Cher Christian,
Permets-moi ce "cher" car tu m'es cher en ce sens où je partage avec toi l'épreuve. Nous sommes tous ici des compagnons de peine, des compagnons de deuil (ce qui est la même chose, je crois, étymologiquement), des compagnons de route aussi. Et les compagnons partagent le pain (toujours étymologiquement). Notre pain est bien rance et dur ... Mais nous le partageons.
Dis-moi, dis-nous ce qui fait que tu "n'es pas bien" ? Si tu veux ...
Bien sûr, la douleur, extrême ...
Raconte-moi, raconte-nous ... Ce n'est pas du voyeurisme. C'est juste que pouvoir se représenter AM et toi, connaître un petit peu de vous, ça permet de trouver des mots pour essayer de calmer les maux.
Tu sais, quand j'ai voulu en finir pour de bon, une amie proche a ressenti ma détresse et j'ai accepté d'aller voir un psy. Heureusement. ça faisait déjà un moment que la tension montait ... En fait, rétrospectivement, je n'avais pas beaucoup pleuré ni crié mon désespoir, ma colère ... Alors le fait de trouver enfin quelqu'un qui m'écoute et qui puisse aussi me rassurer, ça m'a permis d'évacuer beaucoup et ... petit à petit ... c'est devenu plus supportable. Franchement, je n'imaginais pas devoir passer par là ... Ni parvenir à sortir la tête de l'eau. Désormais, pour moi, la preuve est faite que notre souffrance ne peut être partagée qu'avec celles et ceux qui ont vécu quelque chose de très similaire, comme les membres de ce forum. Malheuruesement, dans mon cas, même les amis les plus proches ne comprennent pas, soit parce qu'ils ne veulent pas comprendre (ça les arrange et, pour eux, le temps est passé et la vie a repris son cours normal), soit ils ont déjà trop mal eux-mêmes pour m'aider, soit ils sont juste en incapacité de comprendre ... et moi, je n'ai pas trouvé comment leur expliquer ...
Alors n'hésite pas à te connecter sur ce forum et à communiquer.
Tes mots sont les tiens. Ce sont les plus appropriés car les plus "vrais", les plus sincères.
Ecoute ton coeur. Trouve-toi des instants pour respirer, même si c'est entre deux crises d'angoisse, de douleur, de larmes ...
Je t'envoie plein de tendresse et de force.
Je ne pensais pas pouvoir le faire, t'écrire ces mails, ... il n'y a pas si longtemps ... Mais, comme tu peux le lire, aujourd'hui, c'est possible. Je t'assure que tu peux avoir confirance. Pour l'heure, prends bien soin de toi : mange, dors, va respirer lun peu d'air frais ... Et n'exige pas de toi d'en faire trop. Ne t'épuise pas davantage.
Bien affectueusement
Angela