FORUM "LES MOTS DU DEUIL"

Comprendre et vivre son deuil => Après la grande souffrance, la reconstruction => Discussion démarrée par: Angela le 09 décembre 2012 à 21:23:35

Titre: Douleur, fragilité, courage, sens
Posté par: Angela le 09 décembre 2012 à 21:23:35
Bonsoir,

Il est bien difficile de savoir si la phase de reconstruction démarre tant elle me semble imbriquée à la précédente.
Peur de ce "renouveau" aussi ... quelque part au fond de moi ... Si j'ouvre les fenêtres en grand, que vais-je découvrir hormis la solitude !
La douleur est là. Elle va, elle vient. Selon les moments. D'une intensité "vivable", et même tolérable.
A moins que je n'aie plus que des "larmes sèches" dans le coeur ... C'est troublant.
Le temps passe. Mon Angelo n'est plus, que dans mon coeur.
Et malgré ces progrès (certes, très relatifs), la vie me surprend et me secoue. J'ai l'impression de ne pas être en harmonie avec moi-même, et par répercussion, pas non plus avec mon entourage (qui se rétrécit d'autant ...). En fait, je suis incapable d'avoir une présence en groupe. Au milieu d'une assemblée qui rit, qui s'enthousiasme, qui polémique, qui "philosophe" ... je me sens perdue, inexistante, extérieure ... Comme si j'assistais à la scène derrière une vitre ... En tête à tête, c'est mieux. J'ai cessé d'attendre plus que ce que chacun peut me donner de compréhension et d'affection. Je ne le vis pas comme une résignation mais plutôt comme un état de fait que je ne peux changer donc que je prends tel qu'il est. Alors je me demande ce qu'est devenu mon courage, si je l'ai épuisé ou si je n'en avais pas tant que ça ?
Mais je suis inquiète pour moi-même (ce qui est nouveau !) parce que je sens bien que mon quotidien ne me satisfait pas et ne me mène nulle part. Je me sens trop fragile pour m'engager dans une autre voie et, surtout, une voie qui aurait du sens. Or, ce qui aurait du sens serait de trouver une activité qui me permette de mettre l'hmain au centre, de faire du bien autrou de moi, de grandir en humanité, tout en ayant les moyens de subsistance suffisant pour "vivre ma ma vie" ... Ce qui n'est pas compatible avec les enheux financiers de grands groupes ou de multinationales ;-)...

Voilà ... Réflexion d'un soir ... Dimanche soir qui plus est !

Bien affectueusement

Angela
Titre: Re : Douleur, fragilité, courage, sens
Posté par: Blandine le 09 décembre 2012 à 22:37:40
Bonsoir Angela,

"Je suis incapable d'avoir une présence en groupe. Au milieu d'une assemblée qui rit, qui s'enthousiasme, qui polémique, qui "philosophe" ... je me sens perdue, inexistante, extérieure"

Cette phrase m'a interpelée dans ton message car elle m'a rappelé cette sensation que j'ai eu la semaine dernière après avoir vécu un anniversaire surprise pour un ami, imaginé par une amie et organisé chez moi.
Sans doute était-ce le bon moment pour moi car j'avais immédiatement et naturellement proposé que ça se fasse chez moi (qui a été notre chez nous) mais après j'appréhendais un peu l'organisation et le fait d'être entourée de plein de monde chez moi.
Finalement, tout s'est passé "normalement". Imagine-toi, Angela, que j'ai été vraiment présente tout le temps : aussi bien avant pour réaliser un diaporama surprise (avec une amie), pour décorer (avec une amie aussi), pour accueillir tous ces gens (dont beaucoup que je ne connaissais pas ou très peu), et la soirée elle-même. Bref, j'ai pris plaisir à faire plaisir et à participer pleinement.

Et je mesure aussi le chemin parcouru en ayant refait de cet appartement un endroit chaleureux et accueillant où des évènements heureux sont redevenus possibles.

Ca va revenir tout ça, petit à petit, moi non plus je n'y croyais pas il y a encore quelque temps, d'ailleurs j'évitais de me retrouver dans de grandes assemblées festives.
Comme à chaque pas franchi, je me dis que si j'ai réussi une fois, ça m'arrivera à nouveau ; et que si ça m'est arrivé à moi, comme à d'autres avant, ça arrivera aussi à vous toutes et tous.
Bien affectueusement
Blandine






Titre: Re : Douleur, fragilité, courage, sens
Posté par: Angela le 10 décembre 2012 à 00:02:29
Bonsoir Blandine,

Merci de ton message qui m'encourage.
Je crois que je suis dans un entre-deux. La vie me surprend car j'y prends part. Quelques minutes, voire un peu plus.
Mais je suis encore fort ballotée. J'ai évité ces assemblées festives ... Et puis, cette toute dernière expérience pour moi (de vendredi soir) comptait car je voulais faire un signe à celles et ceux qui m'ont entourée et m'entourent encore. Je savais bien, pourtant, que la marche était haute, que je risquais de me faire plus de mal que de bien. Finalement, même si je n'ai pu participer, j'y étais. Je suis rentrée chez moi chancelante ... mais ne suis pas tombée. Je pense que je m'épargnerais d'autres "réunions" de ce genre dans les semaines à venir. Tout de même !

J'ai du mal à aller sur les autres fils en ce moment. Ce qui me navre ! J'ai l'impression d'être à côté du sujet, que mes mots ne peuvent être entendus. C'est pourquoi j'ai ouvert ce fil. J'espère ne pas me tromper.

Je suis heureuse de lire ta récente expérience. Te lire m'apporte de la sérénité, ce soir. J'espère trouver encore ce courage, cette force qui vient de je ne sais où (ce qui m'interroge vraiment), pour pouvoir de nouveau investir la vie. Pleinement. Comme le faisait l'Amour de ma vie. Comme il voudrait que je le fasse déjà.

Avoir un chez soi chaleureux où les amis, les proches sont heureux de se réunir, de se retrouver : c'est de toute beauté.
Etre moi-même ce "chez moi chaleureux", dans ce "chez nous", mais aussi, tout simplement, dans mon regard, dans un sourire, dans une poignée de mains, dans une accolade ... Ce serait merveileux. IL est tard et je divague ou bien je rêve éveillée. Peut-être. Mais rêver, n'est-ce pas une façon de se projeter, d'aller vers l'avenir ? C'est ce que je viens de réaliser. Ici, en cet instant. Grâce à toi.

Merci.

Bien affectueusement

Angela
Titre: Re : Douleur, fragilité, courage, sens
Posté par: Blandine le 10 décembre 2012 à 12:45:23
Non Angela,

Tu ne te trompes pas : cette nouvelle rubrique est justement faite pour nous permettre à nous, en phase de reconstruction (début chancelant, milieu ou fin) d'échanger aussi sur nos expériences, tellement loin de celles de la grande souffrance mais néanmoins encore empreintes de doutes, de retour en arrière, de faux pas et de grands pas en avant.

Tu es au bon endroit car tu en es là sur ton chemin, ça aussi il faut "l'accepter".

... et ce dernier vendredi, tu as marqué un grand pas : il faut aussi reconnaître nos victoires sur notre route, le ciel s'éclaircit, nous l'avons tellement espéré. La vie est enfin à portée de nos mains : à nous d'œuvrer, toujours en respectant notre rythme comme au tout début, donc tu as raison, épargne-toi dans les jours à venir une émotion aussi forte, mais reviens-y quand ce sera à nouveau le moment !

Ce que je réalise aussi en te répondant, c'est que je me suis aussi sentie bien avec des personnes qui ignoraient tout de mon histoire, de l'empreinte que je ressens encore parfois dans cet appartement de la maladie de Michel et de ma grande détresse après son décès. Je pense qu'eux aussi se sont sentis bien chez moi, n'ont donc rien senti de cela, ça veut peut-être dire que maintenant c'est en moi et que la vie irradie quand même à nouveau en moi et autour de moi ? C'est difficile à écrire mais je vais le faire, c'est comme ça que j'avance : je ne suis plus la veuve de Michel, mais bien Blandine. Ouf, séquence "émotion".
Je redeviens moi petit à petit : qui suis-je, ça je ne le sais pas encore bien, mais c'est chouette de le découvrir petit à petit.

A bientôt Angela, l'aventure nous sourit : oui, rêver est une façon de se projeter. Tu imaginais ça, se projeter, aller vers l'avenir ? Ouaah, quel chemin
Titre: Re : Douleur, fragilité, courage, sens
Posté par: cathy le 10 décembre 2012 à 13:37:26
Angéla, Blandine, ça fait du bien de vous lire et e me  permettre de projeter quand le chemin est si long et difficile.
Merci à vous, je vous embrasse
Cathy
Titre: Re : Douleur, fragilité, courage, sens
Posté par: Angela le 10 décembre 2012 à 21:44:21
Chère Cathy,
Merci de ton message.
Je suis surprise, je suis dans l'étonnement le plus total. C'est comme si, après un séjour sur un long pallier - un pallier qui n'était ni en ligne droite ni plane mais plutôt en dents de scie et semé d'embuches - j'avais gravi une marche. Toute petite. Mais une marche vers plus de lumière.
Il est encore bien difficile le chemin que j'emprunte. Je le sais. Et j'éprouve régulièrement de l'appréhension face à cet avenir, ce chemin qui n'est pas balisé, que je vais devoir parcourir seule, sans Jean-Louis. Alors, comme tu peux le lire, ça peut aussi arriver sans qu'on s'y attende, sans avoir l'impression d'y s'être préparé, d'avoir fait grand chose. Mon psy m'a tout de même dit que j'avais beaucoup pleuré, vraiment tant pleuré (pas tant que ça dans son cabinet mais ... je lui ai dit qu'il devait jouer aux échecs et qu'il avait au moins 2 coups d'avance sur moi !)... Bref, il m'a dit que, après tant de larmes ... désormais ... il pouvait être envisageable de penser à travailler à me reconstruire ...

Comme tu le dis, Blandine, il faut aussi que 'j'accepte' d'en être à de "stade". Parfois. Non. Souvent. Assez souvent, le doute m'assaille. Et puis, heureusement, la journée passe et, malgré les difficultés professionnelles qui s'ajoutent au reste, je résiste. La vie est là. Elle est plus forte. Elle m'interroge. Sur qui je suis. Comme toi, ou plus que toi encore, je ne le sais pas encore. Et sur ce que je vais faire de ma vie désormais. Le futur est donc presque là. Timide. Fragile aussi. C'est curieux de se sentir si fragile et si fort à la fois. Il faudrait pouvoir ou savoir s'applaudir soi-même de toutes les petites avancées, de tous les petits ou grands pas, de tout ce qui peut ressembler à un mieux. Tu as raison ... Au tout début, j'avais l'impression d'avoir perdu la capacité de rêver. Alors dès qu'il était question de demain, d'après-demain ou au-delà ... C'était un calvaire et ça me rendait "folle" ... Et aujourd'hui, c'est moi qui utilise le terme de rêver et qui parle de me projeter !!!

Cette période me semble être charnière. Ce n'est qu'un sentiment. Mais il me semble assez bien ancré en moi. Presqu'autant que l'Amour de ma vie est en moi ! C'est pour dire !

Alors oui ... Quelle aventure ! une comédie dramatique (la vie qui s'achève) qui se conclut en film catastrophe et/ou film d'horreur (la perte)... qui se poursuit en un film qui est à la fois autobiographique (la vie "d'avant") combiné à film de guerre (contre nous-mêmes, contre l'institution, contre la vie ...) et à un film dramatique aussi (la souffrance) ... Film d'action (survie) puis film d'aventure (découvrir son amour en soi, retrouver quelques couleurs, un peu de joie simple ...)... A chaque fois, nous sommes sur la scène ; nous avons même le 1er rôle. Nous nous exposons ... Alors qu'au début, pour ma part, j'aurais tant voulu disparaître ou ne pas me réveiller !Tout ça ne peut se dérouler en un jour. J'utilise l'image des films ... mais bien évidemment, ce n'est pas de la fiction ... C'est pourquoi, c'est si difficile car il l n'y a pas moyen d'aller s'isoler dans sa loge ni d'enlever son costume de scène à la fin de la représentation. Tout simplement car la vie n'est pas une représentation. Même si elle est un espace-temps limité.

Je vous laisse sur ces pensées. Il faut que j'aiguise mon offensive pour demain. Vis-à-vis de mon employeur qui essaie de me mettre sur la touche ! Rien que ça ! Les entreprises ne sont pas des sociétés philantropiques mais, de là à me mettre "au banc de la société" parce que "vous n'avez pas été au mieux de vos capacités cette année" ...

Bien affectueusement

Angela
Titre: Re : Douleur, fragilité, courage, sens
Posté par: melusineb le 10 décembre 2012 à 23:55:20
Angela,

Comme Blandine, ce que tu as écrit m'a touchée, puisque je m'y suis retrouvée. Après la mort de mon mari, pendant longtemps, j'ai été incapable de me confronter à des "groupes", même composés d'amis ou de proches. Je me sentais mieux en tête à tête, le coté 'social' me paniquait. Je le retrouve progressivement (je ne suis pas encore revenue à la 'normale', mais je suis aujourd'hui capable de rester au milieu d'un groupe de gens sans avoir envie de prendre la fuite...)

Avec le recul, je pense que pendant longtemps, j'ai préféré les têtes à têtes avec mes amis très proches parce que j'avais besoin de beaucoup d'intimité, d'être avec les quelques personnes qui me connaissent le mieux, sans avoir à me demander si elles seraient "adéquates" dans leurs paroles par exemple - je savais qu'elles le seraient. J'avais besoin d'être moi même sans peur, de savoir que je pouvais me laisser aller si j'en avais envie. D'être sans masque.

Je me suis aussi retrouvée dans ce que tu écris à propos de la direction que tu souhaites prendre dans ta vie. Cette question du 'sens' est centrale pour moi depuis quelques temps. Comme toi, je ne sais pas vraiment quelle option choisir, c'est encore très flou - mais comme toi je sens, instinctivement, que je souhaite réorienter ma vie vers quelque chose qui fasse plus "sens" pour moi. Je ne sais pas encore ce que je vais faire de la vie qui me reste. Je pense que, sur ce point là comme sur beaucoup d'autres, le temps décantera les choses, en tous cas je l'espère. Pour le moment, je suis simplement contente de constater que j'ai ce désir de réorienter ma vie - il n'y a pas si longtemps, l'idée même d'avoir des désirs, ou de trouver de l'intérêt à quoi que ce soit, me paraissait totalement impossible.

Je trouve aussi que certaines de tes phrases sont très justes: j’ai beaucoup aimé celle ou tu dis que "la vie te surprend, puisque tu y prends part". Je me souviens bien de mon étonnement lorsque je me suis rendue compte que oui, effectivement, j’y prenais part, à nouveau, différemment. Et tu as raison, ce mélange d’extrême fragilité et de force intérieure que je ressens, aussi, souvent, est déroutant.

Je suis d’accord qu’il est bien difficile de distinguer ou nous en sommes sur le chemin du deuil – les choses se font si progressivement, par petites touches, avec tant d’allers retours, qu’il est parfois dur de se "situer".  Quand je regarde le "chemin" que j’ai parcouru depuis bientot deux ans, je reste incapable de delimiter des ‘stades’ précis, de les circonscrire avec des dates. En fait, j'ai la plupart du temps eu l'impression que je n'avançais pas, que je faisais du sur place. Et pourtant. Je sais que j’ai avancé, que j’ai continué à vivre, je sais que je peux encore être heureuse, et apprécier, sans doute plus intensément qu’avant, ce que la vie continue à m’offrir, meme si j’ai encore, souvent, peur de cet avenir sans lui, et si je vis aussi des moments d’intense tristesse – cette tristesse qui, je pense, ne me quittera jamais, mais que j’apprends, petit à petit, à apprivoiser.

Je t’embrasse


Titre: Re : Douleur, fragilité, courage, sens
Posté par: Angela le 12 décembre 2012 à 13:43:53
Bonjour Mélusine,

Merci de partager avec moi, avec nous, ton expérience.
A vrai dire, ça me rassure de lire que tu t'es retrouvée dans ce que j'ai écrit.
Cette recherche de "sens" de la vie a toujours eu beaucoup d'importance pour moi. Je l'ai trouvé pendant toutes ces années partagées avec mon conjoint. Je crois que nous étions dans notre cocon, une petite sphère, où le climat était tempéré et de tendresse ... et d'amour ... Nous n'étions pas enfermés sur nous-mêmes, mais le fait d'être si heureux, si proches, si pleins de connivence, nous permettait "d'irradier" autour de nous ... Bref, c'était beau et c'était aussi, malgré la passion et les difficultés rencontrées, fort beau et serein. Une sorte d'état d'équilibre. Il parait que l'équilibre parfait de l'être humain n'est atteint que lorsqu'il est mort ! Mais pour nous, il y avait tout de même un équilibre, disons instable pour satisfaire les scientifiques !
L'équilibre a donc été rompu. Je suis de nouveau sur mes jambes. Et j'essaie de rester debout et de marcher. Vers où ? C'est la grande question.

Comme toi, vers ce que "la vie continue à m'offrir" (j'adhère !), en apppréciant "encore plus intensément qu'avant" (ça, ça me semble encore bien difficile).

Merci mille fois de ton post, Mélusine. Tu me fais du bien ! Car ce n'est tout de même pas le grand bonheur et mes soucis professionnels n'arrangent rien !

Bien affectueusement

Angela
Titre: Re : Douleur, fragilité, courage, sens
Posté par: marie7 le 05 janvier 2013 à 13:14:30
j'ai lu avec beaucoup d'émotions vos mots dans lesquels je me retrouve
je suis tiraillée entre la pulsion de poursuivre la vie et celle de rester dans le passé pour le prolonger le plus possible
le changement d'année (hormis les fêtes qui font encore plus ressentir l'absence) me renvoie à un temps de séparation qui augmente

quel sens donner à ma vie?
après avoir fait le choix de rester en vie, pendant plusieurs mois le sens que lui ai donné c'est vivre pour mes enfants et pour ma belle mère âgée et dépendante
aujourd'hui après des jours tumultueux dans ma tête et un gros creux de vague je crois que j'ai envie de vivre aussi pour moi mais...je ne sais pas comment m'y prendre et j'ai besoin de reprendre confiance en moi

hier soir des amis m'avaient invitée pour la galette, je me suis retrouvée avec des gens bienveillants tous en couple et j'avais beaucoup de mal à me situer. Les personnes que je connais n'ont pas changées depuis la mort de mari, elles ont poursuivit le chemin
moi j'ai impression d'être restée sur le bord et je suis sans boussole

vos messages d'espoir me font chaud au cœur et je me dis que j'y arriverai peut être mais je ne sais pas comment m'y prendre
je suis mal dans les groupes festifs, hormis un cercle d'amis très proches mais pour beaucoup de gens que je connaissais (que nous connaissions) je suis la femme de... et je fais un peu peur. il doit y avoir un autre chemin que je n'ai pas encore exploré

je vous embrasse

marie
Titre: Re : Douleur, fragilité, courage, sens
Posté par: Doromandre le 05 janvier 2013 à 13:46:26
Je suis comme toi Marie. Cette impression d'être "hors norme", pas à ma place, décalée, parfois gênante. Je crois avoir perdu confiance en moi.

Peut-être est-ce uniquement dans ma tête que ça se passe ! Les personnes qui m'entourent me disent que, pour elles, je reste la même. C'est vraiment la perception de moi-même et de ma place dans la société qui a changé.

Je déteste mon nouveau statut, je n'aime pas être seule sans mon amour. Je me sens perdue. Je ne trouve pas de nouveau sens à donner à ma vie.

Et moi aussi, je suis écartelée entre ne pas quitter mon ancienne peau dont Il fait partie et avancer sans lui. Je ne me l'autorise pas.
Ce serait le perdre encore plus (si c'est possible)

Et puis je suis encore trop dans les vagues, les océans déchaînés. Je n'ai même pas encore fait le choix définitif de rester en vie. Mais il n'y a que trois mois et demi que mon amour est parti. Je suis encore à vif.

Je vous embrasse
Dominique



Titre: Re : Douleur, fragilité, courage, sens
Posté par: Angela le 05 janvier 2013 à 21:20:49
Marie, Dominique,

Je suis comme vous.
La tempête s'est calmée. Même s'il y a encore de grosses vagues.
La nuit dernière, j'ai rêvé que je pleurais, que j'essayais de pleurer et que seul un cri sortait ... Je me suis demandée si je rêvais vraiment.

Je suis très mal à l'aise en groupe. Jamais avec des inconnus car je n'aurais rien à dire, rien à raconter ... Que dire de ces derniers mois au cours desquels il ne s'est "rien" passé ? Que dire quand on a 47 ans (bientôt 48), et qu'on n'a pas d'enfants ... Les discussions de personnes de mon âge portant souvent sur l'avenir de ces jeunes ... quant à discuter de ce qui nous entoure ... ce n'est pas facile non plus car j'ai lâché sur tous ces sujets qui me semblent tellement futiles ...

Je suis sortie de l'ornière dans le sens où je suis toujours en vie et n'envisage plus de cesser de vivre mais vivre une nouvelle année comme la dernière me paraît ridicule et m'a paru insurmontable ces derniers jours.

Dans le fond, je sens que je ne le perdrai pas, mon amour. Je ne le perdrai pas en vivant de nouveau. J'en suis désormais convaincue. Mais vivre dans quel but ? Peut-on vivre sans but ? Au jour le jour, en se contentant de subvenir à ses besoins "primaires" ? Ce n'est pas "follichon" comme perspective !

Je me sens "sans boussole" moi-aussi. Les amis proches, ceux qui sont restés, essaient tant bien que mal de me faire sentir que j'existe et qu'ils m'apprécient pour moi-même. Même ceux que j'ai rencontrés comme "épouse de ...".
Mais ils ne peuvent tracer ma route pour moi.

Le chemin de demain ? Je ne le connais pas. Je ne me projette pas. Pas "encore", j'espère.
J'aimerais avoir une petite recette à partager avec vous pour pouvoir se mettre au moins dans les meilleures conditions pour être capable de franchir les seuils, ouvrir les portes qui sont certainement devant nous ...
J'appréhende de ne pas les voir, ces portes et, de ce fait, de rester à l'arrêt.

Je me répète régulièrement que, vu le chemin déjà parcouru, il n'y a pas de raison que cela cesse. Simplement, ça viendra sans doute le moment venu. De même que la douleur s'est amoindrie, de même de nouveaux chemins se présenteront à moi, à nous.
Je vais peut-être essayer la méditation : seule idée qui a germé dernièrement ...

Et puis ... Je vous dirai ...

Je vous embrasse

Angela
Titre: Re : Douleur, fragilité, courage, sens
Posté par: mirele le 06 janvier 2013 à 20:28:00
merci Angela, Blandine de vos messages

voilà plusieurs jours que j'avais envie d'écrire dans ce sens. Je lis et relis les messages, je réponds dans ma tête, et puis je n'écris pas

J'ai moi aussi des envies, des velléités plutôt, confuses, d'aller au delà de la douleur, qui m'a quittée, la grande douleur qui me paralysait et m'empêchait de respirer.

J'ai envie de vivre. d'arranger ma maison où celui que j'aimais n'est plus mais où je continue d'être. J'ai acheté du tissu pour faire des coussins. Je range des placards. J'ai envie de voir un peu de monde (mais pas trop !), mais je ne sais par où commencer. Et comment on se présente ? On dit "salut, c'est moi, Muriel, mon ami est mort il y a 3 mois et demi mais j'ai envie d'aller de l'avant" ??? Jolie entrée en matière !!

J'ai des velléités, mais je me sens fragile, vulnérable.

Je suis contente de commencer l'année avec ces idées.

Bon courage à tous ceux qui , comme moi, reprennent demain et qui vont devoir montrer à leur entourage professionnel qu'il ne faut pas les mettre sur la touche

Muriel
Titre: Re : Douleur, fragilité, courage, sens
Posté par: Angela le 06 janvier 2013 à 23:06:19
Bonsoir Mirele,

Courage pour la reprise, demain.

Tu peux être contente de commencer l'année avec des idées, des envies, d'aller au-delà. Je t'applaudis des deux mains, très chaleureusement. C'est que tu as dû faire un sacré chemin.

Tu es à la fois fragile, comme tu le mentionnes, et très forte. Ce n'est pas de la flagornerie. C'est une réalité. Il y a une force insoupçonnée et insoupçonnable en nous qui nous anime et tu la ressens.

Tâche de ne pas te précipiter ! Facile à dire ... je sais ! Vois du monde en petits comités ... Préserve-toi un peu, tout de même. C'est parfois très difficile d'être en présence de personnes qu'on ne connait pas et qui n'ont pas connaissance de notre "parcours".
J'ai la chance de n'avoir jamais ressenti de haine ni d'injustice ni d'envie (au sens où je ne me suis pas sentie envieuse) face aux personnes que je voyais heureuses (surtout en couple). J'ai plutôt toujours eu envie de leur dire d'en profiter pleinement, et encore plus. Car la mort m'est (nous est) "familière" ; je l'ai vécue dans mes tripes, dans mon coeur, et pas seulement en pensées ni de façon purement théorique ou "intellectuelle". ça change tout. Alors il faut toujours s'attendre à des incompréhensions. Si tu as un cercle de proches avec qui "vivre", vivre des envies, des projets (aussi petits soient-ils), je crois que c'est mieux. Mais, franchement, ça n'engage que moi. Ce n'est que ma maigre expérience que je partage ici.

Alors tu es Muriel. Simplement. Muriel qui a son vécu, son histoire, qui existe, qui a vécu un immense bonheur et qui en est enrichie.
Tu as le droit de vivre. C'est bien ce que tu ressens, je pense. Tu te donnes le droit de vivre et c'est merveilleux.
Continue à bien prendre soin de toi.
Et donne-nous de tes nouvelles.

Bien affectueusement

Angela
Titre: Re : Douleur, fragilité, courage, sens
Posté par: mirele le 07 janvier 2013 à 22:45:56
Alors tu es Muriel. Simplement. Muriel qui a son vécu, son histoire, qui existe, qui a vécu un immense bonheur et qui en est enrichie.
Tu as le droit de vivre. C'est bien ce que tu ressens, je pense. Tu te donnes le droit de vivre et c'est merveilleux.


Tu peux être contente de commencer l'année avec des idées, des envies, d'aller au-delà. Je t'applaudis des deux mains, très chaleureusement. C'est que tu as dû faire un sacré chemin.

Tu es à la fois fragile, comme tu le mentionnes, et très forte. Ce n'est pas de la flagornerie. C'est une réalité. Il y a une force insoupçonnée et insoupçonnable en nous qui nous anime et tu la ressens.


Chère Angela,

Merci merci merci de tes paroles. je les ai recopiées dans mon journal pour ne pas les oublier quand le chagrin refera surface. Tes mots me sont très précieux. Quel bonheur de recevoir des compliments !! C'est cela aussi, le deuil de son conjoint : perdre celui ou celle qui nous renvoyait une image positive de nous mêmes et notre confiance en nous est émoussée.

Je suis fière, oui, et contente de commencer l'année ainsi, même si je culpabilise un peu, mais je ne fais pas exprès, c'est comme tu le dis, une force qui me . je n'ai même pas vraiment le choix en fait.

Je viendrai donc vous conter mes petits progrès, mes petits pas. déjà j'ai réussi à aller au cinéma, deux fois (mais je n'ai pas aimé) et à la piscine (pas aimé non plus mais je l'ai fait!)
je suis fière surtout ce soir d'avoir pu écrire un message de soutien sur ce forum, jai pu le faire parce que je vais mieux et parce que je crois sentir exactement ce ressentent certains

2012 m'a apporté l'amour au début et une plus grande humanité à la fin. Je rends grâces pour cela.

A bientôt mes amis,

Afectueusement

Muriel
Titre: Re : Douleur, fragilité, courage, sens
Posté par: Angela le 07 janvier 2013 à 23:11:08
Ma chère Muriel,

Je ne réclamerai pas de droit d'auteur !!! ;-)))

D'autant que nous avons tous des talents de conteur, de poète. Nous sommes tous des créatifs que, pour certains, nous ignorions.

Nous découvrons ce que c'est que l'humanité. Et que l'humanité, même si elle est en nous au départ, elle peut fondre comme neige au soleil ou s'épanouir. L'épreuve vécue nous a fait "grandir en humanité".

Bien entendu, je ne souhaite à personne de vivre le deuil que nous avons vécu, que nous vivons encore, pour pouvoir "grandir en humanité". ça devrait être notre seul but dans la vie.

Muriel, raconte-nous tous ces petits progrès, ces petites victoires. ça permet aussi de relativiser. De se dire, tiens, moi-aussi, j'ai réussi à aller au ciné. Et même si je n'ai pas apprécié, j'ai au moins réussi à y aller !

Bien affectueusement

Angela
Titre: Re : Douleur, fragilité, courage, sens
Posté par: mirele le 09 janvier 2013 à 20:14:31
Chers tous,

Je suis bien allée à mon rendez vous galant en fin d'après midi !!! Mais il faut croire qu'après avoir couru toute la journée (psy, docteur et autres rendez vous), je n'étais pas au mieux de ma forme ni de ma beauté car môsieur a décrété au bout d'une demi-heure que cela ne servait à rien car je n'ai pas l'air épanouie dans ma vie (sic)

je suis un peu vexée car je n'ai rien dit de mon deuil et je trouve que j'étais relativement détendue et souriante (alors que mon chien a une tumeur et que mon fils de 19 ans se drogue, ce dont je n'ai rien dit non plus)

mais bon, oui, je l'ai fait, petit pas, petite victoire.

et samedi j'irai faire un petit tour aux soldes (tôt le matin et avant la foule et dans un ou deux magasins seulement) !!!

la psy m'a trouvée bien. Elle a dit que je savais mobiliser mes ressources intérieures pour me consoler et me reconstruire.

je vous embrasse tous et vous souhaite une bonne soirée


Muriel
Titre: Re : Douleur, fragilité, courage, sens
Posté par: cathy le 09 janvier 2013 à 23:18:34
Bravo Muriel !

Tu peux être fière de toi d'avoir "osé" aller à ce rendez vous. Le monsieur ne "t'a pas trouvée épanouie dans ta vie" ? Il faut croire que malgré tous nos efforts, la tristesse arrive à se faufiler entre nos sourires. Pas grave, tu y es allée, c'est l'essentiel :)

Je t'embrasse
Cathy

P.S. : au fait, et lui, il était "épanoui" ?  ;)
Titre: Re : Re : Douleur, fragilité, courage, sens
Posté par: Vieux C... des Landes le 10 janvier 2013 à 00:18:55
Salut Angela, Mélusine, Marie, Dominique, Muriel et les autres,

Avoir un chez soi chaleureux où les amis, les proches sont heureux de se réunir, de se retrouver : c'est de toute beauté.
Etre moi-même ce "chez moi chaleureux", dans ce "chez nous", mais aussi, tout simplement, dans mon regard, dans un sourire, dans une poignée de mains, dans une accolade ... Ce serait merveileux. IL est tard et je divague ou bien je rêve éveillée.


Personnellement, j'apprécie énormément lorsque tu divagues comme cela.





Alors oui ... Quelle aventure ! une comédie dramatique (la vie qui s'achève) qui se conclut en film catastrophe et/ou film d'horreur (la perte)... qui se poursuit en un film qui est à la fois autobiographique (la vie "d'avant") combiné à film de guerre (contre nous-mêmes, contre l'institution, contre la vie ...) et à un film dramatique aussi (la souffrance) ... Film d'action (survie) puis film d'aventure (découvrir son amour en soi, retrouver quelques couleurs, un peu de joie simple ...)... A chaque fois, nous sommes sur la scène ; nous avons même le 1er rôle. Nous nous exposons ... Alors qu'au début, pour ma part, j'aurais tant voulu disparaître ou ne pas me réveiller !Tout ça ne peut se dérouler en un jour. J'utilise l'image des films ... mais bien évidemment, ce n'est pas de la fiction ... C'est pourquoi, c'est si difficile car il l n'y a pas moyen d'aller s'isoler dans sa loge ni d'enlever son costume de scène à la fin de la représentation. Tout simplement car la vie n'est pas une représentation. Même si elle est un espace-temps limité.

Subtile la métaphore cinématographique.
Ne change rien, tu as de l'or en toi.



Comme Blandine, ce que tu as écrit m'a touchée, puisque je m'y suis retrouvée.
.../....
Pour le moment, je suis simplement contente de constater que j'ai ce désir de réorienter ma vie - il n'y a pas si longtemps, l'idée même d'avoir des désirs, ou de trouver de l'intérêt à quoi que ce soit, me paraissait totalement impossible.


Je suis surpris d'avoir la même réaction depuis que je consulte ce forum. J'en parlerai dans mon sujet plus en détail.




j'ai lu avec beaucoup d'émotions vos mots dans lesquels je me retrouve

Il est étonnant ou plutôt, je suis étonné, surpris mais agréablement, de ne plus me sentir seul avec mes pensées. Je suis content de partager ces émotions avec vous.




Je suis comme toi Marie. Cette impression d'être "hors norme", pas à ma place, décalée, parfois gênante. Je crois avoir perdu confiance en moi.


Pour moi-même, je ne le crois pas j'en suis sûr.




J'ai des velléités, mais je me sens fragile, vulnérable.

Je trouve cela très bien d'en avoir conscience. Cela me rappelle ce que me disait quelqu'un, le courage n'est pas lorsque l'on n'a pas peur mais quand on arrive à la surmonter.

Tu tiens le bon bout car tu es consciente de ton état. Tu vas pouvoir y remédier.
Titre: Re : Douleur, fragilité, courage, sens
Posté par: Angela le 10 janvier 2013 à 00:37:06
Merci Cousin RV

De l'or en moi ???
Je me serai transmutée ! C'est de l'alchimie, ton affaire ???
Non ...
Je suis plutôt de plomb ces derniers jours ...

Mais comme nous sommes le fil de la reconstruction ... Sur ce champ de ruines, je construirai quelque chose avec les pierres les plus solides qui jonchent le sol, mêmes s'il faut du temps pour les tailler ...

Hauts les coeurs !

Bien affectueusement

Angela
Titre: Re : Re : Douleur, fragilité, courage, sens
Posté par: Vieux C... des Landes le 10 janvier 2013 à 01:13:03
Salut Muriel et les autres,

Je suis bien allée à mon rendez vous galant en fin d'après midi !!! Mais il faut croire qu'après avoir couru toute la journée (psy, docteur et autres rendez vous), je n'étais pas au mieux de ma forme ni de ma beauté car môsieur a décrété au bout d'une demi-heure que cela ne servait à rien car je n'ai pas l'air épanouie dans ma vie (sic)

Il n'aurait plus manquer que cela qu'il te trouve épanouie! Bien sûr que tu ne l'es pas. On ne va  pas se mentir.

Par contre, s'il n'a pas su t'écouter avec son cœur, tu n'as rien à regretter mis à part les espoirs que tu avais mis dans cette rencontre.

Mais l'objectif principal a été atteint : tu as accepté le rendez-vous, t'y es préparée, y es allée, y es restée une demi-heure. Que demander de  plus? Tu aurais peut-être pu lui dire que ce n'était qu'un goujat. Cela se fait aussi! ;-)

Mais petit pas, grande victoire! La preuve, ta psy t'a trouvée bien.

Continue, ne t'arrête pas aux c...!

En plus, tu vois bien  : nous sommes assis à la terrasse d'un café en train d'admirer le clair de lune. Tu reprends quelque chose?
Titre: Re : Douleur, fragilité, courage, sens
Posté par: mirele le 12 janvier 2013 à 00:38:27
Chers Angela, Melusineb, Cousin Rv et les autres,

Juste pour vous dire que je continue à tenir le bon bout de la corde, malgré cette rencontre avec ce goujat qui avait en effet l'air constipé.
Merci de vos encouragements, j'avais un peu peur d'être taxée de frivolité, après tout nous sommes en deuil, et d'autres sur d'autres fils, qui sont devenus des amis, pleurent en ce moment et j'ai l'impression de les trahir un peu...

Encore un petit pas : je recommence à me maquiller un peu car si je pleure, cela ne dure pas trop longtemps et puis tant pis, j'assume les pleurs sur le maquillage, j'assume le maquillage bien que mon amour soit mort, mais il aimerait me voir jolie, je pense ...

Je vous embrasse bien fort

Continuez tant que vous le pouvez à tenir ce bon bout de la corde, et si on replonge, tant pis aussi : nous savons désormais dans notre grande peine qu'il est encore possible d'avoir des désirs, d'esquisser un sourire à notre insu

Muriel
Titre: Re : Douleur, fragilité, courage, sens
Posté par: Angela le 13 janvier 2013 à 14:28:45
Bonjour,

Merci Muriel de ton message.
Yohann, trouver cette force, SA force, c'est tout un mystère. Surtout au quotidien.

Bien affectueusement

Angela
Titre: Re : Douleur, fragilité, courage, sens
Posté par: Vieux C... des Landes le 14 janvier 2013 à 19:05:20
Salut Muriel, Yohan, Angela et les autres équipierEs,

Juste pour vous dire que je continue à tenir le bon bout de la corde,
.../...mais il aimerait me voir jolie, je pense

Ça me fait énormément de plaisir de te voir avec cet état d'esprit !
Je partage l'avis de Yohann à 100%

Merci Muriel de ton message.
Et te remercie avec Angela.

Tu nous mets du baume au coeur et nous prouve que le puits dans lequel nous sommes n'est pas sans issue.

Continue à te faire belle pour lui, pour toi, pour nous! Cela te va très bien.

Merci.
Titre: Re : Douleur, fragilité, courage, sens
Posté par: Angela le 15 janvier 2013 à 10:59:51
Bonjour Cousin,
Toujours un mot de soutien ... un souffle d'espoir dans tes messages. Merci. ça fait du bien.

Se faire belle !
Tout un poème !

Muriel, surtout, continue à te faire belle, à t'apporter du "bon" en te maquillant ! C'est bien que ceci redevienne un plaisir.
Et puis, tu NOUS fais plaisir !


En ce qui me concerne, par la force des choses, je me maquille ! Obligation professionnelle qui m'évite des remarques désobligeantes (j'en ai assez eu).

Je ne m'étais pas posée la question avant de partager l'expérience de Muriel.

En fait, je vous l'avoue : je triche beaucoup ;-) à l'aide du maquillage !
J'ai la "chance" de moins pleurer ce qui est un atout majeur !
Mais comme je n'ai pas vu le soleil depuis des lustres ... j'ai bien besoin d'un attape-c.......s pour me donner bonne mine ! Et quand je fais un test de ne pas en mettre, aussitôt j'entends "t'as pas l'air bien / tu es malade" !!! ça donne le moral !

A dire vrai, le maquillage fait partie de ma "trousse à outils". Tenue de combat pour avoir l'air du cadre dynamique "bien comme il faut" et couleurs de combat (maquillage) associé !

ça marche + ou - bien ;-)
Sur la durée, c'est difficile car je me suis sentie dans un rôle de composition trop difficile à jouer.
Maintenant, comme la douleur est "supportable", c'est plus facile de m'y faire !

Et puis, dans mon quotidien "d'avant", je ne me maquillais pas bcp. Il faut dire que pour aller faire de la voile ce n'est pas très utile ! :-) Et nous nous aimions "nature" ... sans fard ni artifice !

Ceci-dit, je suis comme je suis. J'ai pris un coup de vieux mais je crois que je souffrirais encore plus si je ne portais aucune trace visible de ce deuil.


J'imagine que le sourire revenant ... ce sera moins visible demain.

Bisous

Angela
Titre: Re : Re : Douleur, fragilité, courage, sens
Posté par: Vieux C... des Landes le 15 janvier 2013 à 13:46:49
Saut Angela et les autres équipierEs,

Il faut dire que pour aller faire de la voile ce n'est pas très utile ! :-)
C'est certain et il n'y a rien de plus séduisant qu'un ciré Guy Cotten sur un pull St James, non?  :o

Et nous nous aimions "nature" ... sans fard ni artifice !
Les cœurs à nus afin de partager  pleinement vos émotions.

Ceci-dit, je suis comme je suis.
Ce n'est pas un aveu facile par les temps que tu traverses. Cela prouve que tu es prête à affronter les éléments alors qu'il serait plus facile de te fourvoyer.

B R A V O !


J'ai pris un coup de vieux mais je crois que je souffrirais encore plus si je ne portais aucune trace visible de ce deuil.
Même si la cicatrice arrive à se refermer, nous savons tous que la douleur demeurera et reviendra nous perturber de temps à autre. Tu es sur le bon chemin car si en apparence tu te maquilles quelque peu, tu restes "sans fard ni artifice" au fond de toi, comme avant.  Il vaut bien mieux cela que l'inverse à mon avis.


Titre: Re : Douleur, fragilité, courage, sens
Posté par: SONATINE le 16 janvier 2013 à 08:35:11
Bonjour,
Je lis vos messages mais je suis loin de tout ça encore je crois ! Depuis le décés de Charlène le 6 mai dernier par suicide, je me sens vide, vide de toute force, je voudrai tant pouvoir un peu avancer, en fait je dois le faire je crois avec l'aide d'une psy du centre anti suicide, mes amis m'entourent beaucoup, mais...mais dans la vie de tous les jours, dés que je me retrouve seule, je suis anéantie, plus de travail en ce moment, voilà, je me sens tellement fragile, tellement hors du temps, bien sur mes amis sont là, toujours là, mais je sais bien que ce sera moi et uniquement moi qui devrai avancer pas à pas, oui comme vous je ne supporte plus la foule, les grandes assemblées, je continue à m'occuper d'une halte pour les plus démunis, je continue à jouer au tarot avec mes amis, à sortir un peu avec eux, mais au fond de moi je me sens tellement seule, c'est terrible,
bonne journée à vous
Titre: Re : Re : Douleur, fragilité, courage, sens
Posté par: Vieux C... des Landes le 16 janvier 2013 à 09:11:47
Salut Sonatine et les autres équipierEs,

Je lis vos messages mais je suis loin de tout ça encore je crois !
 .../...
mais au fond de moi je me sens tellement seule, c'est terrible,
Oui, c'est terrible parce qu'on n'a pas l'impression d'avancer, on se sent enfoui sous un amas insurmontable. On ne comprend pas les autres et on sait qu'ils ne nous comprennent pas, bien qu'ils mettent tout en œuvre avec leurs moyens pour nous venir en aide.

Cela a été mon cas.

Je n'arrivais pas à m'en sortir et à retrouver un sens correct à la vie. C'est alors que j'ai embarqué ici et y ai trouvé chaleur, réconfort, assistance, amitié  et amour. J'ai joué mon va-tout en expliquant sincèrement ma situation comme on jette une bouteille à la mer. Cette bouteille a été ouverte et le message qu'elle contenait, lu. C'est alors, que des réponses sincères ont été postées. J'y ai retrouvé mes doutes, incertitudes, colères et tout ce que je n'arrivais pas à partager avec les autres. Ces échanges m'ont permis d'avancer dans mon deuil (mot que je ne pouvais prononcer ou écrire avant ma venue ici parce que j'avais l'impression d'y perdre ou renier mon amour) Les équipierEs ont réussi à me faire comprendre que ces étapes étaient indispensables à la fin de ma dépression. Tout n'est pas fini encore mais au moins, je sais que cela peut recommencer.

N'hésite pas à te confier, te dévoiler car tu ne risques, ici, que d'être écoutée, comprise, aidée, soulagée.
Titre: Re : Douleur, fragilité, courage, sens
Posté par: mirele le 28 janvier 2013 à 13:01:39
CHERS TOUS,
Aujourd'hui il fait beau et le ciel bleu, cette grande lumière me procure un bien intense.

Je vais bénéficier d'un allègement d'emploi du temps pour pouvoir me reposer un peu (j'ai un gros 9 de tension et je continue à maigrir, pourtant je mange). J'ai envie de me réapproprier mon corps, ma maison. Refaire un peu de sport.

Je pense que je vais quitter l'établissement scolaire qui a vu naître et mourir notre amour. Les souvenirs sont pesants et surtout les collègues n'osent plus me parler.
Je songe aussi à quitter la région dans 2 ans et ma rapprocher de ma famille (ici je n'ai personne) mes parents vieillissent et j'ai envie de les voir  avant leur grand départ.

Je vous embrasse bien fort

Muriel
Titre: Re : Douleur, fragilité, courage, sens
Posté par: *Ephémère* le 28 janvier 2013 à 23:09:57


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