Bonjour à tous
13 JUIN 2014 : 32 mois ....
Un mois, deux mois, six mois, un an... deux ans, le temps passe, le manque et l'absence restent. On ne s'habitue pas à l'absence, on s'habitue à vivre avec le chagrin. Il n'y aura jamais rien pour remplacer celui qui est parti, il y aura peut-être autre chose.
Maintenant, je discute avec Daniel.
Parfois, je lui fais une réflexion à haute voix. Nous avions tant de choses qui nous liaient, il y avait tant d'Amour, de la joie, de la passion, des projets.
Je continue sans lui, pas à pas. Son grand départ m'a fait chercher et trouver au fond de moi des ressources insoupçonnées. Il était exceptionnel et je me laissais vivre avec lui.
Je dois être à la hauteur de ce qu'il m'a appris, je n'ai pas le droit de le décevoir, il a été si courageux dans la maladie.
Je lui écris tous les soirs pour lui raconter ma journée et pour lui dire simplement que je l'aime, comme s'il était en voyage. Parfois, je lui demande comment faire ceci ou cela, comme s'il allait me répondre.
Je n'en fais pas un héros, ni une idole, c'est l'homme que j'aime et je le garde avec moi, en moi.
Chaque jour j'apprends. Je pleure toujours, je cris parfois, je maudis la terre entière, je me recroqueville dans un coin de notre lit, maintenant bien trop grand. Et puis je m'endors épuisée. Et au matin, je repars, un pied après l'autre et encore un.
Je ne veux pas penser à l'avenir. Sans lui, cela me semble insurmontable. Le présent est déjà si dur à vivre.
Oui, c'est un combat quotidien 32 mois que je lutte. Déjà. Seulement.
Et demain est un autre jour.
Pourtant, toujours cette sensation de na pas être seule et abandonnée !
Pourtant toujours aussi riche de son Amour.
Amour accompagné, partagé, complet dès la première minute que nous avons passé ensemble.
Amour fusionnel, affiché à la face du monde.
Amour pas toujours accepté par les autres. Mais qu'importait ?
Nous étions ensemble. Si bien ensemble.
Je te disais souvent : "ce n'est pas parce que j'ai une bague à un doigt que je rentre tous les soirs. C'est parce que je suis bien avec toi !"
Avec toi !
SANS toi maintenant !
Comment as-tu pu vivre tout ce calvaire, tous ces mois de douleurs aussi bien physique que mental ?
De quel droit je peux me plaindre maintenant alors que, moi, je suis vivante !
Vivante pour continuer ton chemin que nous avions tracé ensemble.
Ce chemin qui est tellement difficile sans toi.......
Ce chemin que je mettrais un point d'honneur à sublimer de ton souvenir....
Je ne sais pas si on peut dire que l'on "sort" un jour du deuil, mais on l'apprivoise, il nous change à jamais mais on apprend à vivre avec lui, comme une infirmité intérieure à laquelle on s'est adapté.
Il faut tenir et espérer, oui j'espère qu'avec le temps la souffrance s'atténuera.
Oui je vois cette petite lueur au bout du tunnel !