13.10.2011 / 13.10.1016
5 ans , voilà déjà 5 ANS que ce tsunami à traversé et détruit ma vie.
Je n'étais pas préparée à cette souffrance et je n'avais même pas idée que celle-ci pouvait exister.
Et là j'ai réalisé que je ne lui avais pas dit tout ce qu'il représentait pour moi .
J'ai rédigé cette lettre pour qu'il sache combien il me manque.
Je suis fatiguée, fatiguée de dire que je vais bien, que tout va bien, d'avoir le sourire pour ne pas pleurer, d'entendre dire les gens qui n'ont pas souffert : c'est la vie, le temps fera le reste, et blabla bal, blaba bla.
A ce jour ma seule amie est la solitude.
Mon amour,
Je voudrais te remercier, merci d'avoir été auprès de moi toutes ces années, merci de m'avoir permis de faire un bout de chemin avec toi, merci pour tout ce que tu m'as donné, tout ce que tu m'a appris.
Merci de m'avoir permis de connaître un grand amour avec toi.
Tu étais un être libre, entier, exigeant, , fier, mais toujours attentif aux autres, sensible, à l'écoute, plein d'empathie, loyal, plein de délicatesse, discret.
Tu as été pour moi, en plus de mon grand amour, mon compagnon, mon ami, mon frère, mon père, mon protecteur. On se disait souvent qu'on faisait une sacré équipe tous les deux, on nous voyait rarement l'un sans l'autre, nous étions un tout, inséparables.
Nous étions souvent seuls, tous les deux, mais cette solitude à deux était choisie, voulue, recherchée. Nous étions bien ensemble, tout simplement.
Tu as toujours veillé sur moi, cherché à me protéger, de moi et des autres, tu m'as ouvert l'esprit, tu m'as toujours encouragée, tu m'as aidée à garder confiance en moi, tu m'as donné de la force.
Avec toi j'ai eu la vie que je souhaitais, nous étions libres, nous ne nous prenions pas au sérieux, nous étions heureux.
Tu aimais la vie, tu avais des passions que tu vivais pleinement, tu étais curieux de tout, inventif, tu connaissais une foule de choses, tu avais des solutions pour tout …
A l'annonce de ta maladie, tu as décidé de te battre, de toutes tes forces, mais tes forces t'ont abandonnées tout au long de ces longues années. Tu n'as pas eu un moment de répit, rien ne t'a été épargné, la maladie s'est acharnée sur toi. Tu ne comprenais pas pourquoi..
Tu as suscité l'admiration de tout ton entourage, le personnel soignant, par ton courage, ta fierté, ton envie de vivre. Même dans les pires moments tu disais que tu allais « très très bien », ou « de mieux en mieux « .
Je suis très fière de toi, cela ne sert à rien de te le dire, et j'ai aussi eu tellement mal pour toi. J'espère que tu es bien maintenant, en paix, là où tu es.
Pendant ta maladie, j'ai essayé de t'accompagner comme j'ai pu. Je sais que j'ai été maladroite, j'ai eu des moments d'énervement parfois, que je n'ai pas toujours su faire ce qu'il fallait … pardonne moi pour tout cela. J'aurais voulu faire mille fois plus que ce que j'ai fait, comme tu l'aurais fait pour moi si les rôles avaient été inversés.
Je sais que tu ne voulais pas que je souffre, toi qui a toujours tout fait pour me protéger.
Mais comment veux tu que je ne souffre pas, alors qu'en te perdant j'ai perdu une partie de moi et que là, maintenant, j'ai toujours du mal à vivre sans toi !
Mais je vais continuer, je te promets que je vais essayer d'être forte, aussi forte que toi, pour que tu ne sois pas triste, pour que tu ne sois pas malheureux, et que tu sois fier de moi, si tu me vois, de là bas, de l'autre côté assis sur ton étoile. Je t'aime.
Alberte