Bonjour, je suis dans une grande solitude depuis les mois que mon chéri ne vit plus. 7 mois...
Mon petit chaton m'accompagne, heureusement.
Je vis comme je peux. Je suis toujours triste et parfois, ça s'allége, parfois, ça me plombe. Parfois, j'ai une paralysie qui me frappe, à tourner en rond dans ma tête.
Parfois, je suis prise d'une énergie fantastique et d'un coup, on me coupe le jus.
Je sors d'un burn out de l'aidance. Nous étions tout l'un pour l'autre, en véritable symbiose pour tellement de choses...
Maintenant, tant de choses au quotidien me pèsent même si je fais face comme je peux, une chose anodine devient une victoire quand j'y arrive.
De plus, je viens de commencer un nouveau travail, je recommence à zéro à 53 ans, enseignante, je viens dans l'indifférence générale, de me faire insulter et menacer par un ado, j'ai du aller déposer une main courante, rien n'a été fait.
J'ai des collègues qui ont été immondes avec moi mais bon, apparemment, j'exagère et quand je veux travailler avec eux en équipe, faut au moins qu'ils soient de bonne compagnie et bien, c'est moi qui devrait faire des efforts selon ma hiérarchie...
C'est bien simple, c'est moi la nouvelle qui prend quand il y a un problème. Même si j'ai des collègues formidables, c'est moi qui me suis prise une " évaluation" à " consolider.
J'ai l'impression que tout le monde, au courant, a oublié ce qu'il m'en coûte de lutter pour vivre et les efforts que j'ai fait.
J'ai relevé un défi énorme, car non seulement je n'avais pas enseigné depuis 30 ans mais en plus, j'allais à 22 kms de chez moi en covoiturage puis en voiture sans permis avant de décrocher mon permis de conduire...
Voilà, quoi, c'est plutôt compliqué pour moi.
Je me retrouve le samedi seule, désœuvrée alors que j'ai une montagne de choses à faire... ça me pèse.
Les amis, euh.... c'est une espèce qui se fait rare...
J'ai l'impression de mendier de l'affection car c'est trop souvent à sens unique. Beaucoup ne me rappellent même pas quand je laisse des messages. Ça fait mal et ça n'aide pas.
De l'aide...mes enfants sont grands, n'ont pas fait grand chose concrètement pour aider durant la maladie de leur père, et sincèrement, ils viennent quand ils veulent, je dois négocier pour les avoir comme je peux et ça me fatigue.
Les cours , mis à part cette classe qui me pose souci et sur laquelle je dois insister pour avoir une sanction réelle, ça va bien, c'est pas mon job de rêve mais ça apporte la sécurité et à 53 ans, le temps est compté.
Ça me bouffe le cerveau, ça m'occupe mais on rumine moins, j'aime les enfants, j'aime transmettre du savoir.
Son absence ? Comme je l'ai dit, elle me fait toujours mal, je pense à lui tellement... Comment pouvoir reconstruire une relation après lui ?
Comment se faire des amis à mon âge ?
Voilà, en tout cas, ça m'a fait du bien de décharger ce fardeau.