"c'est au bord de ma vie, que je parle de la mort.
Et même en me penchant du haut de ma tour,
je n'arrive pas à en voir le fond.
où commence t'elle ?
est ce le jour du dernier jour de ma vie,
que je pourrais l'aborder ?
Je sais que tous les matins, je m'en rapproche toujours un peu plus.
Mais à trop vouloir voir son reflet, j'en oublie la vie...
Je me rapproche du ravin, scrute son miroitement,
espérant y déceler sa vie, derrière, derrière sa surface.
Alors, j'avance sur mes chemins de vie, toujours la mort en filigrane,
là, derrière le parapet, un reflet jouant avec le miroitement du soleil...
et ma vie qui défile et s'étire...
C'est de ma vie, et seulement de ma vie qu'il m'est possible d'aborder la mort.
Mais qu'est ce que la mort.
Une séparation, la fin de quelque chose, de quelqu'un.
Alors est ce bien la mort qui m'aspire et m'attire,
n'est ce pas plutôt ce manque qui impacte ma vie.
ce grand vide, ce grand trou en plein milieu de ma vie,
et que je ne peux que contourner.
Parce qu'il n'est pas facile de vivre avec ce vide,
ce vide créé par une absence.
Que peut m'apprendre la mort qui me serve dans la vie?
Mais est ce que je marche bien du côté de la vie.
n'ai je pas par inadvertance, enjambé le parapet,
parce que aspirée par le vide, comme avec un trou noir.
De la mort symbolique, je regarde la vie,
et je me demande que peut m'apprendre la vie qui me serve dans cette petite mort.
le pourquoi de la vie, son utilité.
Elle en a bien une, une raison.
est ce celle de se dépasser ?
est ce celle d'aimer ?
est ce celle d'enfin oser ?
en équilibre sur mon parapet,
je vois bien que je n'ai pas encore choisi.
moi, j'aimerai pouvoir passer de l'une à l'autre,
mais n'est ce pas ce que je fais déjà,
j'aimerai trouver le calice , la formule, me permettant d'aller de l'une à l'autre"