. Seul si on ose en parler, on voit que c’est plus fréquent qu’on le croyait ! Alors rompons les tabous ! Et essayons de faire bouger les choses.
A toutes et tous, beaucoup de courage
Titre: Re : Avec toi, dans la pensée, dans tes pas, tu devrais être là...
Posté par: saram le 25 mars 2012 à 21:01:03
oui oui, il faut faire bouger les choses .
T'inquiètes pas, la réunion, c'est une fois par mois .
Les lettres sont parties et voilà .
Je prends soin de moi .
Je deviens un petit égoiste .
Mais tu sais, combien de cliniques avons-nous faites ? vu de psys, jamais
les mêmes, entendu les pires choses .
c'est complexe mais ca n'empêche pas les sentiments, la compréhension, la communication, les explications .

Pour la lettre, je suis en Belgique, j'ai cherché un texte légal en vain, j'ai écris au procureur du roi, j'attends la réponse et surtout la lettre écrite de sa main .
Attends, en plus, il me fallait motiver ma demande, je rêve, là ...
Titre: Re : Avec toi, dans la pensée, dans tes pas, tu devrais être là...
Posté par: Mammj le 26 mars 2012 à 09:13:09

Bonjour, Saram, Méduse, à tous,

Une journée s'annonce, encore sans petit programme établi, avec la douleur qui, elle,  se réveille !
J'ai toutefois besoin de penser à ma fille, quitter mon chagrin pour le moment équivaudrait à l'oublier,
ce qui me fait peur !
Il y a d'abord la souffrance de ma Cath que personne n'a prise en compte, sa vie qu'elle y a laissée,
la prise de conscience de ceux qui n'ont pas été tendres avec elle et qui réagissent par la fuite !
Elle a été brisée par trop de ruptures, ce que personne n'a été à même de voir, pour nous mettre
en garde...  pire, dans l'état où elle était on la bousculait pour qu'elle "se reprenne en main"...
Exactement comme si on demandait à quelqu'un qui a les deux jambes dans le plâtre de chausser
des skis !
Quelles erreurs monumentales qui n'ont  pu qu'aggraver son mal... Quel gâchis...  Honte à tous....

Saram, je suis allée sur ce site belge Similes et j'y ai trouvé des adresses pour la France dont l'UNAFAM !
Comme vous dites, pour nous c'est un peu tard, mais pour les autres ????
Je constate qu'en Belgique comme en France, il y a des carences, des  aberrations dans le domaine de la
psychiatrie !
Je vais répondre deux lignes au dernier psychiatre qui m'a envoyé  un  mea culpa.
Je vous répondrai Méduse....
Merci de votre soutien et affectueusement.   Mammj
Titre: Re : Avec toi, dans la pensée, dans tes pas, tu devrais être là...
Posté par: Claudahoa le 26 mars 2012 à 10:16:44
Bonjour Mammj,

 Je vous lis souvent,comme vous j'ai la colère,la haine même de ces psychiatres qui tuent nos enfants chéris,je suis entrain de monter une association pour une meilleure collaboration avec les parents,des lieux d'accueil dignes de nos enfants en souffrance mais je ne sais pas si j'aurai la force de mener ce combat dont ma Loulou serait si fière!
Je me sens très lasse ce matin mais je vous souhaite de garder cette chaleur humaine qui est la vôtre et vous embrasse tendrement.

Claudia
Titre: Re : Avec toi, dans la pensée, dans tes pas, tu devrais être là...
Posté par: Méduse le 26 mars 2012 à 10:46:32
Pour l’instant, je travaille encore et ne suis donc pas très disponible, d’autant plus que je suis souvent sur ce forum en ce moment. Mais j’envisage aussi sérieusement de m’engager. Mais je pensais qu’il valait peut-être mieux renforcer une association existante que d’en créer une nouvelle. Connais-tu l’UNAFAM ? Je crois qu’ils ont le même but que toi.
Méduse
Titre: Re : Avec toi, dans la pensée, dans tes pas, tu devrais être là...
Posté par: Mammj le 26 mars 2012 à 11:04:21
Bonjour Claudahoa, bonjour à tous.
Merci de votre pensée... Je venais de vous lire sur "tant de douleur"... Comme vous parfois je n'arrive plus
à écrire mais je vous lis tous. Hier j'ai été dans "le cirage" toute la journée ! J'ai refusé l'invitation à déjeuner
de mon filleul car je ne voulais pas sortir de mon chagrin, cela m'aurait demandé trop d'efforts... Par ailleurs,
je n'ai pas réussi à écrire sur le forum ni sur le petit cahier que j'ai préparé, toujours en attente depuis des mois.
Je préfère encore  parler  de ma fille et partager ma douleur  avec vous qui la comprenez que d'écrire à mon enfant
à qui je parle plutôt !
J'ai la peur au ventre de ne plus avoir à lui dire quelquechose, de ne plus parler d'elle, de ne plus me remémorer
sa voix, de ne plus l'avoir à mes côtés à ma manière ! Je me dis que je suis la seule à la pleurer et pourtant deux
enfants sont sans leur maman aujourd'hui... le père les occupe tant qu'ils n'ont pas le temps de penser, si ce
n'est à leur vie présente et tant mieux pour eux qui ont la vie devant !
J'arrive à une étape de ma vie où le monde se raréfie autour de moi... la famille,  ce qui m'en reste, non seulement
ne nous a pas aidées, ma fille et moi, mais elle a souvent commis des erreurs blessantes,  elle le sait...
Le bout de ma vie ne suffira pas à panser tant de plaies à vif, à venir à bout de tant de regrets car on ne lui a pas
facilité les choses du tout ! Il faut survivre à tout cela afin de laisser à deux petits-enfants l'image d'une grand-mère
digne ! Je me dis souvent : "à quoi bon" ? Ils ne sauront jamais que c'est leur père qui a entrainé leur mère dans une
telle galère qu'elle ne s'en est plus sortie ! La veille de son suicide il l'invectivait encore sur son répondeur parce
qu'elle ne récupérait pas assez vite pour reprendre sa garde alternée....
Quant à l'hôpital, lors de l' entretien obtenu quatre mois après son décès :"c'est un échec total,  ça nous disqualifie"
Le dernier psy consulté dira dans un méa culpa de quatre pages : "je me reproche de ne pas avoir mesuré la gravité
de la dépression de vote fille" "je fais partie des maillons faibles qui l'ont enfermée dans l'irrémédiable"... etc... etc...
On ne lui a pas donné toutes ses chances ! Elle a cherché du secours pourtant...
Des envies de fuir...  Où, d'autant que je ne veux pas m' éloigner de mon unique enfant ? Et ça ne règlerait rien !
Saisissez les perches qui vous sont tendues Claudahoa, votre chagrin, votre douleur de mère personne ne pourra vous
les épargner, mais la douceur de vos proches peut vous aider à faire en sorte qu'elle ne vous nuise pas outre mesure !
Ils ont été présents avant et après le départ de votre Loulou, vous avez tant à partager tous ensemble, je vous le souhaite
de tout coeur.
Afeectueusement  Mammj
Titre: Re : Avec toi, dans la pensée, dans tes pas, tu devrais être là...
Posté par: saram le 26 mars 2012 à 16:30:19
C'est vrai que j'ai bcp regretté ce parcours
Je viens d'en parler avec ma docteresse, elle confirme qu'il y a 20 ans, on ne mettait pas d'étiquette sur ces malaises nerveux excesifs, ca change un peu .
J'ai en classe des enfants sous Ritaline, mais c'est nécessaire pour eux .
Le danger, c'est toujours l'excès bien sùr et il faut un bon diagnostic
enfin on pourrait en parler pendant des heures
puis Benjamin refusait ses médicaments et ne voulait pas être à vie sous médicaments
ces jeunes ne se sentent pas malades
mais déjà tout petit, il nous a inquiété par son comportement parfois mais on a toujours pensé à un enfant difficile
ah, bon sang, quelle tristesse
Titre: Re : Avec toi, dans la pensée, dans tes pas, tu devrais être là...
Posté par: Mammj le 27 mars 2012 à 14:17:02
Vous savez Saram qu'on n'est pas beaucoup plus avancés aujourd'hui d'après ce que j'ai appris de la bouche
de quelques psychiatres !
Ce que l'on peut leur rapprocher à ce jour, pour la plupart,  c'est de ne pas impliquer les proches
dans un processus de soins, en vue d'une amélioration si ce n'est d'une guérison !!! Après tout, les proches
bien intentionnés, peuvent être les meilleurs  partenaires des soignants....
Ceci surtout afin que nous sachions l'attitude à adopter afin de ne pas agir à contresens, de ne pas attiser
la douleur de ceux qui souffrent par des interventions complètement erronées !!!
Je souffre beaucoup de ne pas avoir été informée, de ne pas avoir su quoi dire, quoi faire, dans certaines
situations difficiles.... Outre la douleur de la perte de mon unique enfant, c'est sa souffrance, celle d'une maman
de deux enfants, les méprises et les erreurs des proches suite à celles du corps médical qui me sont insoutenables !
Chaleureusement à tous.   Mammj
Titre: Re : Avec toi, dans la pensée, dans tes pas, tu devrais être là...
Posté par: Mammj le 29 mars 2012 à 10:13:13

                  "Si j’avais su

Si j’avais su hier soir quand je suis allé me coucher que je ne te reverrais pas…
Même fatigué, j’aurais dû entrer dans la chambre et te dire bonsoir, un baiser sur ta joue.
Si j’avais su quand tu as fermé la porte ce matin, que ce serait la dernière fois que tu la fermerais…
Je t’aurais fait une étreinte et t’aurais dit combien je t’aimais.
Si j’avais su que c’était la dernière fois que j’entendais ta voix…
J’aurais enregistré chaque parole et pourrais les réentendre chaque jour.
Si j’avais su que je ne te reverrais plus…
Chaque minute passée avec toi, je les aurais étirées tant de fois.
Si j’avais su, au lieu d’être toujours pressé de terminer…
de courir après le temps… tout le temps.
Pourquoi dans ce temps là, on n’a pas le droit à une deuxième chance pour rattraper tout cela, ne serait-ce qu’une fois.
Un autre jour pour te dire je t’aime tant…
pour dire combien tu es important…
te serrer si fort contre mon coeur.
Si j’avais su tout cela…
Pourquoi attendre le temps des regrets.
Personne ne sait de quoi sera fait le lendemain.
Ne laissez pas cette chance vous filer entre les doigts car, pour cela, il n’y a pas de deuxième fois.
Dites « je t’aime » à chaque instant.
Prenez ceux que vous aimez et serrez-les contre votre coeur.
Vous serez de ceux qui ne diront pas…
Si j’avais su. "

Anonyme   
Titre: Re : Avec toi, dans la pensée, dans tes pas, tu devrais être là...
Posté par: saram le 29 mars 2012 à 14:39:36
J'en ai parlé avec ma docteresse lundi, elle dit que les choses changent maintenant .

Il y a 20 ans quand mon fils (12 ans) est arrivé en clinique avec bras tailladés et poignets coupés : on accuse les parents de ne pas s'occuper assez de son enfant, on les culpabilise .
Même que mon mari a pris la porte .
On traite le jeune de délinquant, d'alccoolique et de drogué .

Attends, on doit se poser des questions quand on est médecin mais ils n'aiment pas ces cas .
Titre: Re : Re : Avec toi, dans la pensée, dans tes pas, tu devrais être là...
Posté par: Mélie le 29 mars 2012 à 14:52:55

                  "Si j’avais su

Si j’avais su hier soir quand je suis allé me coucher que je ne te reverrais pas…
Même fatigué, j’aurais dû entrer dans la chambre et te dire bonsoir, un baiser sur ta joue.
Si j’avais su quand tu as fermé la porte ce matin, que ce serait la dernière fois que tu la fermerais…
Je t’aurais fait une étreinte et t’aurais dit combien je t’aimais.
Si j’avais su que c’était la dernière fois que j’entendais ta voix…
J’aurais enregistré chaque parole et pourrais les réentendre chaque jour.
Si j’avais su que je ne te reverrais plus…
Chaque minute passée avec toi, je les aurais étirées tant de fois.
Si j’avais su, au lieu d’être toujours pressé de terminer…
de courir après le temps… tout le temps.
Pourquoi dans ce temps là, on n’a pas le droit à une deuxième chance pour rattraper tout cela, ne serait-ce qu’une fois.
Un autre jour pour te dire je t’aime tant…
pour dire combien tu es important…
te serrer si fort contre mon coeur.
Si j’avais su tout cela…
Pourquoi attendre le temps des regrets.
Personne ne sait de quoi sera fait le lendemain.
Ne laissez pas cette chance vous filer entre les doigts car, pour cela, il n’y a pas de deuxième fois.
Dites « je t’aime » à chaque instant.
Prenez ceux que vous aimez et serrez-les contre votre coeur.
Vous serez de ceux qui ne diront pas…
Si j’avais su. "

Anonyme   

comme je comprends ce beau texte, hélas il nous reste que nos regrets....
Titre: Re : Avec toi, dans la pensée, dans tes pas, tu devrais être là...
Posté par: Mammj le 31 mars 2012 à 10:21:00
Bonjour Mélie, bonjour à Toutes et Tous,
Inévitables ces regrets et le reste de ma vie ne suffira pas, pour m 'en alléger  !
Certes on apprend beaucoup de choses dans de si cruelles épreuves que celles qui nous sont infligées  !
Tard, Trop tard,  pour le malheur de nos si précieux disparus....
J'aurais tant voulu savoir ce que je sais aujourd'hui, que j'ai appris peu après ses obsèques, sur les difficultés
que ma fille traversait, sur l'attitude des proches dont je devais me méfier, sur le type de dépression, sa gravité
et les risques auxquels cette maladie expose ! Le corps médical s'est comporté de façon désinvolte, inconséquents
pour la plupart , ces médecins qui l'ont mal suivie !
Elle voulait vivre pour ses enfants qu'elle adorait....
Non seulement, elle n'est plus, elle n'est plus à sa vie, à ses deux enfants, moi j'ai perdu mon seul enfant, ma Cath
qui était encore pleine d'espoir l'an dernier  à cette époque où le printemps était encore plein de promesses pour
elle, pour nous....
Il n'y a plus personne après ce drame, chacun a repris le cours de son existence....
Il ne me reste que vous sur ce forum, qui comprenez,  un  groupe de paroles, une psy... et des jours interminables
où je ne cesse de pleurer ma fille, de porter sa souffrance !
Combien de temps devrais-je vivre tant de douleur, un tel vide ?
Chaleureusement.  Mammj
Titre: Re : Avec toi, dans la pensée, dans tes pas, tu devrais être là...
Posté par: Mammj le 03 avril 2012 à 18:02:04

Saram, moi aussi j'aimerais que les choses bougent... Toutefois ce que j'entends c'est qu'on ne sait
pas encore soigner la dépression alors qu'il y en a, y aura,  de plus en plus !
Je souhaite que l'on fasse d'immenses progrès dans ce domaine, dans la prévention surtout, pour
ceux qui suivront....
En attendant quelle douleur pour nous... Combien  de temps il nous faudra pour nous en remettre ?
De tout coeur avec vous.  Mammj
Titre: Re : Avec toi, dans la pensée, dans tes pas, tu devrais être là...
Posté par: saram le 03 avril 2012 à 20:10:47
J'en ai parlé avec ma docteresse lundi, elle dit que les choses changent maintenant .

Il y a 20 ans quand mon fils (12 ans) est arrivé en clinique avec bras tailladés et poignets coupés : on accuse les parents de ne pas s'occuper assez de son enfant, on les culpabilise .
Même que mon mari a pris la porte .
On traite le jeune de délinquant, d'alccoolique et de drogué .

Attends, on doit se poser des questions quand on est médecin mais ils n'aiment pas ces cas.

Je ne sais pas si tu avais déjà lu ce post ??

Je fais partie du groupe Similes depuis 15 jours qui aide les proches atteints de dépression ou maladies nerveuses
ou fragiles .
si tu savais les cas qui existent ... pauvres enfants pauvres parents
Titre: Re : Avec toi, dans la pensée, dans tes pas, tu devrais être là...
Posté par: Claudahoa le 04 avril 2012 à 08:15:32
Bonjour Mammj et les autres ..

Nous attendons tous,nous qui avons été touchés par le suicide de nos enfants, des améliorations concernant le traitement des dépressions et des maladies psychiatriques mais c'est à nous de nous mobiliser quand nous en avons la force car  la jeunesse déboussolée ne semble pas une priorité nationale et alors les adultes n'en parlons pas!Quelques chiffres qui font froid dans le dos:3fois plus de morts par suicide que dans les accidents de la route,budget inférieur de 30% pour la prévention des suicides par rapport à la prévention routière,quatre jeunes sur cinq connaîtront dans leur vie un épisode psychiatrique...Réponse de notre société?Des psychiatres pour beaucoup incompétents qui s'en lavent les mains ,remplissent leur compte en banque en sacrifiant nos enfants....Honte à eux.....
Tendrement à vous
Claudia
Titre: Re : Avec toi, dans la pensée, dans tes pas, tu devrais être là...
Posté par: Mammj le 04 avril 2012 à 11:31:13
Hélas, Claudia, c'est quand il est trop tard que nous découvrons par nous-mêmes des associations qui  pourraient répondre
aux questions que nous nous posons. Il y a Phare Parents-Enfants qui semble s'occuper activement de prévention pour les jeunes
de même que l'UNAFAM déjà cité par Méduse recommandé par l"Association Similes.be... citée par Saram.
Ma fille a fait confiance aux   psychiatres qui médicalisent ou entreprennent des thérapies longues... Si parfois c'est nécessaire...
cela n'empêche pas de voir également un psychologue ( non remboursé), car c'est l'approche et l'interaction qui sont importantes dans l'urgence ! Les "taiseux" qui ne font qu'écouter ne conviennent pas à tous... Il ne faut pas hésiter à changer ; toutefois lorsque le transfert  s'est établi c'est moins facile d'en prendre la décision... Ma Cath ne quittait pas sa psy qui ne l'a pas aidée...
J'ai déjà appelé ces deux associations, après le suicide de ma fille quand j'ai eu besoin de  parler à des personnes neutres
et j'ai obtenu une bonne écoute !
Comme je regrette de ne pas avoir connu puis  proposé ces possibilités-là à ma fille qui avait besoin de mettre des
mots sur ses maux, par forcément à moi, la famille réagissant trop dans l'émotionnel la plupart du temps !
Pour moi-même j'ai trouvé une psychiatre "généreuse" mais qui ne fera pas de miracle c'est évident. Elle intervient sans être
directive... respecte mon rythme ! Je prends un léger anti-dépresseur pour dormir mais me réveille tôt et commence la journée en larmes... alors 1/4 d’anxiolytique et ainsi plusieurs fois dans la journée pour tenir debout ; pour ne pas en abuser j'ai également un traitement homéopathique qui m'aide il semblerait ! Moi qui ne prenait rien !
Je ne peux, moi non plus,  me résoudre à l'absence définitive de ma fille, avancer revient à  m'éloigner d'elle pour le
moment...
Force et douceur  à Toutes et Tous.   Mammj

Titre: Re : Avec toi, dans la pensée, dans tes pas, tu devrais être là...
Posté par: Mammj le 17 avril 2012 à 09:58:34
Réveil lourd, je reste  bloquée par les images des derniers jours de ma Cath, de sa tristesse, de notre incompréhension
à tous d'une maladie "invisible"  pourtant,  ainsi qu'elle l'a écrit,  si "invalidante" !
Puis, en larmes,  je parviens à faire un  bond comme pour  échapper à ces pensées qui me poursuivent  !
Le même rituel depuis neuf mois....
J'essaie en vain de comprendre pourquoi, lorsqu'on croit avoir tout tenté, il ne reste que la mort pour mettre un terme
à une souffrance indicible... Se donner la mort, encore plus inacceptable qu'une autre mort subie....
 
Dans ses explications au Conseil de l'Ordre, la psychiatre -à qui ma fille faisait confiance depuis plus deux ans pour la tirer
d'affaire- ose écrire "elle ne cessait de m’appeler, c'était " ingérable" !
Si c'était "ingérable" pour un spécialiste, comment  sa patiente pouvait-elle gérer ?
Pourquoi ne s'en est-elle pas remise à un confrère, elle pouvait passer la main.... pour tenter de lui éviter le pire ?
Pourquoi n'a-t-elle pas averti les proches d'être prudents.... alors que dans le code de la santé il est stipulé :
"Certes,  le secret médical ne doit pas être poussé jusqu'à l'absurde. Le médecin ne doit pas refuser des explications
à la famille. Dans certains cas son silence pourrait porter préjudice au patient."....
Plus qu'un préjudice, ma fille est morte de l'absence de soins, du manque de soutien et de chaleur des siens....

L'après-midi de son dernier jour, elle a appelé deux fois les urgences de l'hôpital, (vu sur son mobile) déchirée entre le désir
de se faire protéger (consciente du geste ultime qui la guettait.... c'est terrible)  et celui de voir son fils à 19 h, sans savoir
que son ado la quitterait à son tour, que l'instant d'une distorsion du conscient elle mettrait fin elle-même à sa torture....
après trop de ruptures, trop d'efforts pour remonter la pente, puis cette dépression majeure "mélancolique" (apprise bien
après sa mort) !
 
Informée par ce médecin qui savait que ma fille était chez moi, j'aurai pu mieux prévenir, imposer qu'elle soit plus comprise,
entourée, respectée, aidée ! Je ne savais quasiment rien, je n'ai pas su ni pu la soutenir comme il se devait !
Tous ceux qui l'ont bousculée, précipitée, qui l'ont taxée "de mauvaise volonté" ont fui... Je reste seule à mon tour...
sans pouvoir lui survivre, elle que  j'ai élevée pratiquement seule depuis l'âge de dix ans, privée de   l'affection et la sécurité
de son père,  parti alors à l'étranger.... vivre "sa" vie !
Je ne tiens plus debout, je voudrais que mon coeur s'arrête de battre de lui-même....

J'ai à peine deux semaines pour  trouver la force de répondre à  cette lettre, (incapable de faire un... "mémoire"....)
avant d'être convoquée pour exposer tous les manquements de ce  médecin, pour exprimer la souffrance de mon enfant.
Sachant que cette psychiatre n'aura ni un blâme, ni même un avertissement, j'irai seule à ce Conseil disciplinaire
(inutile de faire les frais d'un avocat, trop tard en plus...) pas rassurée certes, impressionnant je suppose !
Mais....  mon dernier sursaut.... pour Elle, pour ses deux enfants.

Paix et douceur à Toutes et tous.  Mamm'j

Titre: Re : Avec toi, dans la pensée, dans tes pas, tu devrais être là...
Posté par: Mammj le 18 avril 2012 à 10:10:48
Bonjour cithaxeir et merci de vos MP.

Je vous réponds ici puisque ce n'est pas possible autrement.....
Oui, c'est vrai, ma fille ne souffre plus... mais c'est loin d'être une consolation pour moi sachant en outre tout
ce qu'elle a fait  pendant des mois,  pour ses soins, pour la réfection de son logement pour elle et ses deux enfants
puis l'aménagement, nous en avons fait des magasins.... je ne peux plus y mettre un pied d'ailleurs, puis pour garder
le lien avec ses enfants, pendant sa dépression,  bien que leur père ne favorisait pas les rencontres contrairement
à ce que je pensais  ! Seule avec elle je n'ai pas fait le poids et j'ai accusé la fatigue ce dont elle s'est aperçue....

Elle voulait vivre, elle voulait s'en sortir... Nous n'avons pas trouvé le bon médecin, un bon suivi, elle le déplorait.
Elle avait écrit : "on ne trouve pas ce que j'ai, c'est un cauchemar"...Et son dernier week end a été lourd
de facteurs "précipitants".... Dans l'ignorance de la gravité de son mal, impardonnable,  (un  médecin a fait son mea culpa)
on peut dire qu'elle s'est fait "jeter" par le père de ses enfants qui lui a dit qu' "elle était dérangeante", moi
n'étant pas au courant le dimanche soir,  croyant qu'elle serait avec son fils de 16 ans je l'ai laissée à 19 h, puis
après avoir diné tous les deux, que s'est-il passé ? Le fils est rentré vers 22h30 et a trouvé sa maman morte...
Elle s'est retrouvée seule dans la  maison "familiale" qui n'était plus la sienne,  certainement dans une bouffée d'angoisse...

Et pourtant nous avions tout un programme pour le lendemain matin. Elle devait retirer le passeport de son fils pour
qu'il puisse partir en vacances et je l'attendais à sa petite maison pour y déposer nos derniers achats restés sur le
siège arrière de ma voiture. Elle m'avait dit : "c'est lourd je m'en occuperai avec toi" !
J'avais oublié mon mobile et ai appelé d'une cabine pour le lui dire. Sa sonnerie faible et la maison grande, elle n'a pas
entendu. Par contre elle a écouté  mon message et a essayé de rappeler à la cabine téléphonique, j'en étais sortie !
Tout s'est ligué contre elle ce soir là où dans l'état où elle était (méconnu) elle n'aurait jamais dû être seule ! Horrible...

Elle ne souffre plus dites-vous. Certes, mais elle n'aurait jamais voulu nous voir souffrir à notre tour, ni que
ses enfants soient sans maman !
Ce dimanche 10 juillet, elle devait être en crise suicidaire, (je découvre maintenant) après tous ses efforts qui n'auraient pas
dû être vains si nous avions été avertis, si nous l'avions entourée ! Elle a dû se sentir "larguée" de  tous.... suite à bien  
trop de ruptures générant entre autres une carence affective indéniable...
Il y a eu des signes précurseurs, compris trop tard.... parce que je n'ai jamais envisagé le pire.... pour mon unique enfant !

La mort n'est pas la solution.... même si à mon tour je souffre...  même si je n'arrive plus à vivre depuis....
j'ai beaucoup lu, je sais que lorsqu' on va mal, que le cerveau rumine trop, qu'on n'entrevoit plus une lueur d'espérance,
on n'est pas à l'abri d'un raptus... ou d'un geste malheureux  même "préparé" sur soi....

N'hésitez pas à demander de l'aide, d'essayer de frapper aux bonnes portes.... de vous faire accompagner.... il n'y a aucune
honte à cela.... et d'informer vos proches afin qu'il ne tombent pas dans les travers habituels....

Si la famille a éclaté, que je ne veux l'envahir de mon chagrin, que j'en  veux à tous, surtout à moi-même, j'emploie ce
qui me reste d'énergie.... à aller  chez ma psy, dans "deux" groupes de paroles" il y a les forums... Car, plus de contact,
pas d'activité  pour l'instant , je tente de survivre avec   le manque déchirant de ma fille... Qu'importe pour moi....
puisque c'est elle, venue vers moi chercher de l'aide,  que je n'ai pu sauver, qui devrait être là....

Prenez soin de vous-même. Essayez d'accepter que rien ni personne ne soit parfait en ce monde et vous trouverez certainement
des aspects de l'existence qui valent la peine d'être vécus.... Que vous puissiez y parvenir. Et... venez sur ce forum....
Mes chaleureuses pensées. Mamm'j

A toutes fins utiles.... voici  quelques sites : France-Dépression, Infos-dépression.fr  (voir "soutenir son proche")
 Infosuicide.org (crise suicidaire) et ..... les lignes d'écoute que j'appelle aussi pour...  "parler" ! j'aurais dû appeler pour ma fille
mais je comptais  trop sur le corps médical....l'un n'empêchait pas l'autre !  Pourquoi ne me suis-je pas informée plus tôt ?
Troubles de l'humeur
www.senon-online.com/Documentation/.../Troubles%20humeur.pdf
Titre: Re : Avec toi, dans la pensée, dans tes pas, tu devrais être là...
Posté par: Mélie le 19 avril 2012 à 15:07:16
Mammj
 
on dit qu'il nous faut "user son chagrin, se vider de tout ce qui encombre notre tête" pour trouver une paix si difficile à trouver et de toute manière chaque jour à gagner .....
ne soyez pas trop dure avec vous même,votre fille sait que vous ne l'avez jamais abandonnée
nous faisons tous, toutes, le constat qu'il y a eu pour beaucoup un empilage de circonstances terribles pour nos enfants mais nous ne pourrons même si nous offrons notre vie faire le chemin à l'envers refaire le scénario, et cela bien sûr c'est difficile et compliqué à accepter pour nous....d'ailleurs nous ne l'accepteront jamais tout à fait....
j'espère,  que nos enfants où ils sont, cheminent vers un endroit plus lumineux, même si la paix ils la trouveront aussi à travers nous ....
force à vous
Titre: Re : Avec toi, dans la pensée, dans tes pas, tu devrais être là...
Posté par: Mammj le 30 avril 2012 à 23:27:01
Bonsoir Mélie, bonsoir à tous,
Que nos enfants puissent trouver la paix là où ils sont, nous le leur souhaitons....
Mais mon drame est encore trop récent pour que je me fasse à cette séparation, une réalité
qui ne me laisse pas le choix, mais avec laquelle je ne peux vivre.... je la refuse même et reste dans le déni
neuf mois et trois semaines après....
Je n'ai jamais imaginé une telle souffrance pour ma fille, une telle perte pour ses enfants, un tel manque
et une telle douleur pour moi.... Mais sur ce forum, nous pouvons en parler sans retenue, nous savons que
cette souffrance anéantissante est comprise... parce que de l'ordre du vécu "cruel" de chacun !
Pensées affectueuses.  Mamm'j

Titre: Re : Avec toi, dans la pensée, dans tes pas, tu devrais être là...
Posté par: Mélie le 01 mai 2012 à 15:57:00
vous savez nous n'en avons pas fini du manque de nos enfants, cela nous suivra toute notre vie,
je ne sais pas si le temps apaise le chagrin, je communique depuis plus d'un an, avec des parents qui ont perdu leur fille unique, voilà plus de 13 ans, et dans un des écrits le papa disait ceci, 5 ans après le décès de leur fille "Après la véritable pétrification initiale, tout n'est que décombres en nous, aucun apprentissage antérieur, aucune expérience, en laquelle puiser ne peut aider : il faut se reconstruire, se reconstruire, retisser les lambeaux de notre existence ! il s'agit maintenant de "petits bricolages" au quotidien qui aident à continuer........un semblant d'"art de vivre" fragile et pâle, à des années lumières de ce qui faisait aimer la vie auparavant..."
quand je vous disais qu'il fallait user le chagrin, c'est dire qu'il faut du temps et de l'énergie, alors qu'elle nous manque si souvent...
19 mois me sépare de mon fils, je me sens bien sûr plus résignée que vous parce que je ne peux faire autrement, mais il me faudra la vie entière pour l'accepter.
chaleureuses pensées à vous et à toutes

Titre: Re : Avec toi, dans la pensée, dans tes pas, tu devrais être là...
Posté par: Mammj le 04 mai 2012 à 20:36:59
Je ne sais pas Mélie si vous parvenez à parler de votre fils avec vos proches... Moi je n'ai que le groupe de paroles
une fois, parfois deux,  dans le mois.... Une demi-heure par semaine je déverse ma douleur chez une psy et quand
je n'en peux plus  parce que le chagrin me submerge et que je ne  le contiens plus je vais sur une ligne d'écoute,
comme c'était le cas aujourd'hui....

Je ne sais pas si nous usons le chagrin où si c'est le chagrin qui nous use... mais je n'arrive même plus à m'exprimer
sur ce forum.... comme si je n'avais plus les mots... Ces mots qui s'épuisent sans doute quand on aura tout dit ?

C'est intolérable de perdre nos enfants ainsi... de leur survivre. Pourquoi ? Pourquoi ?

Je me sens plus seule que jamais, mes quelques proches ont fui... J'y suis pour quelquechose puisqu'il a fallu que
je dise à tous que ma fille n'avait pas besoin de morale, ni de reproches, encore moins d'être bousculée, elle avait
un ralentissement psychomoteur,  ne récupérait pas... plus... et avait besoin d'aide et d'affection !

Et bien voilà, c'est dit et le résultat n'a rien de surprenant, la réponse de ma soeur : "on ne peut pas revenir en arrière" !
Plutôt que de s'expliquer... on fait les offensés et la perte de ma fille, sa souffrance,  ma douleur... passent... après !
Il me faut maintenant assumer "mes" paroles, TOUT assumer... dans une totale  solitude, un vide abyssal....
avec le doux et tendre souvenir de ma chère et unique  enfant...  tous mes regrets de ne pas avoir décelé l'urgence de trouver
de l'aide, auprès d'autres médecins, de ne pas avoir avoir fait comprendre aux proches qu' il fallait lui ficher la paix !
Comment peut-on être ainsi laissée  dans l'ignorance du mal qui ronge un être si cher, si précieux ?
 
Ses enfants tant aimés  ne sauront pas tout ce qu'elle a fait ni la lutte qu'elle a menée pour eux, dans son extrême
faiblesse,  ses derniers mois...  Personne d'autre n' en a été conscient, ne l'a soutenue... par contre les critiques n'ont pas
manqué .... Les voilà les raisons pour lesquelles tous ont fui.....
Où puiser le courage de réussir à  rencontrer ses petits sans pleurer de les voir non accompagnés de leur  maman
qu'ils n'osent à peine évoquer pour le moment ?
 
Douceur et paix.   Mamm'j
Titre: Re : Avec toi, dans la pensée, dans tes pas, tu devrais être là...
Posté par: Mélie le 07 mai 2012 à 16:16:43
nous évoquons souvent (et parfois moins cela dépend) de mon fils Adrien,  nous tous parents, avons besoin de parler de notre enfant ceci n'est évidemment pas compris par tout le monde.
en même temps il est évident que pour notre entourage l'évoquer se fera de moins en moins, mais je veillerai à cela.
de mon côté il n'y a pas de groupe parole, bcp trop éloigné de chez moi , je me réfugie dans la lecture j'y arrive mieux à présent, et puis la psychologue de manière de plus en plus épisodique mais cela fait du bien.
tendresse à vous
Titre: Re : Avec toi, dans la pensée, dans tes pas, tu devrais être là...
Posté par: Mammj le 14 mai 2012 à 10:53:12
Bonjour Mélie, bonjour à tous,
Si je ne fuis pas la souffrance -façon de parler car je l’assomme à coups d'anxiolitiques le jour et d'anti-dépresseur la nuit-, je fuis
la réalité, j'en suis encore à la recherche de ma fille... mon unique enfant. La faire grandir pendant vingt ans, ensuite  la suivre,  
plus à distance,  dans sa vie de femme, et la savoir maintenant sous cette dalle, je ne peux encore l'intégrer !
N'ayant  plus de famille à penser au quotidien,  même si je sais que c'est insuffisant à dépasser  le traumatisme, je suppose que
"peu à peu" les obligations quotidiennes tirent en avant....
Je mettrai donc plus de temps que certains à poursuivre ma route, autrement, comment ? je le verrai bien un jour après l'autre,
"chacun est unique et réagit à sa manière" selon la référence... C. Fauré ! (n'y en a-t il pas d'autre ?).
A part les ateliers qu'elle a été une des premières à mettre en place, je n'adhère pas trop à E. Kübler-Ross...
J'ai lu Lytta Basset, qui malgré sa religion et ses croyances et alors qu'elle était très occupée et très entourée, a mis pratiquement  cinq ans à intégrer le départ brutal de son fils.... à pouvoir écrire son douloureux parcours intérieur et  "spirituel".
A défaut de recevoir de l'affection des miens que mon chagrin et mes regrets -voire mes reproches- insupportent,  je vais tenter de continuer d'en avoir pour ceux qui restent, qui vivent loin de moi, mes deux petits-enfants.... dont la tendresse a tant manqué
à leur maman le temps de sa dépression, et réciproquement,  pour réussir à  tenir debout encore un temps, le temps de la rejoindre.
Affectueuses pensées.
Titre: Re : Avec toi, dans la pensée, dans tes pas, tu devrais être là...
Posté par: Mélie le 14 mai 2012 à 14:47:19
comme vous le dites si bien, chacun chacune a son propre cheminement à faire et cela peut prendre de nombreuses années, et cela est évidemment plus ou moins difficile selon le contexte familial....
nous garderons à tout jamais "cet insupportable",  et le manque immense que cela occasionne. mais il n'y a que deux voies possibles soit se laisser couler dans le chagrin soit lutter jour après jour....pour que ce chagrin ne nous pourrisse pas l'existence et nous permette de donner le meilleur de nous même....
même si vous ne le croyez pas aujourd'hui, vous avancez......bien sûr il y a l'aide des médicaments peut-être qu'un jour vous en aurez moins besoin, vous faites avec ce qui est, au jour le jour....et accrochez vous à ce qui donne encore du sens à votre vie !!
bien à vous
Titre: Re : Avec toi, dans la pensée, dans tes pas, tu devrais être là...
Posté par: Mammj le 15 mai 2012 à 18:25:31
Je remets ici le contenu de mon post sur le module  Idées et suggestions  "ma p'tite Loulou" :

Bien sûr que nous devrons avancer, que nous ferons tout ce qui est en notre pouvoir pour ne pas sombrer,  à notre tour,
dans la maladie (la dépression) .... Si nous avons beaucoup de regrets nous savons aussi plus que jamais que "la mère parfaite"
n'existe pas, de ce fait  nous n'avons pas à justifier notre attitude, simplement reconnaître avec humilité notre impuissance,
notamment  dans la maladie physique et psychique (moins visible, souvent niée et pire... insidieusement en progression...) !

Pour cette raison, et je ne parle que pour le cas de ma fille, son geste n'est "pas un choix", c'est un acte pathologique, un des
symptômes de la dépression... (info-dépression.fr et infosuicide.org) le "dernier remède trouvé" à trop de souffrance psychique !
Je souhaite que la dépression quelle que soit la façon sous laquelle  elle se manifeste soit enfin prise au sérieux dès le départ,
qu'on parle enfin davantage de la prévention du suicide  !

Dès que j'aurai terminé mes démarches en cours (contre d'abord un  médecin-psychiatre libéral désinvolte puis l'hôpital
qui en a fait un légume à  coups de neuroleptiques à fortes doses),  s'il me reste un souffle de force et de vie je ferai
tout ce que je pourrai pour me consacrer,  bénévolement,  à cette cause....  
Si nous avions été prévenus, si nous avions pu l'aider, ma Cath serait en vie ; elle s'est battue pendant des mois, je ne pouvais
tout assumer à moi  seule, sans aucune aide....
Et je le répète une fois de plus...  nos proches ont cru qu'elle simulait la maladie, tous m'ont reproché de l'aider, de la conforter
dans sa perte d'autonomie.... GRAVISSIME car je finissais par croire que je lui nuisais... par croire que je devais la laisser
se débrouiller sans moi alors qu'il lui  fallait une présence, un soutien, des soins appropriés, le temps de se tirer d'affaire...
elle y croyait, c'était de l'ordre du possible...
Voilà pourquoi je suis abandonnée à mon tour, car si moi je dois subir la perte horrible de ma fille , les autres n'assument pas
le comportement erroné qu'ils ont adopté à l'égard de mon enfant, à mon égard, la fuite est... leur réaction, faute d'explications...
 
Nous ne pouvons  réduire  tous les cas de suicides à une seule origine mais tous les cas de suicides méritent d'être combattus !

Je suis une  maman qui n'a pu éviter le pire à son unique enfant, que "médecins et entourage  dans l'ignorance" ont enfermée dans
l'irrémédiable et ce, en l'espace de quelques mois, suite à une séparation compliquée qu'elle pensait pourtant solutionner, pour
elle et ses deux enfants, mais elle n'avait pas prévu ni la fatigue ni la dépression,  d'abord "réactionnelle" puis "majeure"

J'éprouve le besoin d'ajouter que ... jamais, jamais, je ne lui tiendrai rigueur de cette tragédie que nous devons assumer
aujourd'hui... dont moi sa mère - à l'instar d'autres mères je le sais -  je ne me remettrai jamais.

Chaleureusement à tous.
Titre: Re : Avec toi, dans la pensée, dans tes pas, tu devrais être là...
Posté par: Mammj le 17 mai 2012 à 15:33:28
Bonjour à Tous,

Pour en revenir à ce que qu'écrit Mélie, je  ne pense pas --pour ma part en tout cas-- qu'il n'y ait que deux voies possibles,
ou alors je n'ai strictement  rien compris à ce qu'explique C. Fauré  bien que, et je le souhaite,  il ne soit  la seule référence
en matière  de "vécu du deuil" !
Pourquoi voir tout en noir et blanc, soit en manichéistes, alors qu'il y a, je l'espère,  des nuances...  ?
On peut...  ne pas sombrer dans la "dépression-mélancolie" qui vous emporte (elle a emporté mon unique enfant pourtant plus
dynamique, avec davantage de projets que moi) et,  tout le reste de sa vie,  continuer sa route en se donnant à ceux
qui restent, et/ou en se donnant à d'autres mais, au final,  qu'en est-il pour soi-même ?
Sans doute, verrai-je ma situation autrement avec le temps  (le temps qui me reste imparti...) , même si ma fille a été
ma raison de vivre,  même si je n'ai pas perçu ce qu'elle traversait, pas compris que je devais -en priorité-  privilégier pour elle
les rencontres avec ses deux enfants...
 
Dans l'immédiat, comme pour d'autres, ce forum est un "tremplin" et mon voeu est que chacun  trouve  une continuité, celle
qu'il lui plaira ou plutôt celle qu'il lui  sera possible de mener !
On voit des" endeuillés" qui croyaient avoir rebondi et qui reviennent après deux ans et plus, parce qu'il ont sauté une étape,
une étape que nous ne pouvons court-circuiter.... la mienne durera peut-être car si  la douleur est vive comme pour bon nombre
d'entre nous, , il y a ces regrets -et bien plus-  que tous nous ayons été "à côté de la plaque" !

Comme d'autres, dès que j'irai moins mal  ou qu'il me faudra prendre  quelque distance par rapport à nos souffrances et nos
espoirs communs exprimés ici, je vous dirai un grand merci à tous, si cela m'est permis, et j'irai terminer mon "accomplissement" ailleurs.
Mais d'ores et déjà, vos apports à toutes et tous ont été précieux. Je vous ai tous lus depuis bien avant d'être intervenue sur ce forum...

Chaleureusement.  Mamm'j



Titre: Re : Avec toi, dans la pensée, dans tes pas, tu devrais être là...
Posté par: Méduse le 17 mai 2012 à 16:47:01
En fait, Mammj, vous avez raison. Réflexion faite, je me rends compte que je me suis effectivement enfoncée dans mon chagrin pendant des mois et négligeais mes proches complètement avant de pouvoir remonter doucement la pente. Et je disais à ceux qui voulaient me ramener à la vie un peu trop vite qu’il ne fallait pas bruler les étapes. J'ai bien eu besoin de ce temps. Je tâcherai de ne pas l’oublier. Parfois, j’ai l’impression de tourner en rond avec mes pensées.
J’espère que je ne vous ai pas fait du mal. En fait, j'avais réinterprété à tort les paroles de Mélie en : je pars comme ma fille ou je continue malgré ma peine. La deuxième alternative, je ne la vois pas dans le blanc, mais bien dans les gris !
Pardon, si je vous ai blessée. Je voulais juste vous encourager à vous pardonner comme moi, j'essaie de me pardonner.

Si jamais vous décidiez de quitter le forum, alors je vous souhaite bonne route.
Chaleureusement
Méduse
Titre: Re : Avec toi, dans la pensée, dans tes pas, tu devrais être là...
Posté par: Mammj le 17 mai 2012 à 20:04:24
Vous ne m'avez pas blessée Méduse... j'ai tout simplement dit ce que moi je ne partageais pas complètement.
Nous avançons à tâtons sur ce forum, sachant toutefois que nous pouvons y exprimer notre douleur,
nos regrets, notre désespoir mais aussi l' espérance que celles et ceux qui ont une longueur d'avance nous
laissent entrevoir !
Une chose est certaine, nos échanges profitent à tous  dans des creux de vague et la tourmente,  souvent,
avec pour tout secours nos mots sincères ajoutés les  uns  aux autres... et, pour quelques-uns, un entourage présent
et soutenant !
Affectueusement à Toutes et Tous.
Mamm'j
Titre: Re : Re : Avec toi, dans la pensée, dans tes pas, tu devrais être là...
Posté par: Mélie le 21 mai 2012 à 13:27:10
En fait, Mammj, vous avez raison. Réflexion faite, je me rends compte que je me suis effectivement enfoncée dans mon chagrin pendant des mois et négligeais mes proches complètement avant de pouvoir remonter doucement la pente. Et je disais à ceux qui voulaient me ramener à la vie un peu trop vite qu’il ne fallait pas bruler les étapes. J'ai bien eu besoin de ce temps. Je tâcherai de ne pas l’oublier. Parfois, j’ai l’impression de tourner en rond avec mes pensées.
J’espère que je ne vous ai pas fait du mal. En fait, j'avais réinterprété à tort les paroles de Mélie en : je pars comme ma fille ou je continue malgré ma peine. La deuxième alternative, je ne la vois pas dans le blanc, mais bien dans les gris !
Pardon, si je vous ai blessée. Je voulais juste vous encourager à vous pardonner comme moi, j'essaie de me pardonner.

Si jamais vous décidiez de quitter le forum, alors je vous souhaite bonne route.
Chaleureusement
Méduse

c'est exactement cela, la suite nous le savons où nous nous laissons couler ou nous luttons avec nos cris nos larmes et aussi nos moments plus paisibles, ce n'est pas linéaire et ce qui nous tient un jour est remis en cause le lendemain si ce n'est pas quelques heures après...
il n'y a pas de blanc de noir de gris, il y a toutes les nuances et ce n'est jamais une fois pour toute
chaleureuses pensées à vous toutes
Titre: Re : Avec toi, dans la pensée, dans tes pas, tu devrais être là...
Posté par: Yuna le 21 mai 2012 à 20:59:18
Bonsoir

C'est vraie Mélie, Mamm' ... il y a toutes ces nuances qui affeurent à notre esprit.  Oui, je le vis moi aussi cela, moi  qui ai perdu mon fils unique, il y a tout juste 7 mois.

J'arrive pourtant à survivre ; je communique avec mon fils qui vit en moi . Non, je ne suis pas une illuminée ; non, simplement je me suis accordée la paix de l'âme. J'entretiens une conversation, un dialogue avec mon fls et cet échange , sans ambigüité, est fructueux et ô combien bénéfique.

Parvenir à ne plus se faire du mal en cultivant un souvenir qui nous détruit ; parvenir à voir notre enfant ou ce parent qui est "parti", non pas comme quelqu'un que nous ne verrons plus, mais comme une "étoile" qui vibre au plus profond de nous , nous aide à vivre, et nous stimule aussi quelque part. Ce "regard" qui est aujourd'hui le mien , me soutient et embellit ma vie , le reste de ma vie devrais-je dire. Pour combien de temps ! ça , je l'ignore . En attendant, c'est un soutien précieux.

J'aimerais que mon témoignage vous aide , à vous aussi ...

Je croise les doigts et vous envoie , par la pensée, plein d'ondes de lumière et d'amour.

Amitié sincère
Titre: Re : Avec toi, dans la pensée, dans tes pas, tu devrais être là...
Posté par: Mammj le 22 mai 2012 à 08:29:22
Bonjour Yuna et  Mélie, à toutes et tous,
 
Votre façon de survivre à la perte de votre fils Yuna, je la  comprends,  je conçois qu'elle soit d'un grand réconfort pour vous,
je n'ai pas vraiment les mots toutefois je pense qu'avec le temps il nous faut intégrer d'une manière ou d'une autre que nos enfants..
soient à nos côtés différemment... qu'ils nous soutiennent dans ce parcours que nous devons accomplir.... du mieux que nous
pouvons, pourrons...

Pour l'instant moi j'ai l'impression d'avoir été oubliée sur un parking et je cherche ma direction.... pour une issue !

Je ne savais pas grand chose ( ou je n'ai pas mesuré) , de toutes les ruptures que ma fille  vivait douloureusement, je ne savais
rien de la gravité de sa dépression...  Un dimanche soir,  elle nous a fait faux bond après avoir  appelé deux fois les urgences pour échapper à ses idées suicidaires,  pour échapper à la crise qui s'emparait d'elle (vu sur son mobile après sa mort)) ! J'étais avec elle, je n'ai pas perçu un tel  désespoir, visible pourtant...  je l'ai laissée ce soir-là alors qu'elle souhaitait que je reste,  la croyant avec son ado,  elle s'est retrouvée seule....
J''ai tant expliqué ce drame, mes regrets de ne pas l'avoir comprise,  d'avoir été laissée par les médecins, moi et les siens,
dans l'ignorance du mal dans lequel elle s'enfonçait !
De ce fait, nous n'avons pas réagi dans le bon sens, mais plutôt à contre-courant car dans son état elle ne pouvait répondre
aux sollicitations des uns et des autres (ni reprendre la garde alternée de ses enfants, ni activer l'aménagement de sa maison,
ni  reprendre un emploi) ;  elle s'est sentie -à juste titre- abandonnée des siens... n'étant  plus la Cath joyeuse et performante !!!

Toujours envahie de ma lourde peine... mon incompréhension,  dans un profond isolement, après 10 mois,  bloquée dans
les "pourquoi" (chapitre 3 du livre de C. Fauré  Après le suicide d'un proche, que je relis) je me dis que comme pour :
"Celui qui croyait au ciel.... celui qui n'y croyait pas"... la souffrance est là, apprivoisée ou pas !

Ma joie c'était elle,  je suis dans la stupeur,  le manque de la personne la plus chère,  pour qui nous n'avons pas su
être  présents au bon moment.
je dois en outre assumer le vide qui s'est fait autour de moi.... suite au grand malaise au grand froid que cette tragédie
a générés... Comment tenir debout dans ce chaos indescriptible, , sans aucun soutien affectif  ? Pourquoi tous fuient,
qu'ont-ils donc à se reprocher ?  Une  situation que je subis tel un chatiment...

Douceur et paix à Tous.  Mamm'j


Titre: Re : Avec toi, dans la pensée, dans tes pas, tu devrais être là...
Posté par: mamita le 22 mai 2012 à 09:26:51
Bonjour Mammj,

Non vous n'avez pas mérité de châtiment ... vous n'êtes pas responsable. Nous les "mamans" avons cette facheuse tendance  à nous tenir pour responsables des problèmes qu'ont nos enfants.
Quand  ils deviennent adultes, nous devons accepter en toute humilité de ne plus pouvoir intervenir dans leur vie, nous ne pouvons tout maîtriser, alors acceptons que leur vie nous échappe ... nous n'avons pas tous les pouvoirs hélas !

Moi j'ai cru que j'allais sauver Antoine, par mes recherches sur la maladie, par mes contacts avec les médecins ... par les produits de toute sorte, les vitamines, et j'en passe ... c'était presque de l'acharnement et il a fallu que, lui-même me fasse comprendre que je devais lâcher prise ... que je devais me rendre à l'évidence, il ne s'en sortirait pas car cette maladie est incurable.
Quand il s'est rendu compte que j'acceptais enfin de le "lâcher", il est devenu plus serein, je lui ai pris la main et en réponse j'ai eu le plus beau de ses sourires, et j'ai pû continuer à l'aider dans son quotidien plus sereinement, sans "m'accrocher" désespérément à lui. Un psy - qui avait très bien compris comment je me comportais -  m'avait dit : "Faites confiance à votre fils".

Soyez en paix Mammj, cessez de vous tourmenter, vous n'êtes pas responsable de la maladie de votre chère Fille.

Bonne journée ... le soleil revient

Marithé
Titre: Re : Avec toi, dans la pensée, dans tes pas, tu devrais être là...
Posté par: Mammj le 22 mai 2012 à 13:37:42
Merci Mamita de ces paroles réconfortantes...

Ce que nous avons vécu est de l'ordre d' un accident auquel nous n'étions pas du tout préparés... parce que non prévenus
du risque que mon unique enfant  courait.... Elle a voulu, bien qu'en détresse, montrer  qu'elle assumait... "jusqu'au bout" !
Et ce que je ne comprends pas aujourd'hui, c'est le retrait des miens du fait que je leur ai fait des reproches !!!!
J'attendais au moins qu'ils veuillent s'expliquer... non ils préfèrent couper les ponts !

Il y a un an, le 19 mai, pour les obsèques de ma mère, ma Cath était sortie de l'hôpital et,  lors du petit repas de famille organisé
par ma soeur, mon neveu lui a dit : "tu vas coller longtemps comme cela  à ta mère ?" (lui qui ne fait rien sans ses deux parents)...
Elle m'a regardée, je n'ai pas relevé, ce n'était pas le jour.... Je l'ai toutefois regretté.... 7 semaines après, elle mourait !
J'ai appris , (il y a  quelque mois seulement,   après avoir reçu le dossier médical et le  rapport des urgences)  que c'est lui, mon neveu et filleul, le cousin en qui elle avait confiance, qui l' a " laissée"  une  nuit aux urgences d'un hôpital "telle un paquet" alors qu'il était venu la chercher pour passer la soirée chez eux ;  j'étais fatiguée ce soir-là de ses crises d'angoisses  non prises en charge par sa psychiatre.... (soit  deux mois avant le décès de ma mère).
Elle m'avait fait observer entretemps qu'elle ne lui faisait plus confiance sans m'en donner la raison !
Dès que j'ai eu les documents, que j'ai su, l il a fallu que je le  leur dise....  et j'attendais une réponse.... Ils étaient loin de se douter
ma soeur et son fils,  que tout est écrit sur le rapport des urgences....

Qu'auriez-vous fait à ma place ?   Puis-je les revoir un jour et oublier la souffrance de mon enfant ? J'en suis incapable même si
c'est très dur tout cet éclatement familial.... Et eux, que désirent-ils ? C'est sans doute irrémédiable comme la perte de mon enfant.
C'est délicat, je sais, mais n'hésitez pas à me dire  ce que vous en pensez, ce que vous feriez,  spontanément !

Merci et pensées sincères à tous.
Mamm'j



Titre: Re : Avec toi, dans la pensée, dans tes pas, tu devrais être là...
Posté par: mamita le 22 mai 2012 à 14:09:07

Oui Mammj, je vous comprends ... En lisant votre histoire et à votre place, me connaissant (je suis très "entière", franche ...  parfois trop) j'aurais sans doute couper les ponts avec cette famille ... y-a-t-il un intérêt à garder une relation avec des personnes "toxiques" ?
Non, je ne crois pas, alors vous avez raison, ignorez-les ... c'est à eux de faire le premier pas et de revenir pour vous soutenir.
 
Oui je vous comprends parfois il vaut mieux rester seule avec son chagrin ... garder Cath, dans votre coeur.
 
Par contre j'espère que vous pourrez tout de même avoir une bonne relation avec vos petits enfants, ça c'est important pour eux, pour vous, pour leur maman ...

Avec mes meilleures pensées

Marithé
Titre: Re : Avec toi, dans la pensée, dans tes pas, tu devrais être là...
Posté par: Claudahoa le 22 mai 2012 à 14:48:31
Bonjour Mammj,

Je suis complètement d'accord avec Marithé!Il Dans ce deuil si douloureux il me parait primordial de vous protéger au maximum et d'éviter de voir ceux qui vous souffrir,votre souffrance est suffisamment intense et s'ils ne sont pas capables de le voir ce ne sont pas des personnes aidantes et positives pour vous!

Je ne vous connais que par ce forum mais si je peux vous apporter un peu de réconfort n'hésitez pas.

Appuyez-vous sur vos petit-enfants qui auront besoin de vous et leur douce maman qui est bien au chaud dans votre coeur désormais.

Aujourd'hui je suis pleine de vertiges et ne tiens pas debout mais bon trop d'évènements douloureux en ce moment en plus de ma Loulou!

Tendres bises à vous
Claudia
Titre: Re : Avec toi, dans la pensée, dans tes pas, tu devrais être là...
Posté par: Mammj le 22 mai 2012 à 23:53:09
Bonsoir Mamita et Claudia,

J'apprécie que vous m'ayez répondu avec sincérité.... merci à toutes deux.  C'est en effet l'attitude que je devrai adopter....
car rien ne sera plus comme avant, ce n'est plus possible ! Que de déception pour ma Cath et moi...Que de bouleversements...
Je ne veux plus penser qu'à la mémoire de mon enfant, à ses enfants à chaque fois que je pourrai les rencontrer
Des enfants à qui je ne pourrai parler, s'ils le demandent, que de sa dépression "ignorée donc  non soignée", je ne leur révélerai
rien  de l'entourage encore moins de l'attitude de leur père, la mort de leur maman étant suffisamment dramatique  pour
eux deux ! Il me faudra être très prudente... ils pourraient  me rejeter... rejeter une histoire trop lourde à gérer !

Ce qui me reste de mon parcours sera rude, quoi qu'il en soit, j'en suis consciente, ce sera un jour après l'autre  bien que
j'aie le sentiment que tout s'est arrêté ! Mon combat quotidien est de tenter de garder la tête hors de l'eau.

Affectueusement à toutes deux,
Douceur et espérance  à tous.  Mamm'j
Titre: Re : Avec toi, dans la pensée, dans tes pas, tu devrais être là...
Posté par: angelik le 23 mai 2012 à 11:23:03
Bonjour Mammj
Je rejoins Marithé et Claudia pour dire que dans les épreuves que nous subissons, il vaut mieux écarter tout ce qui peut être néfaste pour soi.
Moi aussi, j'ai rayé de mon agenda certaines personnes et me suis rapprochée d'autres qui à l'origine n'étaient pas forcément très proches.

Mais c'est vrai aussi que plus le temps passe et plus les contacts se font rares et pour comme j'ai perdu mon travail, les journées sont bien longues et que j'aimerais bien que le téléphone sonne plus souvent. Ma maman, ma soeur espacent leurs appels, ne sachant pas quoi dire ni faire devant ma douleur. Elles disent se sentir impuissantes et cela rajoute sans doute à leur peine. J'essaie donc de me tourner vers des personnes moins impliquées qui savent m'écouter mais il y en a peu...

Pour tes petits enfants, tu as raison de ne rien leur dire (sauf s'ils le demandent) car ils ont besoin de modèles pour se construire et démolir l'image de leur papa ne serait pas leur rendre service. Je sais que ce n'est pas facile car je suis aussi dans l'obligation de taire certaines choses à mon fils aîné concernant leur papa (ex-mari) sur son comportement et ses paroles envers son frère avant son suicide. Je sais qu'il en souffrait et que le soutien de son père aurait surement pu l'aider à s'en sortir, même si ce n'était surement pas la seule solution.

C'est un parcours difficile mais en essayant de "prendre soin de notre cicatrice" en venant ici, en se documentant, en se faisant suivre... je crois que l'on oeuvre à ce que nos enfants auraient voulu, ne pas se laisser couler et continuer à honorer leur mémoire. C'est notre rôle de maman.
Chaleureusement à toutes
Titre: Re : Re : Avec toi, dans la pensée, dans tes pas, tu devrais être là...
Posté par: Mélie le 23 mai 2012 à 17:17:33
Merci Mamita de ces paroles réconfortantes...

Ce que nous avons vécu est de l'ordre d' un accident auquel nous n'étions pas du tout préparés... parce que non prévenus
du risque que mon unique enfant  courait.... Elle a voulu, bien qu'en détresse, montrer  qu'elle assumait... "jusqu'au bout" !
Et ce que je ne comprends pas aujourd'hui, c'est le retrait des miens du fait que je leur ai fait des reproches !!!!
J'attendais au moins qu'ils veuillent s'expliquer... non ils préfèrent couper les ponts !

Il y a un an, le 19 mai, pour les obsèques de ma mère, ma Cath était sortie de l'hôpital et,  lors du petit repas de famille organisé
par ma soeur, mon neveu lui a dit : "tu vas coller longtemps comme cela  à ta mère ?" (lui qui ne fait rien sans ses deux parents)...
Elle m'a regardée, je n'ai pas relevé, ce n'était pas le jour.... Je l'ai toutefois regretté.... 7 semaines après, elle mourait !
J'ai appris , (il y a  quelque mois seulement,   après avoir reçu le dossier médical et le  rapport des urgences)  que c'est lui, mon neveu et filleul, le cousin en qui elle avait confiance, qui l' a " laissée"  une  nuit aux urgences d'un hôpital "telle un paquet" alors qu'il était venu la chercher pour passer la soirée chez eux ;  j'étais fatiguée ce soir-là de ses crises d'angoisses  non prises en charge par sa psychiatre.... (soit  deux mois avant le décès de ma mère).
Elle m'avait fait observer entretemps qu'elle ne lui faisait plus confiance sans m'en donner la raison !
Dès que j'ai eu les documents, que j'ai su, l il a fallu que je le  leur dise....  et j'attendais une réponse.... Ils étaient loin de se douter
ma soeur et son fils,  que tout est écrit sur le rapport des urgences....

Qu'auriez-vous fait à ma place ?   Puis-je les revoir un jour et oublier la souffrance de mon enfant ? J'en suis incapable même si
c'est très dur tout cet éclatement familial.... Et eux, que désirent-ils ? C'est sans doute irrémédiable comme la perte de mon enfant.
C'est délicat, je sais, mais n'hésitez pas à me dire  ce que vous en pensez, ce que vous feriez,  spontanément !

Merci et pensées sincères à tous.
Mamm'j

bonjour MammJ
personne ne peut se mettre à votre place et puis vous même ne souhaitez pas tellement renouer avec eux n'est-ce pas!! ?
il vaut mieux en effet rester avec des personnes que l'on considère, mais rien n'est simple....
Peut-être pourriez vous leur écrire et dire ce que vous ressentez, votre peine, mais sans doute l'avez vous déjà fait
ce qui est difficile c'est de savoir que notre solitude est rarement partageable...
et le bonheur des autres est parfois source pour nous de terrible tristesse....
je vous souhaite de trouver toujours sur votre chemin des cœurs ouverts, qui ne jugent pas, et vous écoutent simplement

moi même je dois faire beaucoup d'efforts pour travailler sur les ressentiments vis à vis de certaines personnes qui ont côtoyé
mon fils, et dont certain ont été un élément déterminant pour enfoncer mon fils....

Force à vous toutes, chaleureusement  à vous


Titre: Re : Avec toi, dans la pensée, dans tes pas, tu devrais être là...
Posté par: Mammj le 25 mai 2012 à 09:47:01
Bonjour Anjelik et Mélie ainsi qu'à tous,

Merci de vos avis qui en effet rejoignent le mien... Mais comme c'est dur tous ces détachements qu'on n'a pas  voulus qui sont
bien souvent -pas toujours je le souhaite-  consécutifs à de tels drames !
On peut laisser passer  des maladresses, mais l'inconscience au point d'intervenir non pas pour apporter une aide dont nous avions besoin mais pour aggraver la situation et faire mal, on ne peut oublier ! Je suis pourtant quelqu'un qui pardonne facilement mais la
confiance n'y est plus, c'est fini !
Je pense aussi à ma fille qui ne faisait plus confiance aux miens et qui ne me disait pas pourquoi.... (découvert après avoir reçu
le dossier médical, dont le rapport des urgences)...
Quant au père de ses enfants qui a été odieux jusqu'au dernier moment, oui en effet ce serait leur  faire mal  une telle révélation...
Par contre, je ne supporterai pas que leur famille paternelle rabaisse leur maman.... (comme cela s'était déjà produit...)
L'ainé  avait répété les paroles de son père en disant : "je ne comprends pas pourquoi maman s'est retrouvée dans toutes ces difficultés alors que  papa lui avait "donné" de l'argent"... Je n'ai pu que lui répondre : "D'abord c'était un partage et tu n'as pas la version de ta maman"....
Je me suis arrêtée là ! J'ai évité : "un partage  plus qu' inéquitable"....
Laissons ces questions  aux adultes !
Elle cachait beaucoup de choses parce qu'elle avait honte de s'être retrouvée dans une situation qu'elle n'avait jamais envisagée !
On pourrait aussi dire qu'elle n'a pas défendu ses intérêts..., à cela j'ajouterai  que dans l'état dépressif majeur dans lequel elle se
trouvait, elle ne gérait plus rien, elle en était consciente au point de ne plus pouvoir le vivre....
J'aurais tant voulu continuer à l'aider envers et contre tout et tous, le temps qu'elle se relève.... au lieu de cela chaque jour
qui se lève est une torture pour moi aujourd'hui.... Ne pas avoir compris  sa détresse, l'épuisement dans lequel elle se trouvait,
m'est insurmontable....
Ce qui  achève de me briser c'est tous ces efforts qu'il me faut faire pour courir derrière deux petits-enfants...  (hier encore à la
sortie de l'école, avec sa nounou, j' en étais réveillée à 3 h du matin en pleurs...).
Je les aime et les respecte sachant parfaitement qu'ils vont de l'avant qu'ils arrivent à l'âge où -heureusement- ils pensent à eux...
Quant à  leur père, orgueilleux et pas en paix avec sa conscience, il  les éloignera -les éloigne déjà-   de moi...
Je sens bien que je  leur rappelle plutôt la tragique perte de leur maman, c'est encore tellement  récent, que leurs grands-parents
paternels, n'étant pas dans le chagrin, ont plus à leur offrir...  en récupérant également  leur fils par la même occasion !
Voilà, tous ont autre chose à vivre  et moi je porte la souffrance de mon enfant,  le mal que, dans la maladie, on lui a fait et que
je devrai taire à jamais, après avoir dit ou écrit,  dans la colère,  tout ce que je pensais aux principaux intéressés, après les obsèques
de ma Cath.
Quand trouverai-je ne serait-ce qu'un soupçon d'apaisement ?

Paix et douceur à toutes et tous.    Mamm'j


Titre: Re : Avec toi, dans la pensée, dans tes pas, tu devrais être là...
Posté par: mamita le 25 mai 2012 à 11:59:54
Bonjour Mammj,

Oui, que c'est difficile ces situations ... j'espère de tout coeur qu'autour de vous, ils vont finir par comprendre que vous voulez vivre en paix, et donner à vos petits enfants "le meilleur" de leur maman, votre chère Cath.

Pourquoi les gens se déchirent au lieu de s'entraider, cela me révolte.

Soyez assurée de mon soutien Mammj

Marithé
Titre: Re : Avec toi, dans la pensée, dans tes pas, tu devrais être là...
Posté par: Mammj le 25 mai 2012 à 18:27:42

Bonsoir Mamita, bonsoir à tous,

Je n'assure plus en ce moment, trop dur, et on ne se déchire plus puisqu'il n'y a plus personne !
Ma Cath dirait : "laisse tomber maman "...
Ce à quoi je répondrai : "si tu t' étais défendue plus tôt,  tu ne serais pas là"...
J'en suis encore aux "si" !
Je ne peux pas encore être avec elle "autrement"... c'est trop tôt pour moi !

Avez-vous pu tous parler "avec douceur" de votre Antoine hier pour son anniversaire ?

Chaleureuses pensées.


Titre: Re : Avec toi, dans la pensée, dans tes pas, tu devrais être là...
Posté par: mamita le 25 mai 2012 à 21:28:25
Oui Mammj, nous avons parlé d'Antoine, avec mon autre fils, ma fille au téléphone, ma voisine qui est la mère du meilleur copain d'Antoine, et une amie aussi dont la fille s'est suicidée voilà 20 ans, elle avait 16 ans : une jeune fille jolie, intelligente, appréciée de tous
personne n'a compris. Un suicide inexpliquée, elle aussi a culpabilisé, s'est accusée d'être mauvaise mère ... puis il a bien fallu continuer à vivre, la douceur est arrivée avec le temps et ensemble nous parlons de nos enfants, d'ailleurs je la rencontre souvent quand je vais mal, alors elle me dit : "Tiens c'est un signe, nos "petits" veulent nous aider.
j'ai pleuré aussi bien sûr, nous avons pleuré  et je mesure la chance que nous avons de vivre dans une famille unie et chaleureuse  mais j'ai tellement mal pour vous, de vous savoir si seule !

Que pourrais-je faire pour soulager votre douleur, je me sens tellement impuissante ... je pense à vous très souvent et si vous étiez ma voisine, je pourrais vous réconforter  :'(

oui "Laisse tomber maman" votre Cath a raison, pensez à vous Mammj, soyez douce avec vous.

De tout coeur avec vous

Marithé


Titre: Re : Avec toi, dans la pensée, dans tes pas, tu devrais être là...
Posté par: Mammj le 26 mai 2012 à 12:52:33
Bonjour Mamita,

Que d'émotions...  mais il est nécessaire de s'autoriser à  les extérioriser, à les partager avec ceux avec qui c'est possible...
pour qu'un jour on puisse mieux les gérer sans doute... pour qu'on puisse n'en garder que celles qui nous aident  dans
ce tournant si dur à appréhender...

Rassurez-vous Mamita, vous apportez  beaucoup , en nous faisant profiter indirectement du soutien que vous recevez
de  vos très proches, dans ce deuil douloureux qui vous touche ö combien vous aussi...

Merci et Pensées affectueuses.   Mamm'j

Titre: Re : Avec toi, dans la pensée, dans tes pas, tu devrais être là...
Posté par: Mélie le 27 mai 2012 à 15:38:26
bonjour Mammj

ce qui est si difficile pour nous concernant nos enfants c'est que leur mal être s'est installé brusquement  si rapidement dans un contexte où l'on  comprenait la difficulté à passer et qui aux yeux de tous cela doit, peut, être surmonté, pour mon fils c'était des difficultés avec un beau-père qui avait réussi à convaincre sa fille de déménager près de lui, soit disant pour les aider, en fait il ne supportait pas que sa fille vive en mobilhome, car mon fils construisait de ses propres mains sa maison, mon fils craignait l'influence de ce beau-père, là-bas ce fut catastrophique pour mon fils, ils ont alors en deux mois de temps redéménagés , (le jour du déménagement cet homme a fait irruption et obligé mon fils à la rencontre l'insultant devant ses enfants et lui disant mot pour mot que sa fille lui exploserait à la figure....(en deux mots le quitterait).
ils sont revenus pour vendre leur maison ou la terminer, mais les difficultés s'accumulaient il avait quitté son travail quelques mois avant il était en pleine dépression, ils sont partis quelques jours au bord de la mer en septembre (ce sont les dernières photos que j'ai de lui avec sa petite famille il est souriant...) tout semblait allez mieux mais 2 semaines après leur retour de vacances ( a-t'il omis de prendre son traitement on ne le sera jamais ?!)  il s'est mis à se plaindre de maux de tête et de douleurs diffuses faisant penser à un état de sevrage brutal des médicaments; en fait j'ai fait la déduction en lisant la notice du médicament après son décès.
ma belle fille m'alerte de la reprise de son mal être, je lui dis qu'il faut qu'elle ne soit pas seule et se fasse aider, qu'on est là....le samedi suivant je vois mon fils extrêmement fatigué, me disant qu'il est dans l'incapacité de retrouver un emploi, il ne dort plus bien mange peu, je le somme d'aller voir le médecin le lundi suivant, mais le dimanche il vient nous voir avec sa petite famille joue avec ses enfants, il est plus tranquille fait des projets avec son père....dans la soirée il est agité, menace sa compagne de prendre la voiture, elle, elle est épuisée essaye de gérer la situation mais elle croit à tort qu'il ne fera pas ce qu'il dit .....elle lui dit même sa fatigue son épuisement et la difficulté pour elle de poursuivre leur projet, il attend qu'elle s'endorme quelques minutes après, il va se pendre dans le sous-sol de sa maison....alertée quelques minutes dans son sommeil sa compagne le découvre, mais il est trop tard....
nous  tous, médecins y compris n'ont pas mesurés à quel point il était fatigué, au bout.....et tellement honteux d'être comme ça, il ne voulait pas qu'on le voit ainsi et ne voyait même plus ses proches copains en raison de cet honte.
nous n'avons pas cru que cela allait arriver.....
Parfois l'histoire est tout autre ce sont de longues années d'angoisse avec un enfant qui ne va pas bien avec différents troubles,  que ce soit bipolarité, anorexie schizophrénie...la douleur pour les familles d'avoir fait tant et tant et malgré l'énergie déployée leur enfant ne cesse de vouloir en finir.....et le jour où cela arrive ils sont en quelque sorte "soulagés" enfin leur enfant arrête de souffrir....
oh cela n'enlève pas la peine et la descente, mais ils ont peut-être moins de culpabilité de n'avoir pas fait assez pour leur enfant, mais je me trompe peut-être en disant ceci....
 
 Très chaleureusement à toutes
Titre: Re : Re : Avec toi, dans la pensée, dans tes pas, tu devrais être là...
Posté par: Méduse le 28 mai 2012 à 10:33:23

Parfois l'histoire est tout autre ce sont de longues années d'angoisse avec un enfant qui ne va pas bien avec différents troubles,  que ce soit bipolarité, anorexie schizophrénie...la douleur pour les familles d'avoir fait tant et tant et malgré l'énergie déployée leur enfant ne cesse de vouloir en finir.....et le jour où cela arrive ils sont en quelque sorte "soulagés" enfin leur enfant arrête de souffrir....
oh cela n'enlève pas la peine et la descente, mais ils ont peut-être moins de culpabilité de n'avoir pas fait assez pour leur enfant, mais je me trompe peut-être en disant ceci....
 
Chère Mélie,
Oui, vous vous trompez. Je ne vis pas son suicide comme un soulagement. C’est un échec. Je n’ai pas réussi à retenir ma fille, à lui apporter du soulagement. L’inquiétude permanente - mais avec de l’espoir – s’est transformé en cauchemar - sans espoir. Ma fille m’avait dit bien avant son suicide qu’elle ne vivait plus que pour moi et sa sœur. Je m’en sentais comme coupable, comme si c’était à cause de moi qu’elle souffrait. Maintenant, je me dis que j’aurais dû insister égoïstement et lui dire qu’elle devait continuer et si ce n’était que pour moi.
Pendant des mois je me demandais ce que j’aurais pu ou dû faire autrement et à quel moment. J’ai totalement échoué les derniers jours, dis et fais ce qu’il ne fallait pas. Mais je ne saurai jamais ce qui se serait passé si j’avais réagi différemment. Il faut apprendre à se pardonner. Dans le livre du Dr. Fauré qui s’adresse aux proches après suicide, une mère s’en veut d’avoir hospitalisé d’office son enfant et l’autre de ne pas l’avoir fait. Ceci m’a aidé.
Comment auriez-vous pu savoir ce qui allait arriver ? On voit bien que vous étiez proche de votre fils et que vous avez tout fait pour l’aider. Qu’auriez-vous pu faire en plus ? La dépression est mystérieuse. Sans doute, vous pouvez comprendre votre fils davantage maintenant qu’avant.
Dans les dernières années de sa vie, il y a tant de souvenirs de moments dramatiques et douloureux, il m’est difficile de faire remonter uniquement les bons. Tous sont teintés de malheur.
Maintenant, il nous reste qu’à œuvrer pour plus de douceur et de compréhension dans ce monde, en mémoire de nos enfants qui n’arrivaient pas ou plus à y vivre.

Je nous souhaite à toutes et à tous de pouvoir nous pardonner !

Méduse
Titre: Re : Avec toi, dans la pensée, dans tes pas, tu devrais être là...
Posté par: Mélie le 28 mai 2012 à 18:23:59
oui à présent comme vous dites on peut mieux les comprendre, même si au fond de nous on se dit que l'on n'a pas fait autant qu'on aurait voulu faire pour eux et leur départ restera sous bien des aspects mystérieux, ils nous aimaient mais cet amour ne les a pas retenu....
tendres pensées pour eux et à vous tous mamans et papas qui demeureront inconsolables de leur départ prématuré
Titre: Re : Avec toi, dans la pensée, dans tes pas, tu devrais être là...
Posté par: Mammj le 28 mai 2012 à 21:08:42
Bonsoir  Mélie et Méduse,

En effet il y a des situations, à diverses étapes de la vie, qui peuvent provoquer brusquement un profond mal-être,  ce que Mélie explique...  Pour certains enfants ayant déjà  fondé une famille,  vivant depuis des années  "leur vie", nous ne sommes pas toujours au courant de leur quotidien, de leurs problèmes, conjugaux,  familiaux et socio-professionnels...
Ce qui fait que nous tombons de haut lorsque nous apprenons, tardivement hélas, que rien ne va plus pour eux à un tournant de
leur existence et que, faute d'apprendre ce qui se trame pour eux et par discrétion,  nous n'intervenons que sur le tard, trop tard....

Que de regrets ensuite,  de ne pas avoir vu que... de ne pas avoir compris que... de n'être pas intervenus au moment où...
car nous n'avons pas été sans entendre ou voir  certains signes précurseurs !
Nous entendons en outre souvent  : dites-vous que il/elle ne souffre plus !
Ce qui peut  paraître révoltant car nos enfants n'ont pas choisi de souffrir, pas plus que nous, et qu'il y avait peut-être une alternative...

Quoi qu'il en soit, chacun a à gérer une  culpabilité plus ou moins tenace  pour chacun d'entre nous, d'autant que toutes
les mères sur ce forum, mais aussi des pères, émettent souvent le regret de ne pas avoir pu remédier à la douleur et l'enlisement
de leur enfant...
Ils le voulaient mais ces  parents le pouvaient-ils ?
Nous voulions le meilleur pour nos enfants , c'est évident, mais nous ne pouvions pas tout, surtout dès lors qu'ils ont pris leur envol !

Oui, hélas,  nous ne pouvions pas tout, ; c'est dans les larmes que je me le répète et me le répète pour m'en convaincre, quand
bien même j'ai conscience que l'entourage a été peu aidant, voire non aidant du tout... plutôt souvent   "à côté de la plaque"...
en tout cas pour ce qui concerne les miens !
Sans doute parce que la dépression est une pathologie non reconnue comme telle, " mal" ou "pas" soignée du tout... on ne le
dira jamais assez...

Affectueuses pensées  à tous.  Mamm'j
Titre: Re : Avec toi, dans la pensée, dans tes pas, tu devrais être là...
Posté par: Mélie le 29 mai 2012 à 23:31:01
Sans doute parce que la dépression est une pathologie non reconnue comme telle, " mal" ou "pas" soignée du tout... on ne le
dira jamais assez..
.


je suis totalement en accord avec vous, qui connaît bien la dépression ? non ce n'est pas comme le pense beaucoup, facilement "surmontable" et certes pas à coup de "secoues toi ! cela va passer !!" cela n'a rien à voir avec une déprime, cela dépasse notre compréhension, c'est comme un ronronnement incessant que "l'on ne vaut plus rien, que l'on apporte que du soucis aux autres, et surtout à ceux que l'on aime le plus...." et le psychisme épuisé  s'en persuade finalement  que le mieux le seul soulagement possible, est de se détruire. (après avoir usé l'entourage qui ne sait comment trouver les mots, qui ne reçoit trop souvent aucun appui de la part des psys...que ce soit sur les traitements et la vigilance à avoir) que ce n'est pas du chantage comme stupidement un médecin urgentiste à pu le dire à mon fils lors d'une première tentative, (il était monté sur le toit de sa maison....)
je pense que la prévention du suicide, les lieux d'écoute sont peu nombreux et la dépression n'est pas sérieusement prise en charge et devrait être une grande cause nationale, comme le cancer, car c'est un peu comme un cancer psychique.....
chaleureusement à vous toutes
Titre: Re : Avec toi, dans la pensée, dans tes pas, tu devrais être là...
Posté par: Mammj le 02 juin 2012 à 12:17:25
Bonjour à toutes et tous....

Il convient en effet,  et il est  surtout  prudent,  de faire la distinction entre  "déprime et dépression"....
Si les raisons qui ont mené un proche à un suicide sont différentes,   Marie-o en parle aussi dans son fil "la faute à qui" post du 24 mai.... l'issue est "majoritairement" semblable : mettre un terme à une souffrance indicible, pas toujours perceptible par l'entourage, mais certainement insurmontable pour  celle ou celui qui la vit dont le "psychisme est épuisé" comme vous le dites Mélie.
Gardons-nous par conséquent de faire des généralités...

France-dépression mène des campagnes pour une prise de conscience de ces dépressions qui tuent... et info-dépression.fr documente assez bien sur cette pathologie encore niée... mais on n'en entend parler que lorsqu'il est il est trop tard....

Il appartiendra de plus en plus  aux professionnels de santé de  s'entourer des proches, à chaque fois que cela est possible,  ces derniers peuvent "être des aidants"... et non les écarter  comme cela a été le cas pour nous....
Ce que le énième "plan psychiatrie" prévoit mais.... que de mentalités à changer dans le corps médical.

Nous avons été laissés dans l'ignorance de tout !
Je me trouvais seule avec ma Cath revenue vers moi après 22 ans de vie de couple, j'étais tiraillée entre l'urgence de la soutenir
et les pressions de l'entourage,  ma famille et mon ex-gendre, qui trouvaient qu'elle ne se reprenait pas ainsi vite en main,
que c'était de la mauvaise volonté....
Je n'avais aucun médecin de notre côté pour prouver qu'elle était malade, qu'il fallait lui laisser le temps de se soigner....
Voilà pour le cas de ma fille !

Hier, dure journée, le 1er juin 2011, elle était sortie de l'hôpital, sans que sa pathologie soit nommée, avec un traitement léger pour un mois, sans entretiens rapprochés, ce qui devait être  prescrit après  sortie.... Nous avons feint elle et moi de croire qu'elle était "guérie" alors que nous étions hyper inquiètes !
Au lieu de lui permettre de passer quelques heures avec ses enfants, l'ex-conjoint, avec une grande désinvolture, nous a laissés les deux enfants plusieurs jours d'affilée.... (au moment de la pentecôte, mi-juin l'an dernier)
Je suis restée avec elle, heureuse elle a aidé, tout s'est bien passé ; j'avais de la force pour deux, mais accusait un peu la fatigue, elle était lucide pensait qu'elle dérangeait tout le monde...
C'est ainsi qu' après un peu plus d'un mois  de cette incompréhension des uns et des autres, peur d'être "larguée",
peur de ne plus récupérer, de perdre aussi sa dignité, un soir où elle ne parvenait pas à mettre en place avec le père, une rencontre avec ses enfants, elle nous a quittés... Personne n'avait envisagé, ni n'a su lui éviter le pire !

Presque 11 mois (le 10) après ce drame.... les grandes G.... , les "t'a qu'à" "faut qu'elle" se sont tus... on n'entend plus personne !
Hier, ma jeune soeur, qui a pourtant perdu son mari et sa fille d'un cancer, m' a appelée  pour me dire : "dis-toi qu'elle l'aurait fait un autre jour".... Des paroles très aidantes...
Je veux bien excuser  mais je suis lasse, étant l'ainée, de toujours devoir faire preuve de compassion et d'indulgence....
Qu'on ne m'appelle plus, c'est tout ce que je leur demande....

Que de fois ma fille m'a dit : "en dehors de réunions certains jours de fête on ne peut pas leur faire confiance Mamm", elle savait de quoi elle parlait.... J'ai réagi trop tard.... rien ne sera plus comme avant,  le deuil de ma fille en entraîne d'autres inévitablement.... et ceux-là sans regret !
Par contre, pour le moment je ne peux éviter de me trouver face à mon ex-gendre, qui n'est pas en paix avec lui-même, lorsqu'il vient rechercher ma petite-fille de temps à autre, une confrontation fugace mais douloureuse, créant un malaise de part et d'autre...

Les "pourquoi",  dont parle C. Fauré, ne cessent de me "harceler" depuis bientôt 11 mois,  le 10....
Aujourd'hui, ce que je veux, c'est vivre  mon chagrin jusqu'au bout.... Je ne veux pas qu'on m' en détourne... je ne crois pas du tout qu'il soit nécessaire d'en passer par là pour "grandir" à mon âge de surcroït... Je ne peux ni ne veux me divertir, les moments
de heureux de ma fille sont encore trop brouillés par  sa souffrance des derniers mois qui fait écran !
Je ne peux encore oublier...

Bon nombre d'entre vous me comprendront....

Chaleureusement.  Mamm'j
Titre: Re : Avec toi, dans la pensée, dans tes pas, tu devrais être là...
Posté par: marie-o le 02 juin 2012 à 14:04:35
Chère Mammj,
que te dire?
A mes yeux , je n'imagine pas une souffrance plus grande que de perdre son enfant qui plus est par suicide,
tout ce que tu décris , je commence à en faire l'expérience depuis 4 mois.
Tu es l'aînée tout comme moi, quand j'ai parlé avec ma psy des problèmes que je rencontrai avec mes soeurs le WE dernier (nous avons fêté les 75 ans de ma mère, je suis l'aînée de 6 enfants en 7 ans), elle m'a dit que pour mes soeurs j'étais la forte, qu'elles ne pouvaient me voir "déprimée"
Je réalise que seules les personnes qui vivent les mêmes souffrances peuvent se comprendre, alors finalement heureusement qu'elles ne peuvent pas me comprendre.
Je ne sais quel âge tu as , mais tu as des petits enfants bien jeunes et qui ont besoin de leur grand mère maternelle pour surmonter la perte de leur mère , il me semble nécessaire que tu arrives à pardonner à leur père pour eux et pour toi, tu ne sais comment leur couple fonctionnait exactement, chacun des 2 avait ses fragilités.
Mes beaux parents sont âgés , ils ont perdus leur fils unique par suicide, ils ont 85 et 82 ans, ils n'ont plus que mes 2 enfants de 25 et de 21 ans qui doivent mener leur vie d'adulte, et, moi, qui habite le même village, je les aide, papiers, medicaments, je pleure avec eux, mais si je sentais qu'ils me faisaient porter une partie de la responsabilité de la mort de mon mari, je crois que je prendrai la fuite car j'ai déjà assez de mon propre sentiment  de  culpabilité.
Je te souhaite beaucoup de courage: la culpabilité, la colère, la rancoeur, je les ressens mais ce sont des émotions des sentiments qui en ce qui me concernent me font plus de mal que de bien
amicalement.
Marie-O
Titre: Re : Avec toi, dans la pensée, dans tes pas, tu devrais être là...
Posté par: angelik le 02 juin 2012 à 14:41:27
Moi non plus, je ne sais pas quoi dire sinon que cette immense souffrance je la connais par coeur, que tous ces sentiments m'étouffent dès le reveil tous les jours depuis 13 mois... et que je te comprend.

Dans les débuts, quand j'étais dans le brouillard complet, un médecin m'a dit que la plus grande souffrance et la plus difficile à surmonter est la perte d'un enfant et que le suicide complique beaucoup les choses... en bref, il essayait de me prévenir de ce qui m'attendait... je n'en ai pas pris la vraie mesure immédiatement. Maintenant, je comprend ce qu'il a voulu dire.

Mais je m'accroche, parce qu'il ya du monde autour qui attend que j'aille mieux et qui s'impatiente un peu. Mais même avec ceux que j'aime autour de moi, je me sens terriblement seule et isolée. C'est pour ça que je viens vous lire et partager, quand j'y arrive. Et puis le Dr Fauré dit qu'il faut être patient et que cela s'apaisera un jour...

Mammj, tes petits enfants sont là. Tu es le seul relai de leur maman et ta petite fille ne s'y trompe pas puisque instinctivement elle ne s'autorise à en parler qu'avec toi. J'ai 48 ans et ma maman en a 68, si je devais disparaître avant elle, j'aimerai qu'elle prenne soin de mes petits et qu'elle leur transmette mes valeurs. Ta Cath compte sur toi.
Amicalement
Corinne
Titre: Re : Avec toi, dans la pensée, dans tes pas, tu devrais être là...
Posté par: marie-o le 02 juin 2012 à 20:02:38
Chère Mammj,

Comme l'écrit très justement Corinne tu es le relais entre eux et leur mère , ta fille; Ils ont besoin de toi pour exprimer leur chagrin, pour se souvenir de leur mère et en garder une image apaisée, ils ont besoin pour avancer dans leur vie de ton soutien, de ton exemple. Accroche toi pour eux, prends soin de toi, protège toi de ceux qui te font mal et , oui , à ton âge tu vas grandir , tu as déjà grandi, et c'est pour cela que tes petits enfants se rapprochent, tu vas cheminer avec eux.

Mes enfants ont besoin de leurs grand parents et vu leur âge, j'espère, qu'ils arriveront à continuer, je sais qu'ils emporteront avec eux cette immense souffrance, que la vie a perdue tout sens pour eux , mais mes enfants ne sont pas près à revivre un autre deuil.et ils n'ont que du coté paternel que mes beaux parents

Je ne crois pas qu'il soit nécessaire de te divertir, mais il y a peut être des activités qui peuvent t'apporter un peu d'apaisement, réfléchis à ce qui te faisais du bien avant.

Amicalement
Marie-O
Titre: Re : Avec toi, dans la pensée, dans tes pas, tu devrais être là...
Posté par: Mammj le 02 juin 2012 à 21:12:57
Bonjour Marie-o et Anjelik....

Pas simple ce que nous sommes amené(e)s à traverser... C'est ma petite-fille qui m'a fait observer :
"regarde tu n'es pas la seule à avoir perdu ta fille" en me montrant  que sur une tombe il y avait une plaque sur laquelle
était  inscrit : "à ma fille"... " tu vois ?"...

Ma fille était divorcée depuis quelques mois ; après plus de deux décennies de vie de couple, de famille,  elle a vécu une immense déception ! je me souviendrai toujours de ces paroles : "t'inquiète pas mamm, tout se passera bien".... Elle est revenue faire une pause chez moi, humiliée, blessée, malade !

Tout ce que j'avais à dire  à mon ex-gendre je le  lui ai dit dans ma colère... Aujourd'hui, j'ai décidé de ne plus parler
de rien, dans l'intérêt des enfants !  Je ne sais pas ce qu'il pense de la situation à part "que c'est difficile", mais en fin
de compte "l'homme" ne m'intéresse pas ; plutôt hyper actif,  orgueilleux, exigeant  et directif, tirant la couverture à soi...
Qu'il  sache être   un  père attentif  pour les enfants,  ce que je souhaite pour eux !
J'ai décidé de faire en sorte d'être "correcte" avec lui  pour  les enfants de ma fille, qu'il en fasse autant pour leur mère
surtout car  la belle-famille reprochait à ma fille (avant ses obsèques...) de les avoir abandonnés par son acte suicidaire.

J'espère que la douleur toujours "arrachante" va s'estomper ne serait-ce qu'un tout petit peu ! Nos échanges sur ,
ce forum, mes dialogues (ou monologues) avec mon enfant, le temps,  finiront bien  par m'apporter une forme d'apaisement....
C'est la souffrance de mon enfant qui m' est intolérable... insurmontable.

Je sais que vous pouvez comprendre ...
Prenez soin de vous, pour vous pour vos enfants. Vous avez la vie devant vous....

Affectueusement.  Mamm'j

Titre: Re : Avec toi, dans la pensée, dans tes pas, tu devrais être là...
Posté par: Maman de Carlos le 02 juin 2012 à 21:31:59
de tout coeur avec vous

pensées d'amour pour nos enfants
Titre: Re : Avec toi, dans la pensée, dans tes pas, tu devrais être là...
Posté par: Mammj le 02 juin 2012 à 21:42:37

Bonsoir  Maman de Carlos, moi aussi en pensée avec vous... avec nos enfants,
avec tout l'amour que nous leur porterons toujours....

Affectueusement.  Mamm'j
Titre: Re : Avec toi, dans la pensée, dans tes pas, tu devrais être là...
Posté par: Mammj le 22 juin 2012 à 13:11:54
 
Je n'ai pas eu le temps, ou plutôt j'ai oublié,  de demander  à ma petite fille si elle continuait à être suivie par un(e) psy !
Tellement dur, hier jeudi,  de l'entendre répéter ce qu'elle a certainement entendu :  
"pourquoi maman a fait ça ? elle n'a pas pensé qu'elle allait nous faire du mal ?"
Alors que j'allais répondre elle m'a coupé la parole, et je l'ai laissée parler,  pour ajouter :
"oui, je sais, je sais...  elle est tombée dans un grand trou noir"....

Ce qu'elle veut savoir, c'est comment sa mère s'y est prise...  Et là encore elle répond elle-même à sa question :
"d'accord personne n'a vu, sauf les pompiers".
Pourvu que son père et son frère soit guidés pour savoir comment  l'informer.... sur cette mort d'une maman,
une mort incompréhensible, qui n'aura jamais d'explications ! Je poserai la question à ma psy,  la semaine prochaine.

Pour l'instant, à l'intérieur tout reste en lambeaux et ça fait très mal.... c'est franchement insoutenable !

Chaleureuses pensées à tous.  Mamm'j
Titre: Re : Avec toi, dans la pensée, dans tes pas, tu devrais être là...
Posté par: Méduse le 22 juin 2012 à 14:47:47
Oui, c’est douloureux. Tenez bon Mammj, pour votre petite fille.
Dans un autre post, vous avez parlé de la colère de votre petit-fils. C’est fréquent d’être en colère envers la personne disparue, même si la personne est décédée de mort « naturelle ». Même dans ce cas, le départ est souvent considéré comme un abandon. Il sera d’autant plus important que vous puissiez expliquer à vos petits-enfants que votre fille était dans une grande dépression.
Je vous souhaite la force de tenir.
Prenez bien soin de vous
Méduse
Titre: Re : Avec toi, dans la pensée, dans tes pas, tu devrais être là...
Posté par: Mammj le 23 juin 2012 à 16:13:57
Bonjour Méduse, bonjour  à tous,

Ce qui est affreux c'est que ce sentiment d'abandon c'est ce que ressentait intensément ma fille après les ruptures qu'elle traversait.... et que maintenant ce sont ses enfants qui l'éprouvent.... Quant à moi c'est avec  un sentiment profond d'échec que
j'essaie de survivre un jour après l'autre. On ne commande pas toutes ces émotions et il nous faut bien les extérioriser là où l'on peut, sans les imposer, je ne vois pas d'autre solution !
Les deux enfants parviennent à vivre des moments, comment les qualifier, de joie ?
Moi je dois dire que joie, paix, bien-être, motivation,  je ne sais plus ce que cela signifie aujourd'hui... même durant les quelques heures que je passe de temps à autre avec les enfants, si je m'efforce de le leur cacher pour ne pas les faire fuir...  je reste  envahie d'une  tristesse sans nom et suis toujours au bord des larmes en les voyant ! Chaque jour qui passe est pour moi d'une pesanteur indicible...
Et si le temps est l'élément prépondérant dans le processus de deuil qui "après suicide" est  beaucoup plus long.... je me dis que je n'aurai jamais le temps nécessaire,  que je vais y consacrer le reste de mes jours à tenter d'avancer amputée de mon enfant.
Que tout se passe au mieux  pour votre fille et vous. Le soutien que vous vous apportez réciproquement, les projets que vous mettez en place,  l'une l'autre,  ne peuvent que vous aider à retrouver la confiance et l'espoir pour une autre étape...
Meilleures pensées.  Mamm'j

Titre: Re : Avec toi, dans la pensée, dans tes pas, tu devrais être là...
Posté par: Méduse le 24 juin 2012 à 11:01:02
Bonjour Mammj,
Je connais moi aussi ce sentiment profond d’échec. Je ne peux que me dire que j’ai fait ce qui était en mon pouvoir et selon mes capacités et connaissance du moment et essayer de me pardonner de ne pas avoir été à la hauteur.
Vous avez raison d’extérioriser vos sentiments. Mais permettez-moi aussi de vous redire encore et encore que vous devez vous pardonner de ne pas être parfaite comme nul ne l’est.
Je ne me fais pas d’illusion, je ne retrouverai pas l’insouciance d’avant. Mais je ne me bats plus contre mon destin. Il me faut bien admettre qu’il fait désormais partie de moi. Même si je souris ou ris de nouveau, la profonde tristesse ne me quitte pas non plus. Je crois que c’est le lot des parents désenfantés pour le restant de leurs jours.
Ma seconde fille a eu sa soutenance du mémoire dédié à sa sœur et son père disparus vendredi matin et a reçu le diplôme provisoire le soir même lors d’une soirée de gala. D’être la seule à assister à cette soirée était douloureux.
C’est vrai, cependant, que c’est salutaire que nous puissions nous soutenir.
Mammj, continuez à vous battre pour rester debout pour que vos petits-enfants puissent parler librement de leur maman quand ils le souhaitent. Je sens que vous jouez un rôle important dans leur vie. Vous y arriverez.
Doux dimanche à vous
Méduse
Titre: Re : Avec toi, dans la pensée, dans tes pas, tu devrais être là...
Posté par: Mammj le 24 juin 2012 à 20:30:15
Merci Méduse de vos encouragements.  Je me suis toujours beaucoup battue et je pensais me reposer un peu après le décès de ma mère, mon  projet était de  donner un coup de main à ma fille sans être intrusive,  elle qui a toujours aimé son indépendance....
Mais je n'ai jamais pensé qu'elle reviendrait dans un tel état, à 46 ans,  chercher mon aide alors qu'elle avait créé une famille... je n'ai pas eu le temps de  comprendre les difficultés qu'elle traversait, pour  lui apporter le soutien, la confiance dont elle avait besoin !

J'admets qu'on ne puisse être parfait, mais je n'aime pas me leurrer et je mesure  combien tous réunis,  nous ses proches, aurions pu  mieux la soutenir, au lieu d'être contre-productifs au point que dans un  profond désarroi, elle s'est sentie abandonnée, a cru devenir un poids pour tous... Non,  nous n'avons pas tout fait pour elle....Tous en ont conscience et fuient.... Moi je m'en veux de ne pas avoir été plus à l'écoute, plus lucide sur l'urgence de trouver le renfort nécessaire pour elle et  de mettre en garde l'entourage...

Ses enfants,  je dois dire que c'était difficile de les voir car ils avaient tellement d'activités. Aujourd'hui la perte de leur maman les met mal à l'aise avec moi....  Ils habitent la petite maison que ma fille venait de terminer d'aménager avec moi, pour eux trois. J'ai
su que leur père envisage de déménager dans quelque temps, ce qui les éloignera encore.  Ils doivent aller de l'avant, c'est sûr que je  les verrai de  moins en moins, après le drame qui nous est tombé dessus, sans leur tendre maman pour faire le lien et  leur père qui m'évite !

Je devrai  affronter cette solitude intérieure, le lot d'autres personnes qui ne sont plus très jeunes.... J'ai le coeur qui saigne, je suis au fond du désespoir... je n'accepte pas et ça me déchire que mon unique enfant ait vécu des moments aussi douloureux, que son conjoint l'ait ainsi
malmenée, au point que fatiguée,  humiliée,  elle ne s'est plus relevée. Que ses enfants ne lui en veuillent pas surtout , ce serait trop....

En tout début d'après-midi, J'ai ressenti  le besoin d'aller au cimetière (à 30 kms de chez moi ) et me revoilà dans l'appartement où elle a vécu son dernier mois,  excepté son dernier soir... Plus rien n'a de sens pour moi !
 
Bravo à votre fille pour l'obtention de son diplôme,  une grande satisfaction pour vous deux,  vous l'avez bien mérité.

Douce soirée à tous.  Mamm'j
Titre: Re : Avec toi, dans la pensée, dans tes pas, tu devrais être là...
Posté par: Claudahoa le 25 juin 2012 à 00:42:46
Bonsoir Méduse,
Toutes mes félicitations pour ta fille,une belle leçon de courage,profitez de ce petit bonheur ...
Tendrement
Claudia qui a pris 4kgs!!
Titre: Re : Avec toi, dans la pensée, dans tes pas, tu devrais être là...
Posté par: Méduse le 25 juin 2012 à 00:47:15
Merci et bravo à toi, Claudia
Bonne nuit
Méduse
Titre: Re : Avec toi, dans la pensée, dans tes pas, tu devrais être là...
Posté par: Mammj le 16 juillet 2012 à 19:34:35
Un an ce 10 juillet que tu n'es plus avec nous ma Chérie.... Ton fils a eu son bac et il est parti faire la croisière qui avait été annulée
l'an dernier... Ta petite est dans sa famille paternelle. Ils avancent... il ne manque que toi ! Moi je régresse de plus en plus, je n'ai
plus de raison de lutter sans toi, tu ne me reconnaitrais pas,  toi qui me croyais si forte en d'autres temps.... Je n'ai plus de but,
je voulais tant t'aider mais  je n'ai pas su ce  qu'il fallait faire ou dire... Nous n'avons pas été soutenues, pas bien conseillées... J'ai osé dire à ton fils : "je ne savais pas  que ta maman vivait une telle détresse, j'aurais dû rester avec vous ce 10 juillet au soir....",  il m'a répondu "nous" non plus.... or ton ex-conjoint savait... ce n'est pas pour rien qu'il me fuit.... Pourquoi avoir occulté tant de douleur ? Tu craignais sans doute qu'on ne la comprenne pas !
Nous n'avons pas su te dire tout notre amour... ni t'entourer de notre affection au moment où tu en as eu le plus besoin..
Crois-tu qu'un jour je ne vivrai plus cette torture ? Crois-tu que  la paix reviendra pour nous tous ?
Je t'aime ma Cath.   Ta Mamm'
Titre: Re : Avec toi, dans la pensée, dans tes pas, tu devrais être là...
Posté par: Maman de Carlos le 17 juillet 2012 à 01:50:04
de tout coeur avec vous
pour moi bientot 4 annns et toujours cette souffrance
on va jamais se remetrent
penssees d amour a nos enfants cheris
Titre: Re : Avec toi, dans la pensée, dans tes pas, tu devrais être là...
Posté par: Mammj le 17 juillet 2012 à 10:12:50
Bonjour Maman de Carlos, bonjour à tous,
Vous avez raison, on ne se remettra jamais de la perte de notre enfant....
Comment faire en sorte que cette blessure ne nous gangrène pas l'âme,  pour ceux qui restent ?
Moi je la cherche partout depuis un an, je me lève en pleurant, je me couche en pleurant ! C'est infernal
et ce n'est pas ce que ma fille aurait souhaité... mais elle aussi aurait  souhaité vivre autrement !
Le seul effort que je réussisse à fournir c'est de rencontrer ses deux petits quand c'est possible !
Oui, pensées d'amour pour nos enfants que nous voudrions tant chérir encore...
Affectueuses pensées .  Mamm'j
Titre: Re : Avec toi, dans la pensée, dans tes pas, tu devrais être là...
Posté par: Méduse le 17 juillet 2012 à 23:10:46
Accrochez-vous, Mammj, dans le souvenir de votre Cath et pour ses enfants pour qu’ils puissent faire leur chemin. Cela pourrait être votre but maintenant que vous avez mené vos procédures à bout avec beaucoup de courage.
Affectueusement et en pensées toujours avec vous, même si j’ai moins écrit ces derniers temps
Méduse
Titre: Re : Avec toi, dans la pensée, dans tes pas, tu devrais être là...
Posté par: Mammj le 18 juillet 2012 à 12:58:24
Merci Méduse,
Sur le chagrin, la volonté a peu de prise... il sera moins handicapant par la suite je l'espère... sinon c'est la sempiternelle question qui revient "qu'est-ce que je fais-là" ! Quoi qu'il en soit,  bien sûr que je ne dois pas ajouter à la  peine de mes petits-enfants.... même si  je ne les  vois pas souvent ! L'ambiance de leur famille paternelle leur permet de prendre de la distance par rapport à leur drame.... Dans leur for intérieur, comment ou quand pensent-il à leur maman ? Ils sont si "pudiques" dans l'expression de leur émotion, pour s'en protéger inévitablement....  Avec moi, ils ressentent certainement davantage le manque de leur mère tant aimée.
Vous avez j'imagine bien avancé vos travaux de jardin... Que tout se poursuive au mieux pour vous et votre fille et  que vous profitiez
de cet été et de vacances.
Meilleures pensées.
Mamm'j
Titre: Re : Avec toi, dans la pensée, dans tes pas, tu devrais être là...
Posté par: Méduse le 18 juillet 2012 à 13:55:34
Mammj, je sais qu’on n’a pas d’emprise sur son chagrin, mais je crois aussi que c’est important que vous vous disiez inlassablement, qu’il faut essayer de tenir coûte que coûte pour vos petits-enfants. C’est ce que « vous faites encore là ». Mais je sais que c’est dur et le temps long.
Votre petite-fille vous a bien parlé de sa maman. Je suis certaine qu’elle ne l’oublie pas et votre petit-fils doit peut-être se battre contre des remords. Rien que le fait que vous soyez là, que vous teniez, tant bien que mal, c’est important pour eux. Mais ils devront bien essayer de faire leur chemin sans leur maman.
Comme je le disais déjà, je suis complètement épuisée et ne fais pas grand-chose. C’est la raison aussi pourquoi j’interviens moins sur le forum. Mais j’ai sans doute besoin de me laisser aller. Je sais depuis peu que mon manque de vitamine D a entraîné de l’ostéoporose et en ce moment j’ai une bronchite et une tension à 6/9.
Il y a une semaine, ma seconde et moi, nous sommes allées chercher une petite teckel croisée de 10 ans à la SPA. Elle s’adapte très bien et nous nous obligeons pour elle de faire des promenades quotidiennes. En même temps, cela me remuscle un peu. C’est vrai que ce changement nous fait du bien et nous occupe l’esprit. Ma fille a tondu un peu pour que nous puissions marcher aussi dans notre jardin. Cela prend du temps car l’herbe est très haute. Mais il y aurait tant à faire encore et l’énergie nous manque. Il nous faut laisser le temps au temps.
Affectueusement
Méduse
Titre: Re : Avec toi, dans la pensée, dans tes pas, tu devrais être là...
Posté par: Mammj le 21 juillet 2012 à 07:43:16

Après une période bien éprouvante pour vous et votre fille Méduse, il est important que vous puissiez enfin prendre soin de vous... pour vous, pour la mémoire de vos êtres chers, pour votre continuation à vous deux; peu à peu l'énergie reviendra...
Cette petite Teckel que vous venez d'adopter ne peut que vous aider à retrouver  le tonus nécessaire à vos projets à toutes deux...
Je vous le souhaite de tout coeur. Merci encore de vos encouragements.
Affectueusement.  Mamm'j
Titre: Re : Avec toi, dans la pensée, dans tes pas, tu devrais être là...
Posté par: Méduse le 24 juillet 2012 à 00:02:45
Merci Mammj
Titre: Re : Avec toi, dans la pensée, dans tes pas, tu devrais être là...
Posté par: Mammj le 27 juillet 2012 à 11:33:17
Pas trop tard pour d’autres... nombreux sont ceux qui nous lisent...

J’ai pour ma part trouvé plus “générales” les interventions du Dr VAUR
celle des Dr Mauriac et Mallat qui mettent l’accent sur l'importance de la  mobilisation des familles, et de l'urgence de
trouver le moyen de rompre l’isolement pour celui qui val mal !

Voilà ce qui a fait défaut pour ma fille que sa dépression faisait fuir...qui a dû lutter seule, elle qui voulait  “s’en sortir” (ses mots)
dont on ignorait les risques liés aux ruptures qu’elle traversait, dont on ignorait la gravité de sa dépression !
Tout cela parce qu'on n'a pas jugé utile d'abord de la prévenir, puis de prévenir ses proches.... alors qu'elle voyait une psy deux
fois par semaine, qui a manqué de clairvoyance et d'empathie... ; une désinvolture lourde de conséquences que je m'abstiens de
qualifier !

Meilleures pensées.  Mamm'j
 
 www.observatoiresuicides.fr
 
http://www.observatoiresuicides.fr/non-classe/face-a-la-crise-solitaire-ou-solidaires-colloque-du-11-fevrier-2012.
Titre: Re : Avec toi, dans la pensée, dans tes pas, tu devrais être là...
Posté par: Mammj le 03 août 2012 à 11:53:59
Deuxième anniversaire sans toi ma Chérie... L'an dernier c'était 25 jours après que tu nous as quittés mais...  pas pour toujours....
tu es parmi nous....
Tu auras 48 ans demain, tes enfants partent en week end avec leur père et penseront à toi "avec pudeur" comme c'est souvent
le cas.... ils ont fait des choses très intéressantes tu sais cette année, et je rappelle souvent que tu y as largement contribué....
leur père compense le plus possible ton absence... mais jamais il ne pourra te remplacer dans leur vie et dans leur coeur...

C'était lourd tous ces bouleversements auxquels tu as dû faire face et tu as surestimé tes forces... par contre dans ton désarroi
tu as sous estimé l'amour que nous te portons, parce qu'on ne te l'a pas dit assez, parce qu'on n'a pas compris que tu allais
vraiment très mal et que tu avais davantage besoin qu'on te le manifeste.... Comme tu as dû en souffrir...

Ce qui est le plus douloureux, c'est d'avoir pris conscience trop tard des lourds problèmes et de la dépression sévère que tu  subissais ma Cath au moment où tu es revenue frapper à ma porte pour de l'aide.... Comment pouvais-je mesurer la gravité de la situation ? Moi qui croyais que tu avais juste  besoin d'être logée en attendant que les travaux de ton logement soient terminés.....
Comment pouvais-je savoir ce qu'il fallait faire.... ?
Depuis je ne vis plus... j'essaie de tenir debout le temps de terminer certaines démarches, ce que j'ai redit à ma psy hier...

Chaque nuit, je me réveille et pendant des heures, tout haut,  je refais notre programme à toutes deux : voilà quelle est  la priorité selon toi ? Aménager ta maison...  rechercher un emploi pas maintenant vu ton état dépressif.....
Mais nous allons mettre en place des visites plus fréquentes avec tes enfants, il ne faut pas que tu restes dans cet hôpital où l'on te transforme en petit légume, tu es majeure sors.... on va se faire conseiller par plusieurs médecins... il faut que tu parles, par contre les autres : les critiqueurs,  on va leur clouer le bec... Je vais, pour ce qui me concerne, me faire guider par quelqu'un de neutre pour mieux te comprendre, être à ta seule écoute, viens assieds-toi au lieu de tourner en rond et de ruminer, pleure sur mon épaule, je ne te juge pas... accorde-toi le temps de te soigner, d'aller mieux...  mets ta honte de côté, tout doucement, tu prendras le temps, mais tu y arriveras... et puis si parfois je m'impatiente, parce qu'on ne m'a pas parlé de ton ralentissement psychomoteur, fais-le moi observer car de l'énergie j'en ai encore pour deux ; sache que je t'aime, que tes enfants t'aiment, nous allons les impliquer dans ta guérison.... Dis-toi que tu n'es pas seule, nous sommes avec toi. Nous avons besoin de toi.

Et puis,  la réalité cruelle reprend sa place,  je ne peux plus dormir, étouffée par mes sanglots, mes regrets et ma culpabilité... de ne pas avoir pu mettre en place tout ce qu'il aurait fallu pour l'accompagner dans sa lutte, car elle luttait. Je la vois encore portant simplement ses lèvres à mon verre de vin, pour ne pas mélanger médicaments et alcool... Elle avait décidé d'arrêter la cigarette et veillait à manger sainement, tout cela dans l'espoir d'aller mieux et puis... un soir tout a basculé parce qu'elle s'est retrouvée seule dans une crise de panique ou/et suicidaire ?

Ma Cath, nous avons été à a côté de la plaque et tu t'es cru abandonnée ; maintenant  il me faudra  te survivre encore combien de temps ? Toi, si jeune de caractère, si joyeuse, si créative, avec tant de ressources en toi quand tu allais bien, tu t'es laissée atteindre par ces ruptures, trop, puis la maladie a eu raison de toi.... Comment veux-tu que je me fasse à cette réalité, nous t'aimons tant... mais avons été si nuls pourtant !
Ma souffrance ne s'arrêtera que lorsque je t'aurai rejointe... Je t'aime, nous t'aimons ma Chérie...
Titre: Re : Avec toi, dans la pensée, dans tes pas, tu devrais être là...
Posté par: Mammj le 08 septembre 2012 à 08:14:20
Réveil brutal ce matin après avoir ruminé des heures,  sans pouvoir me lever.... La réalité  m'assaille de plein fouet : non  tu n'es pas quelque part à ta vie, non je n'aurai ni un petit SMS, un petit coup de fil me disant "maman, nous partons avec les enfants ce week end, je t'appellerai dans la semaine, bisous" ! Une journée de plus qui commence en larmes... qui sera déchirante.. comment est-ce possible ma Cath, quel profond désespoir s'est donc emparé de toi ?
Pourquoi avons-nous été aussi aveugles face à ta souffrance ? Je ne me le pardonnerai jamais, toi qui étais venue chercher de
l'aide... qui a lutté pour t'en sortir jusqu'au dernier moment ! Je n'ai jamais soupçonné que tu aurais ainsi perdu toute ton énergie
que tu pouvais, face à la dureté de l'existence, penser à une telle issue.... que nous n'en étions pas à l'abri ! Nous aurions pu, nous aurions  dû, parler davantage....
Ma Chérie, je donnerai ma vie pour que tu sois là, avec tes enfants, pour te serrer fort et te dire : "sois heureuse ma Cath"....
Titre: Re : Re : Avec toi, dans la pensée, dans tes pas, tu devrais être là...
Posté par: saram le 09 septembre 2012 à 15:55:47
Pas trop tard pour d’autres... nombreux sont ceux qui nous lisent...

J’ai pour ma part trouvé plus “générales” les interventions du Dr VAUR
celle des Dr Mauriac et Mallat qui mettent l’accent sur l'importance de la  mobilisation des familles, et de l'urgence de
trouver le moyen de rompre l’isolement pour celui qui val mal !

Voilà ce qui a fait défaut pour ma fille que sa dépression faisait fuir...qui a dû lutter seule, elle qui voulait  “s’en sortir” (ses mots)
dont on ignorait les risques liés aux ruptures qu’elle traversait, dont on ignorait la gravité de sa dépression !
Tout cela parce qu'on n'a pas jugé utile d'abord de la prévenir, puis de prévenir ses proches.... alors qu'elle voyait une psy deux
fois par semaine, qui a manqué de clairvoyance et d'empathie... ; une désinvolture lourde de conséquences que je m'abstiens de
qualifier !


Mon fils a voulu téléphoner plusieurs fois au centre anti-suicide Belgique : 1 ligne et chaque fois occupée !!! je leur ai dis que 1 ligne n'est pas assez ...
Que pèse ma demande ??? de toutes façons, c'est trop tard et je hais ce monde et les psys et les cliniques et les centres de santé mentales et finalement tout le monde ... Saram .
Titre: Re : Avec toi, dans la pensée, dans tes pas, tu devrais être là...
Posté par: Mammj le 14 septembre 2012 à 08:19:09
Bonjour Saram, bonjour à Tous,

Je constate que pour l'urgence rien n'est vraiment organisé.... ma fille a demandé de l'aide, à plusieurs reprises, personne n'a entendu,
et cela s'est passé pour d'autres (je l'ai réalisé dans le groupe de parole de Vivre son deuil ainsi qu'à Jonathan Pierres Vivantes) ! Dans le domaine psychiatrique, il y a beaucoup à faire, on tâtonne...  et quand je pense qu'on annonce de plus en plus de dépressions, il y a de quoi se préoccuper !!! En attendant il nous faut chaque jour tenter de tenir debout malgré toute la détresse de nos enfants, toute la violence subie....
Chaque matin, je promets à ma fille de faire tout ce que je peux pour y parvenir, par amour pour elle, en souvenir de tout ce que
nous avons traversé ensemble, joies, bonheurs, caps difficiles, tant de  tendresse, tout ce qui reste vivant à jamais... même ses derniers jours de chagrin et de désespoir de ne pas s'en sortir... qui me hantent !  Il le faut  aussi pour l'amour qu'elle a porté et porte à ses enfants (qui dépendent de mon ex-gendre aujourd'hui...) que j'arrive à rencontrer quelques heures de temps à autre...
J'écris ces mots en larmes, comment trouver un peu d'apaisement, comment accepter le manque et l'absence définitive ?
Mes affectueuses pensées.
Titre: Re : Avec toi, dans la pensée, dans tes pas, tu devrais être là...
Posté par: Méduse le 15 septembre 2012 à 13:22:43
Oh que vous avez raison, chère Mammj, il y a tant à faire dans le domaine psychiatrique. Il faudrait aussi parler beaucoup plus des différentes maladies psychiatriques afin que l’on puisse les reconnaître et trouver de l’aide à temps. Notre société devrait retrouver les vraies valeurs au lieu de ne courir qu’après l’argent. J’espère que dans une société plus humaine, il y aurait moins de dépression et les maladies psychiatriques se « déclencheraient» moins souvent.
Mammj, les changements sont imperceptibles, mais l’idée fera son chemin. Portons ces idées.
Je vous envoie de la force pour tenir jour après jour jusqu’à l’apaisement.
Je vous embrasse
Méduse
Titre: Re : Avec toi, dans la pensée, dans tes pas, tu devrais être là...
Posté par: Mammj le 17 septembre 2012 à 12:05:01
Bonjour Méduse, bonjour à Toutes et Tous,

Merci pour vos mots, moi je n'en ai plus en ce moment, happée de nouveau par une multitude d'émotions et le vide.....
Le manque et l'absence de ma seule enfant se font sentir terriblement... Il m'en faut passer par ces phases douloureuses !
Oui que de regrets concernant l'ignorance dans laquelle on nous a laissés ! Ces dépressions devraient être prises au sérieux
dès le départ sans compter qu'on dit de plus en plus que les proches peuvent être des aidants alors qu' on les laisse à l'écart
de tout,  jusqu'à ce que la catastrophe se produise sans qu'on ait rien vu venir, c'est affreux !Tous mes projets pour ma Cath et ses enfants se sont éclipsés avec elle....
Je pense à vous et votre fille pour qui les choses semblent se concrétiser, après avoir conjugué tous vos efforts  vous l'avez toutes les deux bien mérité....
Mes affectueuses pensées.  Mamm'j

Titre: Re : Avec toi, dans la pensée, dans tes pas, tu devrais être là...
Posté par: mamita le 17 septembre 2012 à 22:59:31
Bonsoir mammj,

Je pense à vous souvent, très souvent ...

Marithé
Titre: Re : Avec toi, dans la pensée, dans tes pas, tu devrais être là...
Posté par: Claudahoa le 18 septembre 2012 à 19:26:33
Bonsoir Mammj',
Je viens de t'écrire longuement et à cause d'une mauvaise manipulation j'ai tout perdu et là je suis très fatiguée alors juste te dire que je pense très fort à toi,que j'ai beaucoup d'estime pour toi et que je t'écrirais plus longuement plus tard.Sache que je ne t'oublie pas!
Tendres bises
Claudia
Titre: Re : Avec toi, dans la pensée, dans tes pas, tu devrais être là...
Posté par: Mammj le 18 septembre 2012 à 19:37:45
Bonsoir Mamita,  bonsoir à tous,

Merci de vos pensées....
Je ne suis pas sans m'imaginer votre future rencontre entre de nombreuses personnes endeuillées de ce forum.
C'est fabuleux de passer du virtuel (qui n'en est pas  un,  car nos souffrances sont bien réelles) à votre présence physique  ce 17 novembre, à Bourges.
Nous serons par la pensée  avec vous toutes et tous, vous nous raconterez je l'espère...

Que votre réunion vous  soit bénéfique.  Une excellente et très  heureuse  initiative...

Merci  Claudia pour tes mots, , prends soin de toi.

Chaleureusement.  Mamm'j
Titre: Re : Avec toi, dans la pensée, dans tes pas, tu devrais être là...
Posté par: Mammj le 26 septembre 2012 à 20:33:23
Ma chérie, je n'ai rien fait de cette journée alors que j'avais prévu sortir pour  quelques courses, faire du courrier et classer des papiers... rien ! Les larmes se sont arrêtées en fin de matinée mais depuis je suis dans une torpeur dont je n'émerge pas.... Parfois j'ai honte de ne pas me relever ! Mais tu connais ces sentiments..  Pas de nouvelles du père de tes enfants, ce qui veut dire que je ne verrai sans doute pas ta petite demain soir... Pas facile tu le sais mieux que moi, toi qui avais mis plus de 24 h pour négocier une rencontre avec ton fils, la dernière ! Tu me l'avais  caché ma Cath, et  je ne savais pas ce qui te tourmentait ainsi...  C'est après que le désespoir et la mort t'ont emportée que j'ai pu comprendre ce que tu vivais  à l'aide des messages sur le répondeur de ton mobile.
Ma vie s'est arrêtée en même temps que la tienne, finis nos projets, tout ce que tu as  entrepris pour ta réinstallation.... pour toi et
tes deux enfants.... je reste pétrifiée... Ta joie de vivre avec tes petits, tes rires ont laissé place au silence et au vide pour moi....
Que te dire de tes deux amours si ce n'est qu'ils  continuent leur route mais je crains qu'ils ne fassent pas leur deuil du tout, qu'on ne leur permette pas,  que celui-ci les rattrape dans une dizaine d'années ! Ils sont dignes tu sais, ils retrouvent un semblant d'organisation grâce à ce que tu leur as inculqué, à la tendresse dont tu les as entourés. Ton grand devient indépendant du coup ta petite s'ennuie et voudrait aller  vivre avec ses cousines, elle m'a fait cette petite  confidence...
Nous ne t'avons pas démontré  combien nous t'aimions au moment où tu en as eu le plus besoin,  tu serais là ! La gravité de ta dépression nous a été révélée trop tard et nous avons présumé de tes forces.... Je ferai tout pour qu'on ne t'en veuille pas de quoi que soit.
Que de regrets, quel déchirement...  Les mots restent vains pour décrire l'ampleur de mon chagrin. Sois toujours  près de nous...
Ta mamm'
Titre: Re : Avec toi, dans la pensée, dans tes pas, tu devrais être là...
Posté par: titeac le 27 septembre 2012 à 02:02:53
Mammj,

Dans un autre fil de discussion j'ai été interpellée par vos messages car tout ce que vous dîtes au sujet de la dépression de votre fille c'est ce que je ressens par rapport à la dépression de ma maman. J'ai déjà raconté mon histoire dans une autre discussion au sujet du décès d'une maman mais je vais vous la (re)raconter brièvement. Ma mère a perdu sa mère en décembre 2005. Je n'ai pas été attristée par le décès de ma grand-mère car c'était une personne malveillante et je n'ai pas assez soutenue ma mère dans cette épreuve voire pas du tout, j'étais adolescente et je pensais que ma grand-mère était morte d'une mort naturelle cela me semblait donc logique car il avait autour de 80 ans et comme ma mère avait été beaucoup souffert à cause de sa mère je ne pensais pas qu'elle serait mal. En janvier 2007 maman a fait sa première tentative de suicide alors que j'avais 17 ans je n'ai rien compris. Elle en a fait plusieurs, peut-être 6, 7 je ne sais pas entre 2007 et 2010. Elle s'est suicidée fin 2011. J'ai été très en colère car cette maladie affreuse car elle change totalement la personne, lui fait perdre son emploi, ses amis, sa volonté, son envie de vivre, son goût pour la vie, cette maladie, la dépression, est la pire des maladies qui soit, elle est surnoise, difficile à décerner, l'entourage de la personne dépressive ne comprend pas qu'il s'agit d'une maladie et prenne la maladie pour la personnalité de la personne malade, ils disent au malade qu'il est fainéant, qu'il doit se "bouger" etc. Mais cette maladie affreuse enlève toute volonté au malade. Alors que pour les autres maladies la volonté n'est pas détruite, et cette volonté est indispensable pour lutter contre la maladie... Pour la dépression eh bien plus de volonté, donc plus envie de se battre, plus d'espoir de guérison, d'apaisement de la souffrance, une seule "envie", issue de secours, le suicide pour mettre fin à cette souffrance atroce. Cette maladie a fait perdre à ma mère sa nature profonde, ce qu'elle était avant la maladie, la joie, le dynamisme, la détermination, cette maladie a donc changé ma mère de souriante, dynamique, mince, joyeuse elle est devenue par la maladie triste, au regard plein de tristesse et de désespoir, elle est devenue très fatiguée, incapable de faire des gestes quotidiens, elle a grossi à cause des médicaments et de la mauvaise alimentation due à sa fatigue (elle ne se faisait donc pas à manger) bref elle a perdu ses amis, son emploi tout et en plus était en surendettement pas l'idéal pour sortir d'une dépression. Elle a été prise en charge, psychiatre, séjours en clinique, bien entendu antidépresseurs, somnifères, et même des électrochocs, plusieurs séries, sous anesthésie générale et rien pas de guérison... Je culpabilise énormément, même si je sais que j'étais l'une des rares personnes à l'aider, me promener avec elle, etc je culpabilise car si j'avais su qu'elle mourrait de cette dépression, pendant ces cinq années au lieu de vivre ma vie (études, amis, petit ami) eh bien je lui aurais consacré tout mon temps, oui.. Mais voilà j'étais jeune, un ignorante, au bout d'un moment on vit avec cette maladie et comment dire on essaye pas au jour le jour de la combattre, on a notre vie, nos états d'âmes, on ne dit pas toujours les mots qu'il faut etc et je culpabilise car j'ai découvert après son suicide que j'aurais pu la faire interner de force (et ce en ayant déjà auparavant parcouru des sites sur la dépression, j'ai découvert ça dans un livre j'aurais dû l'acheter avant). Bref je culpabilise, je vivais avec elle mais à mes 18 ans après qu'elle a fait deux tentatives de suicide eh bien je ne saurais expliquer pourquoi, comment, je ne m'en souviens plus, j'ai décidé de vivre seule, dans un studio, à quelques rues de chez elle, pourquoi ai-je fait ça? Alors qu'elle était malade? Quand j'allais la voir aux urgences après ses tentatives parfois des psy me demandaient pourquoi je ne retournerais pas vivre avec elle et je leur disais qu'elle avait déjà fait des tentatives de suicide quand je vivais avec elle et que justement j'étais partie à cause des tentatives de suicide sinon je ne pensais vraiment pas partir à 18 ans... Et je culpabilise pour plein de choses j'aurais dû lui consacrer plus de temps mais voilà j'avais mes études, les partiels, j'avais mon copain que je voyais le week-end, je la voyais chaque semaine, mais parfois elle annulait, je culpabilise beaucoup. La dernière fois que je l'ai vue c'était un mercredi, le lendemain j'ai voulu la revoir car un prof était absent mais elle a annulé en pleurs car avait pris un somnifère donc était incapable de conduire, elle allait mal, je le savais, pourquoi je n'ai rien fait de plus que de vivre la situation, le vendredi j'ai hésité à aller la voir mais elle était partie s'acheter un nouveau chargeur de portable je suis donc allée chez mon copain, le samedi alerte elle avait pris somnifères sur somnifères de sorte à dormir toute la journée, elle m'a promis au téléphone qu'elle n'en avait pris qu'un, j'ai voulu lui faire confiance, et surtout ça faisait un an et demi qu'elle n'avait plus fait de tentative de suicide ni de séjour en clinique donc je pensais que c'était sur la bonne voie malgré son mauvais moral des dernières semaines, donc le samedi soir j'ai pleuré mais je lui ai fait confiance, car il m'était arrivé d'appeler le samu pour rien car je ne l'avais pas crue, j'ai voulu la croire, je ne sais pas pourquoi, et le lendemain matin je ne sais pas pourquoi non plus je lui ai envoyé un sms vers 7h du matin en lui disant de ne pas oublier le changement d'heure et qu'elle me réponde car ça me rassurerait, elle m'a répondu "tout va bien ma puce", quelque chose comme ça, donc je me suis rendormie, le midi je lui ai envoyé un sms pour lui proposer qu'on fasse une sortie l'aprèm, pas de réponse, et là j'ai appelé non-stop pendant longtemps et j'ai hésité à y aller, on me disait de ne pas m'inquiéter, j'ai quand même appelé la voisine qui a la clé qu'elle aille la voir, et là elle tardait à me rappeler et m'a dit qu'elle était morte. Je sais qu'il ne faut pas dire "et si et si et si". Mais voilà le vendredi elle avait rdv avec sa psy pour un nouveau traitement, donc voilà pourquoi j'avais espoir que ce mauvais moment qu'elle vivait prendrait fin, pourquoi je n'ai pas appelé le samu le samedi soir? Même si je sais que voilà elle n'a pas mis fin à ses jours samedi soir car elle m'a répondu dimanche à 7h du matin mais qu'elle est morte dimanche en milieu de matinée apparemment. Pourquoi je ne lui ai pas proposé la sortie dans mon sms à 7h du matin? Ca aurait peut-être changé quelque chose? Mais d'un côté voilà en 2007 elle a été dans le coma, dès 2007 elle voulait mourir, et voilà comme on me dit elle pouvait faire ce geste pendant que j'étais en cours, ou en voyage. Mais voilà j'avais réussi à intervenir à toute ses tentatives de suicide... Mais là le hasard, trop de médicaments par rapport à d'habitude, un nouveau traitement, un mélange avec de l'alcool, et j'ai appris, plus tard, que la pharmacienne lui avait fait une avance de trois mois de son traitement (j'ai voulu parler à  cette pharmacienne mais je n'ai aps réussi à avoir ses coordonnées et j'ai fini par le plus être en colère), donc elle voulait mourir. Non je ne pouvais pas la sauver tout le temps. Et d'un côté voilà elle reçoit mon sms à 7h du matin de sa fille et 2h après elle se suicide? Déjà je ne sais plus quand je lui avais écrit je t'aime etc et elle avait quand même tenté de se suicider... Je culpabilise j'aurais dû faire davantage me renseigner plus. Pourquoi j'en sais plus maintenant qu'elle est morte? Ce qui ménerve c'est qu'on dit que la dépresison se soigne que "seulement 7% se suicident" même ma psy m'a dit ça, mais moi j'ai la preuve qu'on ne peut pas forcément guérir d'une dépression, ma mère avait tout essayé. Mais être isolé, sans vie sociale, avec des pb financiers, un entourage qui vous lâche, une psy qui ne fait que des ordonnances... Longtemps l'ai cru pouvoir la sauver et peu de temps avant sa mort j'ai compris que non... Je culpabilise trop. Pourtant j'ai fait des démarches pour qu'elle ait un logement social mais elle n'a pas rempli le dossier, pour qu'elle bénéficie d'aide pour pouvoir consulter un psychologue et non plus un psychiatre... Bref Mammj ne comprends votre colère sur l'entourage qui laisse le dépressif etc ... Je suis fatiguée, perdue... Merci de me répondre ça me ferait plaisir je vous écrirai demain
Titre: Re : Avec toi, dans la pensée, dans tes pas, tu devrais être là...
Posté par: zenetrouge le 27 septembre 2012 à 04:12:36
A titeac
je viens de lire ton long message et je ressens pour toi une très grande compassion, ma pauvre petite, la maladie dont souffrait ta maman était je pense bien plus grave qu'une simple dépression et jamais , même avec tout ton amour tu n'aurais pu l'empêcher de passer à l'acte. c'était normal que tu te protèges, c'est beaucoup trop lourd pour une ado, il ne faut pas te sentir coupable, la coupable c'est cette saloperie de maladie, tu as fait tout ce que tu as pu, mais t'éloigner un peu c'était pour toi une question de survie, crois moi, j'ai connu cette culpabilité, mon mari s'est suicidé après quelques années où je l'avais quitté et je me suis sentie responsable tellement longtemps, pourtant je sais (j'étais infirmière en psy) que rien ne peut vraiment aider une personne suicidaire mais au contraire tout le monde dans l'entourage en porte le poids. Il faut t'enlever cette idée que tu es responsable, tu es victime toi aussi, courage...
Je t'embrasse
Michèle
Titre: Re : Avec toi, dans la pensée, dans tes pas, tu devrais être là...
Posté par: BLUEVELVET le 27 septembre 2012 à 06:23:01
Bonjour à toutes er tous,

Je suis tout à fait du même avis que Zenetrouge, je ne suis pas dans le médical mais j'ai vécu la métamorphose de mon mari, c'est quelque chose d'insidieux. La seule responsable c'est cette saloperie de maladie. Je suis restée avec mon mari jusqu'à ce qu'il se suicide et Dieu sait que ce n'était pas la fin de l'histoire que j'espérais mais j'étais à un point où c'était si lourd certains jours que je me demandais s'il fallait partir ou rester, non pas par rapport à lui car c'était mon mari et je voulais encore et toujours l'aider mais par rapport à moi. Un de mes enfants m'a plusieurs fois proposé de venir chez lui pour quelques heures, pour me laisser souffler un peu. Cela devenait effectivement une question de survie pour moi car cette maladie détruit non seulement le malade mais aussi l'entourage. On est face à un phénomène dévastateur et rien ne peut l'arrêter ni le contrer.

Certains m'ont dit après son décès, tu aurais du l'hospitaliser, l'emmener de force enfin ! Mais bien sûr mesdames, messieurs les biens pensants qui arrivez après la bataille ! mais cette maladie, ce n'est pas un bras cassé que l'on répare, le traitement, si peu qu'on l'on puisse en guérir, réside sur un travail de longue haleine où la participation du malade est requise. Mon mari ne voulait pas. Quant aux médicaments, il en prenait en quantité, cela n'améliorait rien. Il a fini par prendre toutes ses boites..........................un beau soir de juin. Je suis convaincue qu'il ne souffre plus maintenant de son mal être. Mais quel gâchis ces longues années où il n'était plus lui même !

Dans un autre fil je disais que nous sommes tous victimes de cette maladie et en premier lieu celui qui met fin à ses jours. Je n'ai pas de culpabilité et mes enfants non plus. Nous sommes dans la peine, la violence de cet acte, l'impuissance et le comment je fais avec maintenant mais pas dans la culpabilité. Nous sommes victimes.

Que votre journée vous apporte un peu d'apaisement à toutes et tous c'est ce que je vous souhaite de tout mon coeur.

BLUEVELVET

Titre: Re : Avec toi, dans la pensée, dans tes pas, tu devrais être là...
Posté par: Claudahoa le 27 septembre 2012 à 08:28:11
Bonjour Bluevelvet,

Comme je suis d'accord sur ce que tu dis et il est important de nous déculpabiliser car certains bien-pensants ne se gênent pas pour essayer de nous maintenir dans une forme de culpabilité!
Mais oui nous sommes des victimes,victimes de la maladie,de la mort de ceux que nous aimons mais aussi des structures et soins psychiatriques qui enlisent plus qu'ils ne soignent.Encore hier je suis allé voir mon frère hospitalisé en service psy,déambulent dans le couloir tout un tas de personnes,de tout âge,de toutes pathologies confondues sans aucun soutien,sans aucune attention des soignants.C'est vraiment l'asile décrit au 18ème siècle...Comment  pouvons-nous  protéger ceux que nous aimons et sont malades avec de tels lieux?
Ma fille a été hospitalisée ,quelques semaines après elle était enterrée!Un ami d'enfance à mon fils,20ans,a été hospitalisé,quelques jours après il sautait du haut d'un immeuble,le fils d' amis 28ans,suivi par une psy a sauté d'un rocher,une jeune amie,24 ans sortant d'hospitalisation a avalé tous ses comprimés et est enterrée près de ma Loulou...Alors stop!!Je peux encore en citer...Au lieu de compter nos morts,de nous culpabiliser quelques fois,regardons une bonne fois pour toute la misère,l'inadaptation et aussi malheureusement l'incompétence de notre médecine psy qui tuent beaucoup trop...
Je suis très en colère ce matin,très mal dormi de voir que le carnage continue...
Tendrement
Claudia
Titre: Re : Avec toi, dans la pensée, dans tes pas, tu devrais être là...
Posté par: Claudahoa le 27 septembre 2012 à 09:17:26
Bonjour Mammj'

Comme je voudrais faire naître un peu de sourire sur tes lêvres ma chère Mammj',je n'ai pas de mots pour t'être aidante et pourtant avant j'en étais capable mais ma fille a emporté avec elle une partie de moi qui bloque mes mots!
Ne peux-tu pas te trouver une activité,un loisir qui t'accorderait un peu d'apaisement quelques heures??Je ne peux que te dire que tes petits-enfants ont tant besoin de toi, même s'ils ne peuvent te voir comme ils voudraient!!Réagir pour ceux qui vivent voilà les missions que nous ont confiées nos enfants en partant!!!J'ai eu un véritable électrochoc en voyant que ma fille aînée avait perdu plus de 15kgs depuis la mort de notre Loulou et si je ne réagis pas je vais aussi la perdre!!Alors je suis repartie aux cours de danse pour remettre un pas dans la vie,je suis très soutenue par ceux qui savent,les profs...Je me force à jouer le jeu du sourire,du mot gentil même si dans ma voiture je craque ce sont des heures de répit de gagné!!Du coup ma fille se dit maman ne va pas aussi me quitter en mourant,je sais que c'est sa crainte car c'était mon souhait souvent...
Mammj' ni toi ni moi ne savons pourquoi la vie existe mais nous savons le chagrin du départ de ceux qui nous sont chers alors retardons au maximum ce nouveau chagrin pour eux...
Prends-soin de toi Mammj',je pense très souvent à toi...
Très tendrement
Claudia
Titre: Re : Avec toi, dans la pensée, dans tes pas, tu devrais être là...
Posté par: Mammj le 27 septembre 2012 à 14:28:43
Pour Celles et Ceux que ces références intéressent :

    Suicide, un tabou français - dernier ouvrage ?  (voir sur Google)
Michel DEBOUT – Gérard CLAVAIROLY, Éditions Pascal, mai 2012

"Michel Debout a rencontré de multiples familles endeuillées par le suicide d'un être cher ; il a beaucoup parler de ceux qui survivent à leur acte; il s'est convaincu que le suicide est la marque du désarroi extrême et non celle de la liberté.

Voyage au bout de la détresse : Comment prévenir le ... - France Inter
www.franceinter.fr/emission-le-telephone-sonne-v...
Titre: Re : Avec toi, dans la pensée, dans tes pas, tu devrais être là...
Posté par: Mammj le 27 septembre 2012 à 15:17:33
Bonjour à toutes et tous.
Ce matin j'ai été obligée de sortir.... pas le choix !
A Titeac,
Je relirai une à nouveau votre post car je suis sûre que certaines choses vont m'échapper... mais je tenais à déjà vous envoyer
ce message pour vous dire surtout combien vos réactions m'ont émue... Vous décrivez avec tellement  de précisions
les effets provoqués par cette horrible dépression, notamment cette espèce d'aboulie due je pense à un ralentissement psychomoteur, de même que les ruptures consécutives à cet état, sur le plan familial, socio-professionnel et autre ... oui Il s'agit d'une maladie sournoise, une maladie invisible pour les autres, parfois niée,  mais une véritable descente aux enfers pour la personne qui la subit !
Ce qui est différent pour ce qui vous concerne, c'est qu'il s'agit de votre maman et pour  moi de ma fille, que celle-ci n'avait jamais fait
de tentative de suicide, qu'elle a basculé au bout de quatre mois, que je n'ai rien compris rien vu venir !
Vous ne pouvez pas être responsable pour votre mère, d'ailleurs elle voulait que vous viviez votre vie, elle a cherché à vous tenir à l'écart, elle ne voulait plus être une charge pour vous, elle vous aimait bien trop pour vous confiner dans sa maladie !  Bien sûr qu'elle aurait pu avoir des soins plus appropriés, mais on ne sait pas encore soigner certains types de dépressions, ni même les diagnostiquer.....
C'est après la mort de ma Cath, qu'on m'a révélé qu'on n'avait pas mesuré la gravité de sa dépression, qu'on a seulement pu émettre un diagnostic ou plutôt nous le faire savoir !!!
Et c'est en sortant d'un unique séjour à l'hôpital -sans suivi- plus affaiblie qu'à son arrivée, qu'au bout d'un mois elle a mis fin à ses jours....,
J'ai déjà tout raconté dans les détails , sur ce forum, en commençant à la rubrique "bac à sable" !
L'horreur a été l'attitude des uns et des autres, tous l'ont fuie.... elle, également  pleine de vie,  n'intéressait plus personne !
Rassurez-vous Titeac, en tant que mère, moi non plus je n'aurais pas voulu empêcher mon enfant de vivre, j'aurais trouvé une
solution, je ne sais pas laquelle par contre ! Dans quel état de distorsion du conscient se trouve celui qui en arrive à passer à
l'acte, je ne sais pas alors que j'ai eu des moments bien difficiles...
Je ne peux parler que pour moi, en fonction de  mon ressenti, de mon vécu... des ruptures graves et conflictuelles que ma fille
traversait et lorsque j'ai écouté l'émission sur France Inter de février dernier, j'ai eu confirmation qu'effectivement nous ne l'avons pas aidée à parler... j'ai trop fait confiance à sa psy qui a assisté à la dégradation de son état sans, avec l'accord de ma Cath, solliciter le soutien de ses  proches.... de son ex-conjoint surtout qui n'a fait qu'amplifier sa peur de perdre ses enfants.... son dernier jour ! Je ne croyais pas qu'elle était en danger... maintenant je sais, trop tard !
Ce qui fait que je suis encore sous le choc et l'immense  regret, c'est évident,  de ne pas avoir su... de ne pas avoir pu  mieux entourer ma fille unique, pour contrer ceux qui la critiquaient, qui la bousculaient pour qu'elle retourne à une vie "normale".... alors qu'elle était pieds et poings liés.... qui aggravaient son mal !
Titeac, je vous relirai... dites-vous que vous ne pouviez pas tout  prévenir, qu'à vous seule vous ne pouviez rien de plus... ne vous
culpabilisez pas, allez vers  votre vie, c'était... c'est....  le désir de votre maman.
Je souhaite que vous soyez entourée sur le plan affectif d'abord.... pour vite vous faire confiance de nouveau.
Je vous indique un fil de discussion que j'ai relu hier soir d'un échange entre "Manue" (devenue invité)
et "MarieJ" qui  lui répond de façon très humaine et très juste, vous verrez... (même si l'histoire diffère de la vôtre).
Il s'agit de vivre pour vous maintenant.
Affectueusement.


http://forumdeuil.comemo.org/index.php/topic,58.msg385.html#msg385
Titre: Re : Avec toi, dans la pensée, dans tes pas, tu devrais être là...
Posté par: Mammj le 27 septembre 2012 à 16:12:59

Un témoignage bien douloureux Mamita... j'ai une pensée chaleureuse pour votre amie que vous connaissiez bien et toute sa famille....
On ne croit  jamais que ce mal peut atteindre à ce point et anéantir une personne en un laps de temps si court... Elle s'est enlisée dans ses peurs de se retrouver seule.... des peurs qui devaient l'obséder depuis l'annonce de la maladie de son mari !
Nous sommes tellement inégaux face aux coups durs de l'existence....
Comme je compatis à la douleur de toute cette famille.

Prenez soin de vous.... amicalement.    Mamm'j




Titre: Re : Avec toi, dans la pensée, dans tes pas, tu devrais être là...
Posté par: Mammj le 27 septembre 2012 à 16:43:00
A Zenetrouge, BLUEVELVET, Claudia,

Dans vos interventions suite au poste de Titeac, on peut dire que  ce sentiment de culpabilité  revient souvent,  qu'il  freine ou pas notre vécu du deuil. Quand bien même nous voulons, disons,  nous en dégager, il apparaît toujours en filigrane dans nos posts ! La encore chacun s'en libère comme il peut ! D'ailleurs, il me semble que c'est une question qui va être posée à C. Fauré lors de la réunion du 17 novembre, bien qu'il l'ait abordée dans ses livres "vivre son deuil...." "après le suicide d'un proche" et que ce thème est également repris dans les vidéos.
J'avais déjà répondu sur  ce sujet dans  d'autres fils "la faute à qui" "conférence du Dr Pommereau" peut-être...

Moi, pour le moment je reste sous le choc et  pour la première fois de ma vie je ne suis plus pressée, ma fille étant décédée à 46 ans 1/2 je n'ai plus le punch que j'avais à cet âge-là  lorsqu'elle me quittait pour aller,  heureuse,  vers sa vie ; je sais que je peux remonter la pente comme je pourrais ne plus me relever mais je ne me bousculerai plus ! Plus rien ne m'intéresse, c'est le vide sans elle... Je l'ai élevée seule de dix à vingt ans et jusqu'à 25 ans elle n'était pas bien loin de moi....

C'est d'abord la colère contre tous qui m'a tenue,  surtout pas contre elle, ma Cath chérie, surtout pas, elle a trop souffert...
Aujourd'hui, plus seule que jamais, (mon chagrin fait fuir)  j'ai le corps engourdi, la tête qui bouillonne et... on verra bien demain....
Je ne suis pourtant pas sans me demander pourquoi mon ex-gendre ne m'a pas appelée pour aller rejoindre ma petite-fille. Sachant (elle me l'a dit) qu'il lui pose toujours la même question après mon départ :  : "de quoi vous avez parlé avec mamie ?" selon comment elle interprète mes paroles et comment elle lui raconte les choses... il s'en faudrait de  peu pour qu'il fasse barrage ! Je le découvre....

La situation que je dois affronter est quoi qu'on en dise anxiogène, courir désespérément derrière deux petits-enfants -envers
et contre tout- pour tenter de garder un  lien, je vous assure que j'ai bien souvent envie de baisser les bras !
Je ne sais plus si je dois persister certains jours !
Bref, je pense trop....

Force et douceur à toutes.
Mamm'j
Titre: Re : Avec toi, dans la pensée, dans tes pas, tu devrais être là...
Posté par: BLUEVELVET le 27 septembre 2012 à 20:52:22
Bonsoir à toutes et tous,

Mammj, dans chacun de vos messages votre douleur est là et comme j'aimerais vous aider à ne plus vous sentir coupable et à vous guider vers l'unique coupable, cette maladie. Je suis même persuadée que la culpabilité que vous éprouvez en ce moment n'est que la continuité des effets pervers de cette maladie, la dépression.

Je suis comme vous, j'ai envie de douceur, de ne plus me presser, de ne plus entendre crier, je crois que c'est un peu le contre pieds de cette violence que l'on a reçue et qui nous a menées dans la douleur qui nous donne ces envies.

Vous vous êtes totalement investie dans votre fille, l'avoir élevée seule est très courageux de votre part.

Vous dites que votre chagrin fait fuir et vous avez raison, la société actuelle n'est pas faite pour affronter le chagrin. Votre chagrin est à vous, c'est votre bien vous le prenez et le nourrissez quand vous voulez sur ce site où le chagrin peut s'exprimer librement. Cette société est très déstabilisante car en ce qui me concerne je ne peux pas "politiquement correct s'entend" exprimer mon chagrin, ni exprimer de la joie, cela n'est pas correct, pourtant la vie continue avec ses joies et ses peines...

Je crois, comme je l'ai déjà dit dans un autre fil, que vos petits enfants ont également besoin de vous, d'une grand-mère choyante et aimante qui fait des sorties avec eux, des activités avec eux, en leur parlant de leur maman quand elle était petite (mais pas forcément quand vous aurez envie d'en parler mais quand eux auront envie et qu'ils vous poseront sans doute des questions, dis mamie........). Votre ex gendre pourra toujours poser les mêmes questions mais vos petits enfants répondront qu'ils sont allés au cinéma, voir tel film qu'ils ont aimés,  ont fait un Mac Do, ont fait une ballade au parc, qu'ils ont fait une partie de cartes, un MONOPOLY et tant d'autres choses que l'on peut faire avec sa grand-mère et les conversations qu'ils auront eu avec vous au sujet de leur maman dans ces moments ne seront certainement plus la priorité à raconter. Votre énergie ce sont vos petits-enfants, à vous de trouver la bonne équation entre votre souffrance et la joie d'être avec eux.

Je vous adresse toute mon empathie.

BLUEVELVET


Titre: Re : Avec toi, dans la pensée, dans tes pas, tu devrais être là...
Posté par: Mammj le 28 septembre 2012 à 10:06:45
Bonjour à toutes et tous,

à BLUEVELVET,

Oui, retrouver un peu de paix... de confiance en soi.... c'est la quête que nous poursuivons ici sur ce forum ; où exprimer notre souffrance nos questionnements ? Ma psy m'écoute ainsi bien je dois dire, et me laisse aller à mon rythme ; par contre dans les groupes de paroles de quelques associations dont j'ai fait l'expérience, le partage des mots de la douleur n'est pas forcément aisé ! Je n'ai rencontré qu'un couple ayant perdu, par suicide, un enfant de l'âge de ma fille , laissant deux grands ados qu'ils ne voient plus ! Outre le drame,  quand au traumatisme s'ajoutent des conflits familiaux, c'est particulièrement lourd à porter, à gérer....

En tant que mère d'une enfant qu'on a suivie de près puis de loin pendant plus de 46 ans, comment ne pas se remémorer les
débuts de sa vie en famille, comment ne pas chercher à retracer les moments où une vulnérabilité a pu s'installer ?  On refait le
parcours à l'envers c'est indéniable.... Quant à ce qui s'est passé après, dans sa vie de femme, d'épouse et de mère.... il y a de nombreux blancs, d'autant qu'elle était discrète... Alors depuis un peu plus de 14 mois, grâce à des documents qu'elle a laissés chez moi j'ai découvert les difficultés qu'elle rencontrait  AVANT de sombrer peu à peu dans d'une dépression  sévère non prise au sérieux, voire niée, d'où l'absence d'indulgence et d'aide de l'entourage !

Cela dit, à la lecture du "témoignage d'une maman" rapporté par Anjélik, on se rend compte qu'il faut des années pour s'en remettre et, pas plus tard qu 'hier soir, je disais à une amie au téléphone que le bout de ma vie n'y suffirait pas...
Nous avons également parlé des enfants de ma Cath,  qu'elle a connue petite, toutefois si la situation que nous vivons après un tel
drame est incompréhensible pour nous elle l'est à plus forte raison  pour ceux qui portent un regard extérieur sur ces événements
tragiques...

Il y a un an et demi, c'est leur maman qui préparait leur programme, notamment pour sa petite et qui favorisait les liens entre nous tous, aujourd'hui tout est désorganisé et ses enfants grandissent pendant ce temps là !
Hier soir, par la nounou, j'ai appris que ma petite-fille n'était pas allée à l'école l'après-midi du fait d'un accès de fièvre.... Ce matin, j'avais un message du père me demandant si je pouvais  aller la rechercher à l'étude ce soir, pas avant ! Maintenant j'attends de connaître l' heure à laquelle il rentrera car j'habite à 30 kms...
Elle ne serait  pas contente paraît-il parce que son grand frère ne revient pas passer  le week end avec eux, parce que  le père a une amie "envahissante" selon elle,  et qu' elle alors ? Il va devoir organiser quelquechose avec les petites copines, comme je le faisais autre fois pour ma fi-fille (fille unique).

Après le choc, le manque, l'absence que je n'apprivoise pas du tout mais pas du tout, qui pèse encore plus - même si  je m'efforce de contenir -  lorsque je vois cette petite sans sa maman, dire que j'assume chagrin qui me ronge,  douleur  et situation présente... serait présomptueux, mais j'essaie et je m'effondre dans mon lit le soir... un sacré travail sur soi n'empêche,  par amour pour ma fille... pour ses amours dont l'ainé commence à voler  de ses propres ailes (sauf économiquement bien sûr).

Je parviendrai bien à faire entendre  à mon ex-gendre qu'il doit cesser  de critiquer la maman des enfants (lui qui sanglotait
à la chambre funéraire et aux obsèques !) car il les perturbe psychologiquement  et tôt ou tard je vais rectifier devant eux ; qu'il ne nuise plus à l'image de leur mère, à l'amour partagé, à leurs bons souvenirs qu'ils gardent au plus profond de leur coeur.... Voilà mon objectif  avec celui de sortir un peu de ce chagrin pour plus de présence pour la petite.

Nos écrits sont un journal en quelque sorte, je vais me décider à imprimer mes pages puisque je n'arrive plus à écrire autrement que sur ce clavier !

Chaque jour de nouveaux  endeuillés déposent leur peine, d'autres s'éloignent, j'en déduis que pour beaucoup d'entre nous c'est
un passage presque obligé pour réussir à voir clair en soi, tenter de faire le point puis  retrouver un jour qui sait la force d'émerger !!!

Merci BLUEVELVET.... merci de vos apports à toutes et tous .

Affectueuses pensées.  
Mamm'j

Titre: Re : Avec toi, dans la pensée, dans tes pas, tu devrais être là...
Posté par: titeac le 29 septembre 2012 à 19:52:40
Merci à tous je suis contente que vous m'ayez répondu et donné votre opinion sur la culpabilité que j'éprouve. Ça me touche et m'aide beaucoup même si je n'arrive pas à me persuader que je n'aurais pas pu faire davantage. Ma psy m'avait dit, il y a des mois, qu'il faut accepté que je n'aie pas tout fait, que je n'aie pas été parfaite. Le Dr Fauré dit quelque chose de similaire dans son livre Après le suicide d'un proche. Je vais essayé d'accepter cela. C'était pourtant fait, je croyais, mais ça revient, de nouvelles idées me viennent.

Je suis contente de  pouvoir partager avec vous sur ce forum, pendant des mois j'allais sur des forums juste pour lire mais je n'ai jamais eu cette envie je ne sais pas pourquoi ça vient maintenant alors que le 30 octobre ça fera un an. En tout cas grâce à ce site j'essaye de dire à mon entourage que j'ai encore besoin de leur aide, je leur dis de lire la page "aider un proche en deuil" mais je pense qu'il y a de la gêne, ils sont mal à l'aise, s'ils lisaient cette page ils comprendraient combien ça m'aiderait de reparler de ma maman etc. Car on début on peut en parler, mais plus le temps passe et plus les gens évitent le sujet.

J'aurais tellement de choses à vous dire. J'aimerais maintenir ce lien intérieur avec ma maman mais je ne fais rien, soit je l'oublie par moment, soit je souffre en pensant à elle. Je n'ai pas trouvé de rituel qui me convienne plus qu'un autre. Avez-vous des idées/conseils, avez-vous trouvé votre rituel?

Merci
Titre: Re : Avec toi, dans la pensée, dans tes pas, tu devrais être là...
Posté par: Mammj le 03 octobre 2012 à 14:23:29
Bonjour Titeac,

Ce lien intérieur avec votre Maman, vous le maintenez, à votre manière à vous, c'est évident, mais  selon votre disposition
d'esprit, les émotions qui viennent en vous à certains moments  ! Il n'y a pas de règle....

De mon côté, je constate que je ne m'impose pas de rituel, je fais comme je le ressens... C'est-à-dire que
j'allume ou pas une bougie, le soir ou le matin mais  souvent matin et soir... devant la photo de ma fille. Je peux dire que
chaque jour, je serre contre mon coeur l'une de ses photos, comme je lui parle de ce qu'elle aurait souhaité entendre !
Je retourne également sur des lieux, ceux qui sont à proximité de chez moi bien sûr, pour y retrouver ce que nous avons
partagé...  encore douloureux certes mais indispensable pour moi ! Son absence reste déchirante...

Douces pensées.   Mamm'j
Titre: Re : Avec toi, dans la pensée, dans tes pas, tu devrais être là...
Posté par: Mammj le 07 octobre 2012 à 10:40:01
Bonjour à toutes et tous.

Lever difficile... les sanglots, les larmes sont toujours là... Peu ou pas d'appel des miens.... D'abord ils s'en veulent sans doute ( illusion ) de ne pas avoir aidé ma fille,  de l'avoir même bousculée, de lui avoir fait la morale parce qu'elle ne parvenait pas à se ressaisir.... allant jusqu'à  nier la dépression dans laquelle elle a sombré suite à un divorce conflictuel. Et c'est à mon tour d'être larguée, après sa mort !
Tous se préservent... On aurait pu en parler, s'expliquer, admettre certaines méprises, non pas question, "la porte est ouverte, quand tu veux" voilà ce que j'entends.... moi, l'aînée qui ai toujours aidé tous les miens, ma fille n'approuvait pas toujours d'ailleurs surtout lorsque je me suis retrouvée seule avec elle....

Par ailleurs, tout va bien pour son hyperactif d'ex-mari qu'il me faut croiser de temps à autre pour réussir à voir les deux enfants ; il a bien essayé de les éloigner de moi mais je m'efforce de tenir bon de ce côté là ! Toutefois je ne les  entends parler que des grands parents paternels des oncles, tantes et cousins, de leurs réunions, etc... etc... (qui ne sont pas en deuil eux !).
Tant mieux pour les enfants qu'ils soient ainsi entourés... c'est leur bien-être qui importe aujourd"hui, je ne cesse de me le répéter...

Toutefois que c'est dur à vivre une telle situation d'autant que ma petite fille (10 ans) est trop gâtée par les adultes qui pensent ainsi
pallier à l'absence de sa maman... Elle en devient très exigeante notamment les courts moments où  je me trouve seule avec elle !
Que dirait ma fille ? Que ferait ma fille ?  je ne cesse de me poser la question... je ne peux céder à chaque fois !
Autant elle est vive et subtile, autant elle peut insister et pinailler inlassablement pour aller dans les magasins, ce qu'elle a tout le temps de faire avec son père, son frère, sa nounou, ses grands-parents paternels chez qui elle passent tous les mercredis.
Je ne tiens  pas à ce que le père me reproche de la gâter comme cela s'est produit cet été ! Paradoxalement, l'amie qu'il amène
maintenant dans la maison de ma fille, ne cesse de  faire des cadeaux à ma petite , l'a même emmenée chez un coiffeur "de renom"....
Est-ce bien sain pour cette enfant à qui la maman manque indéniablement à son épanouissement ?

Ô ma Cath, toi si forte dans le passé,  pourquoi as-tu été si malheureuse ?  Tu as trop souffert des agissements de ton conjoint, de notre incompréhension à tous ;  tu ne le méritais pas, nous devions te soutenir sérieusement et plus vite ! Nous n'avons pas suffisamment parlé de ce que tu vivais, ce que tu ressentais intérieurement, je m'en veux tu sais de ne pas avoir compris ton profond désarroi... j'en veux à celui qui a passé 22 ans avec toi, à l'entourage à proximité qui a été aveugle et sourd !
Ma chérie je  voudrais tant que tu sois à ta vie... Qu'est-ce que je fais là maintenant dis-moi,  sans toi  mon unique enfant ? Je n'ai plus aucun ressort, plus rien n'a de sens, je me cloitre... Ne me demande pas de te survivre trop longtemps !

Paix et espérance....
Mamm'j
Titre: Re : Avec toi, dans la pensée, dans tes pas, tu devrais être là...
Posté par: BLUEVELVET le 07 octobre 2012 à 11:22:10
Mammj,

Votre douleur est bien palpable.

Vous auriez voulu faire plus pour votre fille mais qu'auriez vous pu faire de plus ? Cela l'aurait-il aidée ? Nous ne le savons pas, nous ne pouvons que l'imaginer puisque nos disparus ne sont plus là pour nous le dire.

Votre entourage se préserve. Beaucoup de gens ont encore énormément de mal avec le tabou du suicide et celui du deuil dans cette société, je ne crois pas qu'ils soient dans la culpabilité, ils sont gênés. Passées les funérailles, on dirait que le deuil est fini pour eux, ils reprennent leur vie, alors que ce n'est qu'un début pour nous où chacun a un cheminement tellement personnel qu'il nous touche au plus intime de nous.

Votre petite fille est gâtée par la belle-famile, c'est comme vous le dites leur façon d'aborder les choses, je ne suis pas convaincue non plus que ce soit la façon la plus saine mais il faut laisser à chacun sa liberté d'expression.

Personne ne vous interdit de les aborder autrement, (même si on vous critique sur ce sujet) d'avoir des échanges simples avec elle, n'est-elle pas à un âge où elle peut comprendre qu'elle peut avoir tout le matériel d'un côté et que d'un autre elle peut avoir un échange avec sa grand-mère qui lui parle de sa maman. Elle essaie d'avoir avec vous la même chose que dans la belle-famille c'est normal je crois mais, je sais et sens bien que votre douleur est immense et que cela demande un effort qui semble énorme au stade où vous êtes, mais si c'est votre façon de voir les choses il faut lui dire en douceur, calmement, sans pour autant critiquer l'autre façon de faire.

En douceur n'arriveriez-vous pas à cet échange avec votre petite fille ? Je ne sais pas, c'est une idée qui me vient et sans vouloir vous donner de conseil, mais faire ensemble une tarte, un plat que sa maman aimait faire, une ballade et parler de sa maman, je pense que, même si elle ne le dit pas, votre petite fille a aussi besoin de vous pour cela mais cette enfant doit aussi être en pleine remise en question avec les tourments de son âge face au deuil de sa maman.

Je pense qu'elle pourrait très bien faire la part des choses entre la belle-famille et vous et qu'elle se construirait avec les deux.

Je vous adresse toute mon empathie et plein de douceur pour votre journée.

BLUEVELVET
Titre: Re : Avec toi, dans la pensée, dans tes pas, tu devrais être là...
Posté par: Mammj le 07 octobre 2012 à 18:44:07
Bonsoir à Toutes et Tous,

à BLUEVELVET,

J'ai commencé a raconter l'histoire de ma fille, 4 mois après sa mort, d'abord sur le  module "bac à sable".

Après le drame,  j'ai revu la détresse de ma fille, ainsi que   plusieurs signes précurseurs que les familles ne voient pas  la plupart du temps paraît-il  ; moi je n'ai jamais imaginé que ma fille pouvait traverser " une crise suicidaire", qu'elle était en danger.... Psychiatre et chef de service de l'hôpital ont fini par  me recevoir et ont reconnu qu'ils n'avaient pas mesuré la gravité de sa dépression !

On ne pouvait pas tout certes, mais je le dis et le redis, nous avons été dans le faire et non dans l'écoute.... Prévenus par le corps médical , oui nous aurions pu comprendre ce qu'elle traversait, l'entourer, faire en sorte que son état dépressif majeur soit pris en compte par tous et agir avec bon sens. Tout s'est ligué contre elle, dans son affaiblissement, son épuisement. On n'a pas cru qu'elle était malade, c'est grave car plein d'erreurs ont été commises et ont accentué ses angoisses.

Comme nous ici, elle avait besoin d'extérioriser sa souffrance.... Elle aurait dû voir quelqu'un une à deux fois par semaine, or elle était en rupture de soins ! Elle voulait s'en sortir, elle voulait récupérer pour retrouver ses enfants au plus vite,  agissait dans ce sens avant que son état ne s'aggrave !

A ce jour, mon ex-gendre est toujours aussi compliqué pour ne pas dire odieux... Que de difficultés pour rencontrer mes deux petits-enfants, c'est toujours le soir alors que j' habite à 30 kms... et il me prévient à la dernière minute, rarement la veille...

La petite (l'aîné prend son envol et décide) est très souvent chez ses grands-parents paternels où son père est aussi chez lui !
Le pli est pris, comme je l'ai dit ils n'ont pas perdu d'enfant et ne sont pas dans le chagrin. Son autre grand-mère cuisinant beaucoup et son père aussi, elle préfère que nous jouiions ensemble à des tas de jeux. Pourquoi exige-t-elle autant de moi les petites heures que nous passons ensemble ? J'essaie de comprendre.. Chez moi,  le père ne l'accompagne pas et elle ne veut pas rester dormir de toute façon, sans sa maman ! Parfois elle a envie de parler d'elle , parfois elle évite et je respecte.

Sa grand-mère paternelle  lui a fait un album de photos prises avec elle et sa maman... L'aîné avait le sien. Ils ont aussi un album photos que j'avais offert à ma fille, de sa naissance à son mariage. J'ai donc proposé qu'on fasse une "boite mémoire" avec souvenirs, anecdotes, etc... mais elle n'est pas prête...surtout en fin de journée !
Vendredi ce n'était pas prévu, son frère nous a rejointes, une agréable surprise bien sûr... Je les ai quittés vers 22 h pour reprendre ma route.... C'est tout ce qu'il  m'est permis d'apporter aux deux amours de ma fille pour l'instant, sachant qu'ils risquent d'aller vivre plus loin l'été prochain !

Je ne réalise toujours pas que ma Cath ne soit  plus avec ses enfants, avec nous. Je la vois en permanence, chez moi où elle a passé un mois de convalescence avant d'aller à son son ex-maison familiale pour ne plus en revenir ! Je suis meurtrie dans ma chair... La souffrance de mon unique enfant m'est et restera intolérable. Mon chagrin j'entends le vivre, même s'il m'éloigne de tous ; je n' attends plus grand chose des miens !

Merci de votre empathie, nos échanges nous aident sans nul doute  à y voir clair dans nos propres situations, je l'espère.

Douce soirée.   Mamm'j

Désolée de ces longueurs... un fois de plus !


Titre: Re : Avec toi, dans la pensée, dans tes pas, tu devrais être là...
Posté par: Mammj le 10 octobre 2012 à 11:59:46
15 mois ce jour que tu nous a quittés ma Cath,  c'était un dimanche soir... Tu avais pleuré le matin après avoir téléphoné
sur la terrasse,  ne voulant pas m'immiscer (ce que tu n'aimais pas en tant normal)  j'étais loin de m'imaginer les difficultés que tu rencontrais avec ton ex-conjoint pour voir ton fils...
Puis tu t'es ressaisie, ce que j'ai cru à tort... Enfin un rv a été fixé à 19 h.... Je t'ai accompagnée mais pourquoi ne suis-je pas restée avec toi alors que je t'avais toujours promis d'être  à tes côtés jusqu'à tu sortes de cette dépression ?

Tu craignais d'être abandonnée, tu l'as été ma chérie, tu t'es retrouvée seule dans une crise suicidaire que même le psychiatre
qui te suivait n'a pas vue venir.... Pour toute réponse, il m'a écrit,  "je fais partie des maillons faibles qui l'ont enfermée dans l'irrémédiable"... Mais c'est horrible !

Toi qui disais que ta "maladie était invalidante" une maladie invisible à laquelle personne n'a cru ma pauvre Chérie, alors que je t'aidais à te réinstaller, que je faisais  le projet de me rapprocher de toi et tes enfants, aujourd'hui c'est mon deuil qui est devenu "invalidant" qui deviendra chronique !  Et je me cache pour ne pas que l'on me bouscule comme on l'a fait avec toi.... mais toi tu avais des enfants et un travail à penser, dans ton extrême désarroi tu as cru ne plus être à la hauteur et  que tu allais devenir  un poids pour nous tous....

Nous avons été nuls avec toi .Je suis la seule à en souffrir, après toi... nos  proches sont plus que jamais absents ! Pourquoi n'avons-nous pas parlé calmement ?  Comment après toute ta souffrance incomprise, ton désespoir,  te dire je t'aime ?
Titre: Re : Avec toi, dans la pensée, dans tes pas, tu devrais être là...
Posté par: mamita le 10 octobre 2012 à 14:22:05
Bonjour Mammj

Vous savez Mammj, nous les mères "on ne peut pas TOUT" : prévenir, guérir, consoler, aider, soulager etc.

Il nous faut accepter avec humilité de ne pas avoir tous les pouvoirs, de ne pas toujours être à la hauteur, nous sommes simplement "humaines" mais nos enfants savent combien nous les aimons.

Vous avez fait ce que vous avez cru bon de faire avec votre coeur de maman, vous n'avez pas été nulle Mammj, bien sûr que non.

Votre Cath était adulte, c'était sa vie, et nous devons, nous parents, nous détacher de nos enfants adultes, la plupart du temps dans la normalité, nos enfants le souhaitent d'ailleurs.
C'est ce que vous exprimez quand vous écrivez "ce que tu n'aimais (s'immiscer) pas en tant normal"

Alors pour votre Cath, pour vos petits-enfants, cessez de vous tourmenter, tournez vous vers le meilleur de la vie.

Je comprends combien vous souffrez et mes mots ne  changeront rien à votre situation, à votre solitude mais sachez que je vous lis toujours avec beaucoup d'attention et d'empathie.


Marithé
Titre: Re : Avec toi, dans la pensée, dans tes pas, tu devrais être là...
Posté par: BLUEVELVET le 10 octobre 2012 à 20:05:24
Mammj,

Je suis d'accord avec Mamita, je suis mère aussi (mais je n'ai pas perdu d'enfants).

Nous voulons faire l'impossible pour nos enfants mais ce n'est pas toujours ce qu'ils veulent et nous ne sommes que des êtres humains avec nos limites, même si souvent nous les dépassons.

Nous mettons au monde nos enfants, les élevons et un jour ils font leur vie et même si nous restons leur pilier, nous ne pouvons pas tout suivre, contrôler, gérer. C'est la vie, un jour aussi vous avez quitté vos parents.

Il faut admettre votre impuissance mais dites à votre fille que vous l'aimez, avec beaucoup de douceur, que vous lui souhaitez d'être bien là où elle est, elle en a besoin encore et encore, elle a besoin de vous, et cela va vous aider aussi. Dites-lui, si vous le pouvez que vous n'êtes plus en colère, que vous savez qu'elle est bien.

Ce ne sont pas des conseils, je ne suis rien pour en donner mais votre douleur me touche et j'aimerais tellement vous guider sur cette voie qui mène à une autre relation.

Douce pensées

BLUEVELVET
Titre: Re : Avec toi, dans la pensée, dans tes pas, tu devrais être là...
Posté par: Mammj le 11 octobre 2012 à 20:56:45
Je vous remercie Mamita et BLEUEVELVET de votre empathie, sachant que vous aussi vous êtes très éprouvées par le drame que
vous venez de subir. Il me semble que rien que le partage de notre douleur, rien que de s'ouvrir à quelqu'un(e) qui sache... est en soi une aide.  

Même si je n'ai pas les mots ce soir pour  revenir sur certains points,  j'ai conscience que si nous avons en commun nos drames nos douleurs nous les affrontons  avec des moyens, des personnalités, et dans des contextes bien différents, le but à atteindre est toutefois similaire : un apaisement et peut-être un jour... une certaine sérénité !

Sur ce forum, ce qui importe c'est que nous puissions extérioriser  partager  notre souffrance, mettre des mots sur nos maux pour rester debout d'abord puis afin de  réussir à continuer notre chemin, avec chacun(e) nos émotions diverses , notre vécu, nos croyances... un entourage attentionné ou pas...

Je n'ai pas de conviction particulière, je sais simplement  que ma fille est le meilleur de ma vie qu'elle a lutté pour être bien  parmi nous, avec ses deux enfants, mais qu'une  maladie insidieuse et invisible a eu raison d'elle... sans prévenir...  Elle reste dans nos coeurs et dans nos esprits, elle fait partie de nous c'est indéniable .... Moi sa mère je reste sous le choc, les questionnements, ses enfants d'une autre manière aussi...  Mon chemin de deuil sera long et, sans l'imposer, je ne cacherai  pas mon chagrin comme ma fille a essayé de nous cacher son extrême détresse !

Mes affectueuses pensées à Toutes et Tous.   Mammj
Titre: Re : Avec toi, dans la pensée, dans tes pas, tu devrais être là...
Posté par: Mammj le 14 novembre 2012 à 15:46:28
A propos de la culpabilité : (j'ai sauté quelques  passages pour écourter...)

Face à des sujets ayant perdu un proche par suicide, le premier mouvement intuitif est de « déculpabiliser ». Pourtant si nous le faisons...... toute l’originalité de l’expérience vécue et fantasmée avec le suicidé seront annulées et l’endeuillé ne parlera que d’une place de pure victime que nous lui aurons d’emblée attribué. La culpabilité est structurante pour l’individu qui, objectalisé par l’événement subi du suicide, peut ainsi redevenir sujet. Sa présence est plutôt de bon augure car ce sentiment témoigne du fait que l’endeuillé n’est pas devenu un objet manipulable à volonté. De ce fait, elle peut être un moyen de résister au risque de néantisation. L’endeuillé par suicide en s’appuyant sur la culpabilité peut redevenir sujet de ce qui arrive. Paradoxalement, elle sert de moteur à la reconstruction du sujet.

30 La culpabilité consciente correspondant aux auto-reproches, erreurs affichées par l’endeuillé, est particulièrement renforcée dans le deuil après suicide en raison de l’impuissance où le sujet s’est finalement trouvé à pouvoir aider efficacement l’être aimé qui s’est finalement tué.

31 Cette culpabilité paraît différer selon les conditions de la perte. La première est celle où le suicide fut précédé de signes pré-suicidaires voire de tentatives de suicide. Michel Hanus[4] [4] M. Hanus, B. M. Sourkes, Les enfants en deuil, Paris, Frison-Roche,.........


32 L’autre situation est celle du raptus suicidaire. Le sentiment conscient de culpabilité est majoré dans la mesure où l’acte brutal vient signifier subitement à l’endeuillé que sa connaissance de l’être aimé n’était que partielle, qu’il y avait des dimensions inconscientes qui lui échappaient dans la relation à l’autre. Perte brutale de sa toute-puissance sur l’autre mais aussi de l’illusion de détenir un pouvoir sur sa vie et enfin de disposer d’un savoir absolu à son égard, ce qui ouvre à la problématique du sens.

33 En effet, parmi les réactions particulièrement présentes dans un deuil après suicide, il faut citer la recherche effrénée, compulsive de sens, que l’on peut comprendre comme une tentative de maîtrise de l’endeuillé pour échapper à la désorganisation. Pourtant, la progression dans son deuil sera en partie déterminée par ses capacités à renoncer à tout savoir....... L’évolution de son deuil sera étroitement liée à sa capacité de reconnaître et d’accepter la part d’insondable, de mystère, inhérente au suicide de l’autre. La recherche « pulsionnelle » du sens s’apaisera au moment où l’endeuillé attribuera, paradoxalement, à cette mort qui est en soi pur réel, hostile et étrangère, une valeur symbolique. Celle, à minima, que le suicide, à défaut de le comprendre, est toujours le signe tangible d’une souffrance insupportable.

Extrait de :    
www.cairn.info/revue-etudes-sur-la-mort-2005-1-page-91.htm.
Titre: Re : Avec toi, dans la pensée, dans tes pas, tu devrais être là...
Posté par: Méduse le 15 novembre 2012 à 10:35:00
Merci Mammy, cela clarifie certains ressentis.
Je te souhaite de trouver de l’apaisement
Affectueusement
Méduse
Titre: Re : Avec toi, dans la pensée, dans tes pas, tu devrais être là...
Posté par: Méduse le 25 décembre 2012 à 23:48:47
Chère Mammj,

Je suis chez mon père âgé pour quelques jours, alors je t'envoie juste ce petit mot pour te dire que je pense à toi, Mammj-Courage.

Méduse

Titre: Re : Avec toi, dans la pensée, dans tes pas, tu devrais être là...
Posté par: Mammj le 27 décembre 2012 à 13:24:35

Merci de cette pensée Méduse...
La souffrance de mon enfant m'est toujours intolérable et cette période de l'année, qui  fait remonter à la surface  tant de souvenirs,
ravive la mienne ! Je reste encore dans "les pourquoi"...

Que ces quelques jours auprès de ton père  vous conforte tous  dans l'affection  qui vous unit.

Chaleureusement.  Mammj
Titre: Re : Avec toi, dans la pensée, dans tes pas, tu devrais être là...
Posté par: mamita le 28 décembre 2012 à 15:48:29
Mammj, je pense à vous dans ces moments de solitude si douloureux en ces périodes de fête

J'aimerais tant que cette nouvelle année qui arrive vous apporte un peu de douceur dans le souvenir de votre Cath.

Marithé
Titre: Re : Avec toi, dans la pensée, dans tes pas, tu devrais être là...
Posté par: Mammj le 28 décembre 2012 à 19:07:11
 
Merci Mamita de vos douces pensées.... Ma Cath ne m'a jamais autant manqué... mais à quoi bon m'appesantir...
Je pense à vous aussi, aux efforts que vous faites pour être auprès de votre famille, de vos enfants et petits-enfants, dans
la pensée de votre fils Antoine...
Toute une famille qui vous le rend bien, même si c'est chacun à sa façon  vous en êtes très consciente et savez l' apprécier.
Très chaleureusement.
Mammj

Titre: Re : Avec toi, dans la pensée, dans tes pas, tu devrais être là...
Posté par: madâme le 02 janvier 2013 à 13:43:19
Bonjour Mammj,

Je peux imaginer ce que tu ressens. Le rejet de ton petit-fils ajoute à ta peine, mais comme tu le dis intelligemment, tu ne peux pas le forcer à te parler, ce qui risquerait de le rebuter davantage. Par contre, tu peux peut-être lui écrire une lettre dans laquelle tu pourras t'exprimer librement, en la terminant en lui disant que tu seras toujours là pour lui, quand il sera prêt.
Je me permets de te donner ce conseil, parce que j'ai été à un moment en conflit avec ma tante (que je considère comme me deuxième maman), et suite à notre dispute, je lui ai écrit une longue lettre. Elle n' y a pas répondu, et nous sommes restées 6 mois sans communiquer totalement. Et puis, nous nous sommes réconciliées. Nous n'avons jamais parlé de cette lettre. Inutile. J'avais pu m'exprimer, et elle avait certainement réfléchi de son côté au contenu…

Je souhaite que cette année puisse t'apporter de bons moments,

madâme
Titre: Re : Avec toi, dans la pensée, dans tes pas, tu devrais être là...
Posté par: marie-o le 02 janvier 2013 à 19:37:58
Mammj , bonsoir,

que cela doit être douloureux pour toi, cet évitement avec ton petit-fils.
mes 2 fils ont 25 et 22 ans, c'est difficile pour eux d'aller voir leurs grand parents, car ils sont dans une telle souffrance de part et d'autre
et, les manières de réagir tellement différentes
De plus ton petit fils a trouvé sa mère, et pour avoir trouvé mon mari, c'st un traumatisme énorme et je suis heureuse que cela soit moi et non un de mes enfants
et, naturellement les petits enfants s'éloignent de leurs grand parents en devenant de jeunes adultes
alors je te souhaite beaucoup de courage
Orchis
Titre: Re : Avec toi, dans la pensée, dans tes pas, tu devrais être là...
Posté par: *Ephémère* le 02 mars 2013 à 14:20:19



Paix et  douceur pour toi aussi, Mammj.



Titre: Re : Avec toi, dans la pensée, dans tes pas, tu devrais être là...
Posté par: angelik le 02 mars 2013 à 17:28:01
Bonjour Mammj
juste un petit mot pour te dire que je comprend ce que tu ressens, que moi aussi j'ai bien du mal à continuer mon chemin jour après jour...
Je lutte à chaque minute pour rester debout mais c'est laborieux et je doute souvent. Mais je ne peux pas abandonner, mes deux autres fils ont besoin de moi. Tes petits enfants aussi ont besoin de toi.
J'aimerais pouvoir te donner la force que je n'ai pas pour continuer. Cette fichue maladie a broyé nos vies de mamans.
Chacun de tes mots résonnent en moi et je comprend au delà des mots le chagrin qui est le tien, le mien...
Très affectueusement
Corinne
Titre: Re : Avec toi, dans la pensée, dans tes pas, tu devrais être là...
Posté par: Mammj le 04 mars 2013 à 21:54:29
Merci Ephémère et Anjélik pour vos mots et pensées chaleureuses....
Qu'est-ce que c'est dur en ce moment, il me semble que nous sommes nombreux dans ce cas !!!
Ma fille me manque cruellement !

Oui Anjélik, tes deux fils ont besoin de ta présence, plus que jamais ils ont besoin d'être entourés, ce sont eux qui t’insufflent la force
de continuer....
Moi il me faut tenir encore un peu pour qu'une petite-fille sache que sa maman n'est plus là parce qu'elle était malade !
Quant au grand qui s'échappe, qui ne parle de rien,  pourvu que le drame qu'il a vécu ne soit pas un handicap dans sa vie, pourvu qu'il n'en veuille pas à sa mère, elle ne le mérite pas mais pas du tout.

Une douce soirée et affectueusement à toutes et tous.
Mamm'j
Titre: Re : Avec toi, dans la pensée, dans tes pas, tu devrais être là...
Posté par: Cassiopée le 04 mars 2013 à 22:22:55
Bonsoir Mammj,

Pour toi aussi , de la douceur et du courage pour t'accompagner dans ce chemin dans lequel nous avons été toutes propulsées ... nous essayons de survivre , chacune à notre rythme avec nos diffficultés, quelques fois similaires d'autres fois différentes mais nous tirons un peu de force de tous ces échanges entre nous, nous pouvons tellement nous comprendre ....
Bonne nuit, qu'elle soit douce et sans tourment,
Amicalement
Cassiopée 
Titre: Re : Avec toi, dans la pensée, dans tes pas, tu devrais être là...
Posté par: BLUEVELVET le 05 mars 2013 à 06:15:17
Bonjour à toutes et tous

Nos enfants (et petits enfants) ont besoin de notre présence quel que soit leur âge.

Ils éprouvent un tel sentiment d'abandon devant la brutalité de ce geste. Nous sommes celui ou celle en qui ils placent leur confiance meurtrie et on n'a surtout pas le droit de trahir cette confiance meurtrie.

Nous sommes là pour les aider, à leur rythme, les laisser pleurer, hurler leur colère, parler de leur mère ou de leur père avec leurs mots qu'ils soient doux ou parfois plus durs, leur redonner confiance en l'avenir, rire avec eux.

Mammj, mon aîné en veut encore beaucoup à son père et pourtant je peux vous dire que c'était un formidable papa poule mais le geste est là et accepter qu'il en veuille à son père c'est reconnaître sa souffrance, son chemin passe par cette étape. Ce n'est pas pour cela qu'il n'aime pas son père, c'est juste la souffrance qui s'exprime.

Le drame vécu par vos petits enfants et nos enfants est dans leur vie de toute façon, on ne peut pas changer les choses, ils vont se construire petit à petit avec ce drame et on n'est pas toujours maître de cette construction, on peut juste les aider du mieux que nous pouvons.

Ce n'est pas chose facile mais un pas après l'autre, un jour après l'autre, les choses vont se mettre en place pour eux et pour nous.

Mammj, vous toutes et tous, je vous adresse mes douces pensées pour cette journée qui commence.

BLUEVELVET
Titre: Re : Avec toi, dans la pensée, dans tes pas, tu devrais être là...
Posté par: kika le 05 mars 2013 à 08:34:56

Bonjour Mammj


Je lis ce matin tes écrits et tes difficultes relationnelles avec ton petit fils

Puis je te faire part de mes réflexions.. Peut être serai je complètement a coté de la plaque, et j'espère que tu ne m'en voudras pas

A mon humble avis, ton petit fils

- pense que sa mère ne les aimait pas assez pour vivre
- d'autre part le traumatisme de la découverte de corps
- et surtout, surtout la culpabilité d'être sorti ce soir là.."si je n'étais pas sorti, elle ne serai pas passer à l'acte"
Lourd, lourd pour des épaules d'enfant...Cette culpabilité  doit le ronger intérieurement autant qu'elle te ronge toi même.

Et si en plus, il s'imagine qu'il est pour quelque chose dans le mal être de ta fille....
On voit bien que les enfants de divorcés pensent parfois qu'ils sont pour quelque chose dans la séparation de leur parents

Peut être que lorsqu'il te voit, il pense que tu souffre à cause de lui, que s'il était resté la ce soir là, il n'aurait pas failli vis à vis de sa mère, vis à vis de ta fille

Je jettes mes idees comme ça, je ne peux m'attarder davantage, je dois aller chez mon psy

Peut être que mes réflexions pourront t'apporter un autre angle de vue. Peut être ai je tort, totalement tord..

Avec toute mon affection

Malika 

Titre: Re : Avec toi, dans la pensée, dans tes pas, tu devrais être là...
Posté par: BLUEVELVET le 10 mars 2013 à 09:36:34
Bonjour à toutes et tous,

Non Mammj ce n'est pas simple, désolée si je vous ai blessée, je livre juste l'expérience de notre petite famille si cela peut aider et en aucun cas je ne voudrais blesser. Je me permettais d'intervenir sur votre fil pour vous livrer le ressenti de mes enfants.

Je me suis sans doute mal exprimée. Je voulais juste vous dire que vos petits enfants aiment leur mère, qu'elle est toujours leur mère mais ils sont sur le chemin de deuil de leur mère et la souffrance s'exprime différemment chez votre petit fils et votre petite fille et vous avez aussi votre souffrance.

Mon mari n'aurait jamais fait cela à ses enfants si la maladie n'avait pas fait son oeuvre mais l'acte est bien là et je peux vous dire que pour l'instant mon aîné, qui n'a pas vu le corps mort de son père avant l'arrivée de la police, n'a pas du tout envie d'entendre des mots de réhabilitation et de revalorisation de son père et pourtant il aime son père je le sais, il voudrait rêver de son père mais cela n'arrive pas. Mon cadet, qui a vu le corps mort de son père avant l'arrivée de la police, qui a voulu rejoindre son père après son décès, est déjà plus en paix avec son père, rêve de son père et nous évoquons sa mémoire avec tendresse, ce qui est impossible avec mon aîné. Les chemins sont totalement différents.

C'est infiniment moins douloureux pour moi car j'ai perdu un mari et non pas un enfant, j'en suis bien consciente et je respecte infiniment votre douleur de maman.

Je vous adresse tout mon courage et ma douceur pour cette journée

BLUEVELVET
Titre: Re : Avec toi, dans la pensée, dans tes pas, tu devrais être là...
Posté par: BLUEVELVET le 18 mars 2013 à 08:15:37
Bonjour à toutes et tous,

Mammj, depuis plus de vingt ans mon mari disait qu'il allait se suicider et je sais maintenant que mon mari avait des signes précurseurs les dernières années, il me suffit de lire certains sujets dans ce site pour trouver des similitudes dans ce chemin de suicide. Je savais que mon mari n'allait pas bien mais j'étais tellement impuissante devant la situation. Jamais je n'ai cru qu'il allait faire cela nos enfants, lui qui les aimait et chérissait plus que tout au monde. Cette maladie transforme les êtres inexorablement.

Je ne sais pas si l'on peut empêcher les choses, je n'en suis pas du tout convaincue, on aimerait pouvoir les empêcher mais à ce jour nous sommes encore bien petits devant cette monstrueuse maladie.

Mammj, vous posez la question vis à vis de vos petits enfants, vous pouvez leur dire votre affection, prenez votre rôle de grand-mère (même si votre coeur de mère est déchiré, je le conçois parfaitement) et laissez-les parler de leur maman quand ils en auront le besoin ou l'envie. Je comprends votre inquiétude pour vos petits enfants, ils construisent leur vie avec leur maman dans leur coeur, j'en suis convaincue, ils leur faut peut être un peu plus de temps pour vous en parler.

Mammj, je sais que survivre à son enfant est un déchirement sans fin, une lutte de chaque instant, j'ai failli perdre un de mes enfants il y a une vingtaine d'années et j'ai encore bien présente en moi cette lutte avec la vie que j'ai menée à l'époque et les mois qui ont suivi où je ne pouvais entendre une ambulance dans la rue sans éclater en pleurs... je crois que ce que j'ai vécu n'est qu'une infime partie de votre douleur aujourd'hui et je la respecte infiniment.

Douce journée à toutes et tous

BLUEVELVET
Titre: Re : Avec toi, dans la pensée, dans tes pas, tu devrais être là...
Posté par: mars29 le 04 avril 2013 à 23:15:30
Bonsoir Mammj,

je sais l'intensité de ta souffrance depuis longtemps déjà.

]Je ne veux plus compter les mois,ils m'éloignent inexorablement de mon enfant...

Mon arrivée sur le forum est réçente.J'ai perdu mon fils depuis 3 mois.
J'essaye de continuer à vivre...,tout en me disant:

Chaque jour qui passe me rapproche de mon enfant!

Nous ne ferons jamais le deuil de nos enfants.
Personne ne l'exige de nous Mammj.

un jour viendra où nous les retrouverons.
Ils sont juste de l'autre coté du chemin!

Que ce temps qui passe,t'apporte enfin la sérénité!
Tendresses, :-* :-*
Marce
Titre: Re : Avec toi, dans la pensée, dans tes pas, tu devrais être là...
Posté par: Méduse le 04 avril 2013 à 23:53:25
Quel déchirement, Mammj. En pensée, je reste à vos côtés.

Marce a bien raison.

Affectueusement

Méduse
Titre: Re : Avec toi, dans la pensée, dans tes pas, tu devrais être là...
Posté par: BLUEVELVET le 06 avril 2013 à 09:09:24
Bonjour à toutes et tous,

Mammj, comme le dit mars29, on ne fait jamais le deuil d'un enfant. D'ailleurs, fait-on un jour le deuil d'une personne aimée : on négocie l'absence avec chacun nos moyens.

Mon cadet est en reconversion professionnelle, il est content et dit : je veux que papa soit fier de moi. C'est le moteur qui lui permet de continuer. Je lui ai dit : papa est fier de toi, il me l'a dit. C'est vrai mon mari me l'a dit, je lui demande toujours de veiller sur nos enfants, de les protéger, c'est la répartition des taches du couple aujourd'hui.

Le fait de parler à mon mari est ma manière de négocier son absence. C'est doux quand je lui parle et c'est doux quand il me répond. De ce qu'il dit c'est qu'il regrette son geste, qu'il regrette toutes ses années gachées, que seulement maintenant il comprend autrement les choses.

Je me dis parfois que ce dialogue intérieur existe car c'est ce que j'aimerais qu'il me dise. Quand je rêve de mon mari, c'est aussi avec beaucoup de douceur, ce qui me conforte dans ma pensée que ce dialogue n'est sans doute pas imaginaire. Par moment je ne sais plus. Ce que je sais c'est qu'il me rassure et à ce stade du chemin je n'ai pas envie de trop me poser de questions.

Mammj je vous envoie un voile de douceur pour vous envelopper et tenter d'adoucir un peu l'absence.

Douce journée

BLUEVELVET
Titre: Re : Avec toi, dans la pensée, dans tes pas, tu devrais être là...
Posté par: BLUEVELVET le 11 avril 2013 à 06:50:04
Bonjour à toutes et tous,

Mammj, nos deuils sont très différents. Vous avez perdu votre enfant, mes enfants ont perdu leur père et j'ai perdu mon mari.

Je ne sais pas si on accepte un jour la situation telle qu'elle est, pour le moment je la comprend, j'ai pardonné, je l'admet, je ne l'ai pas acceptée surtout vis-à-vis de nos enfants.

Les frères et soeurs de mon mari ne venaient plus chez nous avant sa mort, ils m'ont dit le lendemain de sa mort que cela leur pesait de venir à la maison, cela leur minait le moral... Pourtant son frère aîné m'a demandé dans la semaine qui a suivi le décès de mon mari si notre couple allait bien, s'il ne fallait pas chercher une explication de ce côté. Je n'ai pas de nouvelles de ses frères et soeurs depuis l'enterrement et je ne cherche pas le contact, ma porte leur est ouverte. Nous avons déjà échangé avec Orchis au sujet de cette "famille toxique".

Où étaient-ils tous ces beaux parleurs, ces donneurs de leçon tout ce temps où il était au plus mal, quand je passais des jours, des soirées et des nuits à essayer de mettre une lueur d'espoir dans son âme noire et qu'il fallait soutenir aussi nos enfants qui vivaient également cette lente destruction et qu'il fallait aller travailler en ne sachant pas si j'allais le retrouver en vie à mon retour ? Et de quel droit se permettent-ils de juger ?

La Vie continue c'est vrai mais NOTRE VIE est accidentée pour toujours. Il y a un AVANT et un APRES.

Mammj, je me répète mais il faut nous faire douceur, c'est urgent. Je vous serre très fort dans mes bras par écrans interposés.

Douce journée à vous toutes et tous.

BLUEVELVET
Titre: Re : Avec toi, dans la pensée, dans tes pas, tu devrais être là...
Posté par: mars29 le 11 avril 2013 à 22:37:42
Bonsoir Mammj,Bluevelvet,Méduse,vous tous,

Comme elle m'avait fait mal,cette expression;"la vie continue", assenée le lendemain des obsèques de ma mère;alors que,pour elle...,eh bien non,justement,la vie ne continuait pas.Elle s'était arrêtée.

Ce "la vie continue",m'avait blessée.Je l'avais perçu,presque, comme un reproche;comme si le chagrin était légitime le jour des obsèques et que le lendemain ,il n'était plus de mise.

Oui, la vie en règle générale...,la vie des autres continue.
On le voit bien dès que nous sortons.On constate, étonné,que tout est pareil,sauf que pour nous,tout a changé!
Ces trois mots,(porteurs d'espoir au demeurant),sont ressentis douloureusement,lorsqu'ils sont adressés dans les premiers temps d'un deuil.
Je les ai entendus comme une non-reconnaissance de ma souffrance!

Quand tu écris,Mammj:Je ne veux plus faire l'effort de faire semblant d'être bien pour me conformer à ce qu'on attend de moi.
Je te rejoins là aussi.

Nous avons perdu l'essentiel,alors.....
Autorisons nous à être nous-mêmes!
Il y a ce qui est important,et ce qui ne l'est pas.
Les priorités changent et certains rapports aussi.

A tes douceur et paix,j'ajoute chaleur et tendresse.
Que les heures soient moins lourdes pour nous tous en peine!
Marce
Titre: Re : Avec toi, dans la pensée, dans tes pas, tu devrais être là...
Posté par: BLUEVELVET le 24 avril 2013 à 19:22:17
Bonsoir à toutes et tous,

Mammj la route est longue, moi même je viens encore sur ce forum pour y verser mes états d'âme et inscrire mon chemin. Vous savez que sur ce forum on peut redire et redire encore son chagrin.

Vous avez raison, vous faîtes ce que vous pouvez pour vos petits enfants, c'est déjà énorme, le reste ne vous incombe pas. Votre petit-fils vous a écouté quand vous lui avez parlé de la culpabilité et c'est déjà beaucoup même si le dialogue ne s'est pas installé, il a entendu vos propos.

Il n'est pas facile toujours de se faire douceur mais elle est importante dans ce dur travail sur soi après les évènements que nous avons vécu.

Que dire du silence ? Mammj, n'entendez-vous pas une petite voix intérieure qui vous parle ? votre fille ne se manifeste-t-elle pas auprès de vous ? et tout particulièrement quand vous allez sur sa tombe et que vous lui confiez les choses ?

Le printemps revient avec son cortège de légèreté, je comprend très bien qu'il puisse avoir un goût amer à vos yeux, vous bousculer ne servirait rien. Il m'est revenu récemment en tête une phrase que me disait ma grand-mère : il faut un temps pour chaque chose et chaque chose en son temps. Elle a perdu son mari à la guerre, était veuve, a perdu un fils en bas âge et a élevé deux enfants.  Elle avait raison. Il faut observer le cycle des choses même si parfois on aimerait revenir en arrière ou être déjà demain. C'est elle qui m'a élevée et j'ai toujours admiré sa sagesse sur les choses de la vie qu'elle m'a transmise.

Mammj, mon voile de douceur vous enlace ce soir

Douce soirée

BLUEVELVET
Titre: Re : Avec toi, dans la pensée, dans tes pas, tu devrais être là...
Posté par: Mammj le 19 mai 2013 à 13:09:54

Ma chérie comme tu nous manques...
Ta dépression avait fait fuir tout le monde autour de toi, sauf tes enfants ; et aujourd'hui je me sens rejetée ainsi que tu l'as été ! Tant que je serai de ce monde je te défendrai, je défendrai  ta mémoire ma Cath, les faibles ce sont ceux à qui tes angoisses ont fait peur, ceux qui croyaient que tu jouais la comédie, que tu manquais de volonté, ceux qui ne t'ont pas tendu la main, toi qui avais besoin d'aide !
 
J'ai découvert ce que tu vivais trop tard, je n'ai pas compris combien tu étais malheureuse, tu n'étais pas méchante du tout ce que ton ex, le père de tes enfants a reconnu, plutôt  tout le contraire a-t-il ajouté ! Dans ton désespoir, ta maladie dont tu avais honte,   tu as cru que tu n'étais plus à la hauteur pour tes petits alors que tu leur as tant apporté, qu'ils t'aiment tant !

Ta petite a appris de son père ce qui t'est arrivé, il s'est décidé au bout de 22 mois parce qu'elle en avait assez d'entendre des rumeurs ! Quant à ton aîné, il a enfin pu lire la carte que je lui ai adressée il y a 4 mois, pour son 18è anniversaire, accompagnée d'une copie du  petit mot que tu leur avais écrit, que leur père ne leur a jamais remis..... Ton fils  l'a laissé bien en vue, ce qui m'a valu d'entendre de son père : "ça nous a bien remués de nouveau". Comme si le fait de ne plus rien évoquer suffisait à ne plus rien remuer en eux !!!

Très bientôt ce sera la fête des mères et je me doute que ce ne sera pas un moment heureux pour eux deux.... particulièrement  lorsqu' ils entendront leur père dire à leur grand-mère paternelle "bonne fête maman"....
J'ai, pour moi, le merveilleux souvenir de la joie que tu m'as procurée en me faisant maman, te l'ai-je suffisamment dit ?

Je suis inconsolable, famille et amis ont déserté mon chagrin ; je ne les regrette pas, je veux rester avec toi. C'est toi qui avais raison ma chérie  il ne faut pas leur faire confiance, il ne faut rien attendre d'eux....

Je t'aime ma Cath, je t'aime...
Ta Mam
Titre: Re : Avec toi, dans la pensée, dans tes pas, tu devrais être là...
Posté par: BLUEVELVET le 22 mai 2013 à 20:16:10
Mammj,

Cette souffrance, je la comprends et j'aimerais l'emprisonner dans mes bulles de douceur.

Toute mon empathie vous accompagne vraiment.

Douce soirée

BLUEVELVET
Titre: Re : Avec toi, dans la pensée, dans tes pas, tu devrais être là...
Posté par: kika le 22 mai 2013 à 21:29:37
Oh Mammj,

Cesses de pleurer. Tu ne pouvais rien faire. Il est des êtres si sensibles qu'un rien ne les blesse. Qui entre dans la vie à reculons...ou qui se rendent comptent très vite qu'ils ne sont pas de ce monde. Des personnes qui voudraient comprendre le sens de la vie, qui voudraient être avec les autres mais qui sont seuls, si seuls perdus dans leur monde intérieur. Un monde terrifiant de douleur, de non sens
Rien, ni personne ne peut les sortir de cette douleur existencielle...et ils luttent, luttent au delà de leur force. Et ils cachent leur mal être, ils savent si bien donner le change
Et un jour pour un rien, tout bascule. Ils oublient un instant le mal qu'ils pourraient faire. Ils avaient déjà penser au suicide sans trop y croire..mais ils y avaient pense...tout planifié ...et rejeté cette idée. Et un fois, une seule fois, ils n'ont plus eu la force de tenir alors dans un état de douleur paroxistique, ils ont appliqué ce qu'ils avaient pensé, réfléchi et rejeté
Ils veulent se défaire de cette douleur incommensurable qui les ronge depuis des années, ils veulent échapper a cette souffrance qui les bouffe intérieurement depuis des années, chaque jour, chaque minute de chaque jour.
Ils n'ont pas voulu faire mal mais cette douleur qui les habite depuis si longtemps, et contre laquelle ils luttent de manière héroïque, devient insupportable

Tu n'aurais rien pu faire face à ça, même avec ton amour immense de maman
En dépit de l'amour, en dépit de tout, la souffrance intérieure, psychique est telle qu'on veut la fuir....s'échapper
Ce n'était pas contre les autres, c'était insurmontable c'est tout
Il n'y avait aucune haine dans son acte, au plus peut être de l'amour pour essayer de vous préserver, de ne pas être un poids dans l'existence des autres. Un désir de leur donner des chances d'être heureux....c'est raté

Il ne reste aux vivants que le long et dur chemin de l'acceptation. Que de se dire quand bien même il était mon enfant et que je l'aimais plus que tout, je n'étais pas lui, et en lui il y avait cette douleur que rien n'aurait pu soulager.
Tous les êtres que l'on aime plus que nous même, conserve une part intime, inaccessible aux autres....Ils ne nous appartiennent pas, ils sont la chair de notre chair, ils sont mon essentiel, ma vie,  mais ils sont autres

Alors il faut leur pardonner, il faut se pardonner de n'avoir pu les aider quand bien même parfois on a su, on a préssenti, on a essayer de se mettre en travers de ce chemin de toutes nos forces, on n'a pas pu. C'était leur liberté de ne plus souffrir encore et encore d'une manière atroce, cette souffrance invisible aux yeux des autres et pourtant bien réelle

D'aucuns diront qu'ils avaient tout pour être heureux...et bien non, c'était une douleur intérieure qui n'avait rien a voir avec les circonstances, avec ce que les autres considèrent être le bonheur. Ils étaient juste différents

Alors il ne reste aux survivants que l'amour. L'amour pétrit dans la souffrance et l'espoir un jour de se retrouver. L'amour que l'on peut leur envoyer pour les aider a se dégager de cette gangue de souffrance

Ce soir ce que je vous dis n'est pas anodin. J'ai été des deux cotés, je comprends les deux cotés
Je ne peux que vous dire cesser de vous faire mal, il y a en chacun de nous une part de mystère...mais par contre ce dont je suis sure, c'est que l'amour donné et reçu n'est jamais en vain. il est votre chemin, il est leur chemin parce que en dépit et contre tout c'est là

Malika
Titre: Re : Avec toi, dans la pensée, dans tes pas, tu devrais être là...
Posté par: Mammj le 26 mai 2013 à 10:23:38
Bonjour à toutes et à tous,

Béa, BLUEVELVET, Kika, merci de votre empathie.  les mots sont un apaisement certes, de même que  les  larmes aussi... Tout en nous protégeant elles nous permettent,  à bon nombre d'entre nous,  de nous  recréer,  lorsque  la plaie se fait moins béante moins paralysante avec le temps qui passe ! Chacun avançant de façon unique...

Ce qui ravive sans cesse ma douleur c'est le comportement des enfants,  de ma petite-fille en particulier (l'ainé est dans l'évitement et je respecte son choix) . Elle ne cesse de poser des questions dérangeantes à son père dont les réponses (à son avantage à lui parce qu'il culpabilise)  lui font mal ! Aussi dès qu'elle est seule avec moi,  elle me les répète pour me sonder tout en m'avertissant  : "mais papa ne ment pas"...

Voilà ce à quoi je suis confrontée en général chaque semaine, sachant que c'est d'abord aux enfants que je dois penser, avant moi ; quoi qu'il en soit pour y parvenir il s'agit de tenir le choc, de gérer ma colère puis mon chagrin face à ce que j'estime injuste et cruel !
Ce sera difficile j'en suis consciente, mais leur maman me soutiendra m'aidera, elle qui voulait éviter tout conflit à ses petits , au point d'en tomber malade !
Que de fois je sens les forces m'abandonner, que de fois je voudrais fuir cette situation trop lourde...

Vais-je enfin trouver les mots, je ne sais pas encore lesquels, qui nous permettront d'aller vers une certaine "paix" ? Une chose est certaine, je ne veux plus entendre critiquer leur mère, je ne veux plus subir ce surcroit de souffrance. Elle les a mis au monde, les a aimés, leur a tout donné, ils ont partagé des moments heureux (dont une partie en diaporama sur l'écran de l'ordinateur de ma petite fille) voilà ce qui me semble primordial, valorisant pour eux.

Un jour, j'aurai une autre explication avec mon ex-gendre, uniquement pour les enfants.... Pour l' instant il y en a que pour ses parents, je n'entends que parler d'eux et de sa  famille...  A croire qu' il a fait les enfants tout seul !!!
Je sais qu'ils seront réunis aujourd'hui mais que mes petits auront mal...

Affectueuses pensées.  
Mj



Titre: Re : Avec toi, dans la pensée, dans tes pas, tu devrais être là...
Posté par: BLUEVELVET le 26 mai 2013 à 10:46:57
Bonjour Mammj,

Je vous comprends tout à fait.

Je sais maintenant ce que veut dire "salir la mémoire de quelqu'un".

Je n'accepte pas que l'on dise de vilaines choses sur mon mari, il a été un être qui a vécu sa vie avec ses qualités, ses défauts et cette affreuse maladie, voilà où j'en suis aujourd'hui.

Votre petite-fille aime sa maman, j'en suis certaine, elle cherche des réponses, comme nous en cherchons toutes et tous après la violence de leur acte.

Elle trouvera sa réponse (celle qui lui permettra d'admettre et d'avancer) entre les propos tenus par votre gendre, les vôtres et son vécu avec sa maman. Elle est encore jeune, je crois qu'elle va évoluer dans ses pensées avec la maturité.

Mammj, je vous emmène dans ma bulle de douceur en cette journée spéciale.

Douce journée

BLUEVELVET
Titre: Re : Avec toi, dans la pensée, dans tes pas, tu devrais être là...
Posté par: Mammj le 29 mai 2013 à 11:54:42
Bonjour à toutes et tous,

BLUEVELVET et Béa, vos paroles m'ont fait chaud au coeur.... Il faut que je tienne bon, que j'émerge de ce chagrin quand bien même la  souffrance et le  manque de ma fille m'anéantissent  chaque jour un peu plus...

En fin de journée peut-être  saurai-je  si je dois garder ma petite-fille demain soir ou pas !
Si c'est un bonheur de la voir, paradoxalement c 'est toujours une épreuve supplémentaire car je dois entendre des propos désagréables puisque son père et sa famille font bloc autour d'elle et de l'aîné aussi ! La culpabilité fait dire des choses qui en fin de compte nuisent d'abord aux enfants ; cette famille  ne s'en est  pas rendu compte mais comme ils gâtent exagérément les petits, ceux-ci c'est ce qu'ils retiennent en premier lieu !
 
Ils m'excèdent ces gens (qui savent et  font toujours mieux que les autres). Toutefois sachant qu'ils ne changeront jamais  (car ce n'est pas d'aujourd'hui),  c'est à moi de louvoyer,  de faire très attention à ce que je réponds à ma petite qui parle qui parle qui parle, qui raconte tout, ce qui n'est pas pour me rassurer lorsque je la quitte. Je dois -j'en suis sûre- représenter un danger pour le père qui lui demande souvent ce que nous nous sommes dit... Invraisemblable !  Il serait bon  pour elle de revoir la psy avec laquelle elle avait eu un bon contact qui -sans se mouiller-  tiendrait un autre discours que les proches...

Pour ma fille, pour sa petite, que je puisse prendre sur moi encore quelque temps, trouver à leur apporter, à leur offrir,  quelque chose de différent  -un petit plus-  malgré mon immense fatigue.  C'est mon seul objectif aujourd'hui , faire en sorte de ne pas être éjectée par "ce clan" de poids.
Je passe par des moments de colère (contrôlée) qui me redonnent  un peu d'énergie et d'autres où je suis complètement abattue et baisse les bras et là, à nouveau,  c'est le désespoir qui prend le dessus !

Une douce journée et affectueuses pensées.
Mj

Titre: Re : Avec toi, dans la pensée, dans tes pas, tu devrais être là...
Posté par: kika le 29 mai 2013 à 12:28:25
Mammj,


Patience, patience,

La roue tourne...les enfants grandissent, se mettent a réfléchir....s'opposent

Pour l'instant tu ne peux que te taire, tu ne peux rien faire sinon t'exposer a ce que l'on coupe les liens entre toi et tes petits enfants.
Tu n'es pas en position de force, tu dois subir et te taire.... trouve une bonne amie a qui te confiée, qui te comprends, nous sur ce forum...
Je sais le poids de tout ce que nous ne pouvons dire, ce cancer intérieur qui nous ronge en plus du deuil. Il nous faut essayer de rester stoîque en espérant qu'un jour nous serons un peu soulagées de toutes ces douleurs qui s'empilent dans nos coeurs
Nous avalons des couleuvres, des boas...ça nous reste au travers de la gorge et nous devons faire bonne figure, c'est comme ça.
Un jour peut être nous rendra t on justice...sinon c'était notre chemin de vie

Avec toute mon amitié

Kika
Titre: Re : Avec toi, dans la pensée, dans tes pas, tu devrais être là...
Posté par: BLUEVELVET le 21 juin 2013 à 09:19:06
Bonjour Mammj,

J'aimerais trouver les mots pour vous apporter réconfort, votre douleur est extrême et vous êtes bien seule.

Vous dites "Il faudrait "avancer" mais où ? pour qui pour quoi ?" c'est bien la question après le drame vécu.

Vous le savez, nos deuils sont très différents car je n'ai pas perdu un enfant et je respecte infiniment votre chemin. J'ai décidé d'avancer pour moi avec lui dans mon cœur, cette relation établie est douce. Mon cadet a une relation similaire avec papa aujourd'hui.

Votre fille est dans votre cœur vous le savez, nous portons nos enfants dans notre cœur dès leur naissance. N'est-il pas possible, au-delà de l'absence, d'amener un peu de douceur dans cette relation afin d'apaiser un peu votre souffrance.

Vos petits enfants feront leur vie avec leur maman dans leur cœur : passage d'examens, sorties avec vous, premier flirt, confidences, complicité (je pense surtout à votre petite-fille),  mariage peut-être et vous serez là pour voir ces bonheurs et, selon que l'on y croît ou pas, votre fille les verra à travers vos yeux.

Je vous adresse toute ma douceur et mon empathie

Douce journée

BLUEVELVET

Titre: Re : Avec toi, dans la pensée, dans tes pas, tu devrais être là...
Posté par: angelik le 21 juin 2013 à 12:07:01
Bonjour Mammj
Faire le deuil de son enfant, quel que soit son âge quand il est parti, quelle que soit la cause de son départ, me paraît surréaliste même après 26 mois. Il y a des choses qui sont inacceptables et on ne peut se résoudre à accepter ça... Mais apprendre à vivre avec et reconstruire une autre vie en gardant précieusement au fond de son cœur "ce lien qui ne meurt jamais", j'espère que c'est possible.
C'est vrai, je ne pleure plus autant quand je vais chercher quelque chose dans sa chambre, mais  je ne peux toujours pas ravaler mes larmes quand je repense à l'époque de sa souffrance et que j'assistais, impuissante, à sa rupture avec les autres, même avec ceux qu'il aimait tant.
On apprend à mettre son masque pour ceux que l'on aime et pour les autres, à faire semblant, à rire avec le cœur lourd. C'est difficile et épuisant mais on n'a pas le choix. On le fait pour ceux qui restent.
Aujourd'hui, je perçois de toutes petites éclaircies qui me laissent espérer le soleil un jour. Mais je sais que Geoffrey me manquera pour le reste de ma vie et que la douleur viendra régulièrement et violemment me plier en deux. ça je dois l'accepter et apprendre à me rouler en boule en attendant que ça passe.
Mammj, bientôt deux ans que votre Cath est partie, et tout remonte... c'est normal.
Moi aussi, j'ai l'impression d'avoir tout dit et raconté, et ne plus trouver les mots pour partager sur ce forum mais je crois que c'est normal aussi.
Oublier, redevenir comme avant, jamais, mais vivre avec celle qu'on est devenue et être plus sereine je l'espère.
Inutile de vous parler de courage, vous en avez à revendre et vous continuez à avoir peur pour vos petits enfants (je crois que c'est ainsi que l'on sait que l'on est capable d'aimer encore autant!)
Chaleureusement
Corinne
Titre: Re : Avec toi, dans la pensée, dans tes pas, tu devrais être là...
Posté par: chipoune le 21 juin 2013 à 15:57:43
Aujourd’hui pour ton anniversaire, j’espère que là-haut,
tu as organisé une belle fête avec Philippe,
que tu as invité tous vos amis les Anges.
Tu leur as sûrement préparé un de tes fabuleux gâteaux :
Mousse choco, poires-caramel ou tes merveilleux choux à la crème.
Mais tu es parti sans moi,
Sans préavis, sans compromis.
Tu m’as abandonnée,
et tu me manques tellement.
Le vide que tu laisses…
La tristesse au quotidien
Toutes ces larmes versées…
Et pourtant, j’espère tous les jours,
Toutes les heures,
Toutes les minutes,
Que la porte va s’ouvrir enfin
Et que tu vas me prendre dans tes bras
Bon ANNIVERSAIRE mon ANGE

Chipoune
Titre: Re : Avec toi, dans la pensée, dans tes pas, tu devrais être là...
Posté par: BLUEVELVET le 24 juin 2013 à 21:30:22
Bonsoir à toutes et tous,

Mammj, vous connaissez mon vécu et pourtant il m'arrive souvent de me dire que cela n'est qu'un cauchemar, que je vais me réveiller et cela d'autant plus souvent maintenant que juste après son départ. Il existe des moments où je ne sais plus où est la réalité, c'est très furtif. Encore la nuit dernière j'ai rêvé de lui, je me réveille et l'espace d'un instant je ne distingue plus la réalité du cauchemar.....

Vous dites que votre fille avait des signes qui auraient du alerter, moi aussi, maintenant à la lecture des différents vécus sur ce site, je sais qu'il présentait des signes, je savais que les choses n'allaient pas comme elles devaient mais j'étais tellement impuissante.

Je vais regarder l'émission demain soir.

Les rapports sont très différents mais j'ai fait une place particulière pour mon mari dans mon cœur avec l'intime conviction que sa souffrance a enfin cessé et cela m'apaise dans mon chemin.

Douce nuit à vous toutes et tous

BLUEVELVET
Titre: Re : Avec toi, dans la pensée, dans tes pas, tu devrais être là...
Posté par: BLUEVELVET le 10 juillet 2013 à 06:46:30
Bonjour à toutes et tous,

Mammj, juste ce petit mot ce matin pour vous dire que mes douces pensées vous accompagnent au long de cette journée.

Douce journée

BLUEVELVET
Titre: Re : Avec toi, dans la pensée, dans tes pas, tu devrais être là...
Posté par: BLUEVELVET le 12 juillet 2013 à 20:21:18
Bonsoir à toutes et tous,

Mammj vous utilisez les bons mots, c'est d'abord un combat et maintenant, en ce qui me concerne, c'est bien un défi voire une force.  Je ne vois pour ma part aucun courage dans ce désir d'avancer, uniquement une volonté de vivre et de respecter mes enfants et leur souffrance.

Je ressens toujours autant de douleur à vous lire. Ce deuil est un chemin très long, je ne sais pas si l'on peut le mesurer, chacun et chacune nous évoluons à notre rythme mais où que l'on soit sur ce chemin nous sommes toujours en deuil et l'absence est bien là.

Si cela n'est pas indiscret, quels sont les deux mots que vous avez adressés à vos petits-enfants ?

Douce soirée

BLUEVELVET

Titre: Re : Avec toi, dans la pensée, dans tes pas, tu devrais être là...
Posté par: BLUEVELVET le 30 juillet 2013 à 10:45:03
Bonjour à toutes et tous,

Mammj, les autres ne sont pas "moins résistants" que nous. Ils ne vivent pas ce que nous vivons, ne connaissent pas la profondeur de notre douleur, ni l'intensité de l'absence de l'autre, ni toutes ces questions que nous nous posons et qui restent sans réponse.

La vie les a épargnés du deuil par suicide et c'est tant mieux pour eux.

J'ai eu un petit problème informatique il n'y a pas longtemps, une amie intime avec qui nous parlons beaucoup de mon mari m'a dit : tu vas savoir faire cela toi. Je lui ai répondu : oui je vais essayer on verra, je n'ai pas le choix. Elle a réalisé que le deuil c'était au quotidien, presque dans chaque geste ou chaque habitude d'avant qu'il faut changer pour s'en sortir et c'est un travail de longue haleine.

Il nous faut trouver cette force et cette résistance (car c'est un combat de tous les jours au début puis petit à petit cela devient une habitude) pour avancer, je les ai trouvées dans les faces à faces avec moi-même, sans complaisance.

Les enfants aiment papa et maman avec leurs qualités et leurs défauts. Je ne pense pas que vos petits enfants puissent vous en vouloir de ne pas avoir pu ou su soutenir votre fille. Ils vivent l'absence de leur maman à leur rythme avec leurs armes que leur maman leur a donné de son vivant.

Je comprend que votre seul but aujourd'hui soit le bien être vos petits-enfants, le mien est celui du bien être de mes enfants. Votre fille et mon mari nous aident tous les jours à tendre vers ce but soyez en assurée.

Douce journée

BLUEVELVET
Titre: Re : Avec toi, dans la pensée, dans tes pas, tu devrais être là...
Posté par: BLUEVELVET le 25 septembre 2013 à 07:55:50
Bonjour à toutes et tous,

Oh Mammj comme votre douleur est poignante.

Vous n'êtes pas inutile, vous êtes présente pour vos petits-enfants qui sont la continuité de vie de votre fille.

Je vous adresse tout mon courage pour l'expertise. C'est un monde qui n'a pas toujours beaucoup d'humanité.

On a toujours le droit de dire je t'aime à nos enfants. Vous pouvez encore le dire aujourd'hui à votre fille où qu'elle soit. Je le dis souvent à mes fils, même si certains se moquent cela ne me gêne absolument pas, ce sont mes fils et nos sentiments qui prévalent et si vous observez bien ceux qui se moquent ne savent pas dire je t'aime.

Je le dis aussi encore à mon mari et j'ai l'impression que cela lui fait du bien.

Douce pensées en cette journée qui s'éveille.

BLUEVELVET
Titre: Re : Avec toi, dans la pensée, dans tes pas, tu devrais être là...
Posté par: Méduse le 25 septembre 2013 à 13:28:50
Bonjour Mammj, si fragile et en même temps si forte dans vos combats,

Vous avez gagné votre combat pour que vos petits-enfants puissent comprendre leur maman, votre fille, et être en paix avec elle. Il n’avait pas l’air gagné d’avance. Quelle énergie, il vous avait fallu déployer !

Heureusement que vos petits-enfants vous aient pour pouvoir parler de leur maman et de vos souvenirs communs. Vous êtes le lien entre eux et elle.

Je vous souhaite de la force pour affronter l’expertise. Il est triste de vivre dans un monde où les soignants n’ont plus le temps au dialogue qui serait bien plus aidant que des pilules. J’en suis révoltée.

Votre combat contre le suicide est important également et combien de personnes sur ce forum vous avez aidé avec votre sagesse.

Comme vous, après le tsunami que nous avons vécu, je cherche ma nouvelle voie et ma nouvelle utilité. Je ne suis pas encore au bout de cette recherche.

Affectueusement

Méduse
Titre: Re : Avec toi pour toujours, c'est toi qui devrais être là...
Posté par: Mammj le 27 septembre 2013 à 01:15:19
Bonsoir (ou bonne nuit) ) à  toutes et tous,

BLUEVELVET et Méduse, merci de vos paroles réconfortantes et apaisantes qui sont  les bienvenues en cette période où il me faut replonger dans les détails des derniers jours de ma fille... Quel aveuglement autour d'elle, j'ai compris son désespoir hélas trop tard. Jamais jamais je ne lui  en ai voulu de son geste sur elle-même par lequel, dans un moment où son discernement s'est trouvé altéré par cette maudite  dépression, elle a cru libérer son entourage... J'ai décrit maintes fois toutes les erreurs "qui l'ont enfermée dans l'irrémédiable" (comme a eu le courage de le dire, l'un des médecins censé s'occuper d'elle) ainsi que  le largage familial qui en a résulté (l'horreur pour elle, aujourd"hui pour nous) !
 
Même fragilisée et extrêmement vulnérable, que le temps me soit accordé pour aller jusqu'au bout de ma démarche, je le dois à mon enfant pour elle pour ses deux petits ils avaient tant d'amour à partager...

Toutes deux - mais aussi d'autres personnes endeuillées sur ce forum -vous  avez réagi à de rudes  bouleversements avec beaucoup de persévérance et de détermination, pour vous-même  pour l'amour que vous portez à vos enfants... à ceux qui vous entourent au sens plein du terme !  Que grâce à tous vos efforts votre volonté s'accomplisse enfin et que vous alliez vers des jours plus cléments.
Prenez soin de vous.

Affectueusement.
Mj
Titre: Re : Avec toi, dans la pensée, dans tes pas, tu devrais être là...
Posté par: BLUEVELVET le 08 octobre 2013 à 21:20:39
Bonsoir à toutes et tous,

Mammj ou Mam'deCath, vous avez changé de "pseudo" il y a sans doute une très bonne raison et j'ai certainement loupé une étape dans votre démarche. J'avoue que la vie reprend ses droits entre mes fils, le travail et l'intendance de la maison mais tous les jours matin ou soir selon mes disponibilités, je viens lire les nouvelles des uns et des autres.

Qu'en est-il de vos démarches ? Le temps vous sera accordé pour voir grandir vos petits-enfants.

Nous sommes tous ici frères et sœurs endeuillés, chacun à notre manière et avec notre caractère et notre vécu mais nous avons tous et toutes perdu un être qui était cher à notre cœur.

Notre chemin nous prouve que nous avons des ressources dont nous ne soupçonnions pas l'existence, il nous faut tirer parti de ces ressources pour mener les combats que nous jugeons chacun et chacune utile de mener.

Mes pensées vous accompagnent.

BLUEVELVET
Titre: Re : Avec toi, dans la pensée, dans tes pas, tu devrais être là...
Posté par: saram le 01 décembre 2013 à 15:23:29
Il y a longtemps que je ne suis plus venue sur ce forum !

Je lis quelques posts ... les espoirs, la reconstruction, le courage ...

C'est bien mais il y a des moments où tout perd son sens, des jours tristes, des pleurs, une vie bouleversée, des amis partis et des nouveaux ...
Plus d'enfant, nous ne sommes plus que 2 .
Bon sang, que c'est dur .

Maman de Benjamin - suicide du 14 février 2012 .