Auteur Sujet: Avec toi, dans la pensée, dans tes pas, tu devrais être là...  (Lu 112354 fois)

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Mammj

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Re : Avec toi, dans la pensée, dans tes pas, tu devrais être là...
« Réponse #45 le: 02 janvier 2012 à 19:04:56 »

Votre compréhension est d'un grand réconfort Armelle et ce forum nous permet d'évoluer pas forcément
dans le sens que nous avons pensé au départ !
La douleur s'estompera probablement pour faire place aux souvenirs heureux partagés ?
Accepter l'idée que nous ne savions pas tout du vécu, des pensées,  ni  du ressenti de la personne aimée,  trop tôt
disparue se fera peu à peu jour ?
Se pardonner de part et d'autre -- même si en tant que mère  on n'est pas la mieux placée,   on voudrait tant éviter de
telles souffrances à nos enfants-- à nous qui n'avons pas su la comprendre ni l'aider ?  à  elle qui nous a largués ?
Je suis loin du but, si toutefois il s'agit de but.... car depuis que ma Cath n'est plus à sa vie, de but je n'en ai plus !
Une bonne nouvelle toutefois, la petite de 9 ans m'a appelée... quant au grand  , hum ! on verra...
Comment vivent-ils l'absence de leur Maman ? Je me pose constamment la question mais comme pour le reste il faudra
accepter de ne pas savoir !

Force et confiance à Toutes et à Tous.

TETE DE BOIS

  • Invité
Re : Avec toi, dans la pensée, dans tes pas, tu devrais être là...
« Réponse #46 le: 03 janvier 2012 à 11:17:58 »
Bonjour Mammj,
Je suis heureuse si mes paroles vous aident à cheminer et je vous remercie de m'en faire part : cela fait toujours du bien de se savoir un peu utile pour aider les autres dans leurs parcours de vie .Je suis aussi contente de savoir que la "petite" de 9 ans vous a contacté .Le lien se poursuit pour l'instant ,même en petites touches .Vous écrivez : "depuis que ma Cath n'est plus en vie ;de but ,je n'en ai plus !"La douleur ,votre douleur d'avoir perdu votre fille unique vous aveugle ,vous meurtrie sans doute les sens aussi .Vous devez réapprendre à vous réapproprier votre coeur et votre vie .Vos repères sont cassés et vous allez au fil du temps en construire d'autres ,sans oublier votre Cath qui sera présente à vos cotés mais différemment :dans votre coeur et dans vos pensées .Votre chemin de vie continue et la vie qu'à donné votre Cath à ses enfants aussi ....la vie continue ,Mammj ,avec vous .Vous ne savez pas comment vos petits-enfants vivent l'absence de votre fille ?Je ne crois pas que vous n'aurez jamais la réponse et que de ce fait il faudra que vous acceptiez de ne pas savoir .Courage ,Mammj ,vous avez votre place de grand-mère auprès d'eux !Ne pouvez-vous pas essayer de discuter avec votre ex-gendre pour avoir une relation ,de temps à autres ,seule avec chacun d'eux ou avec la "petite" si le "grand" s'y refuse ?Juridiquement ,vous avez aussi un droit de visite de 15 jours je crois pour voir vos petits-enfants ( à vérifier dans le code civil ).Ne renoncer pas à votre place de grand-mère ;vous êtes la mère de leur mère ;ainsi les liens affectifs continuent ;ils sont autant nécessaire à vous qu'à eux et à la mémoire de votre Cath .Accrochez-vous à ce projet ,la vie continue ;vos petits-enfants ne demandent qu'à vivre et ne souhaitent certainement pas au fond de leurs coeurs que l'histoire de leur maman soit finie .Elle continue ,d'une autre manière ;soyiez-en certaine .
Affectueusement .
Armelle

TETE DE BOIS

  • Invité
Re : Avec toi, dans la pensée, dans tes pas, tu devrais être là...
« Réponse #47 le: 05 janvier 2012 à 14:45:26 »
Bonjour Mammj ,
Ces quelques mots pour vous dire que je pense à vous et que j'espère que vous allez "le mieux " possible .
Armelle

Mammj

  • Invité
Re : Avec toi, dans la pensée, dans tes pas, tu devrais être là...
« Réponse #48 le: 05 janvier 2012 à 15:00:56 »
Bonjour et merci Armelle....
Pour le moment je vais de psy en groupe de paroles,  en passant par le forum qui aide beaucoup lorsque les uns et les
autres interviennent pour  quelque type de deuil que ce soit !
Nous n'avons pas le choix, cette souffrance , chacun à son rythme, nous ne pouvons en faire l'économie....
Tant mieux si certain(e)s entrevoient le bout du tunnel pour entamer une autre tranche de vie !
Pour ma part, ainsi que je le disais suite à un message de Mitzou, en tant que mère (et grand-mère des deux petits-enfants
restés sans maman) , au bout d'à peine six mois (le 10) je ne me sens pas autorisée à vivre après mon enfant... Nous verrons plus tard... Elle  me manque viscéralement. La souffrance qu'elle a vécue m'est intolérable....
Bien sûr qu'il faudra que je fasse le maximum pour garder le lien avec ses enfants, mais ce ne sera pas chose facile....
Je souhaite que vous soyez à même aujourd"hui de poursuivre votre parcours harmonieusement avec vos enfants.
Chaleureusement.  Mammj

Mammj

  • Invité
Re : Avec toi, dans la pensée, dans tes pas, tu devrais être là...
« Réponse #49 le: 13 janvier 2012 à 12:38:18 »
Ma Cath, mon amour....
J'ai connu la solitude, choisie ou subie selon les moments de mon existence,  mais le vide dû à ton absence
définitive, ma Chérie, je ne connaissais pas ! Il me déchire chaque jour davantage depuis six mois ! Grâce aux anxiolytiques
j'arrive à retenir quelque peu mes  larmes à  trouver quelques heures de répit...
En te perdant, je perds aussi tes deux enfants, récupérés ailleurs ! Ton ex-conjoint n'étant pas en paix avec lui-même !!!
Comment as-tu pu succomber à une dépression quand tu as réussi à émerger d'un cancer ?
Pour le moment je suis encore sous la  colère contre tous ceux qui n'ont pas pris au sérieux cette maladie car c'en est une, qui n'ont pas vu  que tu t'enfonçais, ceux qui -entourage compris- voulaient que tu rentres vite de nouveau dans le moule alors que l'urgence était de te soigner.... de te redonner confiance en toi, en la vie !
Même moi je suis tombée dans le piège... On me reprochait tellement d'en faire trop, de ne pas te laisser ton autonomie,
alors que tu avais besoin de soutien et d'affection.... Et c'est le jour où tu préparais une crise, que je n'ai rien vu venir, que je t'ai laissée avec ton fils... dans ton ex-maison familiale !
Comment puis-je survivre ma Cath chérie, sans te savoir à ta vie, à tes enfants, et pire.... avec l'image de ce
dernier matin où en larmes tu me demandais de rester avec toi... et l'après-midi calmée (plutôt... résignée) où jusqu'au
moment de nous  quitter, devant ton fils,  ton regard dissimulait  ton extrême détresse !
Tu imagines la culpabilité qui est la mienne moi qui voulais  t'aider, quand le lendemain matin au lieu de te voir arriver comme convenu, nous avions tout un programme pour l'aménagement de ta petite maison, c'est ton cousin qui est venu  m' annoncer
ton suicide qui près mes cris, mes  hurlements, m'a emmenée à la chambre mortuaire de l'hôpital...  mais, horrible déception,
je n'ai pu te voir que six jours plus tard !
Tu avais décidé de mettre un terme à ta souffrance, à ce mal sournois qui t'empêchait d'être auprès de tes enfants et
dont tu croyais ne plus guérir !  Après avoir lutté de  longs mois, tu  t'es sentie dévalorisée de ne pas  pouvoir
reprendre une vie "normale" , tu ne voulais pas être un poids pour tes enfants ni pour ta mère, ce que tu as expliqué en
quelques lignes seulement sur un petit mot laissé sur la commode de ta chambre, chez moi !!!

Tu n'as pas été suffisamment soutenue, c'est sûr, je le déplorerai et m'en voudrai amèrement et cruellement tout le temps
qui me reste imparti....
Aujourd'hui, je fais ce que je peux pour tenir.... parce que je pense que c'est ce que tu me demanderais si tu le  pouvais... pour parler de toi à tes deux petits amours, pour leur transmettre encore quelquechose...quand je les reverrai... de leur Maman...
C'est l'anniversaire de ton aîné ce jour, il y a dix sept ans il naissait dans la joie....
Pardonne-moi mon Trésor, mon unique enfant, pardonne-moi de m'être ainsi trompée....  Je ne te laisserai pas seule longtemps....
Ta Mamm


Hors ligne angelik

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Re : Avec toi, dans la pensée, dans tes pas, tu devrais être là...
« Réponse #50 le: 13 janvier 2012 à 17:15:50 »
Bonjour Mammj
Non, tu n'as pas perdu tes petits enfants. Ils sont vivants et même s'ils ne sont pas avec toi tous les jours, ce sont tes petits enfants pour la vie. Pour l'instant, ils ont besoin de leur papa mais ils grandissent. Ton petit fils a 17 ans aujourd'hui et va entrer bientôt dans l'âge adulte. Ils voudront mieux connaître leur maman et auront des questions. Qui d'autres que toi pourra leur expliquer leur maman. C'est le plus grand service que tu pourras rendre à ta Cath Chérie  Sans parler de dénigrer le papa car ils ne le supporteraient pas... Et je sais de quoi je parle car le père de mes deux grands n'est pas en paix avec lui-même et je ne peux rien dire à mon aîné qui se protège pour l'instant. Je laisse la porte ouverte et il sait que je répondrai à toutes ces questions le jour où il le souhaitera.... pourquoi ne pas commencer à écrire l'histoire de ta fille pour le jour où ils voudront savoir. Cela te soulagerait.

Tu dis que tu n'as que des anxiolytiques pour t'aider. C'est ce que j'avais au départ car je refusais de prendre autre chose. Mais ça ne suffisait plus. A un moment, j'ai été obligée de prendre un antidépresseur léger car je n'y arrivais plus. D'une part, je ne voulais pas car ma mère en a pris pendant des années et c'était devenu un cercle vicieux et ça me faisait très peur. Et d'autre part, j'avais l'impression que ce coup de pouce était comme une trahison envers mon fils et que j'allais renier ma peine de l'avoir perdu. Ce n'est pas le cas, j'ai toujours autant de peine mais j'arrive mieux à gérer et à rester en contact avec l'extérieur. C'est moins douloureux et je me dis que si je dois en prendre jusqu'à la fin de ma vie, et bien, je le ferais pour mes deux fils qui restent et qui sont bien vivants.
Si nous avons survécu à nos enfants, c'est que nous avons encore quelquechose à faire ici bas. J'ai 47 ans et je me dis que le chemin sera bien long pour rejoindre mon ptit coeur, si toutefois c'est possible....
Je t'embrasse  :-* :-*
chaque fois que tu sentiras le vent sur ton visage, c'est moi qui vient t'embrasser...

Mammj

  • Invité
Re : Avec toi, dans la pensée, dans tes pas, tu devrais être là...
« Réponse #51 le: 16 janvier 2012 à 10:26:36 »
Bonjour Anjelik, bonjour à tous....
Votre "petit coeur" souhaite, là où il se trouve que vous soyez présente auprès de ses frères,  que vous preniez soin de vous
comment pourrait-il en être autrement ? Persévérez côté boulot, si je puis me permettre....
Ne prenez pas de décision "à chaud" !

Ma Cath a (aurait) votre âge, je voudrais tant lui donner ma place et prendre la sienne.... Elle doit manquer
tellement à ses deux enfants, surtout à la petite dernière de 9 ans ! Et  elle avait tant de projets pour eux trois...
Quant à mon ex-gendre, je ne le vois plus...Pour tenter des rencontres avec  mes petits-enfants, c'est un SMS ou un mail
très brefs... depuis je lui ai signifié mes griefs -documents à l'appui- concernant l'attitude déloyale et dure qu'il a eue à l'encontre
de la mère de ses enfants, ma fille, alors que celle-ci était en dépression sévère, et ce... jusqu'à la veille de son suicide !!!

Comment pourrais-je un jour, si cette occasion m'est donnée... ou suite à des questions des enfants, leur  dire les difficultés
qui ont eu raison des forces puis de la vie de leur maman, sans "salir"  leur père qui les a à temps plein maintenant et envers
qui ils auront un devoir de loyauté plus tard c'est évident ?
Grande question ???

A propos des anti-dépresseurs, j'étais assez réticente vu tout ce que ma fille a absorbé (a-t-elle bien suivi son traitement ?
celui-ci était-il approprié ?) toutefois pour me reposer la nuit, j'en prends un le soir.
Je suis encore très mal après six mois, c'est irréaliste ce qui s'est produit alors que nous mettions tout en place pour qu’elle
aborde ce nouveau tournant après divorce.
Que s'est-il passé ? Les obstacles sur sa route ? l'épuisement ? la maladie ? la peur au ventre  de ne pas retrouver un emploi,
de perdre la garde "alternée"  de ses enfants ?
Et surtout le manque d'un suivi médical  sérieux qui a entraîné  l'incompréhension  de l'entourage....
Voilà dans quel dilemme, quel tunnel,  un soir -dans une nouvelle  crise de panique- elle a tout lâché.
Une tragédie... avec  toutes les questions restant en suspens ou à régler....

je me dis que je ne tiendrai pas debout longtemps ! Trop lourd à supporter "seule" la douleur... puis le geste malheureux
et violent  sur elle-même de ma Cath, pour moi qui était censée la soutenir dans ses efforts... et les conséquences pour ceux
qui restent... qui n'avaient rien compris, rien vu venir, qui n'ont pas été tendres avec elle, niant sa maladie !
J'ai le sentiment, au milieu de tout ce monde  reparti à son train-train quotidien et  il le faut bien, d'être la seule à ressentir une
telle douleur dans un aussi profond isolement  !!! Trop lourd un tel chagrin... ce couteau planté dans le coeur à un âge où l'on ne se
reconstruit plus !
Il n'y a guère de solution pourtant ... émerger ou couler !

Pensées affectueuses pour tous.   Mammj

Mélie

  • Invité
Re : Avec toi, dans la pensée, dans tes pas, tu devrais être là...
« Réponse #52 le: 16 janvier 2012 à 17:55:11 »
"Il n'y a guère de solution pourtant ... émerger ou couler !"

Cette question on se la pose toutes au moins une fois  , tout ce chagrin nous fragilise.
posez vous la question peut-être en vous disant qu'est ce que ma fille souhaite pour moi ?
vous êtes au milieu de la tempête et dans cette situation il n'est pas possible de voir la rive accueillante. Il faut du temps et même le temps n'effacera pas la peine et le manque.
je vous souhaite comme à nous tous et toutes qui vivons ce drame de tenir bon,  pour eux !!!


Mammj

  • Invité
Re : Avec toi, dans la pensée, dans tes pas, tu devrais être là...
« Réponse #53 le: 17 janvier 2012 à 09:23:36 »
Pour le moment Mélie, j'en suis encore à SON dernier jour où j'aurais dû me poser -- LUI poser-- la question de savoir
ce qu'elle souhaitait  pour elle ! L'exprimer l'aurait beaucoup aidée à extérioriser sa souffrance à desserrer ses angoisses,
mais elle craignait tant de déranger après de longs mois de dépression où elle se sentait un poids pour tous, où elle voyait  que la maladie l'éloignait de ses enfants....
Je ne  l'ai pas amenée à le faire alors qu'elle était avec moi... et je ne suis pas  restée avec elle -cela elle me l'avait demandé- dans son ex-maison familiale ce soir-là !
Je me lève et me couche avec cette culpabilité....  La perspective de voir ses deux enfants, très rarement je le sais, devrait m'aider à rester debout.... voilà la promesse que je pourrais faire à ma Cath !
Certes, je vois une psy une fois par semaine, j'assiste à un groupe de paroles une fois par mois, mais quand je me retrouve seule
chez moi... les pensées négatives me submergent à nouveau....  je ne cesse de pleurer et me demande ce que je fais-là !
Lui survivre  aujourd'hui me semble une punition pour moi....
Ma fille manque à ses enfants, me manque, nous manque terriblement, elle qui s'est sentie bousculée dans sa maladie non prise
au sérieux !!!
Je ne cherche pas de manière masochiste à m' accuser  de tout, toutefois  c'est grave que dans son état on ne nous ait jamais parlé de TS.... et que cette idée ne nous ait jamais effleurés alors qu'il y avait des signes.....
Comment parvenir à  réagir à tant de douleur, tant de regrets, à la perte de son unique enfant ?
Force et douceur à tous.  Mammj


Mélie

  • Invité
Re : Avec toi, dans la pensée, dans tes pas, tu devrais être là...
« Réponse #54 le: 17 janvier 2012 à 17:09:15 »
tout comme vous je me suis dit qu'aurais je pu faire ou dire? On n'imagine jamais que notre enfant puisse vouloir mourir !! je pense que notre psychisme fait un blocage, et pour mon fils subitement il semblait aller mieux le soir même il se pendait, et la veille je l'avais vu si défait  je peux me dire tu aurais du dire cela faire cela !!! surtout qu'il avait fait une sorte d'appel à l'aide quelques mois avant menaçant de se balancer de son toit (maison qu'il construisait des ses mains). et comme votre fille le contexte belle famille n'était pas brillant!
bien sûr vous avez le choix de vous laisser couler....mais croyez moi ou non, cela ne résoudra rien et vous fragiliserez davantage vos petits !!
je sais que vous pensez que seule votre fille peut vous donner la force et que son absence vous manque plus que tout, ,oui je le comprends profondément car moi aussi j'ai une peine immense du départ de mon fils et si pouvais je donnerais ma vie pour qu'il soit là avec ses enfants ! je vous dis cela et je sais que cela n'empêchera pas votre mal être, mais je veux simplement vous soutenir un peu ce qui est bien peu !
bon ce qui m'aide c'est que je suis croyante et que je crois que le suicide n'est pas une solution !
chaleureuses pensées


Mammj

  • Invité
Re : Avec toi, dans la pensée, dans tes pas, tu devrais être là...
« Réponse #55 le: 17 janvier 2012 à 20:43:54 »
Bonsoir Mélie et merci de votre chaleureuse réponse.... Nous sommes là pour partager et tenter de nous réconforter.... Nos souffrances,nos drames sans être tout à fait les mêmes ont tant de similitudes et nous ne pouvons en parler autant qu'entre nous sur ce forum ; dans les groupes de paroles et chez nos psys aussi...    c'est encore  différent !
Dans ma quête de salut et de paix j'aimerais bien pouvoir m'en remettre en un Dieu, mais voilà.....
Je lis pourtant Lytta Basset, théologienne et protestante, dont le fils s'est suicidé, ses réflexions sur "la mort, le suicide, l'au-delà
et les réalités invisibles" ne sont pas pour me déplaire !
Ce qui ajoute à ma difficulté c'est que je n'avais que cette petite famille : ma fille et ses enfants ! Ma mère est décédée sept semaines avant ma fille et  personne de mon entourage ne comprend ce chagrin que je traine depuis six mois....
Ma vie n'a plus de sens aujourd'hui, c'est une torture,  mais vous avez raison je dois essayer de tenir encore un peu pour ne pas ajouter au malheur de mes petits-enfants... Il faut que je trouve à m'occuper à quelquechose....
Je n'ai pas vu la détresse de ma fille , elle était chez moi depuis quelque temps attendant que son logement soit prêt mais surtout d'être remise. Pas bien conseillée du tout, j'ai cru qu'elle pouvait assumer une soirée avec son fils... Après son divorce, elle a commencé à avoir des crises d'angoisses, d'abandon,  et c'est pendant   l'absence de son fils qu'elle a mis  un terme à une  souffrance à laquelle elle ne trouvait plus  d'issue !
Sans lui en vouloir, je  ne cesse de lui dire :"mais pourquoi nous as-tu fait faux bond ?"
Moi qui l'aimais et voulais l'aider à passer ce cap difficile pour elle.... j'ai tout raté ce soir-là.... et c'est moi qui lui en demande pardon !
Il me faudra du temps, le reste de ma vie.... pour appréhender autrement cette tragédie... et les bouleversements familiaux qui
en découlent, c'est trop lourd  de devoir composer avec cette réalité ! Trop lourd et dans une solitude que je n'imaginais pas !
Affectueuses pensées Mélie ainsi qu'à  Toutes et Tous.  Mammj


Mélie

  • Invité
Re : Avec toi, dans la pensée, dans tes pas, tu devrais être là...
« Réponse #56 le: 17 janvier 2012 à 23:32:33 »
décidément nous lisons les mêmes lecture j'ai lu aussi Lytta Basset ce que j'ai vu hormis ses convictions qui l'on  aidé, qu'il lui a fallu au moins cinq ans pour sortir la tête du trou, on voit sa fragilité de mère malgré sa foi.
l'entourage comme vous le dites n'est pas toujours à même de comprendre que le deuil d'un enfant c'est dur, mais dans de telles circonstances c'est vraiment très difficile, je me suis heurtée moi aussi à l'incompréhension de ma mère.
 Nous aurons toujours l'immense regret de n'avoir pas été là, ma belle fille a cru gérer seule elle n'a pas pris conscience de la gravité de son état ce soir là....
nous avons tous des raisons pour nous en vouloir, et comme vous je n'ai pas arrêté de dire pourquoi mon fils tu as fait ça , pourquoi as tu renoncer alors que les choses pouvaient s'arranger ?
oui c'est dur et de l'affronter dans la solitude est vraiment bien rude, alors il nous faut puiser la force dans tout ce qui peut nous élever je pense qu'elle vous a pardonné parce que vous ne l'avez pas fait intentionnellement vous avez été faussement rassurée par le fait que votre petit fils était là, et elle je pense qu'elle a besoin de votre pardon pour qu'elle puisse se pardonner, (mais c'est vrai qu'il s'agit là de ma conviction) accrochez vous à vos petits !! il faut trouver oui une occupation pour ne pas tourner en rond, nous savons tous ce qui nous plombent et ce qui peut nous faire repartir, mais c'est pas facile je le sais
bon courage à vous

Mammj

  • Invité
Re : Avec toi, dans la pensée, dans tes pas, tu devrais être là...
« Réponse #57 le: 18 janvier 2012 à 23:19:38 »
Bonsoir Mélie, bonsoir à Tous,
A propos de ceux qui fuient notre souffrance, notre drame, L. Basset   écrit : "la solitude qui engloutit les endeuillés est une fausse fatalité, l'expérience  montre que tout être humain est à même de rejoindre autrui dans sa quête douloureuse du lien, sans avoir en poche le moindre diplôme de spécialisation." C'est bien vrai.... Pour ce qui la concerne, elle était très entourée quand même....
Je réfrène de plus en plus mon chagrin sinon j'entends : "quand est-ce que tu vois ta psy ?"...
Bref, je suis toujours  dans la colère, la culpabilité et je n'ai plus envie de voir ni d'entendre ceux qui ont largué ma fille lorsqu'elle est entrée en dépression. Par ailleurs, on ne comprend toujours pas comment un spécialiste peut écrire sur un certificat "état dépressif majeur récurrent" et donner un rendez-vous trois semaines plus tard !!! Comme on n'a pas compris que plus ma fille était  coupée de ses enfants (plusieurs mois)  plus elle se sentait frustrée et dévalorisée vis-à-vis d'eux et plus elle s'enfonçait... Ca ne sert plus à
rien pour elle ces retours en arrière,  toutefois  pour ma part  j'ai besoin de faire le bilan et j'en veux à tous ceux qui ont agi avec tant de désinvolture....
Il a fallu que je le leur écrive ou que je rencontre certains médecins pour le leur dire directement.... J'avais besoin de faire ces démarches, ne pouvant endosser à moi seule les erreurs commises à l'égard de mon enfant, d'une maman de deux enfants mineurs
qui l'ont plongée dans un profond  désespoir dont elle ne s'est pas relevée !
Si ma vie s'est arrêtée un  dimanche de juillet, avec la sienne,  ce que je peux -dois- encore faire pour ma Cath, c'est bien d'essayer de rester debout encore quelque temps afin de continuer  le lien avec ses enfants.....
Force et douceur à tous.  Mammj

Mélie

  • Invité
Re : Avec toi, dans la pensée, dans tes pas, tu devrais être là...
« Réponse #58 le: 19 janvier 2012 à 11:57:01 »
Vous savez votre démarche est saine, moi aussi au début  j'ai envoyé au trois psy qui l'on suivi une lettre précisant le manque d'attention que mon Fils Adrien avait ressenti, je n'ai eu aucun écho...je me suis précipitée sur des forums de dépressifs pour les supplier de ne pas attenter à leur vie leur expliquant  le raz de marée que cela provoquerait dans leur famille...dure de recevoir très peu de réponses positives, quelques messages de sympathie tout au plus.
J'ai écrit aussi (mon mari l'avait fait avant) au beau-père, qui a lourdement fait pencher la balance du mauvais sens, rien aucun expression de regret, même pas à sa propre fille.
En fait on se rend compte qu'il suffisait peut être de peu pour qu'ils puissent remonter la pente et espérer qu'ils commencent à sortir sortir la tête, et il a suffit de peu que leur souffrance atteigne le point de non retour. on a beau refaire le scénario, cela nous mine toujours autant ! mais il est vrai aussi que plus la personne en dépression se répète au long cours que finalement la meilleure solution est la mort, le psychisme fini par accepter cela comme solution, ils luttent avec cela un certain temps (à cause de nous peut être) et puis il suffit de rien pour que la décision soit prise !!!
Ce que je peux dire pour moi c'est qu'effectivement je ne pardonne pas à ce beau père, on lui a tendu la main, il n'a rien fait.
Mais en même temps je ne veux pas le haïr car cela détruit avec certitude
je pense que vous avez besoin encore et encore de comprendre tout comme nous toutes, pourquoi ça? Comment je vais faire maintenant que mon enfant n'est plus là ? Est- ce que ma vie à un sens pour moi seule ? c'est obligé je crois d'en passer par là, mais ne vous noyez pas dans la culpabilité !  Comme le dit Lytta Basset au sujet de la culpabilité, ne nous donnons pas trop d'importance sur le fait que nous aurions pu, nous toutes seules, empêcher cela ! mais c'est vrai qu'en tant que mère, on croit qu'on a ce pouvoir là, protéger notre enfant....
Quand à ceux qui ont agit avec tant de légèreté, on peut avoir de la colère et de l'amertume un temps, si ce n'était pas fortement intentionnel de malveillance, peut être qu'on doit se dire qu'aurais-je fait si j'avais été à leur place, on donne des conseils mais tant qu'on ne vit pas de l'intérieur on ne sait pas !!! les phrases toutes faites qu'ils ont dites à votre fille c'est peut être simplement de l'ignorance....
Vous savez même ma belle fille, (tout comme nous)  a eu du mal à comprendre réellement la dépression, nous comprenons le jour où nous sommes nous mêmes défaits avec l'impossibilité pour un temps d'agir, d'aller vers demain....
j'ai du mal à vivre pour moi même, mais je lutte pour que cela le  re devienne.
je vous souhaite de trouver un espace de paix qui s'élargira avec le temps.
Merci à vous pour votre petit message à la fin

Mammj

  • Invité
Re : Avec toi, dans la pensée, dans tes pas, tu devrais être là...
« Réponse #59 le: 20 janvier 2012 à 20:16:09 »
Bonsoir Mélie et merci de votre post !
"En fait on se rend compte qu'il suffisait peut être de peu pour qu'ils puissent remonter la pente et espérer qu'ils commencent à sortir sortir la tête, et il a suffit de peu que leur souffrance atteigne le point de non retour"
Je partage votre  sentiment... Après avoir tout dit aux  parents, aux  frères,  du comportement déloyal et rude de l'ex-conjoint de ma
fille, non je n'ai pas de haine envers qui que ce soit mais je n'irai certes pas jusqu'à leur souhaiter le bonheur....
Étrangement, en se suicidant dans son ex-maison familiale (dont elle avait été spoliée) elle les a tous chassés de là, son aîné ne
voulant plus vivre là où il a été le premier à trouver sa maman morte ! Et étrangement j'ai appris par les  enfants avec qui j'ai pu déjeuner ce midi.... à l'extérieur....  que leur père a eu un accident avec la voiture de ma fille avec laquelle il roulait... (bousillée
la voiture) !
J'en ai fait des kilomètres pour les voir aujourd'hui.... (après avoir déjà  tenté de les rencontrés hier sans succès) !!!
Ils ont parlé de tout et de rien... mais pas de leur maman !
Avant de repartir chez moi,  j'ai pu rencontrer ma soeur qui ne sait plus quoi me dire.... 
Chacun, pour des motifs différents, s'auto-protège !  A moi de me débrouiller...
Je suis allée au petit jardin (cimetière) expliquer tout cela à ma fille, qui ne serait pas surprise de la réaction non pas de ses  enfants mais des familles !!! Puis je suis rentrée, "la mort dans l'âme" et en larmes après une journée plus qu'émouvante et éprouvante.. Bonne soirée Mélie, courage à nous tous.   Mammj