Voilà 7 mois aujourd'hui.

Je ne savais même pas si je savais toujours mon mot de passe.
7mois que l'Homme a décidé de partir.
Et combien de temps de silence? Je n'ai pas compté...
Comme à mon habitude, je me suis cachée, j'ai gardé le silence.
Mon psy et des proches m'avaient conseillé l'écriture, mais loin de m'aider, elle ravivait ma douleur et devenait insupportable.
J'ai préféré ma méthode la gestation silencieuse.
Je n'ai même pas répondu, ni remercié les personnes qui m'ont contacté par MP.
En particulier Qiguan. C'est un vibrant merci que je vous envoie.
Les pistes envoyées m'ont été d'un grand soutien. De tout cœur MERCIIII
Pendant ce silence, j'ai brûlé plus d'une photo, jeter plus d'un caillou dans le Rhône,  pleurer à faire fuir les merles.
perdue 10 kg et passer plus de nuit blanche que je n'ai d'appendices digitale pour les compter

7 mois, je vous livre une partie des résultats de ma gestation.
Il a décidé de mourir pour lui.
Ah, ce n'est pas facile à écrire.
J'ai mis tout ce temps pour en arriver à me dire ça.

Je dois "vivre" pour moi, et aussi pour notre enfant.

Le constat de la cabosse:
Longue liste, mais finalement je ne vous ferais part que des éléments qui sont pour moi important.
J'ai occulté 5 mois, complets. Plus un seul souvenir du mois de janvier au mois de mai inclus...
Janvier, c'est quand il a été hospitalisé pour un état dépressif grave...

J'ai eu toute une période hyper-active, je crois que je passais ma colère dans les activités pseudo sportives

Aujourd'hui, (grâce à des petites pilules) l'humeur est moins labile, mais l'énergie l'est par contre...
Une semaine, je serais capable de tout ranger, trier, aller courir tout les matins, aller à mon cours de danse latine, travailler, préparer les repas de la semaine et la semaine suivante, sans signe précurseur, je manque d'énergie et je dors aux mêmes heures que ma fille... Allez savoir? J'ai l'énergie labile et quand je suis en phase "maniaque" il faut que je me dépense...

Je veux tout et son contraire...

Mais le plus important: J'apprend au contact de ma fille. Les enfants sont impressionnant. J'apprend à redevenir vraie.
Pendant longtemps, je cachais mes états d'âme, tout "allait bien, je gérais"
Et bien aujourd'hui, je dis et je montre si je vais bien ou pas. Je dis ce qui m'a touché, émue, blessée... Etre vraie et en phase avec le sentiment du moment présent.

Alors je garde espoir, ça se fera. Un jour j'ouvrirais les rideau, j'entendrais les oiseaux chanter et le soleil briller, je resterais à admirer le paysage à m'en imprégner et savourer pleinement ce don de la nature et ce jour là sera un jour magnifique.
C'est mon tempérament, j'ai toujours voulu y croire. Aujourd'hui je sais que ce jour viendra de nouveau.
Aujourd'hui, je vivote.
Nous avons retrouvé ma fille et moi un rythme de vie, c'est rassurant.
Il nous arrive de partager de beaux éclats de rire.
Parfois en rentrant les deux nous savourons ce bol d'air, celui de ne plus avoir à s'inquiéter de ce qu'il aura fait ou pas durant notre absence. Nous n'avons plus cette angoisse à porter...
Parfois, sa voix nous manque. Celle que l'on cherchait en riant fort, en exagérant nos réaction comme pour lui insuffler un peu de vie.

Sa voix, sa carrure, sa présence, sa vivacité d'esprit nous manquera toujours.
Mais je suis certaine, qu'un jour ce ne sera pas le vide qu'il a laissé, mais de beaux souvenirs, ceux qui nous réchauffe le cœur.

Ce jour viendra pour nous tous réuni ici par la douleur de la perte d'un être cher.
J'aimerais vous donner un peu de cet espoir qui peut paraître enfantin, immature, mais qui est tellement sincère.

Il était mon âme soeur.
Mon ami, mon confident, mon amant, mon amour, mon tout.

Je pense à vous.

Parce qu'il faut que ça sorte.

Je me sens coupable.
Je sais que ça peut paraître absurde, je connais tout les raisonnements logique qui pourrait démontrer que je n'ai pas à le ressentir comme ça.

Je me sens coupable de n'avoir pu l'AIDER LUI.
Je me sens coupable d'avoir voulu lui montrer à tout prix que la vie méritait d'être vécue.
Pourquoi ne l'ai je pas laisser en paix, au lieu de l'inonder de mon optimisme à la con.
J'avais un optimisme démesuré.
J'y croyais tellement fort.
En quoi, ne me demander pas, ce sont mes croyances et je ne veux pas rentrer en conflits par rapport à ça.

Lui qui m'a aidé à prendre un nouveau départ, qui m'a offert ce bien inestimable, fonder une famille.
Voila, que j'ai été incapable de lui offrir la même chose.
L'espoir de la vie...
J'ai échouer. J'AI ECHOUER... J'ai pas réussi à l'aider, lui que j'aime tant.
J'ai vu son mal être, j'ai vécu avec sa souffrance et je n'ai pas réussi à l'en sauver...

Je ne suis pas présomptueuse.


Je me sens coupable, car il partait à l'hôpital quand il me sentait à bout de force, pour me permettre de souffler.
Pas pour se soigner.

Et aussi parce que cette dernière hospitalisation avait un parfum d'adieu.
Je ne l'appelais plus tout les soirs comme les autres fois. Je ne venais plus tout les 2 jours avec notre fille pour le voir.
Un parfum d'adieu...
Je me sens coupable, de ne pas avoir eu l'énergie suffisante pour nous aider cette fois encore, comme pendant ces 5 années...

Je me sens coupable, parce lorsqu'il m'a dit vouloir divorcer, à part pleurer et lui dire mon amour, je l'ai laisser débuter les démarches.

Voilà, je me sens coupable... Et ça fait mal.
Il me manque, il manque à ma vie, à notre vie.

Bonsoir Fleur de coton.
Merci pour tes mots.
La lutte contre mon trio, culpabilité, désespoir et colère, fut longue, épuisante et vaine...
Et pourtant je croyais que la colère était loin derrière.
Nous travaillons avec mon thérapeute sur ces limites humaines...
Ce n'est pas un manque d'humilité et tu l'as bien compris, c'est du contrôle.
Enfin, mes idées ne sont pas très claires ce soir.
Je voulais te remercier.
Prend soin de toi aussi.
Amicalement.