Auteur Sujet: Mon garçon reporte sa colère, sa révolte sur moi depuis la mort de son papa  (Lu 94740 fois)

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tititou

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Bonsoir, pour la première fois, je me décide à demander votre aide : comment font, ou ont fait ceux qui ont vécu le même drame... pour aider leur enfant ?
Ma moitié (je sais maintenant ce que signifie être "sa moitié" car depuis je suis à moitié là et toujours avec lui) m'a quittée brutalement d'un infarctus le 7 février 2012... je ne cesse de revoir ces moments là. Je suis arrivée un peu plus tard que d'habitude vers 18h15 car il neigeait (je suis à 1km à pieds de mon travail) Il a accouru pour m'accueillir comme d'habitude et tout de suite proposé "un petit chaud". J'ai refusé pour aller chercher le chaton dans le jardin car il ne connaissait pas encore très bien la maison. Comme je regrette...
Timilou d'Amour était à la fenêtre et me demandait si je voulais qu'il vienne. Non surtout pas ! il fait très froid. Je remonte. Quand je suis arrivée à l'étage, il avait déposé mes chaussons sur le pallier et là j'ai entendu un grand boum dans la cuisine... et un grand râle. J'ai compris de suite que c'était grave. Il était coincé entre la chaise et le mur. J'ai esayé de le dégager. Il est tombé face contre terre, inerte, ne répondant pas à mes appels...Mont petit garçon qui était dans la pièce à côté est arrivé. "Vite va appeler les secours"... Il était affolé, ne savait plus le n° du samu. J'ai pris le combiné. Une personne me demandait de le retourner pour commencer un massage cardiaque le temps que le samu arrive. je n'arrivai pas à le retourner. je suis sortie dans la rue pour trouver de l'aide et ai attrapé un passant... le pauvre, je ne sais même pas qui il est. Il l'a retourné et a commencé le massage ... j'en était incapable ! Mon petit est allé pendant ce temps chercher le voisin d'en face qui a pris le relais pour le massage cardiaque. Il a ensuite  pris mon garçon à part pour tenter de le rassurer et le distraire avec la télé. Le samu est arrivé. Timilou n'était toujours pas revenu à lui. Ils sont arrivés à 18h35 et ont fait plusieurs électro-chocs lui injectant un produit plusieurs fois. Ils voulaient que je sorte, mais je ne pouvais pas le laisser... Ils n'ont plus insisté. Son regard devenait un peu trouble.J'aurais voulu lui prendre la main à ce moment là mais les soignants autour de lui et le matériel m'empêchaient de l'approcher. je n'ai pas osé intervenir. J'espérai mais je savais déjà que c'était fini avant qu'ils me le disent.
Je me suis agenouillée, la tête sur sa poitrine, il respirait encore... J'ai regardé la doctoresse avec un petit espoir ! il respire encore ... oui c'est normal, c'est l'effet des médicaments qu'on lui a injectés. "Je suis désolée" m'a-t-elle dit plusieurs fois...il était 19h07. Je suis alors allée dans le salon où se trouvait mon garçon... je ne sais plus comment je lui ai dit... je crois avoir simplement dit "ils n'ont rien pu faire. Il est venu dans mes bras. On a pleuré.Il m'a dit "Pourtant j'ai été sage ce soir" Je lui ai dit que justement cela prouvait bien qu'il n'y était pour rien. Absolument pour rien. Puis ils sont venus me chercher pour les formalités. Sans me laisser de temps, ils m'ont demandé à quel organisme funéraire il devait faire appel... Une 1/2 heure après le service funéraire était là. Il voulait l'emmener de suite. J'ai refusé ... "je n'ai pas eu le temps de lui dire au revoir. j'ai encore plein de choses à lui dire". Il ne voulait pas car avec la neige, il était seul d'astreinte et ne pouvait ramener une table froide... Finalement devant mon insistance, il a accepté à condition que je laisse la fenêtre ouverte pour frigorifier la pièce. Je suis vraiment reconnaissante de ce qu'a fait cet homme. C'est un cadeau énorme. Il m'a dit qu'il passerait le lendemain matin à 9h00 et de ne rien dire au responsable qui passerait à 10h00 pour les formalités d'usage. Voilà pour les circonstances.
De son côté, mon petit homme avait appelé toutes ses connaissances pour annoncer la terrible nouvelle. Il voulait le dire à tout le monde.
Son parrain est venu pour le prendre chez lui. Il a refusé. Je lui ai expliqué que son papa allait rester toute  la nuit à la maison. Il était allongé sur un matelas dans la cuisine où tout s'est passé. Que peut-être cela serait un peu impressionnat pour lui. Que j'avais des choses à lui dire. Il a tenu à rester à la maison . Il s'est allongé dans le canapé du salon situé à côté de la cuisine. Je suis restée à ses côtés et dès qu'il s'est endormi, j'ai pu aller près de mon cher aimé. Je suis restée la tête sur sa poitrine encore chaude. le chaton est venu se coucher à ses pieds... Je lui en veux parfois au chat... Sans lui je ne serai pas descendu au jardin ! et si j'avais accepté le petit "chaud" de Timilou, il n'aurait pas couru pour m'ouvrir la porte... Que de regrets, de remords ! mon Dieu...  " j'ai pu rester coeur à coeur avec lui, toute la nuit. Comme j'étais bien avec lui. J'aurais voulu rester ainsi tout le temps. Puis il est devenu froid. Je lui tenais la main.
Le matin, quand mon petit s'est réveillé, il est venu dans la cuisine. Il n'a pas paru trop impressionné. je lui ai dit qu'il pouvait faire un câlin à son papa ou un bisou car son parrain allait venir le chercher et son papa serait emmené. Il lui a fait un câlin "il est froid" puis il a voulu lui couper une mèche de sa barbe (il aimait à lui tirer la barbe quand ils jouaient ensemble) il m'en a donné une mèche. Nous les avons enroulées avec du scotch à un bout et les avons rangées précieusement dans la boîte à trésors de papa.
C'est arrivé juste avant les vacances scolaires, un mardi soir. Je ne suis pas allée travailler le mercredi et dès le jeudi, je suis retournée au travail et mon garçon à l'école. J'ai parlé à la maîtresse de ce qui était arrivé. Mon garçon a demandé à ce que ses petits camarades ne soient pas avertis car il ne voulait pas de pitié. Il avait 8ans et 9mois. A cause du grand froid et de la neige, l'enterrement a eu lieu que 7 jours après : le 14 février... Quel signe d'Amour ! le bon Dieu a vraiment de l'humour... IL ME LE DISAIT SOUVENT ! et je l'entends rire d'ici ! Mon petit garçon n'a pas voulu aller à l'enterrement. Il savait que j'allais voir son papa tous les jours au funérarium. Je l'avais emmené avec moi voir le prêtre pour la cérémonie. Il avait pris une BD... mais je sais qu'il a écouté ce qui se passerait le lendemain. Au retour je lui ai dit qu'il fallait que j'aille au funérarium pour les derniers préparatifs. Il s'est assis dans le hall et puis m'a demandé à voir son papa. Il m'a avoué plus tard avoir regretté de ne pas lui avoir fait câlin plus longtemps. Heureusement que je l'ai amené avec moi !
L'enterrement a eu lieu le matin - de 8h45 (mise en bière. j'étais seule mais cela me convenait parfaitement) à 12h au cimetière où nous étions 4. Beaucoup de personnes étaient en vacances quand c'est arrivé. De plus, nous étions dans la région depuis 5 ans et n'avions pas fait de connaissance exepté le parrain de mon garçon. Le soir, le 14 février, mon petit m'a demandé d'aller au restaurant pour fêter la fête des amoureux... j'ai accepté lui disant que dorénavant ce serait pour nous  la fête des gens heureux !
Nous avons passé les vacances de février à essayer de nous divertir en dehors de la maison car c'était très dur de nous retrouver seuls à la maison, et encore plus de manger car c'est mon Timilou qui faisait la cuisine et nous servait le repas ... (il était père au foyer et tenait absoluement à préparer la table et le repas !)
A l'école, tout va bien. Ils n'ont  remarqué aucun changement sinon un peu plus de distraction de sa part et même ils le trouvent très enjoué et rayonnant, épanouî. Cela me fait plaisir car à la maison, il devient parfois insupportable...
Depuis la mort de son papa, mon garçon - de 9ans1/2 maintenant- reporte sa colère et sa révolte sur moi. Il devient provocateur, agressif voire violent, irrespectueux et me dit des choses terribles du style : je ne t'ai jamais aimé. J'ai toujours préféré papa. J'aurai préféré que ce soit toi qui meure. Je ne veux pas de toi. ll dit que je râte tout, ne suis capable de rien, oublie tout... Que je suis vieille... moche...
A côté de cela il a peur dès que j'ai du retard, ne veut pas se séparer de moi. J'essaie de relativiser mais par moment ses paroles très dures à entendre pour une maman et son manque de respect, ses provocations deviennent intolérables. J'en arrive à avoir des colères que je ne contrôle plus... Cela me fait peur car ce n'est pas "moi", Une fois je l'ai attrapé par le col pour le monter dans sa chambre. Hier je l'ai collé sur son lit après une bonne fessée (la 1ère depuis des années) lui disant tant que tu seras à la maison tu me respecteras. Je ne te demande pas de m'aimer, je ne peux pas te forcer  mais plus jamais tu ne me manquera de respect ! J'ai senti une telle violence monter en moi. Cela m'a fait peur...
Après cela, il est venu se lover dans mes bras pour demander pardon... et la tension s'est apaisée. Il serait même plus gentil et attentionné depuis .. ?  Je ne sais plus comment réagir. D'un côté j'ai la peine de le voir ainsi car il est, je pense, aussi mal que moi. Il voit un psychologue depuis ses premiers accès de violence en juillet 2012... Mais je ne vois pas de solution...Le psy me dit qu'il n'y a pas de logique et que lui demander de trouver une solution le culpabilise et me culpabilise !
Que faire alors ? Il cherche la tempête et ensuite se calme et à nouveau quand tout va bien, sans raison il me cherche jusqu'à l'explosion.
De mon côté, les forces me manquent maintenant, je me sens épuisée. Je l'aime tellement et il me fait tant de mal.
Je pensais que le temps aidant, j'accepterai davantage l'absence de mon  Timilou d'amour ... mais c'est le contraire. C'est encore plus dur.
Si quelqu'un pouvait me dire comment il a fait dans cette situation pour s'en sortir et retrouver la paix et l'amour à la maison avec son enfant ?
Je suis désespérée car je ne vois pas d'issue. 
Merci par avance, si déjà vous me lisez .
Tititou

kika

  • Invité

Tititou,


Je ne suis pas dans la même situation que toi, mais j'ai élevé mon fils seul jusqu'a ses 7 ans, et puis j'ai un regard extérieur. Des fois un regard non implique peut aidé. Je te fais donc part de mes réflexions. Peut être serai je complétement à coté de la plaque, peut être cela te donnera-t-il quelques pistes

- Ton fils a vu comme toi son monde s'effondrer, son référent masculin à disparu
- Comme tous les enfants n'a t il pas un sentiment de culpabilité ? Pourquoi ? on ne peut pas savoir, mais lui le ressent
- Il te teste. Il ne lui reste plus qu'un parent. Est il solide ? Securisant ? Met il un cadre suffisamment souple, mais aussi suffisament rigide pour le cadrer, le protéger. Tu as bien raison de réagir fortement. De dire que c'est toi le chef de famille. Remarque bien que lorsque tu le remets à sa place d'enfant, ça va mieux.
- En même temps, il est infect uniquement avec toi. C'est que quand même il a confiance en toi mais cherche tes limites

En tout cas tu fais bien de le faire suivre.
Personne n'est coupable de la mort de ton amour. Ni toi, ni le chat, ni ton fils. C'était son heure....

Courage à toi

Malika

tititou

  • Invité
Bonsoir Malika,

Grand merci pour ta réflexion qui m'ouvre d'autres horizons.

Effectivement, je sens bien que mon garçon cherche ses marques et qu'il a besoin d'amour et de fermeté à la fois.
C'est le plus dur à gérer ... A deux c'était plus facile.

Au tout début, il refusait tout ordre venant de moi. Cela le mettait dans des colères ... Puis je me suis aperçue qu'il rejetait en bloc tout ce qui tenait à coeur à son papa... Ainsi, il ne mange plus ce qu'aimait son papa... il crie, dit des vulgarités,manque de respect... il fait tout l'inverse de ce que son papa et moi lui avions appris en transgressant toutes les règles...

Maintenant il coopère davantage.
Mais il cherche toujours le conflit. Depuis cette fameuse scène, nous parlons plus facilement du respect et il accepte que je le remette gentiment en place. Mais cela fait que 3 jours... et le week-end arrive ... et c'est souvent à ce moment là que ça craque
Nous avons décidé deparler ce week-end de la façon de mieux nous organiser pour éviter les tensions.

Grâce à ta reflexion au sujet de la culpabilité, je me souviens qu'au tout début, les jours qui ont suivi la mort de son papa, il avait très peur que je meure aussi subitement.  Je lui ai alors appris que son papa était cardiaque et le savait déjà bien avant sa naissance mais qu'il n'avait jamais voulu lui dire ni le montrer pour ne pas être différent des autres papas. Il m'a demandé s'il prenait des médicaments. Oui mais pas toujours très sérieusement.
Ensuite il m'a dit qu'il ne regrettait pas qu'il soit mort mais s'en voulait maintenant d'avoir souhaité une fois u'il meure... Je lui ai dit que tout le monde avait souhaité un jour que quelqu'un disparaisse sous le coup de la colère sans le souhaiter réellement... qu'il devait être très en colère ce jour là...
La 1ère fois qu'il a rencontré le psy, il lui a dit qu'il en voulait à  son papa car il ne lui avait pas dit qu'il était malade... Si il l'avait su, il aurait été plus sage...Il était aussi en colère après moi et m'en voulait car je lui avait caché qu'il était malade et prenait des médicaments et n'avais pas su veiller à ce qu'il se soigne... Le psy lui a expliqué que son papa était libre de choisir comment se soigner et que je n'avais fait que lui laisser sa liberté par amour pour lui....
Il n'en a plus jamais reparlé.
Je lui ai expliqué qu'il n'y était pour rien. Que ni lui, ni moi n'avions choisi ni voulu cela.
Qu'il fallait maintenant accepter d'être deux et nous organiser pour passer les meilleurs moments possibles.

Merci pour votre mot
A bientot

Tititou

flemming

  • Invité
Bonjour Tititou,

Je n'ai pas vécu ta situation mais je peux te donner mes réflexions :
ton petit souffre et beaucoup j'en suis sûr. Un enfant qui a mal ce n'est pas comme un adulte. On a beaucoup de mal à le raisonner.
Il s'en veut, bien sur, il n'y est pour rien et toi non plus et le chaton non plus, c'est comme ça...
Il a des remords "j'aurais été plus sage" toi aussi tu en as...
Moi, maman est partie depuis deux ans et demi et je me dis encore : "si j'avais su, si et si....."
On cherche à se raccrocher à quelque chose, à se dire c'est "ma faute" NON c'est la vie.... Triste et pas juste oui je suis d'accord...
Un conseil change de spy car avec des propos comme il tient, toi et ton petit n'arriveraient à rien.
Il faut qu'il soit aider, pour l'instant il dévide tout son chagrin, sa peur, son angoisse de te perdre sur toi : tu es son seul référant.
Quelqu'un d'extérieur doit l'aider, il doit en parler même si il pleure et ce spy doit lui dire et lui répéter qu'il n'est pas fautif de la perte de son papa.
Et c'est un enfant, il a peur de te perdre, tu es "sa maman" et tout ce qu'il te dit il ne le pense pas mais comme il est très malheureux d'avoir perdu son papa c'est toi qui récolte sa colère, non il faut te faire aider.
Il veut être comme tous les autres enfants avoir ses parents, la preuve il n'a pas voulu le dire à l'école.
Il faudrait pourtant le dire (j'ai été maîtresse et je pense qu'il n'est pas bon pour ton petit de le cacher), car ce n'est pas de la pitié qu'auront ses camarades et ils sauront surement l'aider en lui disant des mots d'enfants : tous les enfants ne sont pas cruels : et puis c'est à la maîtresse de présenter les choses, c'est à elle de le dire à l'ensemble de la classe et d'avoir les mots pour cela. Lui, leur expliquera que son papa était malade du coeur avec des mots d'enfants.
Bon courage à tous les deux car je sais ta douleur et celle de ton petit, je vous embrasse  :-*  :-*  :-*
 

kika

  • Invité

Bonjour Tititou,


Mon époux était prof au collège. A chaque début d'année scolaire, il demandait a ses éleves de remplir une fiche avec des petits renseignements style : profession des parents, nb de frères et soeurs etc

Au début de sa carrière, un éléve n'a pas renseigné profession du père et Pierre croyant que c'était un oubli à demandé à l'enfant la profession de son père. L'enfant est devenu cramoisi, les larmes aux yeux, et a répondu mon père est mort devant toute la classe.
Depuis cette fois, lorsque un élève ne renseignait pas ces rubriques, Pierre les prenait à part pour leur demander. Bien souvent c'était que soit le parent était décédé soit parti en abandonnant sa famille. Dans ces cas là, Pierre essayait d'être plus soutenant, plus compréhensif avec ces élèves

Je pense que c'est bien que la maitresse sache pour ne pas faire d'impair, et peut être qu'elle pourra comprendre certains comportement de ton fils. S'il ne veut pas dire aux autres que son père est DCD, il faut respecter sa décision. Quand il sera près il le fera

J'ai remarqué également autre chose. Nos enfants, qu'ils aient 5 ans ou 30 ans, lorsqu'ils nous voient affligés, ayant perdu gout à la vie, se disent mais je suis là, j'existe, je ne suffit pas à la rendre heureuse...et pour eux c'est une autre blessure. Ils ont du mal à comprendre ce qu'est la disparition de notre compagnon, et se croient moins aimés...

Bonne journée,

Malika

jeapy

  • Invité
Tititou, que d'Amour dans votre message, merci d'avoir partagé cela ici ! Je pense que vous êtes une maman formidable et que votre petit garçon est dans les meilleures conditions possibles pour vivre son deuil.... maintenant ce qu'il vous dit , c'est terrible mais c'est une bonne chose pour lui qu'il exprime sa colere, c'est dur pour toi qu'il l'exprime contre toi mais en meme temps a qui d'autre ? tu es sa plus proche confidente et une maman on sait bien que ça pardonne tout...
Ensuite ton fils a 9 ans et demi... tu sais le mien a exactement le meme age et il s'enerve parfois tres violement contre son pere, plus rarement contre moi, mais les 'je te deteste' nous connaissons... j'appelle ça a peine en plaisantant la preadolescence....
C'est violent parfois, il faut sans arret remontrer les limites. Ca ne fait que nous enerver parce que nous ne sommes son pere et moi pas a vif suite à un deuil, j'ai perdu ma maman il y a 2.5 ans et eu ma periode de grand desarroi, à vif aussi ou je ne supportai pas un conflit avec mes enfants...  Je ne sais pas si je suis claire mais voilà je pense que tu fais tout ce que tu peux faire pour aider ton fils et tu le fais dejà de maniere formidable... le confilt ne perdure pas, une fois la colere exprimée elle ne ronge pas ton poussin et vous vous reconciliez... il ne faudrait pas que ça dure trop longtemps bien sur mais a te lire c'est ce que j'ai resenti.... J'ignore si c'est le cas pour ton fils mais mon petit dernier de 3 ans a l'epoque (j'avais ouvert un post ici) a eu aussi une periode ou il n'allait pas bien.... et j'etais inquiete pour lui alors qu'il n'avait perdu que sa grand mere qu'il avait connu malade et voyait peu.... en fait il n'allait pas mal pour cela mais parce que moi sa maman je n'allais pas bien et qu'il etait inquiet de ce changement et ne savait comment l'exprimer autrement qu'en criant 'regardes moi, je suis là, reagi, j'ai peur'.... j'ai mis du temps à comprendre mais je pense que nos enfants sont des eponges et que quand on va mal, ils vont mal.... alors prends soin de toi aussi...
Tendresses pour vous en cette periode qui j'imagine bien est tres difficile a vivre
jeanne

tititou

  • Invité
Bonsoir,

Je renvoie ce message car je voulais le mettre sur la disussion 'accompagner un enfant en deuil" et me suis trompée

EN ce moment avec Noel qui arrive c'est très dur à la maison. Mon garçon ne veut pas faire de sapin ni décorer la maison...
Je le comprends, ce serait du r aussi pour moi. Mais c'est encore plus triste ...
Il ne croit plus au père Noel depuis cette année seulement ..." Donc on n'a plus besoin de sapin ni de crèche" m'a-t-il dit ...
Bien sur, l'absence de son papa est sous- jacente.

Pour moi aussi, c'est dur... Le manque est particulière accru car d'habitude c'est une fête chrétienne en famille et cette année nous serons tous les 2...
Ma soeur ayant annulé notre invitation pour Noêl... par peur que mon garçon gâche "leur Noel".

De plus mon garçon est fâché avec tout ce qu'aimait son papa... il était croyant et Le réveillon était un coeur à coeur avec Jésus, les bougies, la crèche qu'on allumait avec le sapin à minuit. Les cadeaux le lendemain et un bon repas pour fêter la naissance du Christ.
Cette année, je serai coeur à coeur avec Jésus mais seule. Mon garçon ne veut plus entendre parler religion...

Mon Dieu, j'ai eu plus d'amour de vous tous sur ce site que de ma famille !

Je ne nous voyais pas rester à la maison tous les 2... J'ai pris des billets pour aller passer Noêl au futuroscope ! Au moins cela se fera ailleurs.. Mais j'appréhende beaucoup. D'autant plus que je pleure facilement depuis quelques jours dèq que je suis seule.  

Ce matin j'ai eu rdv avec son maître sur ma demande car il a punition sur punition  (cette année il a un maître).

Depuis la mort de son papa il refuse toute autorité de ma part...Il est en CM2 car il a sauté une classe (le CE1) Il y a 1 mois la pression montait tellement au moment des leçons, il refusait de me montrer son cahier de texte...de faire ses leçons, sa musique...  que j'ai décidé de lâcher prise et de le laisser gérer... Je lui ai dit qu'on faisait un essai pendant 1 mois, que je lui faisait confiance et restait présente s'il avait besoin. Les notes ont un peu baissées, il oubliait de faire des leçons, il ne me montrait pas les mots de son instituteurs... ce matin, il lui a dit que s'il était au collège, il aurait eu un avertissement pour son comportement... Quant il l'interroge il est absent (complètement ailleurs) et il doit lui redire la question... si bien qu'il a fini par ne plus l'interroger.
Il est insolent (pas verbalement, mais a un sourire en coin et biaise). Il n'est pas tendre avec quelques petits copains surtout verbalement.
L'instituteur lui a dit fermement qu'il devait obéissance à sa mère et respect et que c'est moi qui dirigeait sa vie.
En sortant, il m'a dit que mon garçon n'avait pas un langage très châtier ! et était déjà tres indépendant pour son âge. Qu'il fallait stopper cela sinon comment cela évoluera-t-il à 15 ans...
A la maison, il crie et parle parfois très vulgairement et tourne tout à la plaisanterie et au sexe. Il en est grossier et je ne sais comment lui faire changer d'attitude...

Ce matin comme je lui disais que j'allais en parler à l'instit, il m'a dit : Papa ausi disait des gros mots ! oui qd il était en colère mais pas aussi cru ou irrespectueux !
Il m'a supplié de ne rien dire à l'instit (finalement c'est l'instit qui m'en a parlé...) Je lui ai dit ok : on fait un contrat => plus de gros motx ou d'insannité à la maison et je n'en parle pas. Si tu recommences je lui en parle !

Et voilà ce soir je suis  encore de tombée dans le piège ! il est venu me narguer pour me dire qu'il ne fera pas son haut bois, il m'a rit au nez ouvertement en chantant  haut et fort ! criant qu'il n'avait pas fait ses leçons (alors qu'il les avait fait)pour me mettre en colère
Je vais finir par devenir folle... cà y est, il a réussis à me faire sortir de mes gonds et je l'ai poussé sur le canapé et il rit encore plus fort.
Je ne m'en sort pas. je n'ai aucune prise sur lui... Il n'y a plus de limite . J'ai envie de tout casser et je suis vraiment désespérée. Et maintenant il se moque parce que je pleure. Je crois vraiement qu'il me déteste.  Et maintenant, il me crie "et dire qu'on va encore faire la paix" Je suis effondrée. J'ai pris les clefs pour faire un tour, m'aérée.. il m'a rattrapée pour me porter mon manteau... tu vas chez le voisin, tu vas lui dire que je n'ai pas été sage et il me fera des reproches... ne prends pas la voiture, tu vas avoir un accident...Devant sa panique,  je suis revenue. C'est la 1ère fois que je quitte la maison comme ça... je ne serai pas allée bien loin !
Je lui ai dit ce soir que je ne teindrai pas longtemps ainsi, qu'il arrête de se faire mal en me faisant mal, d'être le plus méchant pour se dire qu'il n'était pas "aimable" Je sais que tu es un bon garçon et je t'aime. alors arrête... Puis la tempête a cesser.
Il est venu dans mes bras ... Et je me sens vide, lasse, misérable, impuissante, incapable d'aimer ce petit être. Oh là, là.
Qu'allons nous devenir, qu'allons nous faire pours nous en sortir !
Je ne sais plus quoi faire avec ce petit bonhomme,
Maintenant, il dort et je ne fais que pleure, incapable de rien d'autre. Mon dieu, Alexandre, il faut nous aider maintenat car je ne m'en sortirai pas...
je ne supporte plus cette violence, ces crises, je ne peux plus vivre ainsi.

Martine (tititou)
  




« Modifié: 18 décembre 2012 à 01:48:04 par tititou »

tiobob

  • Invité
martine,
je tte lis et les larmes coulent.
Toute cette violence que je redoute, toi tu la vit au quotidien.Gérer ça en plus de ta propre douleur....
On ne devrait pas vivre de conflit dans le chagrin et pourtant....
comment aider nos enfants à gérer ça sans nous faire de mal?
c est dur.Ils testent nos limites, veulent savoir si on est encore bien  solide.Tu as bien fait de choisir la fuite face à la provocation puisque l affrontement ne vous apporte rien de bon à tous les deux.
Au moins ça l aura aidé à voir ton desarroi, à reagir de manière plus positive en se montrant un peu protecteur avec toi.
Je crois qu il vous faudrait parler ensembles chez un psy, quelqu un de neutre qui pourrait vous permettre de vous dire  les choses un peu mieux et de poser des bases plus saines sur ce deuil à deux que vous vivez d une manière bien differente l un l autre.
ce qui est rassurant, c  est que tu continues à tenir bon et à affirmer ta place d adulte et de maman.
Pour le reste....
Je suis sincerement peinée pour toi et j espere que les choses s arrangeront.
Quant au sapin, si tu y tiens toi aussi, tu devrais le montrer à ton fils, lui dire que ce n etait pas seulement important pour son papa mais que ça l est aussi pour toi, et ne pas le laisser decider pour toi.

je t tembrasse

tiobob

kika

  • Invité


Martine,


Non ton fils ne te déteste pas. Il est perdu, écorché vif
Et oui, c'est dur pour toi de l'aimer tel qu'il est en ce moment. Il n'y a pas de honte à le reconnaître, c'est trop dur ce que tu vis

J'ai une petite idée, que j'ai appliqué avec mon fils, il y a quelque années.
Quand la parole ne marche plus ou véhicule trop d'agréssivité, il vaut mieux passer par l'écrit
Pourquoi ne pas instaurer une communication par courrier. Tu installes une boite à la maison, et tu lui dit que s'il a des choses à te dire qu'il mette une lettre dans cette boite et toi tu lui répond de la même manière..Peut être que par courrier, il pourra dire sa douleur mieux que par les mots. En tout cas moi ça avait calmé un peu les choses

Il faudrait également que vous soyez suivi ensemble chez un psy, ça ne peut que vous aider

Il ne veut pas de sapin, de crèche. Pas grave, la mort de son papa est bien trop proche. Il ne veut pas entendre parler de religion, de Jésus, c'est normal pourquoi ce dieu lui a-t-il prit son papa. Ca s'arrangera avec le temps, et toi ça ne t'empêche pas d'être en communion avec Jésus au fond de ton coeur

Je pense bien à toi

Malika

tititou

  • Invité
Merci pour vos réponses


Oh la la... que c'est dur aujourd'hui... je voudrai vraiment que tout finisse et ne plus être là... comment en arriver à penser celà !
et je pleure... la maison est un désastre... tout traîne... je n'arrçete pas de pleurer...
Ce matin je ne me suis pas réveillée (et pour cause j'ai oublié de mettre le réveil à sonner ! alors si je ne suis même plus capable de gérer cela...)
J'ai amené mon gamin 1h en retard à l'école et moi je suis arrivée 1/2 en retard....
je ne crois pa que je vais tenir ainsi ... il faut que je prépare le sejour au futuroscope et je n'ai plus du tout le coeur. Je voudrai seulement ne plus penser... Comment vai-je faire pour être en forme dimanche et être prête pour prendre le train à 8h45 .... J'ai la hantise d'arriver à Noel... Je ne me sens plus capable de rien. Je n'ai plus de courage...
Je me sens minable...

Je vais arreter la, quelle détresse... mon dieu. et je dois qd même continuer....

Martine
k

tiobob

  • Invité
il serait temps sans doute de t accorder une pause martine....

peut etre que c est comme ça qu il faut que tu voies ce voyage.
Quand au reste, je reprend quelque chose que nous a dit le docteur fauré quand nous l avons rencontré et qui a marqué beaucoup d entre nous:ne pense pas en termes de j y arrive/j y arrive pas mais plutôt en terme de c est vraiment/pas vraiment necesaire pour moi.....

Le deuil t eprouve,ton fils t eprouve,garde toi le droit d etre indulgente avec toi meme puisque personne ne semble pouvoir le faire pour toi.

Nous sommes tous là pour te soutenir

bises

tiobob

tititou

  • Invité
Oui tiobob..

prendre une pause...

Je pense que c'est "vraiment necessaire" (tu vois j'écoute tes conseils)
et l'occasion peut être de profiter d'être en dehors du cadre habituel pour se retrouver, se calmer, partager des moments complices.

Ce site m'a permis de me livrer, de dire tout ce que j'ai gardé faute de n'avoir personne à qui me confier. Cela dans un premier temps m'a calmer. Puis en lisant les autres messages, comme toi, j'ai eu les larmes aux yeux. Et là j'ai ressenti  comme une communion d'amour nous liant les uns aux autres ... je voudrais tellement donner du réconfort à chacun de ceux qui m'ont tendu la main... Et vous êtes nombreux. Nos échanges sont parfois brefs mais sincères .
Nous ne nous connaissons pas et pourtant à travers nos confidences, nous découvrons l'autre au plus profond de lui-même. Peut-être même qu'aucune de nos connaissances ne nous a approchés de si près, avec autant d'authenticité...

Cette période de l'année est difficile à vivre... Le 26 décembre devait être le 20ème anniversaire du jour où nous nous sommes donnés l'un à l'autre. Alexandre et moi...
Je pensais aller mieux, et soudainement  je tombe encore plus bas... ma peine est immense. Timilou n'a jamais été aussi présent.
L'espace d'une journée, je l'ai senti si fort... il me manque tant.
Je me sens meurtrie de partout physiquement et moralement...

Mon petit bonhomme est aussi mal que moi, et nous n'avons pas trouvé d'autres moyens pour nous retrouver que de nous faire souffrir...
Il est comme moi, sans trouver le sommeil. et donc aussi irritable... Lui finalement utilise le rire et la moquerie comme soupape à sa souffrance ... je n'y avais pas pensé ! Peut-êrte devrai-je rire avec lui dans ces moments là et parler ensuite... ?

Merci de vous soucier de moi, vous que je ne connais pas... Merci Tiobob. merci Yohann, malika, Fleur bleue, tifée, Caroline, flemmings, Clara, et tous les autres...

Je vais finir par acheter ce livre dont tout le monde parle et puis la revue (je ne sais plus le nom ?)

Je suis un peu plus sereine d'avoir pu partager ces quelques instants encore ce soir.

Bonsoir tiobob, bonsoir à tous   

clara

  • Invité
chère Martine Tititou,

ne désespère pas , accroche toi ! on a des ressources insoupçonnables au fond de nous ... tu vas y arriver !

est ce que je me trompe ou ton fils ne veut pas que tu parles de la mort de son père à son instit ?

Peut-être que l'instit serait plus adroit,plus indulgent ...

laisse tomber cette année, ne t'épuise pas à lutter sur les leçons, gardes tes forces pour tenter de te reconstruire et ensuite à aider ton fils.
et puis un an dans une vie c'est quoi ? d'autant plus qu'il a sauté une classe ...
ton fils est en colère ni plus ni moins , la colère mais sur qui la reporter ? et bien sur l'école, sur toi ...

cette période est odieuse pour nous tous, car c'est une période de fêtes et de fêtes de famille on va la traverser ... oui on la traversera !

je t'embrasse très fort

Claire

tititou

  • Invité
Merci pour ton message Claire

Son instit est maintenant au courant... Je l'ai vu avant-hier. Il a dit devant lui que côté travail les notes étaient bonnes mais que c'était le comportement.
Sa marraine pens qu'il est en depression ... surexitation, pas d'appetit, ne dort pas...
Je vais essayer de voir si le médecin peut le canaliser un peu par homéopathie... au moins qu'il se repose...

Je pars avec lui au futuroscope dimanche... je ne voulais plus y aller... trop dur ! mais je vais essayer de me rapprocher de lui ces quelques jours à l'extérieur. Je me rend compte après cette grosse déprime, que ma peine me coupe de tout et aussi de lui. C'est peut être aussi cela qui le fait réagir ausi violemment avec moi...

Je vais donc m'occuper de lui à 100%. J'spère y arriver et tenir...

A bientôt
Martine
« Modifié: 21 décembre 2012 à 07:53:17 par tititou »

tiobob

  • Invité
bonjour Martine,

s occuper d eux à 100%, je crois que c est ce que tous les enfants du monde attendent de leurs parents.Sauf que quand on est deux il y a une vie en dehors de l enfant et il doit s integrer dans un monde où il n est pas en permanence le centre de l attention.
Alors quand on est seul face à lui, il devient le centre de notre univers et nous monopolise en permanence.Mon fils me coupe systématiquement la parole quand je m adresse à quelqu un d autre qu a lui et je dois me facher pour le remettre à sa juste place.
Difficile de la trouver cette juste place.Nous avons besoin de l affection de nos enfants et ils ont encore plus besoin de la nôtre.Leur accorder des moments privilégiés c est essentiel,les rassurer sur notre constance c est leur donner des appuis pour qu ils puissent prendre plus tard leur indépendance en toute securité.

Mais prudence!
Il faut aussi que l enfant accepte qu on ai encore des moments à soi,des moments sans lui, une vie où on peut s épanouir indépendament l un de l autre.
Le risque sinon,et je l ai vu à maintes reprise,c est de faire grandir de jeunes adultes qui se sentiront responsables de nous et de notre bien être,qui auront sans doute l impression qu on s est sacrifié pour eux et qui devront à leur tour se sacrifier pour nous en étant incapables de se sentir épanoui sans aussitôt s inquièter de nous.

Je n ai pas de recette miracle,je cherche tout comme chaque parent comment concilier le besoin de securité affective de mon enfant avec la necessité de nous donner de l indépendance vis à vis de l autre.
C est difficile d avoir l impression de le blesser quand je lui dit que j ai le droit de m adresser à d autres ou de prendre un moment pour moi,qu il n y a pas que lui dans ma vie.Mon coeur de maman aurait envie de lui crier qu il est ma seule raison de vivre mais je garde à l esprit son épanouissement sur le long terme,et petit à petit je me rend compte que mes efforts sont payants.

Je suis très proche de mon fils et j ai besoin de lui dire tous les jours combien je l aime, peut etre aussi parce qu on me l a trop peu dit à moi et que j ai peur qu un jour on ne puisse plus se le dire.Je veux qu il soit sûr de mon affection et qu il se sente fort de ça pour avancer dans la vie.Mais j ai appris à avoir des moments pour moi pour notre bien être à tous les deux,pour chasser cette douleur que j avais parfois en me surprenant à penser que c etait trop dur d etre sa maman toute seule et que ça aurait été mieux pour nous deux si il n avait pas été là.

J ai honte encore aujourd hui d ecrire ces lignes,mais c est vrai que je lui en ai voulu parfois de m en demander beaucoup alors que j etai capable de si peu. Comme tout parent j ai commis des erreurs avec lui et je les regrette , mais j ai appris à faire la paix avec moi meme et à me regarder avec plus d indulgence aussi.

Nous sommes sur le même chemin,sans guide ni garde fou pour nous aider dans notre tâche de parent,et nous avançons à tâtons en faisant du mieux  que nous pouvons avec tout cet amour que nous leur portons.

Pardon d avoir été si longue.Ta situation me ramène à mon rôle de maman aussi et je me pose tant de questions.....

bonne journée

tiobob