Bonjour Mag,
J'espère que tu as pu trouver un peu de repos.
Le départ d'une maman, comme d'un conjoint, c'est juste inacceptable.
Ce que tu ressens est "normal". Normal de vouloir que sa maman soit à ses côtés, de vouloir lui apporter du réconfort, de la chaleur, vouloir partager encore les choses toutes simples de la vie ... C'est ce que j'ai ressentis très très très longtemps avec mon époux ... J'aurais voulu lui chanter sa petite chanson, lui masser les mains et les pieds, encore et encore, juste le sentir ici, à mes côtés, pouvoir l'embrasser et l'enlacer ... Je suis certaine que tous les membres de ce forum ont vécu ou vivent la même chose.
Le décès de ta maman restera toujours inacceptable. Comment accepter que l’être cher disparaisse ? Je ne l’ai pas accepté pour JL, même si la durée de la maladie aurait pu m’y préparer. Malgré tout, aujourd’hui, la douleur est tolérable, vivable, et je commence à voir de la lumière.
Comment faire ? Si seulement il y avait une recette !
Me répéter les paroles du Dr Fauré m’a bcp aidé : « nous sommes tous configurés pour la survie ». « Quoi qu’on fasse, le processus de guérison de notre blessure du cœur est en marche ».
Et puis, pour que la cicatrisation s’opère « mieux » :
Exprimer ses émotions et se poser les questions
- Qu’est-ce que je mobilise pour moi ?
- Qu’est-ce qui est utile pour moi ? (en remplacement de la question « de quoi ai/aurais-je envie ? »)
- Est-ce que / et comment est-ce que je me protège des agressions extérieures ?
- Est-ce que je m’occupe assez de mon corps (dimension essentielle du toucher) ?
- Qui est là pour moi ? (perception subjective d’un réseau de soutien de qualité) – Il y a réseau dès lors que l’on a 3 ou 4 personnes que l’on peut solliciter.
- Plutôt solliciter bcp de personnes pour demander « moins » à chacune
Il ne s’agit pas de dénouer les liens qui nous unissait à l’être aimé mais, au contraire, d’intégrer le lien en nous-même, au plus profond.
Ce sont les notes que j’avais prises lors de l’intervention de C. Fauré lors de la Rencontre de Bourges du 17/11/12
Petit à petit, la douleur diminue en intensité, à force d'avoir pleuré, crié, hurlé ... d'avoir été submergé de souffrance ... ça paraît complètement absurde mais, pourtant, c'est ce qui s'est produit dans mon cas, et c’est ce que les vidéos que tu trouveras sur ce site relatent.
Franchement, ça me semblait insupportable de les regarder, ces vidéos. Je n'y croyais pas une seconde. C'est pourquoi je t'envoie mon témoignage.
J'imagine que ce doit être difficile pour toi de continuer à être aussi, dans cette détresse, une épouse et une maman aimantes ...
Si tu peux partager un peu ta douleur ... Mais ça aussi c’est difficile tant l’entourage est « à l’ouest » !
Ta psychotérapeute t'aidera car c’est son métier et qu’elle est extérieure et connaît de telles souffrances. Mais il faut que tu te sentes en confiance avec elle ... Sinon, change de thérapeute. Le pb, c'est que les psys ne disent jamais qu'on va aller mieux (hormis le Dr Fauré), car c'est trop aléatoire, et surtout qu'ils ne peuvent jamais répondre à la question suivante : Quand ? Et les notions de délais, un an pour faire son deuil … Ce n’est que de la théorie … Personne n’en sait rien.
Elle est toujours présente, ta maman. ça fait mal et c'est difficile à comprendre, mais elle est en toi et c'est un peu ça "l'éternité".
Elle n'a sûrement pas voulu partir, ta maman. Elle ne t'a pas abandonné. Tu sentiras, un jour, comme elle est en toi, dans ton cœur, et qu’elle te donne toute la force dont tu as besoin.
J’espère en reparler avec toi dans quelques mois.
D’ici là, fais juste « comme tu le sens ». Les premiers temps, on est juste anéanti. Il s’agit de survivre. Alors le mieux est encore de s’écouter.
Prends soin de toi …
Bien affectueusement
Angela