C'est vrai qu 'il est difficile d'entendre ce qu on dit.
Je me sens tellement coupable que j'ai mal de parler d'Aéline.
C'était une enfant très sensible, très intelligente. Nous avons su à la fin du collège qu en fait elle avait fait l'objet d'un harcèlement moral dans cet institut privé ou elle était. Ces appels à l'aide m'ont conduite à consulter consulter encore mais c'était impossible de la faire parler.
Qd nous sommes arrivés en région parisienne, elle s'est fait une bande de potes et s'est écroulée. Elle a été suivie par une psy pendant 2 ans et en se faisant des scarifications.
au bout des 2 ans, tout allait bien et la psy d'un commun accord avec Aéline a arrêté la thérapie en terminal.
Aéline a tjs voulu faire médecine et a brillamment réussi. Mais en sept 2015, elle appréhendait cette 4ieme année. Elle a profité des 2 ieme et 3 ieme années pour sortir avec tous ses amis de médecine et sa bande de postes du lycée.
Elle a reconsulté une psy de fin 2014 à mai 2015 mais elle ne m'avait pas tout dit des sujets évoqués et à régler. Aéline voulait qu 'on respecte cet espace si seulement on avait pu savoir avant.
Même la psy après son décès n'a pas tout voulu nous dire
Nous étions effondrés de mesurer la différence entre ce qu'elle nous montrait, sa joie de vivre, son énergie et tout ce qu'elle devait régler avec elle-même. Aucune de ses amies n'était au courant.
Ce n'était pas possible, pas compatible avec la pression/la fatigue des études de médecine.
Elle s'est suicidée après sa 1ere semaine de garde ou elle a fait 2 gardes en 4 jours aucun debriefing avec les médecins, de la misère sociale, de la détresse psychologique.
A 20 ans, elle ne pouvait pas tout gérer.
Je lui avais proposé de faire une pause cette année mais non elle ne pouvait pas, trop exigeante avec elle -même
il fallait d'abord qu 'elle aide les autres.
Tous les témoignages de ces amis sont allés dans ce sens pendant la cérémonie : merci d'avoir été mon amie, tu m'as rendue mailleur, merci de ton aide, merci de m'avoir soulagé, accompagné, écouté
et toi ma fille d'amour dans tout ça , ta détresse, ta douleur
moi qui pensais que tu te livrais un peu pendant nos longues discussions
je n'ai rien vu, je n'ai rien su, et maintenant je te pleures à jamais et c'est ma faute !!!
et tu me manques!
je ne t'entendrai plus me lancer un joyeux :"coucou maman" en rentrant
je ne t'enverrai plus de SMS :" çà va ma biche d'amour?"
tout ç a c'est fini, fini, fini à jamais et je ne m'en remettrai pas
Je reste ta maman; ça rien ne pourra nous l'enlever
mais j'ai été une mère nulle qui n'a rien vu
J'ai donc l'impression de porter une peine que je mérite pour ne pas avoir su t'aider au travers de tous tes malheurs