Bonsoir,
Après conseil de mon psy, j'ai mis des semaines avant de me décider à écrire sur ce forum... même si j'ai beaucoup lu de témoignages... je n'arrivais pas à me lancer... pourquoi ? je n'ai pas rencontré une histoire semblable à la mienne...
Mon compagnon s'est pendu devant moi ...  Le choc , les hurlements .... mon instinct de survie m'a donné la force de le secourir...J'ai essayé de le soulever sans succès , appelé le SAMU , les pompiers, ai réussi à scier la corde à 2 reprises , lui faire un massage cardiaque.... les pompiers et SAMU ont pu le ranimer mais après 45 mn , CHU soins intensifs plongé dans un coma artificiel.... le cauchemard ,le sentiment que mon corps, mon coeur, ma tête ont explosé .... ce n'est pas possible , juste un cauchemard....  mais les médecins vous ramènent à la réalité: "c'est très grave madame..." , çà et les bips des appareils pour déchocage me hantent , je panique dès que j'entends la sirène des pompiers ou SAMU... Mon compagnon n'est pas sorti du coma, j'ai été à ses côtés tout le temps qu'il m'a tété permis, sans cesse à lui parler, le toucher, lui donner de la douceur et des marques de tendresse et d'amour ... 5 jours , une nuit ( la dernière ensemble...) et il est décédé lorsque je suis sortie en fin de matinée pour que le personnel lui fasse sa toilette... Malgrè le fait que tout le corps hospitalier vous explique que vous avez fait preuve de sang froid , de courage pour avoir tous ces réflexes sur le lieu du drame, on se dit: tout çà pour cette issue fatale ... Après une relation fusionnelle, passionnelle de plus de 6 ans ... je ne trouve même pas de mots assez forts pour décrire le ravage dans mon être, dans mon coeur .... Je suis suivie par un psy, accompagnée médicalement, mes amis sont là mais ............. lui, l'amour de ma vie.... il n'est plus là......... Beaucoup de questions qui resteront sans réponse comme pour beaucoup d'entre nous mais je voudrais savoir si il y a des personnes qui comme moi ont été témoins ? Un poids supplémentaire dans ce choc traumatique. J'ai aussi lu l'ouvrage du Dr Christophe Fauré, c'est vrai, ça aide à mettre des mots sur ses ressentis, mais pas un témoignage qui ressemble à ce que j'ai vécu ... Mon compagnon divorcé et père de 2 enfants  a dû pendant 7 ans subir la violence de son ex épouse, le rejet de ses enfants manipulés par leur mère, malgrè çà il a assuré son rôle de papa jusqu'au bout même si cela lui demandait de faire jusqu'à 900kms tous les 15j ou pour chaque vacance, voire même en semaine pour s'occuper de son jeune fils handicapé qu'il a porté à bout de bras. Il a tout fait, mais la promesse de son ex épouse " je rendrai ta vie un enfer" a été tenue ... jusqu'à qu'il revienne après les grandes vacances épuisé; usé , au plus profond de la dépression ... Tout l'amour , la tendresse, la douceur que nous avons partagés n'ont pas suffit à le protéger de tout çà... Aujourd'hui et depuis le jour du drame tout a basculé... mon coeur à vif, des crises d'angoisse à devenir folle... il ne passe pas un jour sans des crises de larmes, plus d'intérêt pour quoique ce soit, j'ai voulu reprendre le travail pour m'obliger à m'occuper un temps soi peu l'esprit , mes enfants qui vivent avec leur père sont présents, mes amis aussi mais le gouffre est omniprésent... même si je me suis recueillie sur sa tombe , je n'ai pas encore intégré complètement qu'il ne reviendra pas.... J'ai eu des flashs dans les jours et semaines qui ont suivi ... l'impression de devenir folle et une souffrance extrème qui remonte, il me manque tellement . Je ne lui en veux pas... il souffrait , se voyait dans une impasse... mais même si sa famille, nos amis me disent que là où il est, il est en paix, il ne souffre plus, ne subit plus de violence de son ex, de ses enfants montés contre lui .... à quel prix ?  Ma vie : un automate  avec un coeur qui saigne et des larmes qui ne s'arrètent pas .... J'essaie la sophrologie, les huiles essentielles .... en plus de tout le reste .... mais comment faire pour se convaincre que je vais y arriver ? .... Y a t-il des personnes qui ont été dans cette situation, qu'est ce qui les a aidé pour se relever ?     Merci

Merci pour ces mots de réconfort orchis,

Un vrai tsunami .... après le vide ... les derniers temps il croyait avoir tout perdu et pourtant j'étais là .... il m'aimait tant .( et çà j'en ai toujours été convaincue et je le serai jusqu'à mon dernier souffle )... comme il disait "la femme de ma vie" toujours à faire plaisir .... mais aujourd'hui .... il n'est plus là .... ne reviendra plus jamais .... pas une heure se passe sans que je pense à lui , que je lui parle pour lui dire qu'il me manque terriblement....
Je ne trouve aucun intérêt pour quoique ce soit ..... j'ai l'impression que tout autour de moi me rappelle que je ne partagerai plus rien avec lui .... et j'ai tellement mal dans mon coeur .... Même si là où il est maintenant , il ne souffre plus .....  Cela me semble insurmontable...
Pourquoi ma présence dans ce départ violent ? Pour que je sois sa dernière image ? pour du courage ? Pour être "liés" à vie ? Par amour ? ..... Je ne saurai jamais .... Je ne lui en veux pas même si tout est dévasté ..... je l'ai aimé passionnément et cet amour-passion partagé restera à jamais dans mon coeur.... Même si mes amis sont présents , il y a des jours je me demande si j'arriverai à remonter de ce profond gouffre où je suis tombée il y a 81 jours et nuits... J'ai l'impression d'être seule à avoir vécu ce drame dans ce contexte .... cela me fait d'autant plus mal .... Cela va être extrémement dur...     

Bonsoir Orchis,

Oui, biensûr , tout ce qu'il y a sur ce site que nous partageons aide , même si j'ai l'impression d'avancer mais avec des pas microscopiques ... Le fait de lire que il y au moins une personne qui a vécu le drame dans un contexte comme le mien fait que j'ai l'impression d'être moins mise "en quarantaine" ce qui alourdit la douleur de notre état qui est si difficile à décrire malgré les ressentis que nous pouvons avoir tous les uns et autres qui partageons sur ce site....
Moi quand je regarde des photos, cela ne me fait pas plus mal que d'autres situations: lieux fréquentés, les activités partagées, les amis communs, ... car pour moi il est encore là et ce sont de bons moments souvenirs même si derrière les émotions remontent pour laisser la place au sentiment de vide profond et de ne plus avoir de souvenirs qui seront partagés avec son amour... Cela a été tellement magique , une passion partagée ...
Mais je ressents une amputation qui rappelle tous les jours son côté irréversible même sides fois il me reste une étincelle d'espoir que je vais sortir de ce cauchemar ...
j'essaie de gérer mes crises d'angoisse , je lui parle matin et soir sans compter dans la journée certains jours .... Il me manque terriblement même si j'ai compris que là où il est il ne souffre plus...
Nous allons avoir besoin de courage pour finir cette année qui restera à jamais dans nos coeurs.... et comme tu le dis, beaucoup de douceur pour un peu d'apaisement ...
Pour toi aussi de la douceur sans limite ....

Bonsoir Cassiopée,

Bientôt 3 mois pour moi aussi, et je me dis aussi « à quel prix ? »

Mon compagnon s'est jeté par la fenêtre avec son épouse malade, Pendant presque 2 heures, j'ai été au téléphone avec lui, jusqu'à ce qu'il saute (il a sauté « en direct »), à essayer de le convaincre d'abord de ne pas tuer sa femme, ensuite de ne pas se tuer avec

lorsque je suis arrivée en bas de l'immeuble, c'était fini pour elle, et lui, ils étaient en train de lui faire un massage cardiaque

Lui aussi, une femme avait juré de « faire de sa vie en enfer » : sa belle sœur, la sœur de sa femme, cette femme avait jeté sa sœur dehors au début de sa maladie (sclérose en plaque) et refusait de s'occuper d'elle. La famille n'a jamais accepté qu'elle épouse un Français non catholique.  Lorsqu'Emmanuel emmenait sa femme en Irlande, ils étaient obligés d'aller à l'hôtel parce que la famille ne les recevait pas !
Quinze jours avant de se suicider, Emmanuel a reçu un coup de fil de la sœur de sa femme. Elle exigeait qu'il ramène Térésa en Irlande pour les derniers mois. Il ne voulait pas se séparer d'elle qui était son unique trésor depuis 12 ans ; il ne voulait pas me laisser ni laisser ses élèves.
Il a laissé  5 lignes avant de sauter. La dernière phrase est pour cette belle-soeur : « Margaret ne me pardonnera jamais ».
Je ne sais pas comment je tiens, je ne sais pas comment tu vas y arriver. Mais je lis des témoignages  d'endeuillés qui survivent, qui tiennent, et puis certains arrivent à vivre à nouveau

Nous avons le choc traumatique en plus, l'idée qu'on aurait pu l'empêcher

l'idée que nous avons été abandonnées, que d'autres ont poussé l'homme que nous aimions à la mort, et nous sommes impuissantes, impuissantes, tellement impuissantes

dans mon cœur, c'est le ravage, le carnage, la dévastation

je suis littéralement en miettes moi aussi

j'espère que tu es entourée

écris moi si tu veux : il y a peut être des choses, la culpabilité, la colère, les flashes qu'on ne peut pas imposer aux autres personnes présentes ici

je te souhaite beaucoup de courage

muriel

 Bonjour Praline!

je te rebaptise ainsi...
Par le pseudo que tu as choisi, cuculapraline, il me semble que tu es dure avec toi-même, enfin cela montre que ton estime de toi doit être assez basse...
Je ne suis pas endeuillée à cause d'un suicide mais j'ai quand même envie de te raconter certaines choses.

Ca va faire 9 mois que mon copain s'est suicidé.
Il s'est suicidé parce que je voulais le quitter!!!
...
Quand je lui ai dit que j'avais besoin de faire le point et de m'éloigner un peu, j'ai bien vu qu'il le vivait mal... et je n'ai rien fait...
Et pire que tout (j'ai tellement honte), il m'a montré la corde en me menaçant de se pendre et moi je n'ai rien fait. J'étais tellement soulagée d'avoir enfin réussi à lui dire que pour moi tout était fini et que je ne reviendrais plus que je n'ai pas pris sa menace en compte.
...
Je l'ai laissé partir et moi je suis partie de mon côté. Je n'ai rien fait, je n'ai même pas averti sa famille...
Je n'arrive pas à croire que j'ai fait ça, que j'ai "tué" quelqu'un.

D'abord, ce que je voudrais te dire c'est que tu n'as tué personne!!! Ton copain a menacé de se pendre et a mis ses menaces de suicide à exécution. C'est lui qui a choisi de se tuer! Maintenant, je pense que c'est  normal de culpabiliser, de s'en vouloir immensément, d'avoir la rage, toi tu parles de la honte), de n'avoir pas su éviter cette mort. Ces regrets, cette culpabilité, cette colère contre soi, on la retrouve dans le processus de toutes les formes de deuil d'un être cher, que ce dernier soit mort après une longue maladie, ou brûtalement après un accident cardiaque, un accident de la route ou par suicide. Quand il s'agit de suicide, j'imagine que ce sentiment de culpabilité est extrèmement exacerbé.

Quand j'ai lu ton message, je me suis immédiatement revue au sein de ma famille 30 ans plus tôt. Mon papa, que je pleure aujourd'hui car il est tout récemment décédé, dès son mariage avec ma maman nous a fait vivre un enfer d'abord à maman puis aussi à nous leurs trois enfants...je ne saurais décrire exactement en quelques mots...mais il avait des crises de paranoia, des colères terrifiantes, des paroles insoutenables de méchanceté et de violence  (alors qu'il savait par ailleurs montrer beaucoup d'amour) qui étaient suivies (ou pas ) de périodes plus ou moins longue de mutisme total (la "bouderie" la plus longue a duré 6 mois sans adresser la parole à aucun de nous!) puis il "revenait" comme si rien ne s'était passé et nous étions tellement soulagé que nous reprenions hébétés notre vie quotidienne avec toujours à coeur et à l'esprit l'angoisse de la prochaine crise...Pendant toute cette période qui a bien duré entre 30 et 35 ans, il a fait de nombreuses menaces de divorce puis des menaces de suicide plus ou moins impressionnantes. Nous étions très isolés vis à vis de la famille et au niveau social en général, ma maman très inhibée dès le début (ne conduisait pas, était d'une timidité maladive, complètement seule dans sa souffrance même si elle a fini par la partager avec nous à notre adolescence) n'a pas réussi à partir au tout début du mariage, encore moins une fois que nous étions nés. Nous avons tous fait des dépressions, extrèmement nombreuses en ce qui me concerne. Finalement un jour ma maman a fini par consulter un psychiatre qui l'a aidée à réagir: elle a d'abord elle même parlé de divorve et là mon papa s'est effondré. Ils partageaient encore la même chambre, malgré les suppliques de mon père elle a fini par aller s'installer à l'étage à l'autre bout de la maison. Il s'en ai suivi des mois, des années très dures pour tous, surtout pour mon papa...Biensur l'issue est plus heureuse que pour toi Praline car finalement un calme s'est installé, un énorme soulagement,et un nouvel équilibre de vie...pour toute la famille mon papa y compris...

Ma maman a mis beaucoup de temps à réagir car on avait tous peur que mon papa se suicide et on l'aimait malgré" cette "maladie" psychique et affective (dont la source est à trouver dans son enfance qui a été traumatisée) et dont il n'avait même pas conscience et dont il souffrait énormément lui aussi (puisqu'il ne comprenait pas, nous n'étions que des ingrats, il n'était que la 5ième rous de la charette etc...)et l'enfer que cela a été pour nous tous, il y avait une telle violence en lui! C'est le psy qui l'a aidée ma maman en lui disant qu'elle devait prendre ce risque là qu'il se suicide, pour qu'elle puisse enfin vivre, pour que nous tous nous puissions ne pas tomber malade au point de ne plus arriver à vivre, au point de ne plus arriver à envisager l'avenir, au point de vouloir nous-même en finir (ma soeur a essayé).

Voilà, excuse moi Praline, de m'être tant racontée! ce que je voulais te faire comprendre c'est que avec quelqu'un qui menace de se suicider (une fois mon papa était allé s'enfermer dans une pièce avec une corde en disant qu'il allait se pendre) c'est une manipulation psychologique et mentale extrèment violente que l'ont subi. Nous ne sommes pas armés à réagir à cela, nous ne pouvons savoir comment se défendre, comment se protéger. Malgré tous les sentiments que tu partageais depuis 8 ans avec ton copain,  tu n'étais pas heureuse dans ton couple et tu avais bien raison de ne pas vouloir continuer ainsi, de vouloir autre chose pour toi même. C'était avoir du respect pour toi même (et aussi pour ton ami) que de dire que tu avais besoin de prendre du recul et c'est bien d'avoir dit les choses si clairement! Malheureusement tu ne pouvais pas imaginer qu'il allait vraiment se tuer. Crois moi tu n'es aucunement responsable!!!

Personne ne comprend. Personne ne comprend pourquoi au bout de 9 mois ça va toujours aussi mal puisque c'est moi qui voulais le quitter. Ce n'est pas parce que je voulais le quitter que je n'avais plus de sentiments pour lui!!! On a vécu ensemble pendant 8 ans!!

Crois moi je te comprends, et beaucoup d'autres vont intervenir pour te le dire égalemebnt...Courage Praline, continue à dire tout ce que tu as sur le coeur! je t'embrasse avec toute mon affection.

Bonsoir Mirele,

Merci pour tes mots... oui, nous avons une"dose" supplémentaire dans le traumatisme  mais malgrè mon immense chagrin , j'ai de la colère mais envers son ex qui l'a persécuté pendant des années en passant par son fils ( seule porte d'entrée...) mais je n'ai pas de colère envers lui , je ne culpabilise pas vraiment car j'ai été présente tout au long des mois où je le voyais diminuer, arrivé usé, de moins en moins d'estime de soi, j'ai essayé de l'aider en lui apportant tout mon amour sans mesure , en essayant de l'amener à se faire suivre ce qu'il a enfin accepté mais trop tard .... juste 3 semaines avant le drame.... il a toujours été un homme de devoir et voulait accompagner jusqu'au bout son fils encore opéré cet été d'une opération des mâchoires, il m'avait dit j'irai en septembre , il y a été en revenant de 3 semaines de "congés" où il n'a fait que faire les soins à son garçon , en prendre plein la tête avec son ex... , il redoutait chaque fois de remonter dans "sa merde" comme il disait , il ne voulait plus entendre parler d'eux..., bilan retour chez nous: plus 10kgs en moins , plus de sommeil , plus de goût à rien , fatigué comme pas possible , même son travail pour lequel il a toujours été hyper présent ne lui redonnait pas d'élan.... c'était pas pareil , le moindre détail pouvait tourner en colère , il voyait tout en noir et pourtant j'ai toujours été là... moi aussi fatiguée mais toujours là .... Je voyais bien que malgrè tout je ne pouvais pas l'aider ... J'aurais donner tout ce que j'avais pour le soulager ... mais cela n'a pas suffit à le protéger ....Je ne lui en veux pas même si ma vie aujourd'hui elle est "vide" , je me sens bien sûr abandonnée mais je suis arrivée à comprendre après des semaines de discussions avec psychologues, médecins, personnes qui ont plus ou moins vécu la même histoire que sa souffrance était tellement intense et homni présente, que cette douleur le summergeait en permanence , il voulait stopper tout çà ... c'est extrèmement dur ... tous les jours .... les quelques moments de "lucidité" lui faisaient dire " pauvre Cassiopée" .... " j'ai mal", " c'est mon droit" .... mais je suis tout à fait consciente qu'il existe un monde entre comprendre et l'intégrer et l'accepter... Il me manque tellement .... des fois je m'autorise à penser que j'aurais pu lui donner encore de bons moments ... qu'il ne méritait pas çà ...  Concernant les flashs, je n'en ai pas eu depuis des semaines mais certaines scènes à la TV quand on ne les sent pas arriver peuvent nous replonger dans le cauchemar , j'essaie d'être vigilante.... heureusement j'ai des amis , des vrais amis qui sont là au quotidien à minima par téléphone quand ils sont loin , mais ils sont là et ce sont eux qui me "portent" et mes enfants que je voie de temps en temps qui vivent avec leur père.
Alors je ne dirai qu'1 mot , que nous partagions du courage pour nous aider à faire que le temps passe pour apaiser notre chagrin infini et que la cicatrice indélébile devienne moins douloureuse.   

Bonsoir,
Je suis désolée de ressasser sans arrêt la même chose horrible. mais je n'y arrive pas. Ce soir je n'arrive pas à supporter l'idée que l'homme que j'aimais s'est suicidé
s'est suicidé en se jetant du 9ème étage

a sauté alors que j'étais au téléphone avec lui, essayant de l'en dissuader

cela fera 3 mois le 25 décembre
je devrais avoir avalé et digéré
eh bien NON
ce soir, c'est trop horrible, ces pensées sont trop horribles, elles m'étouffent et me débordent

je voulais regarder les émissions débiles sur la fin du monde, et je suis là devant mon clavier à vous raconter ma fin du monde, qui est horrible et insupportable

bizarrement, c'est l'idée du 9ème étage qui est la plus affreuse.
je vous épargne les détails qui me hantent
pardon, je me sens si seule

Muriel

Bonsoir Muriel,

Vous n'avez pas à être désolée de ressasser sans arrêt votre histoire, c'est tout à fait normal. Moi aussi je me dis que j'embête tout le monde avec mes histoires et que les gens doivent en avoir marre que je ressasse mais vous devez parler, il faut que ça sorte.
Et puis cela ne fait que 3 mois, évidemment que vous n'avez pas avalé et digéré.
Pour moi ça a fait 9 mois le 21 décembre et je n'ai toujours pas digéré. Je ne veux pas vous faire peur et que vous vous disiez que ça va être long, c'est différent pour chaque personne.

Mais je suis sûre que vous avez fait tout ce que vous pouviez pour l'aider, surtout ne pensez pas le contraire.

Est-ce que vous voyez un psychologue? Est ce que vous avez un traitement? J'étais contre tous ces médicaments (antidépresseur, somnifère,...) mais parfois ça peut aider, ça peut vous aider à tenir le temps que vous suiviez une thérapie peut-être...
Et puis je sais que ça fait cliché mais je pense que le temps fait beaucoup, il aide à avoir un peu moins mal de mois en mois...

Je comprends votre solitude, c'est tellement dur, surtout à cette période.
C'est aussi pour ça que je me suis inscrite sur ce forum, parce qu'il n'y a que vous qui pouvez comprendre, le vide que l'on a à l'intérieur, ce manque, cette solitude,...
Je vous promets qu'il y aura des jours meilleurs, mais parlez-nous, n'hésitez jamais.

Je vous souhaite beaucoup de courage
(Cucula)Praline