Je suis complètement ivre. Dans deux jours cela fera deux mois, je veux partir. Cette réponse n'aura aucun sens, je ne suis pas en état. J'ai passé une sale journée hier. En y repensant, j'avais une expression figée, les yeux ouverts de stupeur. Je le ressens encore. J'ai gardé ce masque toute la journée jusqu'à m'endormir. Il me manque. Il me manque, il me manque.
Il me manque tellement.
Je l'aime, je l'aime à en mourir. J'en peux plus.
Je sais que demain ça ira mieux, j'ai juste trop bu. Mais quand je bois, mes vraies pensées, mes vraies envies s'expriment. Alors je me laisse aller. Il m'a fait découvrir tellement de choses. Il était extraordinaire. Je ne l'idéalise pas. Tous ceux qui l'ont connu vout diraient la même chose. Il était.... Il est la plus belle personne que je peux connaître. C'était lui. Mon espoir. Ma raison de vivre. Le père de mes enfants. Il était la lumière dans cette pénombre. Ma tristesse pèse des tonnes. Je l'aime je l'aime je l'aime.
Je t'aime mon amour.
C'est pas possible, je t'aime tu es là c'est pas possible mon ange c'est pas possible je t'aime tellement. Reviens, je t'en supplie. Reviens reviens reviens reviens reviens.
J'ai envie de vous répondre mais je ne peux pas. Je n'ai que M en tête. M et son amour. M et ses chansons. M et son regard. M tout simplement. Je l'aime, c'est pas permis comme je l'aime. J'ai envie de partarger un texte que j'ai écrit le lendemain de sa mort. Je ne sais pas pourquoi mais j'en ai besoin. J'en aurais honte demain mais tant pis. C'est pas grave.
Je n'ai plus rien à perdre, hein ?
"Mon amour.
Mon ange, mon âme sœur, mon cœur, mon tout. Que dire ? Je suis encore sans voix. Oh, M, mon bébé. Je t'aime. Dieu que je t'aime. J'ai vécu les meilleurs moments de ma vie à tes côtés. Tu étais... Tu es... Pardon, je n'arrive pas encore à parler de toi au passé. Je suis démolie, complètement démolie. Écoute, chéri, tu laisses pleins de personnes en pleurs. Pratiquement tous les gens que tu as rencontré, t'aimaient, t'estimaient. Et toi, idiot que tu es, toi qui te dénigrais tellement, tu ne t'en rendais même pas compte.
M, personne ne me contredira si j'affirme haut et fort que tu es quelqu'un de formidable, qu'on a de la chance d'avoir croisé ton chemin, que sous ces airs de durs que tu essayes tant bien que mal de te donner... Il y a un grand cœur. Énorme. Sérieusement bébé, j'ai jamais vu un homme aussi aimant et attachant que toi. Putain. Je sais pas, je sais plus. Tout est si confus. Ça paraît tellement irréel. J'ai envie que tu m'appelles pour me dire que c'est une mauvaise blague. Que tu vas bien, que tu continues de te battre, que tout finira par s'arranger. Je te jure que je te pardonnerai.
Je ne te blâme pas. Personne ne va te blâmer pour ce que tu as fait mon amour. T'es quelqu'un de féroce, je te connais par cœur, tu en as eu marre hein ? Tu t'es battu trop longtemps mon chéri. Je ne le dirai jamais assez, je me répète et vais me répéter encore mais... C'est grâce à toi si je suis encore là aujourd'hui. Si je me bats encore. Si je respire encore. Je me rappelle la première fois que je t'ai vu... Je te le disais au moins une fois par jour... Je montais les escaliers, j'ai entendu un rire et j'ai tourné ma tête à droite alors qu'il restait deux marches à monter. Et je t'ai vu, toi là, te tournant vers le couloir de droite, le sourire aux lèvres, juste quelques secondes avant de rire... Je suis tombée immédiatement, irrémédiablement amoureuse de toi. Ouais. Le coup de foudre. Je t'entends rire de là-haut. Bah oui mon amour, ça existe les coups de foudre. Je crois que t'en es le premier témoin.
J'ai jamais aimé aussi intensément. M, je t'aime de toute mon âme... T'as même pas idée. Tu m'as fais revivre, tu m'as redonné espoir, tu m'as redonné la force et le courage de me battre. Alors qu'est-ce que je vais faire sans toi maintenant ? Hein, tu peux me le dire ? Je suis pas aussi débrouillarde que toi. Je sais même pas me servir de mes dix doigts correctement.
Toi qui me rassurais à dire que tu sera toujours là pour moi, toi qui m'affirmais que dans moins d'un an on aura notre appartement, toi qui me faisais rêver en me soufflant à l'oreille qu'un jour nous aussi on fondera notre propre famille. Maël, j'ai du mal à respirer. Tu me manques. Même quand t'es avec moi tu me manques. Je t'aime comme jamais j'ai aimé dans ma vie. Je t'aime tellement que je regrette toutes mes autres relations par le passé et toutes les erreurs que j'ai pu faire et qui t'ont fait du mal. J'aurais aimé que tu sois le premier dans toutes les catégories. Je voudrais tout effacer et ne vivre que pour toi. J'ai retrouvé un texte que j'avais écris peu après être rentrée chez moi alors que je venais de passer un week-end avec toi. A moins que ça soit la dizaine de jours qu'on a passé chez ta maman et ensuite chez ton papa... Je sais plus trop, excuses-moi mon amour. M'enfin. Je te le montre.
“J'ai peur de survivre à M, j'ai peur de recevoir un jour un appel de sa mère pour me dire qu'il a fini par s'en aller. J'ai peur d'évoluer avec lui et qu'il meurt dans un accident de voiture, qu'il se fasse agresser dans la rue, qui lui arrive n'importe quoi... J'en sais rien. J'ai peur, c'est tout. Je l'aime tellement que ça me fait pleurer.”
J'ai fondu en larmes quand je l'ai retrouvé. Seulement, c'est pas ta pauvre maman qui m'a prévenu mais ta petite soeur. Tu te rends compte mon ange ? Ton adorable petite soeur, celle qui te prenait comme modèle, celle qui m'a dit avec ses mots d'enfant “je sais que c pas facile” , “toi aussi si tu as un soucis appel moi”. Mais mon Dieu ! Cette petite force de la nature ne cessera de m'impressionner. Je me rappelle quand tu m'as présenté à elle, à ton papa et à ta belle-mère. Quand je te l'ai dit, tu as trouvé ça bizarre mais c'est vrai. Quand je t'ai vu t'occuper de ta petite soeur, je suis retombée amoureuse de toi. Un vrai papa poule, un grand frère digne de ce nom. Et je me suis dis “Oui. C'est sûr. C'est avec lui que je veux avoir des enfants.”
Dimanche 5 juin 2016, 16h35. “Salut noemie tu es au courant pour m ?” J'ai hurlé. J'ai jamais autant hurlé de toute ma vie.
J'ai passé toute la journée à t'appeler après les deux messages vocaux que tu m'as laissé vers 5h du matin ce jour là où tu disais que tu m'aimais, où tu m'avertissais de ce que tu allais faire. Ta voix... Tu avais l'air si paisible mon amour. Et quand je me suis réveillée, je ne t'ai pas cru. Je n'ai pas voulu te croire. Alors j'ai passé ma journée à t'appeler. J'étais inquiète, bien sûr, mais je me disais que tu avais retrouvé la raison et que tu étais calmement rentré chez toi pour te coucher. Bébé, comment j'aurais pu m'en douter ? Quelques heures avant que tu décides de monter sur cet échafaudage, on parlait sur skype, on arrêtait pas de se dire que l'on s'aimait et avant que je raccroche pour aller me coucher, tu m'as dit “à demain”. Peut être que je le sentais en y repensant... Parce que j'ai bien insisté pour qu'on se reparle le lendemain. “D'accord, hein ? On s'appelle demain ? Je t'appelle dès que je me lève. Bonne nuit mon amour et à demain, je t'aime.”
Toi qui avait le vertige... Cette peur bleue du vide... Tu te rappelles quand on se promenait dans Paris, que j'ai vu une grande roue et que je t'ai boudé parce que, jamais, ô grand jamais, monsieur montera dans un truc pareil ? Alors... Comment ? Comment tu as fait, chéri ? Où as-tu trouvé le courage pour faire une chose pareille ? Tu as dû avoir tellement peur mon ange, rien que d'y penser ça me brise encore un peu plus le coeur.
Puis... Je suis ta fiancée. Tu te souviens ? Cette nuit du 24 au 25 décembre, quand tu m'as dit que j'étais la femme de ta vie et que tu m'as demandé en fiançailles entre deux bâillements sans bague ni rien parce qu'on était trop pauvres pour faire ça dignement. Ca parait ridicule pour certains mais pour moi... Rentres-toi bien ça dans le crâne... C'était la plus belle, la plus romantique nuit de toute ma vie. Et on devait s'acheter nos bagues cet été, tu m'avais promis. M... J'ai le coeur en miettes.
J'ai dormi peut-être 4h cette nuit. J'ai dormi avec ma maman qui me tenait dans ses bras alors que je pleurais et tremblais sans pouvoir m'arrêter... Tu sais, elle ne t'a jamais vraiment rencontré mais à l'heure où je t'écris, 8h39 pour être précise, je l'entends pleurer dans la cuisine. Oh mon amour, j'y arrive pas. C'est trop dur sans toi. J'ai mis un temps fou à m'endormir. Impossible de fermer les yeux, je restais assise dans le lit, scrutant les ombres dans le noir en étant persuadée que tu étais là, que tu allais me faire un signe. C'est encore ma maman qui a dû me calmer parce que je commençais à trop m'agiter et à ne plus savoir respirer.
Mais merci mon ange. Merci du fond du coeur. J'ai connu le grand amour grâce à toi. Le grand, le vrai, avec un énorme A. Et ça, c'est le plus beau cadeau que tu aies pu me faire. Je sais maintenant ce que c'est, le bonheur. Mais j'ai un problème, M, j'ai un gros problème.
Est-ce que je vais retrouver un jour ce sentiment, ce bien-être maintenant que tu n'es plus là ?
Sans être dramatique, en étant la plus honnête possible, M, je suis sûre que non. Alors oui, peut être qu'un jour je rencontrerai quelqu'un de bien mais il ou elle ne sera jamais à la hauteur, je ne serai plus jamais totalement heureuse. Chéri, quand tu t'es envolé, tu as pris une partie de moi avec toi. Alors comprends que je sois défaitiste à ce sujet. Mais ne t'en fais pas, je ne t'en veux pas du tout. Comment je pourrais de toute façon ?
J'ai tant de choses à dire à ton sujet. Tant de choses... Trop de choses. Tellement que ça se mélange dans ma tête et que je ne sais pas par où commencer. Tu me connais, j'ai jamais été excellente en discours. M, j'ai aucune envie d'arrêter de t'écrire, j'ai l'impression que tu m'écoutes quand je forme les mots sur le clavier, que tu es là avec moi, tout près... Si près...
J'ai rêvé de toi cette nuit. Un stupide rêve où on était simplement assis sur le canapé alors que tu me faisais une crise de jalousie parce qu'un garçon que je ne connaissais même pas m'a envoyé un sms. Et moi je riais parce que je te trouvais adorable de t'emporter ainsi. C'est toi tout craché mon coeur. Je me suis réveillée en pleurant.
Oh, je t'aime, je t'aime, je t'aime... Je t'aime.
Un an, un mois et seize jours. C'est le temps que j'ai passé avec toi. Mais je ne vais pas m'arrêter de compter pour autant maintenant que tu es parti. Je continuerai chaque jour. Promis.
Aujourd'hui, ça fait un jour sans toi. Un jour de souffrance. Un jour de larmes. Un jour de vide. Un jour sans ma raison de vivre. Et j'en peux déjà plus.
Mon amour... Mon grand amour... J'espère que tu es mieux là où tu es, que tu es enfin en paix. Je l'espère de toute mon âme. Tu n'es pas simplement mon copain, ça serait injuste de te réduire seulement à ce mot insignifiant. Tu es aussi mon meilleur ami, mon confident, mon pilier, mon coeur tout entier. “Tu es tout ce qui me rassure.” comme dirait la chanson.
Toi qui m'a promis de me surveiller de là où tu es... Regarde moi bien ! Je vais essayer, je vais faire tout ce que je peux mais pour être honnête encore une fois, ne m'en veux pas si j'échoue. C'est pas si facile que ça en à l'air M, t'as laissé un gouffre immense dans ma vie, tu crois quoi ? C'est ça, à se sous-estimer autant, on est loin d'imaginer l'impact qu'on peut avoir sur les gens. Toi tu croyais que j'allais... Qu'on allait tous se sortir indemne de ta disparition. Abruti, va. Ah, je te jure que c'est pas l'envie de te frapper qui manque.
Il est temps que je finisse cette lettre, tu ne crois pas ? Hier, j'ai regardé le ciel. Aujourd'hui, je regarde le ciel. Demain je regarderai le ciel. Et tu sais quoi ? Il ne m'a jamais paru aussi beau depuis que tu as rejoint les nuages.
Je t'aimais. Je t'aime. Je t'aimerai toute ma vie."
Aujourd'hui est un mauvais jour. Je dois faire avec. Je ne suis pas la seule. Je n'ai pas à me plaindre. Je ne sais pas. Je l'aime. Je suis perdu et je l'aime profondèment et il me manque.