Auteur Sujet: comment faire avec  (Lu 12197 fois)

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mariefer

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comment faire avec
« le: 30 mars 2013 à 11:28:35 »
maman est partie le 23 aout 2011, une recidive de cancer. j'ai accompagé maman pendant ces 2 ans, les mauvaises nouvelles, les angoisses, l'espoir j'ai tout partagé avec elle,
j'allais la voir chaque jour à l'hopital ou aprés la maison de repos, je sais que mes enfants et mon mari, me voyais moins, et que ce n'était pas facile, mais je ne me voyais pas faire autrement, ma place était prés d'elle c'est tout, il n'y avait plus que maman qui existait.
j'avais reçu l'appel du medecin me disant que maman était condamnée, a partir de là, je ne voulais plus perdre une seconde, j'ai tout pris en charge pour elle, j'ai essayé de l'aidé au mieux, et de voir son regard quand elle me voyait arriver, était un moment de bonheur pour elle, combien de fois a t'elle dit "je ne pensais pas que mes enfants pouvaient m'aimé autant" ou quand des infirmieres la trouvait courageuse elle repondait "je ne peux pas faire autrement, mes enfants le merite", c'était des petits moment de bonheur,
et il y a eu des moments de douleurs, le matin un medecin me demande de venir dans son cabinet pour m'expliqué que maman partira dans 6 à 8 mois, je lui demande d'expliqué a maman en douceur il me dit bien sur et son chef "un professeur" va voir ma mere dans sa chambre et lui balance d'un ton violent "c'est grave c'est trés trés grave" et ma mere qui lui repond "je vais pas mourir? je veux pas mourir!" aujourd'hui encore je revois cela et la souffrance de ma mere dans son regard; et toute la haine que j'ai eu pour lui a ce moment, des erreurs il en a fait pleins, il a laissé ma mere souffrir le martyr, me prenant de haut quand que je voulais une explication.
avec mes freres on l'a changé d'hopital, mais il était trop tard, mais là par contre elle a été soulagé, aidé, écouté, le service oncologie et aprés le service palliatif on été humain avec maman, je l'ai revu sourire, rire meme par moment avec les infirmieres et nous meme.
puis est venu le moment ou le docteur des soins palliatifs m'a demandé de le suivre dans son cabinet, ou avec beaucoup de gentillesse et de douceur m'a dit qu'il fallait que je lui dise au revoir, maman n'était plus vraiment avec nous,
je pouvais pas, j'avais encore envie de passer du temps avec, j'avais besoin de ces visites, de la toucher, de lui parler,
j'ai prevenu tout le monde et eux ont reussi a lui dire au revoir pas moi.
et le lundi soir en arrivant dans sa chambre, je l'ai vu en souffrance, meme si ils faisaient en sorte qu'elle dorme, alors je lui ai dis qu'elle avait assez lutté, que je l'aimais plus que tout, qu'il fallait maintenant qu'elle parte rejoindre papa et mon frere, qu'elle n'avait plus le droit de souffrir, je l'ai embrassé et je suis partie.
et le lendemain maman est partie avant mon arrivée.
depuis je ne vie plus, je fais avec je donne le change, mais cette colere est en moi, je n'arrive pas a me dire que je ne la verrai plus, que je ne pourrai plus lui parler, et je fui les gens, plus rien ne m'interesse, je sais que je dois avancer, mais c'est tellement dur. et pourtant je sais qu'un jour cela ira mieux, il le faut bien.
alors je decouvre ce forum et j'espere pouvoir avancer vraiment
« Modifié: 30 mars 2013 à 12:39:45 par mariefer »

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Re : comment faire avec
« Réponse #1 le: 31 mars 2013 à 12:55:43 »


Que de souffrances, Marie ; la tienne, celle de ta maman.

Cette souffrance, nous la connaissons, car elle est le trait d'union entre nous tous qui écrivons ici.

Il arrive, hélas que nous soyons confrontés à un corps médical pas toujours à la hauteur de la situation.
Mais heureusement, il y a aussi tous ces professionnels qui entendent et soulagent la douleur avec toute l'humanité nécessaire.

Bien sûr que tu as dit "au-revoir" à ta maman ; en l'autorisant à partir. C'est si important.
Les médecins le disent, et tu en trouveras confirmation sur le forum  : il n'est pas rare que la personne malade s'en aille durant un très bref instant d'absence de l'entourage.
Comme pour les préserver....

La colère, est comme la douleur, une compagne mal élevée qui nous envahit sans être invitée.
Mais elle fait partie des éléments placés sur le chemin qu'il nous faut parcourir pour avancer.


Je voulais, Marie, non pas tenter de te consoler, car nul n'a ce pouvoir, mais au moins te faire un signe d'amitié, et de soutien.

Prends soin de toi.

A très bientôt.


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mariefer

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Re : comment faire avec
« Réponse #2 le: 01 avril 2013 à 10:16:09 »
merci ephémère de m'avoir repondu.

oui souvent les infirmieres me disaient qu'il se pouvait que maman parte pendant mon absence, il est vrai que j'aurai voulu être là, mais je la comprend.
mais toute cette colère me "bouffe" tellement la vie, et en même temps elle me tient près de ma mère.
mais j'ai déjà perdu mon père et même si j'ai eu des moments difficiles, je ne pensais pas que le départ de ma mère serait encore plus dur.
je sens le corps qui réagit à ma douleur, mais bon je sais que le chemin est dur et long avant d'allé mieux.
mais cette solitude dans ma douleur, est très dur, je pensais que je pourrai sans problème y faire face, mais je fini par croire que je n'existe plus et maman ils ne peuvent pas l'avoir oublier quand même???
il ne faut pas en parler, ou très peu, il faut sourire, il faut aller de l'avant.... mais ce n'est pas possible, je voudrai encore parler de ma mère mais je me tais comme cela tout le monde est content
le pire entendre ceux qui ont leur père ou mère dire "mais si je te comprend, mais bon faut que tu relativises c'est la vie tu ne peux pas faire autrement etc..."
enfin voilà je suis contente d'avoir trouvé ce forum j'espere que je pourrai partager encore
a bientot

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Re : comment faire avec
« Réponse #3 le: 01 avril 2013 à 10:57:54 »


Bien sûr, Marie, que tu pourras encore échanger avec nous.

Cette question de la réaction de notre entourage a souvent été abordée ici.
Ont-ils peur de leurs propres émotions  ?
Est-ce notre chagrin qui les effraie ?

Est-ce la mort qui les terrorise ?

Sommes-nous un petit  peu responsables, lorsque nous nous efforçons de faire "comme si" nous n'étions pas ravagés par la douleur ?

Par respect pour ceux qui nous entourent, et sans doute aussi pour les préserver, nous nous efforçons de faire bonne figure ; mais alors comment pourraient-ils imaginer que, non, le chagrin n'a pas disparu ?

Ne rien dire ?
Dire ? Mais alors comment, avec quels mots ?

Voilà des interrogations auxquelles chacun cherche des réponses.
Pour ma part, j'aurais tendance à proposer de dire "un peu".
Avouer que ce n'est pas facile,  ce n'est tout de même pas envahir l'autre avec notre peine.


Et puisque tu évoques la solitude, alors, reçois ce signe de soutien et d'amitié d'une qui sait, qui partage avec toi ce matin de Pâques, et le soleil qui vient l'éclairer.
Puisse-t-il réchauffer ton coeur.




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mariefer

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Re : comment faire avec
« Réponse #4 le: 01 avril 2013 à 11:18:02 »
tes questions sont justes, ne pas en parler ou en parler?? comment dire que la peine est encore très présente?
je me les suis posées, mais je crois que j'ai fini par m'enfermer dans tout cela, parce que je me dis je dérange, peut être es ce une erreur de ma part?? je ne sais pas??
les rares fois ou j'ai dis c'est dur, je n'ai pas l'impression d'avoir été entendu, ou je pense aussi que l'on ne peux pas me comprendre,
une chose est certaine, elle me manque j'ai tout gardé de maman, ses numéros de tel, de chez elle, de son portable et de l'hôpital, je n'arrive pas à les effacer.
des fois je me dis, certains ont perdu des enfants, ou leurs moitié, et moi ce n'est "que" ma mère, alors je me trouve egoïste, et si les autres avaient raison, ce n'est que dans la logique des choses, un parent part "normalement" avant ses enfants??
mais elle était tellement forte, elle avait fais front a déjà pas mal de malheur, la mort de mon frère, de mon père, et elle avait tenu le coup, même si cela lui avait été difficile, et moi je me débat dans la douleur de son absence.




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Re : comment faire avec
« Réponse #5 le: 01 avril 2013 à 13:09:29 »


Chère Marie,

La douleur reste la douleur.
Que nous ayons perdu notre amour adoré, l'un de nos parents, un membre de notre fratrie, ou un enfant, nous avons mal.

Cependant, je dois bien l'avouer, comme toi, Marie, il m'arrive, en lisant certaines histoires de vie qui s'écrivent ici, de me dire aussi "tu n'as perdu que ton amour adoré, alors ne te plains pas".....

Notre monde s'écroule lorsque nos perdons la personne qui en était le centre. Quelque place qu'elle occupe dans notre vie au regard de l'état civil.

Mais il me semble que nous sommes tous émus davantage par la douleur du parent en deuil de son enfant...

Allons, chère Marie, foin de ces calculs impossibles, nous sommes tous confrontés à l'impensable d'une violence indicible lorsque la mort s'abat sur une être aussi cher.


Je préfère terminer mon petit message sur un rayon de soleil ; celui qui s'obstine ce matin à éclairer le paysage qui s'offre à mes yeux.
Et que je t'offre en partage.


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mariefer

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Re : comment faire avec
« Réponse #6 le: 01 avril 2013 à 20:58:53 »
merci éphèmere de ta gentillesse, d'avoir pris le temps de me répondre, cela m'aura fais beaucoup de bien, enfin quelqu'un qui accepte de m'ecouté
tu sais j'ai découvert il y a quelques mois un site ou l'on peut créer un  mémorial pour ceux qui nous ont quitté, je l'ai fais pour ma mere,
c'est le paradis blanc, et c'est tout ce que j'avais trouvé pour me confier, même si ce n'est quelque part qu'a moi même

à bientôt
« Modifié: 01 avril 2013 à 21:01:23 par mariefer »

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Re : comment faire avec
« Réponse #7 le: 02 avril 2013 à 00:27:13 »


Chère Marie,

Celà me fait du bien à moi aussi, d'échanger avec toi.

Puisse cette nuit t'offrir un vrai repos, et la sérénité dont tu as besoin.


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Re : comment faire avec
« Réponse #8 le: 06 avril 2013 à 23:13:41 »
Chère Marie,

J'ai perdu mon mari il y a 8 mois. En même temps, ma fille (24 ans) a perdu son père. Aujourd'hui, même si je me sens toujours mal, j'ouvre un peu plus les yeux et regarde autour de moi. Et je me suis rendue compte que ma fille est extrêmement affligée, en colère, et n'arrive toujours pas à accepter le départ de son père. Mais elle ne disait rien. Elle était très proche de lui (elle n'avait quitté la maison que depuis un an, et passait très souvent voir son père; lorsqu'il était malade, elle allait le voir tous les jours, où qu'il soit, quelle que soit l'heure. Et il était heureux quand elle arrivait.
 Elle était enceinte. Son fils est né avec un mois d'avance, mais son grand-père était déjà parti. Et cela aussi est une peine qui s'est inscrite dans le coeur de notre fille.

Je pense que chacun de nous avons dans notre vie quelques personnes qui sont "les plus importantes".

Pour vous, votre maman était une des ces personnes les plus importantes, peut être même la plus importante. Vous l'avez aimée et soutenue  activement jusqu'au bout, c'est un vrai cadeau pour une maman. Ressentir l'amour de ses enfants lorsqu'on est au plus mal, c'est un vrai cadeau.

Je suis de tout coeur avec vous, et vous tends la main pour vous donner un peu de force. J'espère que votre douleur trouvera le chemin de l'apaisement.

mariefer

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Re : comment faire avec
« Réponse #9 le: 07 avril 2013 à 09:37:10 »
merci lili de votre message, vous êtes forte et courageuse, d'arrivé malgré votre douleur a regarder autour de vous et de comprendre que votre fille souffre, j'ai perdu mon père j'avais 28 ans, et j'ai eu un enfant aussi aprés, et c'est vrai il est dur de se dire qu'il ne pourra pas le connaitre.
Je pense que cette force me manque, je vois que j'ai trop longtemps fermé mes yeux a ce qui ce passé autour de moi, et je m'aperçois que certaines choses ne vont plus dans l'éducation de mes dernières, j'essaie de les reprendre, mais ce n'est que conflits, et je ne trouve plus l'appui de mon mari. je me sens seule et de trop dans cette maison, je pense que je les ai lassé de ma peine et ma colère
il faut que je me reprenne et retrouve un équilibre, mais en même temps je me demande si le départ de ma mère ne m'a pas ouvert les yeux sur ce que je croyais une famille heureuse.
cette impression de tout perdre est dur. et je n'aime pas ce que je suis devenue, j'ai toujours été une battante et là je me dis que je subis alors je dois avancer, et penser à me reconstruire
merci encore de votre gentillesse et soyez courageuse
« Modifié: 07 avril 2013 à 09:47:30 par mariefer »