FORUM "LES MOTS DU DEUIL"
Comprendre et vivre son deuil => Après le suicide d’un proche => Discussion démarrée par: marie-o le 02 juin 2013 à 11:32:03
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Bonjour à toutes et à tous
je change de fil ,en effet le titre ne correspond plus d'où j'en suis aujourd'hui
"j'avance
quand j'ai "réglé" un problème, je me sens mieux, j'apprécie le répit
je suis plus sereine, plus apaisée aujourd'hui
puis remonte le chagrin , teinté d'une manière différente,
les larmes sont présentes, différentes aussi elles surgissent à tout moment des larmes de tristesse pure, sans colère, sans rage,
le manque , la solitude sont différents , ils me pèsent plus,
c'est comme si les problèmes d'avant occupaient la place et une fois moins présents, ils laissent une place plus importante au manque et à la solitude, au chagrin
je pouvais aller marcher seule, je peux de moins en moins, j'ai besoin de présence
et , parfois les amis ne sont pas toujours disponibles
je vais avoir besoin puiser dans mes ressources
" pour qu'un coeur continue de battre la mesure des défis,
il lui faut aller puiser dans l'échec ou les épreuves la sève de sa survivance"
cette phrase m'accompagne , j'ai su trouver la source pendant cette première année où j'ai été submergé par le tsunami d'émotions et de sentiments provoqués par le suicide de mon mari
j'ai pris confiance en mes capacités en mes ressources
mais j'ai l'impression que le défi est différent, j'ai le sentiment d'être sur un terrain où des sables mouvants ne sont pas loin"
j'ai vraiment le sentiment que quelque chose de nouveau est en train de surgir
l'impression que je risque de me perdre dans un "no man's land"
j'ai peur de cet inconnu, je doute
aurai-je les ressources?
n'ai je pas tout épuisé ?
envie de tout lâcher,de s'enfoncer dans l'eau pour pouvoir donner un grand coup de talon pour remonter à la surface,
j'ai bien peur qu'il n'y est pas de fond à la piscine
je vais continuer mon chemin prudemment en gardant comme direction à ma boussole : l'amour pour mes fils et mes amis, le partage, toutes les beautés que la vie nous offre,(nature, arts,...)
je vous envoie à toutes et à tous amitiés et douceur
combien j'aimerai pouvoir vous apporter un peu de soulagement, de soutien sur ce si difficile chemin où la vie nous a placé
Orchis
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Bonjour à toutes et tous,
Nous sommes tels des phénix et nous renaissons de nos cendres, c'est notre force désormais, cela fait de nous des êtres différents, personnellement j'apprécie cette métamorphose, je me laisse porter par elle et c'est bon.
La vie m'a appris depuis bien longtemps qu'il fallait laisser faire les choses, se battre contre elles est inutile et vain mais les accepter et continuer, çà c'est la vie, ce n'est pas facile mais c'est tellement "enrichissant".
Depuis peu, je me suis aperçue que j'avais fait une place à mon mari dans ma vie d'aujourd'hui et c'est apaisant, doux. Vous savez que j'ai la foi, donc tous les matins dans ma prière je demande au Seigneur de veiller sur mon mari, c'est mon petit geste pour lui tous les jours et c'est tendre, j'aime ce moment. Cela s'est fait presque inconsciemment.
Doux week-end sous le soleil ici, je rentre d'une randonnée très sympathique où j'ai discuté avec des personnes inconnues, donc nous étions en terrain "neutre".
Doux dimanche à vous toutes et tous, comme Orchis j'aimerais vous apporter un peu de douceur quand je lis vos messages remplis de douleur.
BLUEVELVET
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Bonsoir Orchis,
je refais surface après 3 jours qui ont suivi ma dernière séance d'EMDR , dure séance puisque j'ai re vécu le drame du début jusqu'au funérarium... très éprouvant, beaucoup de pleurs, je suis sortie comme "paumée" et puis une impression d'apaisement , puis une nuit très agitée et fatiguée. Les nuits suivantes , je me suis mise à rêver de tout et de rien mais je n'avais quasi plus rêvé depuis le drame... De drôles de sensations ... mais aujourd'hui un grand cafard et des larmes ... qui remplisse ce vide ... je réalise peut être qu'il ne reviendra plus du tout du tout ??? je sais cela paraît fou mais même après 8 mois j'ai encore du mal à y croire ... J'ai mal ...
Le manque ( de présence, de tendresse, ...) cette solitude redevient bien pesante même si je fais un tas de choses pour m'occuper ... Je ressens certains de tes ressentis moi aussi et cela est très déstabilisant .... une ambivalence qui me colle à la peau ... que faire ???
Douce nuit
Amicalement
Cassiopée
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Cassiopée,
je pensais à toi ces deniers jours, tu as vécu un traumatisme tellement pire que le mien.
Je t'admire quel courage il t'a fallu pour entreprendre ce travail
les séances d'EMDR font effet,
quand revois tu ton Psy ? à quand la prochaine séance d'EMDR?
j'ai eu besoin que de 2 séances , mais je sais que pour certains il en faut plus, j'ai eu peu de flash et j'étais plus avancée dans mon deuil ,un an.
Un conseil, tes rêves écris les à ton réveil, tu pourras les analyser avec ton psy ce qui t'apportera un éclairage et tu t'apercevras que dans tes rêves tu auras beaucoup de réponses à tes questions ils te montreront ton chemin
tu as du mal à réaliser qu'il ne reviendra pas, le déni est un phénomène récurent et normal dans le deuil ,
ce sentiment que ce n'est pas réel ce que nous traversons , combien de fois je l'ai éprouvé et pendant longtemps
as tu acté son décès par des changements?
j'ai changé de chambre , j'ai changé de lit , je modifie la déco en attendant de partir de cette maison où certes j'ai mes plus beaux souvenirs mais où j'ai le pire d'entre eux
le manque de présence , de tendresse, le vide , la solitude que c'est difficile à vivre .
Que faire? certes s'occuper pour ne pas penser, pour éloigner la douleur un temps, mais s 'accorder du temps pour les ressentir. pour les exprimer est nécessaire, de toute façon nos sentiments ont besoin de s'exprimer et il le font à notre insu si nous essayons de les éloigner
alors ménager des temps de rien pour eux dans la journée, dans la semaine, des temps pour écrire, pour pleurer
janvier et février ont été terribles pour moi 8 semaines d'arrêt de travail, j'ai passé mon temps à rien , à traîner au lit, à écrire, à pleurer, je calais l'après midi une activité une sortie , voir , bouger, rencontrer quelqu'un m'était nécessaire
mais ce temps si douloureux m'a été bénéfique , contenir son chagrin , son angoisse, demande une telle énergie
le travail de deuil est fait d'ambivalences, de contradictions et d'incongruités, à nous d'apprendre à les accepter
Aujourd 'hui je vais mieux qu'hier matin,
je ne veux choquer personne mais j'ai envie de vous témoigner d'une"bizarerie" de mon travail de deuil
je suis allée voir un film "Queen of Montreuil" un film décalé , déjanté , un film sur une femme qui perd son mari où je me suis retrouvée; un film où j'ai ri des situations , un film dont j'ai apprécié la symbolique et la poésie
depuis le décès de mon mari , certains vécus de mon travail de deuil sont si ambivalents, si incongrus que je ne peux m'empêcher d'en rire en solo , moi qui ne suis pas douée pour l'humour
je n'ose en faire de l'humour en public de craindre de choquer, et ce film l'a fait,
Depuis le décès de mon mari , j'ai envie de faire du théâtre c'est apparu le jour de l'enterrement après que j'ai lu un poème d'Aragon "c'est si peu dire que je t'aime" ; très vite ce désir s'est affiné avec un travail plus sur l'humour, sur le rire, sur le clown...et il réapparait régulièrement , à des endroits inattendus comme chez le dentiste .
alors je vais le concrétiser peut être un héritage de mon mari qui me faisait tant rire, qui nous faisait tant rire
16 mois , je réalise que dès les premiers jours et semaines j'ai eu des intuitions, des pensées que je n'ai pas voulu écouter, qui se sont concrétisées par la suite, que j'ai réalisées et que face à la persistance de certaines je vais mettre en oeuvre tranquillement
je vous envoie de tout mon coeur amitié et douceur
Orchis
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Bonsoir plutôt bonjour Orchis,
Prochaine séance avec ma psy : mercredi et prochaine séance d'EMDR chez un autre thérapeute lundi prochain, certes je vais y aller plus angoissée mais il faut que je le fasse, ça fait mal mais cela ne fera pas plus mal que par où je suis passée et puis si c'est pour aller un peu mieux.... je crois que j'essaie de faire comme je le sens... je pense que nous devons pas nous préoccuper du regard ou des commentaires que des personnes autour de nous pourraient faire ... car personne ne voudrait prendre notre place et ces personnes là ne peuvent comprendre notre souffrance avec tout ce que ça comporte ...
Il n'y a pas de "règles" qui s'adaptent à toutes et tous , nous avons une sensibilité différente mais une souffrance extrême alors nous faisons comme nous pouvons ...
Douceur pour des moments plus sereins à toutes et tous...
Amicalement
Cassiopée
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Cassiopée, bonjour,
oui , cela fait mal , mais pas plus que ce que nous avons vécu
Le Dr Fauré compare notre plaie à une brûlure , les soins pour la brûlure sont particulièrement douloureux , mais nécessaires pour retrouver une nouvelle belle peau sans ces cicatrices toutes boursouflées, nos brûlures sont plus ou moins étendues , plus ou moins profondes, nous cicatrisons plus ou moins vite avec ou sans complication
et, oui nous faisons comme nous pouvons avec ce que nous sommes et ce que nous sommes en devenir
j'ai l'impression que ma peau toute neuve n'est pas loin, elle ne recouvre pas tout à fait la plaie , elle est hypersensible, hyperfragile, elle est à protéger des agressions, et c'est nous de prendre soin de cette plaie de cette nouvelle peau en nous adressant aux bons soignants
je réfléchissais à ce regard avec un humour décalé que je porte sur ma situation et ce besoin de rire ne serait -il pas un moyen d'avancer aussi.
beaucoup de courage et de douceur pour toi Cassiopée et à toutes et tous
amicalement
Orchis
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Bonsoir,
semaine difficile la semaine dernière
j'ai eu des nouvelles de mon cadet qui est en voyage au Pérou depuis 3 mois, retour, non programmé
il m'a appelé avec des demandes irréalistes, des projets idem, il semblait sous l'influence d'un homme qu'il avait rencontré, j'ai craint une période maniaque comme son père et mon frère
j'ai été perdue, j'ai pu beaucoup pleuré
heureusement que j'ai avancé dans ma réflexion sur le suicide et la maniaco-dépression et sur ma relation aux autres
je n'ai pas été dévastée, j'ai pu appréhendée la situation d'une manière calme
il m'a rappelé 4 jours après, il allait bien , il avait réalisé la situation
j'ai décompressé après ça, et le chagrin et le manque reprennent leurs droits
son frère a passé le dimanche avec moi, vélo , photos, travaux de couture, moments d'échanges simples et agréables
il a eu très peur lui aussi pour son frère
je réalise que d'avoir pris soin de moi, m'a permis d'avancer dans mon travail de deuil,
tout ce travail, tout ce cheminement a du sens , car il me permet de mieux répondre présent à mes enfants en cas de besoin
mon aîné est parti tranquille, il constate mon cheminement, il sait mon chagrin , il réalise mon ancrage dans la vie, il comprend que je me protège
je vous souhaite à tous et toutes de pouvoir exprimer vos émotions, votre souffrance, et de trouver les étayages , le courage de prendre soin de vous pour avancer un jour à la fois, à petits pas
amitiés et douceur
Orchis
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Bonsoir Orchis,
Je pense comprendre tes propos et je t'envoie un peu de réconfort et de douceur pour "gommer" ce passage avec ton fils qui a dû forcément te "replonger" un peu dans le passé .... Mais en tant que mère notre instinct de survie reprend le dessus .... j'ai beaucoup écouté tes précédents propos à beaucoup de reprise concernant prendre soin de soi , je commence ... à bientôt cinquante ans , je m'accorde des séances chez la dermatologue, j'ai acheté un peu de maquillage , j'ai demandé à ma coiffeuse de changer ma coupe ... certes des petites "victoires" mais cela aide à continuer à s'accrocher ....
Douceur et apaisement pour toi aussi Orchis
Amicalement Cassiopée
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Bonjour,
Cassiopée,
merci pour tes mots
prendre soin de soi , se faire douceur tout en se poussant pour avancer
avancer sur ce si difficile chemin ,
laisser derrière soi le chemin de la dévastation et de l'amertume
pour aller vers les autres, le partage, la vie
j'ai le sentiment d'être entre deux:
m'inscrire dans la vie et exprimer mon chagrin
je vais mieux sur un plan psychologique, je suis plus disponible à la vie, aux autres
mais le chagrin est toujours là qui ne demande qu'à s'exprimer à tout instant
par les larmes et ces douleurs vagues qui surgissent à tout moment
qui me rappellent à l'ordre
Que c'est difficile! Que c'est long!
Hier sortie avec une amie à un concert dans un bar
lieu inconnu et ambiance nouvelle
première chanson : les larmes , puis le fou-rire
un rock , j'ai dansé pour la première fois depuis le décés de mon mari avec mon amie, le rock danse de notre premiere rencontre, danse que je ne dansai bien qu'avec lui, puis le bourdon arrive
trouver l'équilibre entre les deux ,quel challenge....
prendre soin de soi,
je vais tenter de travailler ma relation à l'alimentation, à l'acte de me nourrir qui est faussée , depuis toujours , mais encore plus depuis le suicide de mon mari
quand je vais mal , je mange mal,
la compulsion alimentaire répond à un besoin de combler le vide, de masquer les angoisses, à m'apaiser...
c'est une manière d'exprimer que je ne vais pas si bien que cela, de trouver du réconfort
travailler mes comportements alimentaires, j'ai le sentiment que je serai amenée à travailler sur l'expression de mes émotions, de mes sentiments, sur ma relation à mon corps d'une manière plus vraie, plus juste, ma relation à moi-même sera meilleure
travailler sur mon rapport à la nourriture sera aussi continuer ce travail sur ma relation à ma mère qui répondait, répond aux problèmes, aux émotions, par la nourriture depuis que je suis toute petite
et, par ricochet, ma relation aux autres
je vous souhaite à toutes et à tous de trouver douceur sous le soleil de juin
Orchis
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Bonjour à tous et à toutes
j'aimerai tant vous apporter réconfort et consolation
en réalité , dans la solitude où la dispariton de la personne aimée nous met, nous nous retrouvons seuls maître à bord à tenir la barre,
nous sommes responsables de nous, du cap choisi , tenir la barre, matelot,contre vents et marées,boussole, balises, phares, messages radio, nous aident un tant soit peur avec des ports pour se poser de temps en temps
j'ai envie de partager avec vous mon WE, stage communication non violente "la colère au service de la vie"
j'ai grandi dans un milieu où la colère était soit trop et mal exprimée (père) ou retenue et interdite (mère)
j'ai héritée d'une colère qui me débordait bien souvent et qui m'entraîinait beaucoup de culpabilité
j'ai été submergée par la colère au cours de la première année , contre lui, contre son acte, il a fait violence à mes enfants
il a tué le père de mes enfants et l'homme que j'aimai
alors oui, j'ai eu envie d'aller voir d'un peu plus près ce qu'il en était de la colère , de ma colère, de mes colères
maintenant qu'elle s'est éloignée de moi
pour pouvoir mieux l'accueillir, mieux la comprendre, mieux l'exprimer dans l'avenir
et j'ai du travail devant moi
je dois aller travailler sur mes blessures d'enfant par rapport à ma relation familiale
je fais la traversée du deuil de mon mari en parallèle j'avance sur mon histoire personnelle
bizarrement les 2 se font de pair , je ne peux l'un sans l'autre
quand je lâche d'un coté , je lâche de l'autre
ce week end a été difficile , j'ai beaucoup pleuré, je mesure mes réticences , mes peurs
car retour en arrière , mais il m' a éclairé là où j'en suis , le chemin parcouru et le chemin à parcourir
chemin ardu et douloureux ,
je vais mieux, je pourrai ne pas prendre ce chemin d'approfondissement qui ravivent mes blessures
mais je sais , pour l'avoir expérimenté, que si je ne vais pas au bout à cause de la difficulté et de ma peur
je risque un jour d'être confronté de nouveau à mes blessures d'enfance ou ma blessure liée au suicide de mon mari alors autant les soigner vraiment maintenant ,
c'est là que le geste de mon mari m' a placé
dans cette prise de conscience profonde de mon histoire de mes dysfonctionnements,de ce que je suis de ce que je veux
dans une prise de conscience intense de ma solitude , de ma liberté et de ma responsabilité
pour m'inscrire pleinement dans la vie , dans une relation juste et saine aux autres et à moi-même
et, j'avance un pas après l'autre , un jour à la fois
je vous envoie douceur et amitie
Orchis
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Bonsoir à toutes et tous,
Après le drame que nous avons vécu, chaque choix peut être vécu soit comme un fardeau soit comme une opportunité d'aller de l'avant. C'est vrai que nous sommes seul maître à bord et il nous faut garder le cap même si parfois nous prenons l'eau de toutes parts....
Je n'avais déjà pas beaucoup de retenue dans ma relation aux autres avant mais maintenant elle est d'une liberté totale, je m'exprime dans le respect de l'autre mais je dis les choses calmement et même parfois fermement quand il se doit.
C'est en toutes ces petites choses que je vois le chemin parcouru depuis son départ. Il est vrai qu'il nous faut bâtir de solides fondations pour poursuivre le chemin sur le long terme.
Je vous admire profondément pour votre chemin.
Douce soirée
BLUEVELVET
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merci Bluevelvet
"Je n'avais déjà pas beaucoup de retenue dans ma relation aux autres avant mais maintenant elle est d'une liberté totale, je m'exprime dans le respect de l'autre mais je dis les choses calmement et même parfois fermement quand il se doit."
vous êtes arrivé là où je veux aller: avoir une relation aux autres libre, respectueuse des autres et de soi, sincère et authentique
je ressens cette qualité relationnelle avec mes fils , j'ai l'impression que c'est réciproque
avec les autres , j'ai encore du chemin,
j'ai pris conscience lors de ce stage que j'ai une colère inscrite au plus profond de moi elle prend ses racines dans mon enfance,
je m'y accroche comme si c'est nécessaire à ma vie
je crois qu'elle m'a aidée à avancer , à ne pas sombrer, mais elle me fait du mal , elle fait du tord à mes relations aux autres
belle journée
Orchis
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Bonsoir Orchis,
Quand je parcours tes lignes, je vois des choses communes... depuis le drame, cette brèche émotionnelle a fait remonter des choses, des faits de ma vie jusqu'ici enfouies ... et cela fait encore plus de souffrance mais depuis 9 mois je travaille à avancer pour mon compagnon "parti" et pour moi. Quand je regarde "derrière" moi , je ne veux plus continuer comme "avant" ... je veux profiter de ce moment de douleur pour "poser toutes mes valises qui contiennent de la douleur" ... Je veux pouvoir pour ce que j'ai "devant" le faire pleinement , être libre de réagir comme je veux , de penser à moi pour des relations pures, simples mais comme moi "entières". J'ai commencé un travail sur moi, pour ne plus souffrir notamment dans mes relations avec mes parents et ma seule sœur ... J'arrive à cinquante ans pour décider : stop ! maintenant je dois penser à moi d'abord et vivre pour moi avant de le faire pour tous les autres et en m'oubliant d'autant qu'aujourd'hui ces "autres" là ne sont pas à mes côtés pour m'aider dans ces difficiles moments. Moi aussi , j'ai envie d'une liberté totale dans mes dires , mes actes, mes souhaits .... le tout dans le respect de tous .
Nous y arriverons, même si c'est dur , notre instinct de survie est notre meilleur coach ...
Douces pensées
Cassiopée
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bonsoir le plus dur je pense c est que une situations ou un truc me remet dedans surtous avec les enfants qui de temp en temp passe eux aussi par tous les sentiment du monde ma fille jumelle a le sentiment dela colere et son frere jumeaux lui la culpabiliter c est affreux douloureux je fait bonne figure en leur explikan les ecoutant mais je me planke et pleure toutes mes larmes de sang moi c pas grave mais eux j ai trop de colere trop trop trop de voir comment ils sont peiner par le geste de leur pere ki as eter tres egoiste (desoler trop de colere )
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un petit coucou Orchis avec un grande pensée, j'espère que tout va bien... du moins... au mieux possible , je m'entends...
Douce et belle journée
Amitiés
Cassiopée
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Bonjour Cassiopée et à toutes et à tous
merci de te soucier de moi , et, toi que deviens tu?
je vais mieux , bien sûr avec des vagues de tristesse plus ou moins intenses selon les circonstances et elles seront mes compagnes pendant encore longtemps
je m'inscris dans la vie , j'ai pu danser au 14 juillet, j'ai pu rire à gorge déployée à un spectacle hier soir
je suis allée l'autre soir sur la tombe de mon mari, un moment très doux
je lui ai pardonné son geste, son abandon, j'ai abandonné la colère, la culpabilité, et , tant de sentiments négatifs
nous nous étions promis que si un jour l'un de nous disparaissait avant l'autre de ne pas rester seul sans amour..
je me sens prête à aimer de nouveau,
il a sa place à tout jamais dans mon coeur , mais il y a la place pour un autre
quand je regarde les autres hommes, ce n'est plus lui que je cherche à travers eux
je ne sais comment cela se fera, ni quand, je sais que ce sera complexe pour les deux
il faudra que l'autre accepte sa présence en moi et ce fond de tristesse qui m'accompagnera
quand je regarde en arrière tout le chemin que j'ai parcouru , je suis contente de moi
surtout que mon fils ainé l'a reconnu et mesuré,
il n'a pas encore pardonné, il est encore dans l'incompréhension
il se pose la question de faire comme moi de se faire aider
c'est particulièrement difficile pour lui ; il se sépare de son amie depuis 6 ans
elle le quitte en autres raisons parce qu'il a beaucoup changé, perte de confiance, investissement dans la vie différent et ce fond de tristesse qui est en lui
il peut se livrer à moi sans retenue , car il me sait en capacité de l'entendre de le comprendre
notre relation a grandi , a mûri , elle est libre et saine et belle
je vais mieux , mais je dois rester vigilante, j'ai failli m'autosaboter financièrement dans mon projet de changement de maison et je suis autosabotée dans une nouvelle relation qui débutée tout cela inconsciemment
je rencontre beaucoup de gens avec des histoires si différentes et si douloureuses, la mienne est une parmi tant d'autres
j'ai le sentiment de ressentir plus intensément la joie de vivre comme s'il m'avait fallu passer par le plus grand désespoir pour accéder à cela
belle et douce journée à toi et à vous tous
orchis
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Bonsoir à toutes et tous,
Bravo Orchis pour votre chemin.
Mon cadet et son amie se sont séparés peu de temps après le suicide de mon mari, ils n'étaient plus sur le même niveau de communication, elle dans la fuite en avant et aussi un retour de boomerang du deuil de son papa, lui dans le deuil de son père, cela n'était plus possible. Ce fut un moment très dur. Il faut être présente, écouter parfois sans rien dire, le laisser user son chagrin d'amour.
De nouveau, il a une amie qui connaît le chemin et l'accepte et je les vois heureux c'est l'essentiel à mes yeux.
Je vous admire de pouvoir faire une place à un autre amour, j'en suis incapable par rapport à mon expérience avec mon mari.
La maladie a trahi notre amour et je ne veux pas que cela se reproduise alors je me protège j'en suis bien consciente. Je le vis très bien. L'essentiel à mes yeux aujourd'hui c'est le bonheur de mes enfants et beaux-enfants avec qui j'ai de très bonnes relations.
J'éprouve (et savoure) un sentiment de liberté alors qu'il ne m'a jamais rien interdit, c'est vrai qu'à la base je suis quelqu'un de très autonome et indépendante.
Au fil du temps je me rend compte que sa maladie affectait notre petite famille en bien des points et je ne voudrais pas revivre cela même si cela passe par l'abandon de ma vie de femme. C'est un prix trop lourd à payer.
Je suis heureuse de vivre, mais je vis pour mes enfants et moi, avec lui dans mon cœur et il n'y a pas de place pour un compagnon dans cette histoire.
Merci de votre témoignage.
Douce soirée
BLUEVELVET
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Bonsoir Orchis, bonsoir Bluevelvet,
Je suis contente de vous lire, chacune un chemin différent mais tout à fait légitime , chacune à un stade différent, une histoire différente, une personnalité différente , le plus important je crois c'est de trouver le chemin dans lequel on souffre le moins tout en continuant à avancer à notre rythme et prendre les choses qui arrivent comme nous le ressentons....
Je souhaite de tout cœur que nous trouvions douceur, apaisement et qu'il y ait de belles personnes quelque part qui partageront des belles choses avec nous, NOUS avec nos propres histoires ...
Amitiés sincère à toutes les 2,
Douce nuit et au plaisir de vous lire une prochaine fois,
Cassiopée
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Bonjour,
merci pour vos témoignages Cassiopée et Bluevelvet
je ne sais ce que me réserve l'avenir
quand j'ai tâté le terrain auprès de mon fils en lui disant que j'étais en capacité d'envisager un autre homme dans ma vie
il a été si heureux ,comme soulagé
dès le premier jour où notre vie a basculé par le suicide de mon mari, une idée s'est imposée à moi, montrer le chemin de la vie à mes enfants et la seule solution a été de prendre soin de moi pour m'inscrire dans la vie
bientôt 18 mois, je ne pensai pas en être là aujourd'hui
j'éprouve une certaine satisfaction par le chemin parcouru surtout que mon ainé le constate et se demande s'il le va pas faire comme moi chercher un accompagnement
hier j'ai rencontré une amie de mes fils,de mon village, 26 ans elle a perdu son amoureux il y a 3 et 4 ans , elle est en dépression et se met en echec sur le plan professionnel,,elle a pu me livrer qu'elle avait décidé de se faire accompagner, elle croyait pouvoir en sortir seule, elle m' a dit son admiration , je lui ai répondu que ma seule force a été de savoir que je ne serai pas arriver seule et mes enfants et d'avoir su trouver les étayages dont j'avais besoin, elle m'a dit qu'elle pensait souvent à moi et avait envie de venir boire un café , je lui ai dit OK
belle et douce journée à tous et toutes
Orchis
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Bonsoir Orchis,
J'espère que ta "route" se poursuit le mieux possible et que tu vas bien ...
Douce soirée
Cassiopée
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Bonsoir Orchis,
Pour moi ce soir, la tempête est de retour avant la prochaine dans 6 jours ..... j'arrive difficilement à tenir la tête hors de l'eau ....
Amitiés
Cassiopée
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Merci pour ce joli message d'espoir que tu as mis sur le fil de Cassiopée
je suis contente pour toi
lapuce
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Bonjour à toutes et à tous
je vous faire part de mon expérience de ces derniers jours
dans mon travail je rencontre des enfants traumatisés de la vie,
des histoires inimaginables inentendables, et pourtant bien réelles
j'ai le sentiment de mieux comprendre ces enfants traumatisés ayant vécu moi-même un traumatisme par le suicide de mon mari
les histoires sont différentes, mais le traumatisme est bien là et amène des symptômes similaires
du coup je suis en capacité d'un petit peu mieux les accompagner
voilà un des "bénéfices " de cette si difficile traversée
j'ai un projet qui émerge, une expression artistique clown, je vais continuer d'explorer par des stages et peut être un jour je pourrai apporter un peu de tendresse , de joie, de rire aux enfants aux malades aux isolés à ceux qui souffrent....
plein de douceur et d'amitié
Orchis
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Bonjour Orchis,
Merci de nous tenir au courant de votre mieux-être après, comme vous le dites, votre "si difficile traversée"...
Vous vous êtes tellement démenée qu'il est temps que vos efforts portent leurs fruits...
Vous n'aviez pas prévu je suppose cette orientation... Vous savez maintenant que , quand bien même chaque cas est différent, ces enfants peuvent appréhender autrement leur traumatisme, peuvent -pour beaucoup d'entre eux- parvenir à le gérer pour vivre...
Votre aide leur sera d'autant précieuse... Une belle oeuvre...
Tous mes encouragements également pour ce beau projet que vous allez réaliser prochainement.
Continuez à prendre soin de vous.
Pensées affectueuses.
Mj
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Peut-être connaissez-vous déjà... mais je voulais vous donner ces références d'un livre destiné davantage aux personnes désirant s'orienter vers l'écoute et le soutien des autres....
http://www.telecom-bretagne.eu/lexians/2012/publications/publication-de-karine-roudaut-ceux-qui-restent-une-sociologie-du-deuil/
"Partir des endeuillés signifie considérer que chacun agit à l’épreuve des tensions qu’il éprouve et qui sont induites par le deuil, des incertitudes, des conflits que cette situation génère et des ajustements qu’elle demande.
Fondé sur des témoignages d’endeuillés, cet ouvrage nous fait entrer dans leur expérience vécue du deuil. Non, le deuil ne se réduit ni aux rites funéraires, ni à la psychologie. L’individualisation du deuil contemporain ne veut donc pas dire qu’il est seulement une réalité psychologique. Le deuil s’inscrit dans des actions et des interactions, des croyances et des comportements, qui sont situés et cadrés socialement. (Extrait de la 4e de couverture)."
Chaleureuses pensées.
Mam'deCath
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Bonsoir Orchis,
Bravo pour ce projet et fasse qu'il procure beaucoup de tendresse et de douceur aux enfants traumatisés et forcément un retour riche pour toi , du fond du cœur je te souhaite toute la réussite possible !
Pour ma part , j'ai idée de me plonger dans un projet humanitaire pour 2014 , ça mûrit tout doucement ... mais je pense que cela peut être un beau challenge pour nous après cet épisode dramatique de notre vie ...
Amitiés
Cassiopée
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bonjour à tous et à toutes
j'ai eu un gros passage à vide pendant quelques semaines (la solitude le manque) jusqu'au week end dernier
j'ai fait un stage de clown de 2 jours et ma première impression se confirme
j'en suis revenue pleine de vitalité
j'ai trouvé un projet de vie qui me porte qui me donne de la joie
je vais aborder ce monde des clown tout doucement , découvrir explorer les différents outils d'expression
c'est beaucoup de travail d'investigation de temps
pour un jour peut être me produire devant un public
je me donne le temps, je réalise que la blessure est toujours là elle est en cours de cicatrisation mais cela reste bien fragile, il faudrait peu pour la rouvrir
donc je prends soin de moi, je me protège encore, je me fais du bien
je vous envoie de chaleureuses et amicales pensées
Orchis