Bonjour à tous,
Nouvelle sur votre site, j'espère, j'avoue, y trouver un peu de réconfort.
Je vois, au travers de vos témoignages que le travail de deuil est bien loin et douloureux. Vous avez tous bcp de courage.
Il est rare que je partage ce genre d'émotion surtout comme cela. Il parait que cela fait du bien de parler. Essayons!
Comment vous expliquer? Par quoi commencer?
En décembre 2017, j'ai perdu ma grand mère. Elle était malade. Sa disparition était le bout d'un long chemin de souffrance. Nous avons pris son départ comme un soulagement pour elle. J'ai tout de même perdu ma petite Mamy;
A ce moment là, j'attendais mon quatrième bout de chou. Il est né 16 jours plus tard. Bébé attendu, il a fait notre bonheur. Je me disais alors "quand qqun part, il autre vient prendre sa place" comme un équilibre.
Puis, à nouveau quinze jours plus tard, j'ai perdu ma marraine. Malade elle aussi mais plus jeune, sa disparition a été difficile. Sa maladie était dû à un mauvais diagnostic malgré ses relances auprès d'un professionnel. Alors la colère s'en est mêlée. Puis la fatigue de la naissance et tous les changements que cela entraîne. Et après aussi, les remords. Je ne pouvais pas physiquement être auprès d'elle autant que je ne le voulais.
Elle est morte à 16h. J'ai pleuré. Beaucoup. Puis 2h après, la famille de mon mari est venue nous rendre visite pour fêter la naissance de mon fils.
C'est à ce moment là que tout a commencé. Que j'ai du tout garder pour moi. Je les regardais tous admirer mon petit bout de chou, le coeur anéanti par la douleur. Puis je me suis dit . C'est impossible. Elle n'est pas morte, pas elle.
Je ne leur ai rien dit. Mon mari savait bien sûr alors j'avais droit à une rapide caresse dans le dos en signe de consolation.
Puis j'essuyais mes larmes et arborait un sourire pitoyable mais en ne laissant rien paraître.
C'est donc là que j'ai renfermé la douleur au plus profond. Je me suis dit que j'aurai le temps de pleurer. Plus tard.
Alors je pleurai dans la voiture, sous la douche ou seule dans la rue.
Ensuite, il a fallu consoler ma famille. Ma maman venait de perdre sa sœur la plus proche, mon grand père sa fille, mon cousin sa mère et mon oncle sa femme. Mon mari a été très touché par ce décès. Alors, j'ai pris sur moi. J'ai consolé mes enfants, pris des nouvelles de ma famille et soutenir ceux que je pouvais.
Je suis maman et femme active. Je n'ai pas le droit d'aller mal.
Depuis tout cela, je n'ai jamais réussi à perdre un gramme malgré un régime et la reprise du sport. J'ai des douleurs dans l'estomac rien qu'en vous écrivant. J'ai vu une iridologue qui a deviné mon mal être sans même me connaitre ni sans que j'ouvre la bouche. Ma douleur psychologique est devenue un problème physique.
Je suis consciente de tout cela. Je sais que ce poids sur mon ventre est lié à tout cela.
Je n'ai jamais parlé de tous cela à personne. J'ai peur de faire souffrir ma famille en en reparlant ou d'embêter qqun. Lorsque j'essaye de le faire avec mon mari, ce n'est ni le moment, ni le bon jour. Il est soit fatigué soit a mal qque part. Pourtant, il me dit que parfois je ne suis pas avec eux et que cela se voit que je souffre. Je ne comprends pas. Donc je ne lui parle pas et il se fâche car "je ne devrai pas garder tout cela pour moi".
Je vous assure j'essaye d'avancer de tout mon coeur. Marathonienne, je m'étais inscrite à un semi marathon qui correspond à la date d'anniversaire de ma marraine . Je voulais courir pour elle. Je ny arrive pas. Mes jambes, mon coeur sont tellement lourd. Pourtant j'ai déjà pu m'évader grâce à la course. Avant.
Je suis perdue. Je sais bien qu'en vous écrivant ma douleur rien en les refera revenir. J'espère ne pas vous avoir déranger avec tout cela. Comme tout cela est dur. Comme c'est dur de perdre les gens que l'on aime.
Bon courage à vous tous.
Amandine